Au jour le jour 99
La sainte en un jardin
Elevée en fontaine
Est en gerbes de sel
En herbes de chagrin
Elle dort contre les roses
Une étoile à son front
Avec des pleurs immenses
Comme autant de chardons
Au tableau blanc de vivre
Tu regardes la morte
Avec en ta mémoire
La messe et ses fossés
Avec ses chants jetés
Contre le temps la vague
L’image pieuse posée
Au mur blanc de ta chambre
Et te vient la marée
Des anciens souvenirs
Du ciel où elle monta
Pour enfin s’accomplir
Dans l’adieu et la grâce
De celle qui destinée
A une sainte mort
N’eut comme autre poussière
Que de voir dans nos yeux
Mouiller la terre entière..
O visage bienveillant
De la femme si proche
Tu es mon cher arroi
Est mon astre limpide
Comme en monceaux de roches
Et tendres déicides
Et tu restes dans l’assise
De tous mes devenirs
Contre mes rêves froids
Et mes chères nostalgies
A me dire tes moissons
Tes ajours substantiels
Ajourés de moi même
En un autre essentiel
Ces mots qui vont venir
Comme des fruits moins amers
Nous serons renversés
Sur la table guerrière
Sur l’étal frontalier
De nos corps à distance
En ces vastes contrées
Où nos corps maladroits
Se retiennent de dire
Et l’avers et l’endroit
Toi si ténue tenace
Tu sais me retenir
Contre ton sein gerbé
De tendres démentis
En odeur de jasmin
D’ambre et de céphalées
Quand je pleurais acerbe
Des anciennes blessures
Advenues en cieux mornes
Comme une couverture
Où je divaguais ivre
De ne pouvoir tenir
Dans ma gauche et ma dextre
Que de faux repentirs
Que tu n’as pas jugés
Autrement qu’au regard
De cet arrangement
Qui vaut nos chers départs…
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