Dit pour J.K

Dit pour J.K

Bestiaire de JIL …1984

A ma fille tant , tant aimée.

La poule

La poule s’écrit avec un P comme pays, plouf ou pou. Le P quand il est majuscule ressemble à une pipe ;lorsqu’il est minuscule, à un pape ou à un pope. Le O de la poule est l’œuf qu’elle a pondu, et son zéro de conduite si elle ne traverse pas dans les clous. Son U, fer à cheval qu’elle a dû traîner, porte malheur sitôt qu’elle parle à un âne. Son L au singulier l’empêche de voler, si elle en a deux, elle est de luxe, ce qui plaît au coq. Quant à son E, phonétique de poussin à venir, il traduit sa malchance et notre insistance à la mettre au pot.

 

 

L’œuf

Quand il est pondu, l’œuf tient autant d’une boule de billard qu’un pis d’une tirelire. L’œuf possède à sa finale un F, comme France, faribole ou Fanfan, c’est pourquoi les maris honnêtes, lorsqu’ils sont bien ficelés crient cocorico, et finissent dans un frigo, ou dans les basses besognes, autrement dits cours. L’œuf sert parfois de toupie, de juron, de victuailles aussi. Un œuf seul donna naissance à une poule, plusieurs œufs réunis inventèrent la douzaine. Faire l’œuf c’est aussi faire le con, la poule ou le coq, c’est pourquoi au carré ou au cube l’œuf s’appelle un comité.

L’oie

L’oie est avant tout l’ami du chien. Deux oies ensemble font un aboiement. Dire cela c’est mentir un peu, mais c’est aussi dire du rêve du cabot. L’oie quand elle vole, emprunte la géométrie du triangle varicelle ;lorsqu’elle va à pinces recourbées, celle d’une ligne droite qui se serait étourdie. L’oie capitule lorsqu’elle arrive en Italie, c’est pourquoi elle préfère se gaver en Gaule, et notamment en son sud, où beaucoup ont foi en elle.

 

 

 

La biche

La biche écrit avec succès des pièces aux pieds d’airain. Quand elle traîne, la biche ne rend pas l’âme, elle dit son contentement. La biche n’est pas riche comme on aime à le dire, et ne possède aucune propriété. La biche donna vie au verbe bicher, qui signifie aimer de près .Qui aime la biche aime aussi les coffres-forts et la littérature. Au clair de la lune certaines biches nettoient leurs yeux avec les pleurs qu’elles versent pour leur faon disparu.

 

 

Le faon

Le faon seul n’aime pas les tulipes, deux faons au cinéma crèvent l’écran. Quand ils vont au castelet, les faons se conduisent en adulte et sans rouler des mécaniques. Le faon est l’enfant de la biche ;tous les faons sont amis des poètes ou des chansonniers. Aujourd’hui chaque brailleur a ses faons. Il arrive qu’un faon fasse des fautes d’orthographe, il pleure alors sur ses microsillons. Humilié un faon se fait nommer Bambi, ou bambin. Un faon âgé devient un cerf, un môme âgé devient un vilain.

 

 

Le cerf

Le cerf est un vilain quand il se bat à fendre bois. Le cerf est utile à la biche pour essuyer ses larmes. C’est aussi un animal qui marche avec une forêt sur sa tête. En s’endormant, le cerf fait des hypothèses, invente des règles de mathématique, des axiomes, des énoncés à écorner des angles. Dans un prisunic, le cerf se conduit comme un être civilisé, dans la nature comme un roi. Au piano, le cerf peut jouer quelques sonates, quelques valses viennoises. Bref, le cerf est un animal de belle lignée.

 

 

Le canard

Le canard est un volatile qui lit les journaux, surtout les quotidiens où il est souvent à la une. La femelle du canard est une cane, elle est utile aux aveugles et aux claudiqueurs. Le canard aime la géométrie et par-dessus tout, les problèmes avec des angles. Rien n’arrête un canard dans ses calculs. Lorsqu’on on plonge un canard dans de l’alcool il gagne de la teneur en sucre, ce qui lui permet de finir sa vie en domestique ou en laquais. Un canard idiot ne se contente pas d’être idiot, il est aussi préposé au canon.

 

 

Le lion

Le lion vu sous un angle obtus est seul en Angleterre, et un morceau d’étoffe ou de feutre plastique en France. Le lion qui dort sur du lino, prononce à tort le mot Léon. Au plus profond de la savane brossé comme un peigne, le lion ne rugit pas mais rougit. La crinière ou tunique du lion est rousse comme la brousse ou comme Rita Hayworth. Le petit du lion n’est pas sot comme cela se laisse entendre, il n’est pas vrai non plus que plusieurs lions réunis forment un commissariat. D’autre part, la femme du lion utilisé à des fins commerciales, n’a rien à voir avec les moteurs, ni avec une de nos villes et un de nos départements.

 

Le cheval

Quand il manque un L à un cheval, c ’est une vache qui a mal tourné. Pégase âgé, s’il n’avait pas eu l’idée du gaspillage, du vol en solitaire aurait fini en dada mécanique. Le cheval lorsqu’il s’ébroue dans un hôpital fait peur aux infirmières tant sa fièvre est haute. Le cousin du cheval est une miniature qui vit dans les mers chaudes, c’est là qu’il campe. Un cheval, quand la vapeur lui monte au nez ressemble à une locomotive.

 

 

 

Le zèbre

Le zèbre est d’origine cinématographique ou italienne, personne ne le sait plus très bien. Ses yeux de braise traduisent ses désirs cachés, revoir ses neveux et nièces européens. L e zèbre quand il s’est assoupi peut servir de fauteuil, quand il est lancé au galop, de flèche. L e zèbre ne sait pas lire l’heure, c’est pourquoi il ne porte pas de montre au poignet. Il est faux de dire que le zèbre descend de la guêpe, a-t-on déjà vu un zèbre porter un corset, et une guêpe la culotte de cheval ?

 

Le tigre

Le tigre feule, feint, et se peint enrayé pour aller manger au Flore. Les dents du tigre sont longues et effilées comme des stalactites. Le tigre n’habite ni dans une grotte, ni dans un palais, il habite un moteur et se nourrit de gaz d’échappement. Les cinq sens du tigre sont, le repentir, le dormir, le manger, le laper et le moucher. L a queue du tigre est gratuite dans certains supermarchés, dès lors qu’on s’est payé sa tête. La peau du tigre est triste ans un appartement, aussi triste qu’un aveugle sans l’idée même du tigre.

 

 

La guêpe

La guêpe n’est pas une guêpe, c’est un bruit. Le son que fait la guêpe est Bzzzz, avec un B et plusieurs Z. Zorro aurait pu être une guêpe s’il n’avait recours à son cheval. Une guêpe peut également servir d’intermédiaire entre une abeille et un frelon. La guêpe n’est pas synonyme de guipure, mais de piqûre. Un sein de guêpe a la taille d’un œil de mouche, deux seins de guêpe donnent un dessin. Pour mordre, la guêpe se met à genoux, et à sa dernière flexion, elle perd son unique dent, puis meurt d’une fluxion de poitrine.

 

L’abeille

L’abeille baille ou qu’elle aille et fleure bon les prés et la sauge. L’abeille se saoule d’essence et de vocabulaire. Reine, elle fait des milliers d’enfants qui finissent leur vie dans un hôpital psychiatrique. L’abeille, abeille dès potron- minet se lève tôt pour butiner et bouquiner sur des campanules, puis se couche tard après ses saines lectures, et ses trois –huit dans un rucher, ou H.L.M.L’homme qui aime les abeilles est appelé apiculteur, a également un penchant pour les pommes. Quand l’abeille meurt elle devient un libellé.

 

Le rat

Le rat court dans les artères à la vitesse d’un dératé. Le rat transpire énormément et aime s’endormir sur un matelas de mousse. Un rat myope devine qu’une souris lui sourit aux bruits qu’elle fait avec ses quenottes. Le rat ne rue pas, ne tonitrue guère plus, il rackette, c’est à dire qu’il se sert de son instinct. Un rat qui a  bu et comme un humain qui a bu, il est ivre et abuse. Le rat n’est ni de la ville, ni de la campagne, il est de la haute mer. Avant qu’il ne vienne surveiller nos plages, le rat était gardien de phare. Le pluriel de rat est une mascarade.

 

La souris

Quand le chat ne fut pas là, les souris scièrent. Une souris devenue grande va travailler à l’opéra. La souris n’est pas gratuite et compose des symphonies pour des dessins animés. Parfois la souris s’enrichit et achète un magasin d’antiquités. En hiver la souris vend ses biens et s’en va habiter à Mexico, à la vitesse d’un gonzalès. La souris n’a pas de pluriel, porte des jarretelles, habite sa vie entière chez ses parents, déteste les éprouvettes et les laboratoires. Le chat si elle eût aimé la souris, et si la souris eût aimé le chat auraient pu être lad ou jockey selon les circonstances.

 

Le rhinocéros

Le rhinocéros descend d’une maladie qu’on nomme la rhinite. Le rhinocéros s’attrape au lasso lors de safaris, se sert d’un oiseau pour curer ses dents, et le remercie en le laissant picorer où bon lui semble. Le rhinocéros se nourrit d’herbes et de trèfles à quatre feuilles, pour dit-il de petites chances. Lorsqu’il part en croisade, il souffle dans une corne pour annoncer son déplacement. Le rhinocéros peut servir de canapé ou de grosse tirelire. Quand on réussit à écrire le mot rhinocéros en latin, celui ci peut atteindre la taille d’un éléphant.

 

Le pigeon

Le pigeon aime les voyages, économise énormément pour pouvoir partir en Italique où les mots sont de travers. Il aime la musique de Bizet et le tambourin. Le pigeon sauvage est un correspondant de guerre, il n’est jamais seul et préfère survoler les frontières en bande. Le pigeon n’a rien à voir avec la colombe dont il n’est qu’un lointain cousin. La femelle du pigeon est la pigeonne ou  ramière, on dit aussi chinoise cravatée. Parfois le pigeon tremble, on dit alors qu’il dupe.

 

 

L’alouette

L’alouette habite la caisse d’allocations familiales d’une ville de l’Est. Elle est mélancolique, mélodique. On la chante dans les écoles afin qu’elle perde ses plumes et fasse éternuer des enfants sots comme des encriers. Quand l’alouette part en vacances dans les pays chauds, elle prête son appartement au coucou, qui lui fait un enfant dans le dos. L’alouette déteste se regarder dans un miroir, son ombre même lui fait peur. Comme elle attire les rets et les collets, elle ne monte pas haut dans le ciel. Elle évite aussi de trop manger de crainte de devenir obèse, de sorte que des vauriens en voudraient à sa chair, à ses ailes, son cou et j’en passe. Autrefois l’alouette portait le nom barbare de « Conirostre »,mais comme elle n’avait rien d’un cône ni d’une rosse on la baptisa « Alauda »,qui aujourd’hui signifie gentille.

Le frelon

Le frelon est à la guêpe ce que Goliath est à David. Plus imposant qu’une pince à linge, plus douloureux qu’une dent d’ortie, plus grossier qu’un frayement ,le frelon s’appuie sur la haute idée qu’il a de lui-même pour darder et dominer. Jaune et roux comme la farine de froment, ou Judith Collins dans « No nofler isn’t it ! »il passe son temps à fauconner, pâle imitation de fonceur et de fonceur. Le frelon lorsqu’il est à jeun ressemble à un loup volant bariolé des couleurs du maïs et du houblon. Il faut éviter d’injurier un frelon, il se venge aussitôt en allant frétiller dans votre alcôve.

Une autre souris

Cette souris ci habite dans un hôtel et se soucie du sort des voyageurs bagués. Elle aime les valises, les tiroirs, les baise en ville, et il lui arrive de trotter si doucettement, qu’on dirait un rôt de mouche sur un parquet de feutre, tout ça pour une petite pique de nuit. Le mulot, ou souris commune, aime ses voisins, le boulanger, l’épicier, le pailleron. Blanche, la souris vit dans un laboratoire, où pour des raisons de génétique, d’esthétique, elle seconde sans jamais péter plus haut que son cul, des tâcherons qui s’exercent à la science et à son embellie. Quand une souris se prend dans une souricière, on dit qu’elle communie.

Un autre rat

Ce rat appelle au secours quand on veut l’assermenter. Si ce rat veut se retirer du monde ,c’est qu’il veut se sentir concerné par autre chose que la ratatouille, les ratés ,le ratage. Amphibie dès sa naissance, il s’aiguise les dents et les pattes pour mieux fendre l’eau. Sa queue indique avec ses vergetures qu’il s’est marié plusieurs fois, que ces mariages d’ailleurs lui ont fait décharger sa rate. Le petit du rat n’est pas le râteau mais le raton qui naît avec une dentition complète de dents en or, et qui sitôt venu au monde se penche sur les problèmes du trou, de tous les trous, ceux du fromage, du bois et j’en passe, puis aspire à  devenir pâtissier.

Le hibou

Le hibou n’a rien à voir avec une marmite pas plus qu’avec une rotative. Le hibou, oiseau de haute lignée ferme les yeux quand il croise un duc ou une duchesse, signe ainsi sa révérence. Cloué aux portes des granges d’infamie, des maisons basses et retorses perdues entre les monts pleins de sortilèges incongrus, le hibou dit-on préserve du mauvais sort et son âme devient dès lors un papillon de treille. Le hibou n’effraie point,il se comporte en noctambule ou noceur, c'est-à-dire qu’il cuve un exécrable vin. Quand le hibou éternue, les souriceaux se planquent et se prennent de tendresse pour la nuit.

La marmotte

La marmotte est la sœur du marmot, enfant plus ou moins sage selon les saisons. Tous deux parlent confusément de leur sommeil en amande, de leurs rêves coiffés de brumes. L a marmotte est alpestre de mars à octobre, souterraine le reste du temps. D’esprit voyageuse, elle passe le plus clair de ses journées à craquer des allumettes, mais échoue dans ses tentatives à mettre la prairie en feu, en somme elle est malhabile. La marmotte est de petite taille, une marmotte de plus d’un mètre n’est pas une marmotte, c’est un ours.

Le castor

Le frère du castor se prénomme Pollux, parfois c’est un chien, parfois c’est un dit obscur qui travaille la nuit et construit des ponts qui sont faits de troncs les plus divers et ne servent à personne, vain labeur pour du gué sans passage. Le castor a toujours l’air d’un castor, de rien d’autre, c’est parce qu’il ne ressemble qu’à lui-même qu’on le croit d’ubiquité, il n’est qu’en fait nombreux, et dans le ciel étoilé il prend le nom de gémeaux. Le castor n’a aucune raison savante pour abattre tant d’arbres, rogner tant de branches, et pourtant il le fait, tout ça pour une misérable bicoque sous l’eau ou il hivernera. Le castor aime par-dessus tout le rameau et ses rubans de fleurs, c’est pourquoi il n’en fait pas son menu, aimant s’en imprégner les narines sans y toucher.

Le canari

Le canari habite une île, toujours serin il s’habille de jaune et semble un petit soleil de rondeur qu’on pourrait empocher pour se tenir chaud. Le canari en cage n’est plus un canari, c’est un prisonnier, et il se conduit comme tel, c'est-à-dire qu’il pleure plus souvent qu’il ne chante. Le canari a donné son nom a une couleur ainsi qu’à un navigateur grec qui se perdit dans le vaste océan bleu. A la mort du canari, les enfants l’enferment dans une boîte de thé en aluminium, l’enterrent dans un coin clair du jardin là où les astres sont les plus enclins à témoigner de leur lumière, et sur l’épitaphe, ils écrivent son nom en lettres de feu.

La colombe

La colombe découvrit l’Amérique il y a fort longtemps, elle aurait pu s’installer en Colombie, a préféré le colombier. Vierge jusqu’à un certain âge, elle ne se nourrit que de rameaux avant de rencontrer celui qui lui proposera ses graines. Elle prêche aussi la paix en s’auréolant d’une branche d’olivier en fleurs. La colombe est l’oiseau chéri des hommes qui y voient le signe dune délicatesse et d’une promesse de vie à deux pour de éternités. Toujours de blanc vêtu elle s’initie don pour un mariage à perpétuité. Le mari de la colombe est le colombin, qui lui est dur comme fer. La colombe se fête le jour de la Saint Cristophe, patron des astronôtres et des voyageurs.

Le chien

Hors de la portée des fusils, le chien se fit l’ami du genre humain. Dans sa niche, il s’échine c'est-à-dire qu’il fait un tapis de son propre corps. Quand il pleure, le chien s’humilie, et ses larmes en appellent à une autre condition, la liberté. Un chien qu’on nomme chien vient se blottir contre les pieds d’une autorité, un homme qu’on appelle chien hurle, c’est une variété de con en prolifération, car si l’homme est au chien asservi, le chien lui n’a pas de maître, il n’a qu’un auxiliaire.

Le chat

Le chat tache comme de l’écume, n’aime pas qu’on lui souffle dans les oreilles, s’endort sur le sofa magnétisé par ses broderies de soie. Le verbe peloter s’emploie autant pour le chat que pour la laine qui est un de ses lieux favoris. Le chat mousse comme du savon quand on le prend à rebrousse poils. Le chat n’aime pas l’eau et postillonne dans les lavabos et les baignoires. Lorsqu’on le hue ou le siffle, le chat s’en va dormir sur une gouttière. Jamais il ne part en course seul, en tout, il préfère la multitude, c’est pourquoi le chat est toujours plusieurs même dans l’unicité.

L’autruche

L’autruche triche au jeu, et particulièrement à cache -cache en engloutissant sa tête où elle peut le faire. L’autruche est aussi sotte qu’une poule ou qu’Achille Talon, elle a des poils aux jambes qui sont aussi longues que ses ailes sont courtes, voilà pourquoi elle ne vole pas, ni dans les airs pas même dans les prisunics, où planquerait elle ses larcins ?Quand deux autruches se rencontrent elles parlent autrichien, quand plusieurs autruches se rencontrent elles font un séminaire. Une autruche malade tente de se soigner en mangeant son ombre, c’est sottise, l’ombre est trop mouvante et l’autruche pataude. Un œuf d’autruche vaut une dizaine d’œufs de poule, mais n’est pas encore en vente dans nos magasins.

L’aigle

L’aigle est singulier en vol, féminin en héraldique. Désordonné l’aigle est agile, comme le sont les funambules ou les trapézistes. L’air est le domaine de l’aigle, l’aire est son nid. L’aigle a une vue perçante qui lui permet de voir jusqu’en Iran. Une plume d’aigle symbolise l’inspiration, et ses taches de rousseur attestent qu’il n’a rien d’un églefin. Napoléon eu un aiglon, l’aiglon n’eut jamais de napoléon.

Le vautour

Quand il a tourné autour du veau avant de fondre sur lui, le vautour fait un clin d’œil à la vache. Ses yeux sont des agates, sa cervelle de sureau, son bec de couenne noire. Le vautour ne plaisante pas avec la chair, pas plus qu’avec la mort. Le vautour ne pue pas comme on l’entend dire, il ne connaît pas le gibs, c’est tout. La tête d’un vautour rappelle un rond de cuir. Barbu le vautour porte le nom de propriétaire. Quand le propriétaire est chauve on dit que c’est un gypaète.

La puce

Electronique chez Mr Thomson, la puce se tapit dans nos pieux et nos armoires. Ronde comme une noix elle se nourrit de pellicules. Photogénique, la puce porte avec style une gaine sur ses longues pattes. Une petite puce est une pucelle, le synonyme de pucelle est Jeanne. Le pucelage est la maison d’une puce. Les puces ont deux oreilles qui leur permettent d’être toujours sur le qui vive. Lorsqu’on secoue une puce, celle-ci perd ses deux hémisphères, on dit alors qu’elle s’épluche.

La caille

Lorsqu’elle a froid la caille se cache dans une gibecière. Le yaourt n’a aucun rapport avec une caille. Une caille avec des cothurnes peut atteindre la taille d’une caillette. Granivore et insectivore, la caille est la cousine de la perdrix, on dit d’ailleurs une de perdrix dix de retrouvues, et sa mauvaise humeur nous laisse à pense qu’elle a quelque chose sur l’estomac. A l’âge adulte la caille chausse ses talons hauts et va poser nue dans des écoles de peinture.

La perdrix

La perdrix n’a pas qu’un œil, se déplace autant dans l’éther qu’au sol. On dit souvent qu’une perdrix de perdue, c’est une fille qui nous revient, ce qui laisse à penser que ce volatile a une grande famille. Le pluriel de perdrix n’est pas perdreaux ,mais conciliabule. La perdrix aime les belles étoffes et le bon vin dont elle use immodérément. En Asie la perdrix se fait appeler Grancolin, en France tétraogalle, barbarie du vocabulaire. Pour payer son tribut au propriétaire du champ où elle loge, la perdrix lui fait parvenir dans un bouquet de pâquerettes des œufs très appréciés, autant par les autours, les vautours et toute la gent qui font des tours, des tours  et de détours…

Le ver de terre

Dans la famille du ver de terre il y a Vergintetorix, Vergennes et Verdelet. Le ver de terre aime le sable et l’eau, construit des galeries où il circule dans les deux sens, se déplie, s’allonge à la manière d’un portefeuille, tout ça pour faire croire qu’il a un billet aller retour pour un voyage en solitaire. Le ver ne connaît pas le mal de dos, d’ailleurs si on le coupe en deux il continue à ramper après avoir été rompu et garde toujours ses deux extrémités. Le verbe verrer signifie qu’on broie des lombrics pour obtenir une mixture qui sera utile aux peintres et décorateurs. Le petit du ver de terre est le vermicelle, populairement appelé zizi ou vérin hydraulique.

Le hanneton

Lourd ,étourdi, il apprécie celle qui ne vit rien venir en se bouclant dans ses cheveux. Le hanneton est roux comme Isabelle Huppert dans « Loulou », se cache le jour sous les feuilles du chêne ou du hêtre ; fainéant comme pas deux, il attend la tombée de la nuit pour aller se bourrer la gueule avec les lucioles lanternées, les lucanes et d’autres du même acabit. Collé au ptère, le hanneton y copule et fait perdre la tête à vouloir le déloger. La larve du hanneton est blanche, prend des années avant de devenir adulte, signe d’une maturation de feignasse. Adulé chez les égyptiens, le hanneton est chez nous victime de la gourmandise des porcs.

Le ver luisant

Il fit crier « Euréka »à un ancêtre mathématicien qui prenait son bain dans un tub de porcelaine. La femme du ver luisant, aveugle de naissance, se signale par la blancheur de ses dents, et chacun de ses congénères la salue en souriant, c’est ainsi que s’étoile la nuit. Dans les années mauvaises la verte luisance doit s’alimenter à la dynamo et meurt rapidement de fatigue. Son mari se plaint alors chez les E.D.F .dont les tarifs sont trop élevés ce qui l’oblige à fournir sa propre lumière. Cousin du ver luisant, le lampyre et la luciole utilisent ce même procédé pour de la clarté, celle que nous nommons phosphore et essence.


Le coq

Le coq est parfois noir comme du charbon et pratique la boxe dans la catégorie poids plume. Dans la cour il est haut perché, toujours plus en étage que la poule, on l’appelle pour cela le crève cœur ou le phœnix.  Le coq qui cuisine une poule lui fait cracher du juron et son emblème. Quand un coq sourit ,c’est qu’il est monté sur un âne pour lancer son cri en allemand ou en polonais. Un coq qui se bat voit le rouge de la colère lui monter aux joues, c’est là qu’il gonfle, se rengorge, s’empâte et fait figure de cocardier. Le coup favori du coq est le cocard ou bleu de Bresse.


Le paon

Au premier coup de revolver, le paon sort de son starting-block et déploie ses plumes à pétards. Pendant les fêtes foraines il choisit ses stands avec minutie. Jadis le paon fit vœu d’amour et d’audace et se fit nommer chevalier, il est pour cela resté aussi fier qu’un canon ou une contrebasse. Ses plumes à étages sont marquées du sceau des preux ;bref ce sont des yeux au beurre noir, sa couronne même ferait jalouser un arc en ciel. Quand le paon est amoureux, il envoie un message en forme de papillon à sa bien aimée, ce message est appelé « vanesse » ou « saturnie ».


L’éléphant

L’éléphant boit du thé dans des soucoupes en porcelaine. L’éléphant quand il est poudré est une marque de lessive, en barrissant il dit son nom en asiatique ou en tamoul. Un éléphant ne ment jamais, il fait des erreurs d’appréciation. Lorsqu’un éléphant choisit de finir sa vie dans un cirque, il se propose aux tâches les plus ardues. L’éléphant voit très loin, jusque dans l’avenir, possède une exceptionnelle mémoire, et cela il le sait, nous aussi. L’éléphant aime se lever tôt pour vaquer à des occupations d’éléphant. La compagne de l’éléphant est incapable de gravir une échelle, c’est pourquoi aucun de ces pachydermes ne grimpent aux arbres.

L’âne

L’âne brait et embraye quand il conduit une automobile, c’est aussi un énarque qui a mal tourné. Petit l’âne dit toujours non, plus âgé il fait l’idiot pour avoir du son, certains d’ailleurs lui plaquent un baladeur sur les oreilles pour le guider dans sa marche. L’âne porte avec gravité son accent méridional, il est de la famille des ongulés et non de celle des couche toi là ,il n’en est pas pour autant coiffé du bonnet des cocus. Le pied d’un âne est aussi solide que sa mâchoire et il vaut mieux s’en écarter après un hue ou un dia, tant il est rétif. L’ânesse a autant de droit qu’un âne, c’est d’ailleurs l’une d’elle qui inventa la D.R.H.

Le porc

Le porc salue puis s’esquive dans sa soue pour se saouler de boue et de y a baisse. Il est faux de dire que le porc prête son enfant aux boulistes, celui-ci n’est pas assez rond. La femelle du porc est la truie et non la truite ;la truite est la femelle du porte bas. Le porc laqué est aussi nommé porcelaine de Cochinchine, il aime les armes et plus particulièrement les chaînes, dont il ses sert pour s’enferrer sans le recours des hommes qui le conduiront pour la Noël aux abattoirs. Il est exact de dire que la truie est une cochonne, elle se vautre d’ailleurs sous les chênes dont les fruits sont comestibles. La plupart des gens aiment la chair du porc parce qu’elle donne du jambon. Quand il part en fumée, le porc retourne au pays d’Auge qu’il n’aurait jamais dû quitter.


La mouche

Quand elle a éternué la mouche se sert d’un kleenex et essuie ses postillons d’agate. Sur les carreaux les mouches jouent à la pétanque, sablant la vitre de leurs sucs gélatineux. Efféminée la mouche se pointille sur la joue des jeunes filles, tout ceci avec précaution. A la chasse, la mouche se montre redoutablement adroite, ses coups meurtriers sont craints tant ils font le bruit »Bzzz »en plein d’endroits à la fois. Les mouches écrivent des ordonnances que seuls peuvent lire les pharmaciens. Souvent artificielle, elle se laisse pousser la moustache pour ressembler à Salvador Dali. Le mouchard, petit de la mouche, quand il se prend d’affection pour un camion, lui intime de rouler plus vite qu’un coche. Lorsqu’une mouche a l’air de manger ses pattes ,on dit qu’elle entre en couche.

La taupe

Myope de naissance, la taupe arrive malgré tout à lire l’heure sur l’horloge d’une église. Les pattes des taupes sont griffues, véritables râteaux avec lesquelles elles construisent des galeries où elles communiquent avec les mulots et les lièvres. La taupe dort dans une chambre noire où pendant de longues heures elle se prépare aux concours les plus divers, fonctionariat, professorat…Elle construit également des édifices de terre plus hauts que des châteaux de cartes, que les enfants piétinent pour des à plats mal venus, et que le vent disperse dans les jardins, les vergers, pour que les fruits tombent adroitement sur le sol. La taupe a une peau douce, un petit groin qui frétille comme les poils d’un pinceau. Morte, la taupe recouvre la vue et revient au monde habillée en commissaire priseur.

L’otarie

L’otarie a des grands parents qui vivent dans le Pacifique, on l’appelle aussi lion de mer, pourtant elle n’est ni querelleuse ni batailleuse. Habile comme Oudini, elle peut se dégager de ses fers en un claquement de mains ou jongler avec plusieurs balles à la fois, de celles qui n’abattent pas. La moustache de l’otarie n’est faite que de quelques poils dont les hommes se servent pour en faire des cure dents ou des épingles à nourrice.

Le sphinx

Autrefois le sphinx tenait de l’homme autant que du lion, perspicace comme le premier, sauvage comme le second, il voyagea de la Grèce à l’Egypte et se noya un jour de colère et de tempête. Aujourd’hui devenu papillon, il sort peu, sinon la nuit, se vêt des couleurs les plus variées de jaune, de rose de bleu et va danser chez Régine, ne se souciant d’aucun dit raton. Quand le sphinx atchoume, il perd ses ailes et ses antennes et se fait nommer liseré ou liseron.

Le pingouin

Manchot, le pingouin ne se sert de son unique aile que pour ramer à contre courant. Noir et blanc comme certains curetons, il atteste ne se confesser qu’au printemps, époque où il commet le plus de péchés. Palmé tel une oie, il est capable comme Bob Beamon de franchir plusieurs mètres d’un seul bond. Les pingouins vivent en famille et font le dernier jeudi du mois une conférence au sommet, cette conférence se tient dans un cénacle ou un sénat, ce qu’il en ressort ce sont des procédures.


 

Post horoscope vierge.

1979


25.6

Géographiquement vous vous êtes placé entre l’hôte et l’autel, c'est-à-dire entre un cierge et une vierge. Comme vous vous êtes méfiez de l’eau rance des bénitiers, des maux d’estomac de gorge et de prière vous sont venus, logorrhées adverbiales et paroles insalubres en direction d’un dieu qui n’est témoin que des imbécillités du monde.

26.6

Comme elle vit encore vous lui téléphonez, comme il est mort vous vous abstenez, ce pourrait être vous à l’autre bout du fil. Monologues et soliloques, pensées absurdes et pansements dans le parcours de ce jour, ponçages de toutes sortes aux dépens d’idées de large et claires. Soleil dans la maison carré et celle du curé, ce brouillard de l’après midi dans la région de l’hypothalamus n’a rien auguré de bon si ce n’est du bonheur insipide de tous ceux qui vieillissent en le sachant.

27.6

Fin juin, vous faites vos vaccins. Vous avez repris vos habitudes entre latitudes et altitudes, le mal du scaphandrier vous occupa dans la soirée. Bourbonnade à domicile. Entre errances, erreurs et ergastules vous avez oscillé, ce ne sont pas elles qui vous sauveront des élans du cœur puisqu’il a dérivé de la nef au triforium. Les livres mal lus se sont moins ouverts que les glossaires en lettres capitales. Mercure n’a rien retenu du chrome des gingivites et des pas en arrière, quant à Jupiter, il sentit du derrière, ce qui vous mit d’humeur chagrine.

28.6

Une absence a confirmé vos plaies et la pléiade de toutes les absentes, vous vouliez boire la mer morte avec une paille, mais votre gosier n’ a pas cru aux saints breuvages. Vous avez donc lapé du lait comme un chaton débile, vous êtes mouché dans la farine et tous les leurres du jour ont fait leur retour quand le soleil fut au carrefour de vos vacances et de vos inepties.

29.6

Vous avez réfléchi au su comme s’il était un si. Aux terrasses et balcons des lapidaires et des statutaires se sont penchés pour des verbiages édulcorés. Premiers symptômes de l’indigestion de vivre.

30.6

Dimanche à l’eau, les vagues du souvenir vous ont emporté pour des croisières sans retour. Vous priâtes cette pauvreté qui est vôtre de se conduire comme si elle ne l’était pas, elle n’en fit rien et la soirée se passa impassiblement.

1.7

Coups durs, votre face est au bleu, au rouge, gnons verbaux de verbeux assujettis à la défroque en public, pas de riposte, votre main ne s’adressa à personne. Bref, plaies, basses et hautes coutures sur toutes vos lignes. Regards en biais sur des nonnes perverses, bien que le fond de leur aire fut doux, cette foldinguerie mérite qu’on la cite adroitement.

2.7

Vous avez rendu visite à votre médecin qui a diagnostiqué une fracture du carpe. Vous réfléchissez à présent sur le fait de se blottir contre un angle aigu ou obtus, et à l’impression que les porcs et truies laissent à la boue.

3.7

Vous avez été en pèlerinage dans une grande ville pleine de fioles et de filles. Le café fut servi froid, des souvenirs vous revinrent qui semblaient vous parler du temps de votre enfance. Puis ce fut un regardage de film dans un vieux cinéma où l’on parlait de certains dieux qui ne juraient que sur leur entrejambe.

4.7

Vous avez peu dormi, le sommeil a sauté sur l’idée que vous vous en faite et s’est débiné dans un autre pieu. Comme vous avez travaillé à l’arracher de cet ailleurs, vous sont venues de vaines protestations. L’iconoclastie vous va comme un chapeau de feutre sur la tête d’un limonadier.

5.7

Journée dans vos lieux favoris, auberge et pré, des chérubins saignant des genoux vous amusèrent avec leurs jeux de quilles. Une autre vous a éclairé sur une autre ,et de cette vie qui est devant vous.

6.7

Votre talent à vous éloigner chaque jour davantage de vous est un tout petit contentement. Vous finissez la journée avec dix livres de partitions à lire, et où les croches et les portées sont à moitié effacées.

7.7

Dimanche de fièvre et d’heures lourdes. Les places que vous arasiez sont sèches et craquent de toutes parts, strapontins et crapauds aux fêlures diverses. La trempe donne à l’acier sa couleur, la vôtre est dans le gris. Méfiez de tous les postulats en culottes courtes et à chemises rayées.

8.7

Votre irrévocabulaire évoque qu’on doit sommer les sonnets de résonner comme des trompettes. Vous vous êtes foutu le doigt dans l’œil jusqu’à l’os des seyances. Les images anémiques ne sont plus que des séances de cinoche à domicile dans les sens d’une verticalité qui s’est comprimée de ses fausses richesses.

9.7

C’est un coup de fusil à pompe que vous vous êtes foutu dans la tête. Un énorme trou laisse entrevoir d’autres trous, est ce cette mémoire si vive que vous voulez désencombrer d’un sang qui ne compte déjà plus ?

10.7

Le coup de fusil s’est avéré être une canonnade. Vous semoncez maladroitement, vous voulez vous purger, mais la peine est à la lie, et l’hallali a été sonné. Vous vous êtes rendu à l’évidence, le bonheur c’est du plane avec dans son sillage du faux sérieux et de la mauvaise approche.


11.7

Vous avez été généreux et secoué par l’envie de moins l’être, on ne prête pas qu’aux poids chiches. Ne vous fiant pas aux apparats il vous est apparu que les appâts d’une nonnette valent moins que ceux d’une abbesse. Vos sommets ont eu des cols aimantés, tous tirant vers le nord, aussi certaine ne vous pardonna pas de l’avoir oubliée, vous êtes resté sur le qui vive, c’est une juste place.

12.7

Vous avez protesté, pesté, testé ,les items n’étaient pas à votre portée. C’est parce que le soleil est aux éreutophobes que la lune est aux sélénites, chacun à sa place vous vous en êtes tiré avec du plomb dans l’aile, mais moins touché et bouché qu’un charcutier sur son étal.

13.7

Vous avez considéré que la considération ne vaut pas plus qu’un cheveu sous la langue d’un dogue. Vous retenez donc qu’il vaut mieux ne pas s’en prendre à la race des chiennes aveugles de naissance, mais voir clair dans les antichambres de l’amour.

14.7

Des amis sont venus et repartis avec les leurs et leurs persiennes comme autant de peurs personnelles. Vous vous êtes soucié d’eux ,de la bonne chaire et d’une cravate qui ne vous seyait pas. Soirée en terrasse, la vie refait ses surfaces opaques, et sur la terre qui la porte des foutaises et des foutreries.

15.7

Aux feux, aux chandelles ,aux bougeoirs vous consummez vos nuits, vous revivez quoi. Nul besoin de mouillette, de boulette, de boulingrin, juste une petite flemme comme un haricot de flamme, le reste va aux orties.

16.7

Elle s’est offerte à vous dans la féerie du froc qui tombe sur un tapis, tout à l’air, et vous de bénir ce qu’il y a en elle, juste là où il faut, vous étiez tel un singe sur les monts de Vénus à éructer des salacités de premier parvenu.

17.7

A la question « L’ombre est elle une part perdue de la lumière »vous avez répondu par des éteignoirs, noirceur à domicile qui occulta toute idée de souvenir à se foutre dans le ciboulot.

18.7

Votre emploi du temps vous laissa du temps en diverses zones, comme transpirer à grosses gouttes, spiraler et pyralène. A ceci vous associâtes des déménagements intérieurs, comme des grands baquets de lessive où la vestimenterie schlinguait l’espoir.

19.7

Vous méditâtes béatement, avez rêvé de résolutions où se réunissent du conciliabule des émulsions, de la liquidité de et la beauté qui ne s’abreuve pas en souillon. Désencombré de Mercure, vous fûtes à quatre pattes dans la chambre carrée de Pollux qui agiotait sur des feuilles blanches.

20.7

Vous avez mal dormi, vous ne savez pas dominer tendrement, tendrement entretenir le culte du sentiment glamoureux. Bref, vous vous complaisez dans une douce violence que le petite pirate de votre cœur assimile à du picrate.

21.7

Mars médite sur vos dépositions en lacets, la lune a oscillé entre l’étole et l’étoile des capitulations :voici deux conseils pour les prochains jours. Soyez sociable, c'est-à-dire sot et entreprenant, soyez aussi téméraire, donc buvez du thé. Deuxième conseil. Suivez à la lettre le premier.

22.7

Vous vous êtes levé tôt, journée à la protestation, une petite p.. comme vous la nommez fête son anniversaire, bain d’hémoglobine dans votre cervelet. Vos goûts sont une nouvelle fois allés vers la belle inertie qui d’ailleurs ne vous sert pas mais vous serre.

23.7

Nébuleux équilibre sous le ciel d’Ouranos, afflux de syllabes aux bésicles de chrome, vous faites le procès du charabia, celui là même qui vous met dans l’idée d’un débat prisé par les singes.

24.7

Journée clarteuse comme une chiffonnade. Vous avez appliqué votre ixième axiome comme un emplâtre sur le membre pété d’une déesse qui se décollete dix fois par jour pour des poitrinaires sur le retour. Vous avez tentez de beurrer les astres et les tartines du ciel avec des potions dont il ne faut disposer qu’en cas de rechute, et ce ne le fut pas ,donc dégobiures dans les caniveaux, maux de tête et d’estomac, plus toutes les liqueurs rouges qui ne servent pas à vos équilibres.


25.7

Vous avez fait l’effort d’étoffer vos strophes avec une glose salutaire. Ce vaste projet vous met sur la voie d’être sage en la rivalité d’écrire, et moins que dans celle de danser sur de la braise. Malgré tout vous êtes tombé dans le piège de la décontraction, et dans celle du con. Votre lucidité plaît à cette fille qui boit du lait aux terrasses, et vous vous prolongez en elle selon des façons de n’y pas prendre garde.

26.7

Ces sorties de vous toute en économies d’orages vous mettent sur la piste du même que vous n’êtes pas en tous lieux. Mars avec ses armes secrètes vous a menacé d’une chienlit démesurée, comme vous n’en aviez cure, vous finîtes par être reconnaissant envers celle qui vous écouta sans se distraire de ses propres pensées.

27.7

Il a plu. Temps à la simple sagesse d’être sage et de ne pas le montrer, vos tempes furent dégagées par un coiffeur hirsute adorateur d’enfants pubères et comparse d’un Saturne bouffeur de mômes quand dans le même moment il cherche à rouler des pelles et des mécaniques et que des sanglots lui viennent jusqu’aux orteils. Vous laissez à d’autre le travail indigeste du remerciement, et vous vous êtes arrangé pour que cela se passe sous un pont.

28.7

Un peu bouc aussi ,vous fûtes aussi commissaire qu’une prise de bec avec un brûle parfum.
Ajoutons qu’aujourd’hui votre audace vous a vu culbuter Pluton dans un des camps où généralement il est à l’aise, et cela vous fit grand bien, donc économie d’un aller vers les guillemets du ciel.

29.7

Loin de la croupe du lièvre, vous avez été nase du matin au soir. Soupe au lait, vous avez dérivé sur des mers qui ne vont plus à l’amour mais à la déconfiture, méfiez dès à présent de marées et des femmes qui veulent se marier.

30.7

Juillet vous y restez encore jusqu’à demain, avec des coupes et des coups, le tout en direction d’une nef en spirale où tout se clarifia vers vingt heures avec une Bruxelloise de vingt piges, plus adroite qu’un couperet. Vous paressez encore sur l’écran noir de la rigueur, ne continuez pas de la sorte, le charbon ne fleurit pas qu’au printemps.

31.7

Comme c’est bonjour, c’est bonsoir aussi, par où on vous prend, on vous quitte pour ne laisser en vous que le grand bordel des débordements. Le temps hélas s’étend jusqu’aux trempes et aux tempes, puis c’est du gris et du noir sous la lampe qu’on éteint pour que se fasse la nuit en altitude.
 

1.8

Vous jugez, jaugez, agissez en dépit des contresens, vous avez manqué d’intérêt pour tout, le sommeil a pris ses positions en vous, vous glissez comme un crotale avec un lorgnon sur des envies de vagabondages, arrivèrent les morsures et la nuit fut de la pire des myopies.

2.8

L’absence amicale vous a enquiquiné, peu enclin à vous taire vous êtes passé pour un aventurier qui à la première lisière se débine de peur de rencontrer plus abêti que lui.

3.8

Entre la sciure et le bois toutes les dents de l’égoïsme. Attention à vos clefs que vous perdez fréquemment, ce sont elles qui pourront un jour vous ouvrir les portes des belles provinces où l’on prononce le nom des belles sans même y penser.

4.8

Aoûtez vous de tout doute, vous aviez l’appétit d’un Gargantua préposé aux rôts majeurs, continuez dans cette voie et vous serez un boulimique qui ne rencontrera pas les Argonautes avec leur beau et inquiétant rituel.

5.8

Vous opérez à découvert, quelque chose vous est jeté, allez donc jusqu’à l’est là où vous attends cette réfréneuse d’instincts, et qui s’est si souvent plantée devant vous comme une sphynge qui tenait autant de la chèvre que de la truie.

5.8

Si le bonheur est passé par Ruth, la foi est passé par les bocaux. Peu d’imprévus si ce ne fut des prescriptions lues et non retenues. L’assurance que vous avez affiché vous a donné suffisamment d’énergie pour cabosser cette époque où les anges ont des tablettes de papyrus en mains mais sont énurétiques.

6.8

Journée de dédain pour les bisouilleurs, les bisouteux,l es bizhutés, quand aux cabarets ils furent incapables d’écrire leur nom en lettres capitales. D’autres paraphes s’égrènent pour celle que vous aimez, vous trouble et dont les ratures sont de grandes stries dans votre âme et vos tripes.

7.8

Le serpent n’a pas eu besoin de fiel et le chien nicha sous les étoiles. Rats et belotages dans les cafcons où ses sont déballottées des ânesses et des connes. Le sommeil se coucha donc célestement, Castor renia Pollux, le taureau éternua dans la maison du sagittaire, et le jour finit comme un paquet de sales syllabes jetés à la face des innommées.

8.8

Le vierge se lève à l’est, la lune se livre à l’ouest. Beaucoup de vain pour rien, de rien pour une impératrice byzantine. Qui dormit en vous fit ding dingue et maldonne, donna sa langue aux chastes et non à votre bouche, votre insatisfaction s’établit donc dans le sens de la langueur et de la longueur sur un matelas puceronné.

9.8

Les grues ont déménagé de leurs espaces cendrés où le capricorne a pris ses quartiers de bois et d’orée, le climat a viré du tropical au topicana, faute de gnaule et de rhum, mieux eût valu que Pluton vous remarque, que Plutarque en guise de livre de chevet et inachevé.

10.8

Ce sentiment d’être le seul à savoir que les dieux pissaient dans les bénitiers vous encombre, on ne se découvre jamais mieux un cerveau que dans la solitude d’un caveau, et c’est ce que vous fîtes. Attention aux attentions, elles sont souvent trop savoureuses pour n’être commises que pour une attention.

11.8

Trop à découvert sous le signe des gémeaux et de l’asphalte ambrée, vous n’avez pourtant été ni ombragé ni ombrageux. La conscience de votre conscience n’a ruiné l’âme de personne. Aussi idéaliste et réaliste qu’après une virgule vient un point vous avez eu le désir de ne rien changer et vous en êtes resté là.

12.8

Le cheval en vous se voulait ailé, ramené du tonnerre et des éclairs aux dieux, il finit chez un philippin chevelu qui l’enfourcha pour le débourrer. Méfiez vous de ce que vous ne parvenez pas à faire, comme braire, traire ou tout simplement traître qui demande une dextérité d’esprit et de l’à propos.

13.8

Vous avez bu énormément de limonade et avait traîné Mona Lisa sur tous les trottoirs de la ville, vous teniez une souris en laisse et ça vous donnait l’air encore plus sot qu’Ili Nastase quand il s’en prend à un arbitre. Soirée dans des nuances de violet et de bleu, là où fleurit le passage des sabretaches.

14.8

Les cartes, la loterie, le cochon qui sort de sa cage, tout ça c’est une foire à domicile. Vous ne suivez aucun commandement, aucune recommandation, votre garde robe ne compte que deux falzars et deux polos, vous oubliez que l’été ale sang chaud et que les filles court vêtues sont de gracieuses machines à rubis..

14.8

Il y a tant à dire sur vos imbéciles propensions à modéliser des vieilleries pour en faire quelque chose entre le soin paternel à venir et le goût de l’accord avec celle qui portera votre enfant. Premièrement, penser qu’il s’agit là d’un voyage éternel et vous détestez la durée, secondo, il vaut mieux vous ennuyer à cent sous l’heure, ça rapporte davantage..

15.8

A la Sainte Marie va à la mairie, à la Saint Joseph, n’en fout pas bézef. Dicton du jour. Aujourd’hui vous vous êtes associé au cancer, vous êtes allé aux postes restantes où aucun courrier n’était arrivé, les lettres ne se livrent pas aux jours fériés, et votre feria à vous est d’un petit format. Vous auriez aimé qu’on vous aime, et finissez la journée en onaniste, avec un livre entre les pattes où d’obscènes beautés ont les yeux denses vagues et les vôtre dans les leurs.

16.8

A court terme vous voyez bien que votre bienséance ne vous profite pas. Alors crachez, jurez, rotez sur le monde proche et lointain, tout ce que vous pouvez évacué n’est que de l’écervelage, et comme vous n’êtes pas prudent, pas davantage sociable vous savez bien que vous finirez dans des tziganeries.
 

 
17.8

Vous avez été chien et ça se sent. Quant à vos aboiements, vos mensonges quoi, ils ne vous ont pas évité de fléchir sous les rebours des maîtres vaniteux. Soyez moins frondeur dorénavant et laissez les vilains mots aux suborneurs, aux bornés et à ceux qui s’allongent sur les chiffres et les nombres.

18.8

Votre forme psychique a été au plus mal, pustuleux en des endroits que nul n’atteint, a fleuri en vous le bas commentaire d’exister dans la mollesse, de la provoque, quelques nuisances, comme, tirer le diable par la queue, mettre la charrue avant les deux etc…Prenez donc vos douleurs en pitance, vérifiez vos huiles, si la couleur vire au rouge cela annonce une révolution ou une résolution.

19.8

Foudre et foutre vous ont fait la partie mauvaise, tilt à tous les étages, du cœur au bas ventre même un masseur n’aurait rien vu venir. Ce ne sont pas les grandes occasions qui vous ont fait tourner en rond, mais celle du larron. Songez que vous auriez pu perdre votre « ça »et qu’un vautour aurait pu s’en charger.

20.8

Vous avez peu lu, donc moins d’élus se sont portés à votre vue. Les fleurs que vous avez cueillies pour les mettre en cette chapelle où vous piquâtes des cierges n’ont rien de ces lys cinglants qui vont si bien dans les hôpitaux où les morgues. Vous reste myope que vous êtes à bien distinguer le ciel de la lice et le chien de la chine ,les bons entendeurs sont ceux qui entrent dans le bureau du médecin pour en ressortir malade.

21.8

Votre mental fut au beau fixe et l’emmenthal garda ses odeurs de lait caillé. Vous avez repris contact avec ceux qui ont un odorat affiné, les agents de la propreté qui vous ont conseillé de laissez vos impuretés et vos impropriétés à domicile, le ferez vous ?

22.8

Déboussolé, cendré, vous avez hésité sur les pistes de la chair, hélas presque exsangue d’autres ne sont pas venu à votre secours, le malheur des uns encouragent le bourreau à moins de mansuétude. Vos coutumes de vivre sont trop irrégulières et le capricorne ne se racornit pas dans vos boiseries, bien au contraire. Hop encore un coup pour rien et Bacchus rit à vos dépens.

23.8

Vous vous voulez vertueux, cet état vous passera comme passent les vigognes avec du crachat plein la gueule. Prenez un nouveau départ pour Saturne et ses anneaux, dormez y à double tours, comme on se planque dans du rêve sans plonger dans les herbes bleues de la mélancolie.

24.8

Impair ,passe et grogne.Ca a vacillé aux casinos du cœur, ça a tangué, puis du mitraillage est survenu. Vous avez eu la chance de ne pas déborder d’injures, de mots retors envers ces singes assermentés de la besogne, de la concupiscence, et qui se redressent pour du compliment préétabli.

25.8

Vous avez bouffé de la couleur, comme si vous pensiez que rajouter du rouge au noir ne donne que de la marmelade ,ou du roudoudou. Continuez afin que la vierge et le saint esprit vous établisse dans les célestes ateliers, bordel où vous pourriez repeindre des cintres et des voûtes avec votre mauvais goût du violet et de l’ocre.

26.8

En dominante de bleu, à cette réalité là vous avez rajouté un poil de prudence et un cheveu de Marilou. En mélangeant le tout vous avez obtenu du bromothymol, de celui qu’on pisse dans la phtisie. Chez les apothicaires vous vous rendez compte qu’il vaut mieux ne pas sortir d’une poche de gourou, pas plus que d’un chou ou une chèvre. Ordonnance et prescription médicale froissées, vous repartez chez vous à pinces, et vous vous endormez comme lorsqu’on a respiré du mazout une journée entière.

27.8

Vous avez été malade, avec deux points virgule du côté de l’aine. Déplacement du toubib, ça sent la piqûre, le guillemet, pas le trépas. Vous avez négligemment pris un bain de nuit à poil sous toutes les planètes mortes qu’on cite à équidistance du bonheur d’avoir su les retenir et de l’incompétence à les déplacer. Cette désertion dans le plus simple appareil vaut un cliché, tout comme le cri debout dans les gradins et qui se perd dans le tournoiement des jurons.

28.8

La conne sait y faire, et vous fait souffrir, vous n’avez pas pu attirer cette écureuille avec votre attirail de débilités dans votre casemate, donc sans panache, vous vous êtes tiré la queue entre les jambes en ne vous souciant que d’autres pourléchages et pourlècheries à domicile.

29.8

Vous avez chinoisé avec Euripide, cette entrevue vous laissa un goût de sottise et de baliverne entre les lèvres. Vous vous vouliez joyeux, vous voici baillant comme un sommelier. Vous avez pensé à un voyage vers la Bérézina en passant par les jésuites. Influencé par vous-même mais pas au-delà de trente pour cent comment voulez vous réussir dans votre entreprise ?

30.8

Gorgone d’apostolat et d’apostasie voilà comme vous la voyez. Votre enthousiasme vous mis sur la piste des romans d’effluves, de ce vocabulaire indigne pour de la littérature savante. Qu’à cela ne tienne, vous reportez à demain une lecture en parallèle de Bossuet, et de Lanza del Vasto, que vous comptez clamer à la manière et avec l’accent d’Eddie Constantine.

31.8

Que d’intuitions vous avez eu, comme autant de circonférence sur les fesses d’une rousse, d’ovales sur celles d’une Hepburn. Nouvelle discipline de l’adverbe « Prudemment »,cela vous a rendu irritable et nerveux, comme lorsqu’on se fout tout entier dans le verbe « Casanover »et qu’il n’a rien de novateur, ni au subjonctif, ni à l’impératif.. Vous restez ce partenaire imparfait qui dit « Monsieur »à quiconque et « Madame »à quelconque, sans même leur serrer la pogne.


1.9

Septembre a commencé avec vos jeux de nain pris sous la jupe de la blanche colombe, Uranus en fut irrité. Comme un éphèbe nu sous les projecteurs ou les tilleuls, vous vouliez que cette scène ressemble à une mise en bière d’un exécutant de métier, pauvre vous êtes de ces façons et pauvre vous resterez .Par le souci de vos correspondances vous déplacez la vierge à la droite du christ, et le christ du côté de Satan, habité que vous êtes de tant de démoneries liées à vos inquiétantes permissions.

2.9

Lady chatte de lait vous a regardé juchée sur son cheval borgne. Un parfum qui commence par la lettre « P » et finit par la lettre « M » vous est offert par cette gourmande aux yeux pers. Vous pensez que l’amour et la paix peuvent se ranger dans les écuries du cœur mais là aussi ça schlingue, vous renoncez donc tel un lad qui s’est fait botter par un canasson retors.

3.9

Vous avez mélangé joie et joint, glacière et glas, ça résonne comme un commencement et ça tintinnabule comme une sentence. Comment vouliez vous qu’elle vous complimente puisque vous aviez mis au moins deux mètres de distance entre vous et deux chopines de vin ?

3.9

Le serpent que vous êtes a pris du chien, le chien a plié l’échine, l’échine a fini sur un étal, l’étal a attiré une clientèle, la clientèle a l’odeur de rat mort, la mort se tord dans un mouchoir, puis de la soupe au lait pour les migrations du soir..

4.9

Le lion et le capricorne auraient voulu que vous leur serviez d’intermédiaire, vous n’en fîtes rien. Du conflit couva la journée entière, vous ne pûtes pas même lire le journal, l’important est que vous réussissez à vous masquer et à aller dans la ville vêtu comme un abbé pour des bénédictions et des bénédictines.

5.9

Retirage de pantalon, les bijoux n’ont pas disparu et l’affaire est concluante. Vous sont revenues en mémoire les belles déculottées que vous fessiez avec la probabilité qu’elles ne s’en émeuvent pas, entrouvertes comme des chemisiers sur un étalage que tient un marchand de gods et de chapelets. Puis des jeux équivoques derrière des vitrines.
 

6.9

Hélas les nymphettes ne sont plus nubiles et vos volubilis les enquiquinent. La cire même qu’elles usent pour leurs jambes ne vient plus des cierges que vous volâtes dans les églises, Dieu est témoin de vos forfaits ,et bien que vous cherchiez à l’isoler dans les livres et les missels, il revient toujours vers vous avec l’index pointé, alors aussi furieux et obscur qu’un certain Mac Murphy sans son air inspiré quand il se prêta à des navets, vous fuyez ces moments ascétiques pour les contrefaire sur de l’ardoise fine.

7.9

Vous vous êtes vu dans un Roméo qui a triomphé du désordre de l’amour, de suppliques en suppliques vous est venue l’envie d’être dans l’épouvantraille. Seule la nuit vous a construit des palais de givre où lorsque vous respiriez, des anges venaient s’idolâtrer à vos carreaux.

8.9

Cette perspective d’encore avancer dans l’âge vous a rendu inquiet, il vous reste tant à commettre, et vous refusez de contrarier quiconque, fut-il un absolutiste de la crétinerie. Une femme paisible vous est apparue derrière des lunettes aux verres fumés, elle voulait vous rendre service menu pelotari…

9.9

L’ardente racaille des souvenirs a des manières de ramoneur, tout dans les noirs, les anthracites, les cirages. Vous faites confiance à cette science purulente qui répète qu’elle ne se comprend pas, alors que vous devriez vous fier au silence, lui qui ne répète rien, pas même ces lieux communs qui sont dans vos murs et que vous entretenez comme des vespasiennes. Soyez donc plus abrupt dans vos jugements comme on va à confesse avec de l’antipathie pour les curetons et son cortège de semonces.

10.9

A l’appel du fanatisme et de la fournaise vous avez répondu par une poche de glace posée sur votre visage, bien vous en pris. Vous vous êtes inquiété de l’inquiétude d’un de vos proches, il vous doit de s’être abstenu d’une dégringolade de dix mètres. Vous croyez faire de Lucifer quelqu’un qui prend de vieilles scies pour en faire des citernes, comment diable pouvez vous à ce point croire que vous vous tirerez d’affaire si vous n’avez plus la faculté d’y entrer ?

11.9

On a tambouriné à votre porte tôt ce matin, quelque peu chancelant après une nuit à escalader des à pics, vous avez foutu votre poing sur la gueule d’un écornifleur venu vous vanter l’odeur des capitales et des capitules, quant au capitole vous n’y mettrez les pieds qu’à condition de trouver un amour qui ne demande pas de vitesse.

12.9

Le fils d’un taureau et d’une taure a pris froid, c’est un russe braillard et assoiffé qui s’installe chez vous et qui fonde sa foi sur la virginité des femmes de trente ans et des boissons qui font que l’on s’appuie sur les meubles laqués. Dans l’après midi vous le virez manu minitamis en l’insultant comme il se doit avec des mots sortis de l’oreille d’une gourde.

13.9

Vous vous ennuyez salement, on ne peut que s’ennuyer salement, si l’on s’ennuie proprement c’est qu’on est plusieurs, or votre solitude désire se blanchir à la craie et partir sur des routes humides pour se poster dans la position d’un rétiaire sans filet et qui attend le coup de grâce.

14.9

Votre jeunesse s’est débinée prise dans les cols blancs des eiders qui tournicotent autour des pôles comme des aimants. Deux femmes s’inquiètent de vous voir comme un vieux modèle de jouet mécanique qui ouvre sa braguette plus habilement qu’il sait dire « Foutre »ou « Dieu ».

15.9

A quoi tiennent vos journées si ce n’est à une pâleur vitreuse d’un débauché qui s’est accroché à tous les bars, a bouffé du barracuda, a dadayé sur des rossinantes pus rosses que rousses, a roussi ses cheveux aux feux des becs de gaz de poche ,a empoché mille balles au casino et a fini aux putes avec l’élégance morveuse d’un micheton affamé.
 

16.9

Votre volonté de débaucher dieu là où il se trouve rejoint celle de déculotter des angelettes de vingt piges et de les amener à des corrections vachardes et adverbiales, vous voulez vous ouvrir un champ d’extrêmes possibilités, mais les possibilité peuvent être des impassibilités quant on fait une faute de frappe, ce que vous êtes d’ailleurs mais en petit.

17.9

Vous attendez le résultat des ourses, voulez savoir si les anglais ont débarqué .Bref ,soirée en onaniste en feuilletant des catalogues qui rendent la main leste et les oreilles bouchées.

18.9

Vous avez clamé votre innocence des heures durant devant cette femme charmante d’ailleurs, mais qui vous a rendu la monnaie de votre pièce c'est-à-dire la possibilité de se rendre invisible à vos yeux dans les moments où vous voudriez la voir. Chaque imbécile, surtout du genre vierge court après des silencieuses contrées enfumées où il ne se passe rien de plus que sous son propre toit, démagogie et hémorragie.

19.9

Vous avez flâné le long des étals où s’achalandaient des soupirs et des pauses comme en une portée à qui il faut mettre une clef ou la dérouiller afin qu’elle se prononce en notes incalculables. saluts calmes et fiévreux d’anciens camarades dont vous avez oublié jusqu’au nom et s’ils sont circoncis ou non.

20.9

 La couleur du ciel se porta du gris au noir, cela vous fit penser au brassard que vous portâtes une année entière quand votre père mourut, vous avez pensez qu’un défunt dans sa famille vaut mieux que deux bien portants qui vous ont fait chier quinze piges durant et dont vous n’hériterez pas ,sinon de ce regard sombre qui vous va comme un licol autour de l’encablure d’un âne.

21.9

Ce fut un rendez vous sans profondeur aucune avec une femme malicieuse qui vous détailla des pieds à la tête et voulut compliquer votre journée avec des herbes qui sentent l’obscurcissement des sens et le cramoisi des roses pourpres sur la tombe d’un parent mort dans son jeune âge.

22.9

D’un promontoire vous avez entendu les oiseaux créneler leurs chants pour les mettre à toutes vos encoignures, vous comptez  renouveler cette opération mais dans une cage ou un lit de fer rouillé, allez savoir si leur ramage aura la couleur d’une première communion ou du chèvrefeuille.

23.9

La poussière est toute en vous, vous vous aspirâtes et finîtes par vous retrouver dans vos entrailles là où toutes les odeurs vont de la naphtaline à l’iode en passant par le benzène et la solexine ,tout ça pour en conclure que la propreté n’a de bon que lorsqu’on ne s’en inquiète souverainement.

24.9

Vous tenez bon sans appui aucun. On a songé a vous envoyé sur l’île de la Tortue pour y choper des dames luths afin qu’elles intègrent des orchestres philharmoniques ou des quartets qui joueraient dans des chambres de bonne. Vous avez refusé l’offre arguant qu’il valait mieux d’un cobra siffleur qu’on trouve non loin de chez soi, au boulot, dans les bistrots, les bibelots, etc..

25.9

Vous aviez pensé que les petits puceaux finissent par s’emberlificoter sur de grandes civières. Aucun exemple ne vous est venu, aussi vous vous êtes tu, étonnamment droit dans la posture d’un crapaud de bénédictin, cela vous fit croire qu’au lieu de tout ouvrir en grand et béatement il valait mieux baiser Béate Ullrich dont vous fîtes la connaissance en Bavière lors d’une tournée qui tourna mal.
 

 

 

Ecrit en une heure...

1978


Je me souviens avoir eu du mal à écrire Malesherbes.

J’achète pour trois cent balles des bouquins tirés à quatre vingt dix mille exemplaires, pour quatre vingt mille crétins, dont soixante dix mille fonctionnaires, l’un d’eux est le « Luther » de Claudion ;dans l’heure qui suit je le balance dans le caniveau..

J’aime cette phrase « le ministère des travaux publics prend l’eau »

Cet onaniste d’Onassis..

Idéal de vie, fonctionner..

Zorro était –il un mou ?

Oui, à condition de rester dans les coulisses…

Je n’accepte plus que le comment se taire…

Nouvelle idée de Dieu, il naît, ou il ne naît pas…

Patricia a des orgasmes, wasserfalls rimbaldiens…

Soutenir une taiseuse, se bien placer sous la causeuse…

Bomber le torse, forcer une blonde, tomber une corse, tenir une plombe…

De la stance à la maxime, en passant par les dits de Godiva…

Un scaphandrier est-il équipé pour réfléchir sous l’eau ?

Parfois tous ont l’air con, d’autres fois moins…

Bach, Haydn, Mozart fuguaient…

Je suis un peu supersticiel…

Les traces d’infection et d’affection me font peur…

J’ai entendu ceci « tout ça aura une incidence sur l’avenir, ne l’oubliez pas »

Ceci aussi « les jeunes, ces salauds, se droguer pour fuir une réalité que les vieux ont tant de mal à fabriquer »

Ca a commencé par un slow, après on s’est mis à boire…

Février secrétait une douce lumière, ses buvards, ses bavards qui parlaient de février qui…

Talons hauts, un mètre soixante trois, des nibards de moleskine, ventre de guéridon, sexe touffu, sent des aisselles, huilée pour d’équivoques  jeux, saxo, pipeau, puis le reste sur canapé…

Le jour s’éteint, les vierges ont des collerettes, l’instinct les pousse dans cette autre lumière qui vient des chiottes, puis le grand dégoût des mots, de la passe et du pourcentage…

Couperin, il y a matière à en parler…

La lucidité nourrit l’esprit et lui donne des lunettes…

La fête a-t-elle eut lieu, si oui, où sont passés les strapontins ?

Du Rubens adhésif…

Job se sert de fumigènes, Dieu est ennuyé et n’y vois qu’un envieux…

Pourquoi le caméléon a-t-il l’habitude de se poudrer ?

Ava Gardner brutalisait des nains…

Un individu, c’est un type qui revient d’on ne sait où…

Auprès de ma blonde…puis viennent des cochonneries…

Ici je suis chez moi…

Il y a des prénoms qui puent et que je ne peux écrire sans vomir…

Il y aussi des mots et des phrases qui schlinguent, d’autres qui sentent la rédaction et le fonctionnariat, moi ça me fait chier de humer cette fiente qui vient de mes propres muqueuses…

Elle rentre saoule, et elle s’abat, mais somptueusement…

Un délit impérial, voilà à quoi j’aimerais tendre…

Mais qu’est ce qui fait courir la vermine ?

Elle dit « on dirait des traces de gaufre sur la neige »

C’est presque Zembla avec une fourrure grise…

A certains moments j’ai de l’instinct, mais j’en reviens toujours au sens…

Une paix royale pour m’éclairer, mais la paix se signe t-elle sous les néons ?

Combien de livres écrits et qui sentent la naphtaline ou le cholestérol !

La première prévient de ses hésitations, comment ne pas s’infecter de sa présence !

Solitude glacée où plus rien n’est un intermède, un interlude..

Les mots il faut les dire pour être au devant d’eux, par derrière ce sont des larmes, de l’eau, un ouragan ou des outrages…

C’était une fille toute en beauté, prolongée comme une séduction où se construit le combat de l’ange et du démon dans l’enceinte d’un dieu…

Il pleut, triomphe des corneilles et des vers…

J’ai gagné à ne pas sourire, voilà une de mes sottes suffisances…

En vérité je vous l’écris, j’en ai tant loupé…

J’ai toujours l’air d’un con devant la beauté ou la bonté…

Personne n’abreuve plus mes souillons…

Pêcheur de lune, je n’ai pas regardé à la dépense, même tout l’or des réverbères ne lui a pas suffi…

Je ne suis pas sorti de l’enfance, et tous les dimanches sont pourris par le vin de paille, et les fonds de verre où tant d’autres ont bavé sur leur enfance…

Passent les nuages, et les anges au plumage humide, lourds de pluie, de leur coquetterie, affectent l’idée que je me fais d’eux…

Je n’envie rien à ces bêtes tourmentées en habit de dimanche…

Elle était folle, je la glorifiais, j’y voyais une forme de sainteté…

L’amour est ancrage, port, estuaire, fenaison, meule et toril, et cette lourde couverture que chacun tire à soi pour s’y vautrer en adulte gâté…

Le classement général a changé, je vais courir dans les bibliothèques…

Ce qui crame me donne l’idée du mariage et de la clandestinité…

Ce que je vous donne ne vaut pas grand-chose mais est disponible immédiatement….

La nuit venue, j’attends ;j’attends que viennent une nouvelle nuit et une nouvelle venue…

Rien n’est plus pareil, mais quelque chose a t-il déjà été ressemblant, et si oui, en quelle circonstance…puis le grand foutoir ogival des questions et de réponses…

Je n’ai plus envie de vous retenir, défaites vos nœuds et quittez cette maison où vous n’entretenez plus rien…

Sarah Bernhardt, sans faute d’orthographe…