Dit pour P.K

Dit pour P.K

A  P.K

Dits pour une femme née sans poitrine… 1975


Certains des gens que je connais profitent de me voir malade pour m’injurier, or je les sais irrespirables, puants comme goudron, mauvais comme chiendent ;que me vaut cette haine, sinon cette femme qui est riche d’elle en permanence...


Comme tu me démesures chaque jour davantage, je te réclame des artifices. La nuit venue, il faut que tu te déshabilles et t’offres nues aux mains de sel ;ni cri, ni larme ,ni peine ne doivent nous alarmer, le silence doit t’être familier ;il faut bien te punir de tous mes esclavages, petite femme déjà d’autorité que je ne sais par quel bout l’apprendre.


La nuit construit pour moi des palais de givre, ô mon amour humide comme les champs aux aurores, parle moi de ce que j’attends. L’ombre avec ses architectures chancelantes et son ciel de mosaïque, m’ouvre une vie nouvelle ;pourtant j’ai la passion si froide qu’il te faudra des mains inaltérées pour élargir dans ma tête les sillons de mes vieux rêves.


Le livre poussait. Les livres ont besoin d’espace et non d’accolement ;au moindre frisson le livre se dénoue et parle, il parle de ce qu’on aime entendre, une fois que le livre a parlé, il faut le refermer doucement, c’est une histoire qui recommence.
J’avais négligé une attente, l’attente se fit bocal, le bocal prit froid ,le verre cassa, l’eau s’écoula pour inventer un nouveau monde, le monde éclata de douceur, et tout recommença aux lendemains de givre.


Sous ce soleil de plomb comme j’ai pitié de toi, toi qui dans ces maisons paresseuses et sans âge te déshabilles, éteinte de toutes tes pierreries ,nonchalante et froide pour des yeux de derrière les vitraux, de derrière nos terroirs, comme j’ai pitié de toi, ma petite maladie.


Mon cœur était un passereau paresseux, sans mélodie, sans charme, sans ramage ;je le chassais un soir, l’insultant à tout rompre. Un jour, le retrouvai dans le corps d’un autre, frais comme une camomille, léger comme un papillon, vif comme un levraut, lui me maudissait ;je pleurais alors cet ancien élève du fond des premières classes.

La nuit échelonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs engourdis
Traîne des retrouvailles
Et des voix d’eau de pluie
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths alourdis
A base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des contradictions.
Au temple des propos
Amoindries par leurs cris
Les concierges palissent
Et sépoumonnent
Le vulgaire est saillant
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont des épaules lourdes
Des veines bien trop bleues
Pour ne rien supporter.

Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu osant toutes les approches. Aux palais doublés de feux, je préfère les bistrots gris du soir, où la grammaire est un énervement et où on finit centenaire pour avoir bien douté...

Mon ange gardien
Saignait des tempes
Tombé d’une balançoire
Et puis voir dans sa tête
Des cornes des cornemuse
Et une rose universelle
Qui pèserait cinquante kilos.


Quant au réel ce jour là, il ne fut pas plus réel qu’une pièce de cent balles sur un parterre de nénuphars, et chacun de décider proprement de son avenir...


Ma lourde misère aux aisselles comme urine, je te dis ma peur de me savoir joué, rompu, aigre sur ordonnance, titubant au pont-levis de tes bras…je te dis le mensonge de mes pauvres amours, serrés en des corsets de départ volontaire, vautrés en de fins draps où nos doigts accrochaient nos portrais ennemis…vois, boxeur pété, sonné, averti des semonces, des coups de pieds, de poings, des cordes et des enclaves ;je choisis d’être éponge pour toujours être saoul du désespoir des autres…


Matin étoilé…je reviens d’un pèlerinage.. sous ses mains d’eau courante mon cœur déballe sa porcelaine…je lui demande de réchauffer ma vie, mes flancs de fauve lassé des escapades diurnes, de pousser le verrou et de faire tout comme si…l’appartement au mois de mai sentait le thé, lilas et rose, café tiédi.. elle, elle me délie de leur prénom, salope leurs réconforts, vante un nouvel espace…qu’à cela ne tienne, j’ai la passion à la dérive comme une péniche sur un canal, et la peur provisoire d’une autre liberté.


On voit les vieux sur le trottoir secs comme des herbes sans royaume, à remballer les cris d’un âge éclaboussé, pour du chiendent sans chien.. on voit les vieilles, étoiles au front, frontalières avec leur sourire bleu, pleurer parfois aussi comme des enfants un jour de confession.. on voit la ville basse, avec ses couteaux, ses poignards et le balancement des arbres centenaires.. on voit…


Crevais la dalle, narcotiqué à fond dans les aigres bistrots du soir…l’orage des plats t’ouvrait aux horizons de peurs…nous parlions de Monique, de ses seins de savon bleu comme galets sous nos langues, de ses mains d’eau courante aux éviers du partir…n’existais que par elle, vierge de tous ses faux départs pour des îles trafiquées sur des cartes gluantes comme nos géographies….aux néons intérieurs, tu préférais une autre vie, papier sale, imagé sur tous les carreaux gras…un jour quittais l’enfance verrouillée dans ma tête d’oiseau moucheur de certitudes, plombé des joies à venir…plus tard je dessinais des corps, droits, serrés comme les pages d’un dictionnaire, sur les trottoirs de chaux et d’urine…


Martine proprement dite ne peut que vous intéresser…Martine dîne de chienlit et dix mille mots ne suffiraient pas à écrire ses avers…Martine est bleue d’algues louées aux océans des lavabos, contient ma restance auprès d’elle, aime que les jours neigent, que les jours nagent, aime qui va loin dans la nuit s’encanailler, dort dans le tourbillon de ses irrévérences, de ses excès de films osés…Martine ma longue fille, chienne d’hostie salée, Martine inexplicable, façonnée pleureuse, oiseau pipe, oiseau livre, oiseau lyre, oiseau couche….Martine à la fenêtre, pressée de filigranes et d’ententes lestée…Martine d’ici, de maintenant, indigne du dormir, à péter mes artères, à sucer mes beaux dires, à colmater ma dèche, à ne savoir honnir, salement, en quinconce…Martine au nom de dame qui salive et vacille …Martine pour moi ouverte, rosse à sa propre vue, au mal de moi et du dedans…Martine d’un côté folle, Marine d’un côté file une splendide veine blanche…


Sous tes manières de porte-plume, oiseau livreur de mon courrier, tu as une carte d’électrice, de savon, de vanille, et d’herbes compliquées…pour tenir sur ton sein que le sommeil déplace, je m’inonde de ta peine, lecture d’une naufragée, et tu t’ouvres fillette, comme une vague chanson, comme un autre échanson, comme une plaine à coton, pour mieux m’ensoleiller de tes calmes douleurs…


Le dieu qu’elle prie me brûle, et je n’ai de distance qu’en lui préférant l’eau…petite poussière polie au sabot des rancunes, tu es toujours la craie, le galet et l’insecte qui déménage mes peurs….amour tôt desséché, politesse d’acajou, d’encrier et de gomme, pour toujours visiter ma vie, tu sais ce creux intact niché dans une plaie…


Dans un bistrot qui fait cuisine, elle est debout parmi des fous, parmi le mots amers des déboires de comptoir, close en âme, blessée, et pourtant capable de tout illuminer, pareille à l’amour clé des foyers de banlieue, où mille types désespérés, coincés dans une halte sans dieu, meurtrissent avec leurs mains ce qu’il leur reste de beau...


Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres.. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, le chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges ,de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’embouchure, je vais en rester là...

Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, e chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, denos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo..


Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, le chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo...


J’entends qu’on m’aime comme plume à colt, nerf à sabot, chair à pipeau, moi osseux, bienveillant aux rumeurs de la lune, j’écris pour dire le sang des sarabandes, des tournesols, des vierges dans les vergers, le ventre des croupières drapées comme des boxeurs, j’écris pour la manière et la magie des océanes, pour la barbe des anges, le crachat des fontaines, le foutoir ogival de mon âme dévoyée.. j’entends qu’on m’aime pour ma misère de me sa voir idiot pédé, nu et le tout à la fois, pour juillet aux chandelles et décembre aux mouroirs, pour le plongeon de l’eau le long des larges berges, retenues comme les blés coupés dans le dédain, j’entends vous dire ma vingtaine et le cœur immobile comme un orage dans sa bogue…


Les assassins sont saouls de l’herbe qui les mange, épaules bleues du regret, paumes des tristesses aux sécateurs, voix de repos mal façonnée…les assassins ont les yeux froids, leurs veines les retiennent d’un écho, écu sonore dans les golfes du songe, nul ne leur réclame un prénom, ils n’ont jamais connu de femmes qui les regarderont rire ou pleurer, pleurer et rire, et leur donner leurs mains chaudes à resserrer comme un ennui…


Au cœur du cœur le sang détonne sommeille et roule, les artères inviolées cachent des ciseaux de pluie, des entrepôts de lune…écorché je regarde mousser la sève bleue de des lampes en intérieur, le soir tangue comme une femme sur ses talons perchée, m’abandonne des idées à inonder ma tête, à creuser dans la terre des étreintes de souffre, seul j’ai peur de ce voyage qu’on fait les lèvres closes…


Une fille d’âge ingrat m’écarte de ma peine, l’écureuil de ses jambes salive sur ses pas, petite pitié osseuse à qui les chiens lèchent les eaux, tu me rapproches de mon enfance, dimension claire du lait, de l’épi du blé lourd, m’écartes des en tête où se prononce l’aveugle, tenace comme l’écorce du soleil le plus haut, ténue comme un fétu, comme le temps d’une asphalte posée sur le feutre des villes, moitié de fin du mot cristal, de quel printemps est tu le brin,de quelle mémoire es tu le cri…mon équateur d’étoiles, clapotis dans les paumes, croisées des bras brisés pour des départs de hune, mon échappée de caravelles, toi si triste aujourd’hui, avec dessous tes côtes, des seins pour tes nouvelles veilles…


Au jardin clos de menthe, de fougères et d’oiseaux Marthe barrage sa vie, son cœur sous son polo, son visage de légende à me mettre en son siècle, à détourner mes pas des palmes de son sang, Marthe et ses bouquets d’ombres, ces murs serrés étroits comme des fruits au sommeil de fruits, Marthe du novembre sourd, de l’eau tirée des terres bornées et roides, Marthe qui toujours s’écoule en longs frémissements, qui échoue en mon âme et qui encore se tend, pour me tenir idiot au large de ses ans…


J’aime qui m’aime obscur au lointain de mes ans, froid comme la houille blanche des nefs sans baptistère, comme pelure de goudron, comme lieues à chaussons, j’aime qui m’aime poreux de tous mes instants saoul, vertical, immobile entre farces et vitraux, borgne pour deviner les tournesols de l’âme étoiler ces balcons où le feu emménage…


A l’évidence mûre de propos d’abbaye, je préfère l’enchère du mot à dérouler, pâle siècle chevrotant masqué comme une fille, ton ventre sec rougit d’inconstance, de baisers, du poids lent du toucher…hélas pour toi qui tend ta frimousse aux frimas, tes fourrures aux sous bois, au gel et aux hourras, qui brûles tes outils dans le violent vertige, ton nom de croix dressé n’aura pas ses calvaires…


Le jour comme un pétard éclate dans mes veines, les nœuds de mon sang clair déchire ma mémoire ;j’ai mal de te savoir au théâtre accomplie, ordonnée aux offenses, pâle sur ordonnance, confuse du bout des doigts pour dépiauter mes os, mordre dans ma chair la pâte de tous mes bluffs, prolonger mes enfances coupantes comme tessons, et compliquer ma vie levée pour des injures…


Mercredi dans l’amas des mots irrespirables, moi charbonneux et fous de souffles retenus.. ne pas laisser mes yeux au comptoir de son âme, ne pas la regarder secoué de désir, marelle d’un désespoir sur une tablette liquide, comme mes veines lourdes du compas de ces bras, des flocons de ce corps qui se tend et me perd pour figurer idiot aux magasins du sang…


Jeudi nauséabond comme des poignées de son pour des gorets assis, toi tenace, impassible pour écorcer le gel, affolé comme un lapin pris dans un phare d’automobile, je bourdonne de lapsus éblouissants de chrome….la nuit point ; l’œil liquide aux détroits des pas qui te retiennent de moi, je claque la portière de mon fourgon crasseux….demain te retrouver dans cette banlieue d’ogives, phalène dans un vitrail, éclaboussée des franges d’une autre petite vie.


Sentence du soleil dans l’ombre qui me couvre, j’ai peur de ces couleurs mollement étalées…moi familier d’encombres, fragile, flou et sot, jetant haut dans le ciel les pierres de mes orages, je te dis la soif comme paillue et la faim comme herbue….mort le temps aujourd’hui en présence de ton nom…mon ivresse indigo aux parmes du partir pour de jeux équivoques aux cuisses d’ajoncs, de benjoin, n’est pas dans tes avances, tu as dans tes yeux pers une bête qui s’avance et qu’on tue…


Tes longs bras nus de neige à tes côtes de sel, un café sans mémoire sans nom, sans étiquette ;le temps sommé de vivre pose des voyous troublants dans la rue ruisselante…jour muet, jour transi, les chiens ont le respect de leurs propres douleurs…et puis une cigarette, un haricot de flamme, la fumée qui bave, et puis une cigarette qui me fait le mal d’être…


Debout tôt, tes yeux de chienne aveugle m’empêche une lenteur, endormi aux propos des loups et des chacals, je m’assieds dans ma peine comme une brute dans un fauteuil.. voici la bête ivrogne qui jappe pour un prénom, muselle son désespoir dans ses cheveux de dogue, s’embrume se pète la gueule avec du vin de Tunisie, puis rentre saoul, seul, las, bas, tremblant comme une paupière, comme un forçat roulé de fers, avec son mal de terrassier et ses yeux de vaisselle sale salis par tant d’autres regards…


Ma chaude nécessité d’entre louve et clairon, diane du bout des doigts, je te prête des midis à soulever mon sang, armure qui te suscite des mots de solstice, de chien ou de chacal, cœur chaland aux mains qui te retiennent d’être le feu, plaine brûlante, gageuse d’incendies, lente pitié affût du testament, du négoce entre nous, et puis toutes ces distances où chacun prend sa place…


Petite pute qui te plains entre L’Hambourg et Koenigsberg, fille dorée, écharpée, bombance du portefeuille, l’arabesque de tes liqueurs s’ocre dans mes veines, tracés d’un vain repos dans des maisons de passe, à diviser pouvoir, mouchoir et chair d’épi, putain d’arrêt avec des mains pour des amours déçues, tes cuisses de fuselage font tout comme du bastringue, jusqu’à ne plus savoir combien il faut payer…


C’était ma vie, j’y étais pauvre, ton cœur s’ourlait sous tes paupières, splendide amour déçu, mensonge de musicienne, quand ton rire s’écrasait comme un tison brûlant,s ’étalait dans le froid….c’était ma vie, et j’étais sot, colt au froc pour des rengaines, détour du tout pour des rancunes, sans la corde de lin, de la paume au poignet un liseré s’étend, il rouille de lui-même…
De longues filles épuisées, neigeuses à leurs poignets poignardent des jours de noces à dormir dans le gel, chambre de bonne, discorde dans nos vacances, nos vacuités, coïncidences bouchues dans les grelots de l’âge, puis tout le tintamarre de nos propres dangers…


Le gel nous rend semblables mon aimée des vitrines, des neiges roides et rugueuses comme des poignées de chaux, les couches d’u long sommeil, leçon pour juronner, pour s’abreuver du vin piqué dans les burettes, diane du bout des doigts…le gel nous encorde, il fait bleuir nos roches, nos poches souterraines, dévie toute eau qui dort vers d’autres mausolées que nos chambres d’hiver…le gel nous impose ses farces métalliques…


Du comptoir immuable aux tables sans propos, positive tiédeur du cerveau et des seins, rousse en d’obscures règles dans ces bistrots terreux, ton nom allitéraire fait baver ma souffrance mécanique des outrageants miroirs ,farce éclose, écho d’un voyage sous de basses latitudes, foutue la paix entre nous, trop d’outrance du mot machin, pour des campagnes sans porte plume, avance ,viens et roule, dis moi les archipels sous tes néons blafards.


Anne à qui j’osais dire ma probité, ma vie, s’enquiert auprès d’un autre des facéties du porte monnaie pour compliquer ses danses aux pauses supérieures, Anne se reverra obscurcie, outrancière, hélas le cœur et l’âme, l’ardeur et le repos sont toujours en retrait dans cette ville sans témoin…


Taisent tes mains les nuits obliques, les raies les craies des rayonnages, les solstices au couteau, te voilà avouée fille trop funéraire, fille de derrière les vitrines, fille de peu d’entrain, et l’obscène jeu du cœur colle de trop d’impudeurs, voilà pourquoi tes mains taisent tes nuits obliques…


Dans l’ombre qui s’étire des élans de son cœur Empousa se décharge des marges de son sang, cortège d’ébène et d’opaline, le cri gras des grillons détonne dans la plaine, la robe rouge du sommeil se creuse dans ses plis, des hymnes naissent au feu des forges…au dessus des travaux des empereurs énamourés se meut l’oiseau géant venu des altitudes, et Empousa précieuse de ses rets de lumière ordonne la légende des ménades rustiques…


Le jour nous rapproche des confidences et de nos fièvres ruisselantes s’épuise la ruse coupable de tant d’empreintes…tout est de dire amour que les animaux même font dans tes nudités, que d’autres encagés balbutient des espaces, que le loup inaudible refait le vœu du compromis…tant est de dire la nuit, que tout passage est une vacance, pauvre refus de rétiaire qui s’abîme les mains en grattant tes récits…


Il y a des jours où elle embaume comme de l’encens dans un calice, blonde amère à chasser les cascades de son cœur, tremplin de gynécée que boudent les marâtres, petite première promise aux nuances argotiques, aux bières, aux pellicules. .il y a des jours où elle est belle, où elle boue dans les herbes, où ses seins et ses fesses d’écolière lui vont si bien, il y a des jours…


Ramier des bouquets d’ombres, tu luis toujours dans tes manières, disque doré promis à des mains parallèles, bras bandés des idiots qui crachent sur ton nom, moi docile aujourd’hui, je feins le désarroi, le dernier soubresaut, autre chose que l’amour…refermée ma mémoire, rayés tous mes écrits, évanouis mes concerts, et toi démarche lente des portions de trottoir, tu romps tous les espaces où je cherche l’équilibre…


Tu parles en contrefort des tes départs irrésolus quand l’homme qui te dénoue n’a pour son seul souci que sa gloire, ses enseignes, et sa façon de mal aimer.. te voilà dépréciée, prompte à le maudire, à n’avoir ni faim, ni soif de ses patiences, du clair moment de vos concordes…tu emmêles tes bras aux herses d’autres bras, aux fils d’autres rancunes toujours plus élargies, décidée à t’écarter de lui….tu planques tes distances dans des allures de fille sans gêne, dans tes blancheurs de porcelaine, mais jamais n’as de cesse de tout commémorer...


Laissons les femmes emplir nos nocturnes baignoires, reculer leurs promesses d’aube et de souterrain, vierges dans les dédales de nos peines avouées.. la pierre s’est élargie aux margelles du puits, les robinets ont l’âme d’une eau sans profondeur, les pitiés sont fiévreuses de tous les faux semblants, de toutes leurs randonnées au cœur des monoprix, miracles frontaliers, quand chairs et os mêlés nous dictent des veuvages...


A peine réaccomplie que déjà languissante, branche du fruit primaire de l’herbe qui se dénoue, longue fille de patiences jamais entretenues, tu es la science intacte dont parle le sorcier, voyageur qui achève de desserrer les dents, les poings et son cancer pour le reste du temps, afin qu’un jour l’idiot dont nous sommes dédoublés s’exténue de mentir en se tapant de dieu…


Tu dors au lit de sable, offensée de tant d’offres, de tant d’espaces, de tant de cendres, de tant de vies injustifiées…il te faut exister en dehors de ton âge, prisonnière altérée de ton poids de pierreries, déesse aux limons du cœur, tu dors en chaque chose, gagnée du bruit furieux des bêtes ,des étincelles et du gibier….tu dors, il fait une nuit oblique qui impose le gel…
Rien ne va plus, maldonne, la nuit s’éteint trop tôt, les filles du dimanche soir ont les membres liés, les orgues qui persistent désemparent les chiens, la pudeur se nourrit aux enchères de crimes, l’exactitude dérive au large de nos ans, puis c’est un temps épais qui se repaît du matin.


Mon âge comme en congé j’ai des morales de porte plume à gondoler les collégiennes.. les opinions rustiques, gothiques et argotiques des Léandre poisseux sabotent mes pouvoirs, mes durées d’armistice…bordel de merde aux dieux congénitaux, assis sur des curules, aux mains de héraut, aux blanches randonnées des filles qui nous disculpent…merde à l’histoire poilue de trop de tueries, à ses écoles, à ses provinces, à ses vergers, à ses lourdeurs, merde à la vie, cascade qui s’écluse dans le lupanar de nos souvenirs…


Avec toute vos franchises pommelées comme un cœur, petite anglaise de l’autre rive, vous nous faites mal, vous nous saignez…brindille, écrou, grésil et craie, panorama de la discorde ;vos jambes lisses comme du savon déroule nos souffrances à se pendre tout con à l’arbre des potences, et ne rien vous devoir sinon l’air extérieur de toutes nos couvertures…


Marabout fossoyeur du bordel de nos hontes, tu es toujours en vie dans les lieux sans vitrine, ici la ville radote des îles partisanes, des marées des mariages et des pucelles sages…ici le sable s’enneige des frimas de décembre, la pluie dévie du ciel, le ciel se délimite…marabout évanoui du ragot de nos veilles, tu es toujours la poudre qui écorce les murs, le vol triangulaire des oiseaux sous la lune, et là bas dans le nord quand les corons montent en inclinaisons, tu nous offres de vues parallèles pour d’autres lendemains…


Pour jurer par le jour, te défendre des nuits, fillette sur le déclin, femme du bout des doigts, tu gardes des insultes pour salir nos présences, nos paquets d’alibis, nos noms d’entremetteur, bosselée par devant, barillet par derrière, revolver stupéfait de se savoir un chien, tu nous tires de nos sommeils roides comme des nœuds de noix, et nous saoulons à vue toutes nos épaisseurs…


Cariatide entablée sous l’épluchure des pommes de terre ,ici tu fruites du poisson gras, l’odeur du bruit des menthes vinaigre ton profil acide des nuits d’usine, quand la chaîne par à coups déclinait tes patiences…lenteur des jambes fauves, des bras, de la poitrine, comme un chemin sous le midi ;bien sur tu peux crier, savonner tes silences, modeler tes écrins, moi je serai toujours sous tes affiches de fille offerte…


Pelles roulées, échalotes, baisers d’algues du fond des mers inhabitables ;toi ange du mauvais sexe, moi chien des lieux pourris de toutes leurs contrebandes ;ô souvenirs, grillons, dans le pain qui se gonfle, sang ennuyeux, fruits dans un autre espace…femme de marin aux quais, tu tendais tes mains tremblantes vers le vaste horizon, mes muscles répondaient, glissades de nos paumes, voici l’absolution.. les après midis tièdes nous étendaient hardis sous les pommiers neigeux, lourdeur de ta poitrine, indigo de tes yeux, taupes musquées, embusquées pour d’équivoques jeux, et le temps malgré tout, terrible et dérangeant…


L’amante irréligieuse des plaines du mauvais sang se signe en d’autres espaces que c’en est un grand mal, franchies les latitudes, ton souffle nous aborde, nous lève des nuits de sel, cherche tout battement à nos lèvres éperonnes, toute moisson sucrée par nos mains de faïence, noir est notre Est matinal, poussiéreux tous nos lieux, il nous faut à présent déraisonner sur les germes d’un autre dieu pour éveiller en nous de plus belles vivances…


Vieille ruse de l’écho quand je t’arrache des mains indispensables tu es la chienne aveugle et ses premiers élans, tremblante comme l’envie, blessée comme dans l’amour.. que l’on te botte sous les néons et tu vas à la vie qui saigne, que l’on te pose sous les balcons, tu pleures sur d’autres mercenaires, et lentement te clôt dans les lacis clairs de la lune…


Bottée, casquée, robée, je cherche à t’enlacer, orgueilleux, inquiétant de toutes mes rumeurs, blonde qui laisse tomber et qui ne divise pas, beauté sans louvoiement, quand nue sur des photos tes seins te vont si bien, quand tes jambes qui grésillent rappellent nos traverses, nos pensées taverneuses, quand ta bouche qui boit le vin amer ne veut plus contenir…bonjour, bonsoir, nous sommes fragiles, notre culte est la porcelaine, pour toucher ton présent ,fut ce du bout des doigts ,il nous faut cette légèreté d’oiseau livreur de kyries…bottée, casquée, robée, le sang nous serre et nous garotte, sortons de nos canaux et voguons dans tes éternités pour un feu défendu.


Dans l’herbe qui se détend des cadavres de la veille, nous parlons de nos cris, de nos fureurs si parallèles, tu me dis qu’être un homme est le vol d’un corps et d’un visage, que tous les horizons sont des chemins de boue, puis que Popeye est un curé avec des yeux…


La nuit nous dévie des franges de nitres vie, point de retrait, point de vacance, l’oubli flamboie, il faut oser, crier dans les parages une haute insulte, les creux qui nous éloignent…je te nomme pour toucher à ta nudité, elle éclate en orages d’impatience, mon sang signe un nouveau pacte, une ruée ,puis mes veines se pètent de toutes mes rouilles anciennes ;de pierres et d’hosties je suis délié…


Fut une femme parfois fidèle, immense comme les plaines alanguies au soleil, coupures de blé dans les mains jointes, maintenant que l’amour écourte sa petite vie, elle confond mon jeune âge avec ses confessions ;bousillés nos panoramas, nos rapports et nos appartements, cernés nos yeux et nos passages…incliné aujourd’hui aux mornes processions, j’augure d’autres filles hautes comme des minarets…


D’autres fois elle était fille et folle et se couchait entre les hommes, les mains pleines de cailloux pour leur péter la tête, éclater leur prénom sans le multiplier…une nuit, au seuil d’un palais sans fortune, ses jambes divaguèrent, houles du terrassement, il fallut plusieurs fois la cheviller aux planches.. plus tard sous les plafonds, disques solaires bleutés, elle se déshabillait ceinte de roses et de lilas, tout aussi singulière que mes confessions…


Calme gerbe des eaux, c’est pendant que tu fus gardienne des rives d’écartement, que je brûlais d’obscénités dans des maisons boueuses….au doux soir des fontaines, des alphabets, des mots, tes bourgeons devisèrent, le feu honnit ses flammes ,réjouie dans ta chair et de tous tes excès tu te fis écolière pour te coucher dans des leçons d’apprentissage, avec les hommes aussi, minéraux des poubelles, des terrasses, des parquets stratifiés, imprudente que tu fus de ne jamais finir tes longs contournements…


Viens t’en vierge marine avec tes mains, tes ongles pour creuser dans le sable de nos versants opposés, viens t-en, obscure, fléchée comme un archange batailleur crâner sous nos cieux, là où l’oiseau emménage dans les créneaux obliques, dans les colzas, dans les soupentes, sous la pluie lourde de tous les zodiaques sans palmeraie, viens t-en louve, vestale, marraine des concordats prendre pieds et racines dans nos boudoirs bondés…


Pour t’écrire en filets, en violoncelles de sang, archet des blanches lames, j’ordonne des lignes planes à tes mains sablonneuses, l’eau nous creuse des baissières à dormir sous la lune, des maux de vieux seigneur qui se défait d’un diable, le ventre et les artères comme des crans de couteau, nous voici médisants, démons arrangés de l’ancien texte, pédés, cocus, rompus, à vouloir être bien avec ces anges qui n’ont de nid que leur pubis...


Avec tes longues mains pour te taper des dieux, fille des totems obscènes, des forêts et des nacres, tu savonnes nos peines comme chenilles à cocons, paumes rudes aux touchers des salauds qui se bandent, chair qui inonde de son sang les ports sur portulan, avec tes vastes jambes pour te parer aux jeux du fiel, de la rancune, des liqueurs et des entrevues.. avance , viens parler sous nos plafonds blafards…


Il faut que tu sois mère répétée avec fracas dans la douleur des grands secours, quand tes épaules de forme ronde porte les écus d’une autre renaissance, il faut que tu sois mère semblable aux filles de taille, talons hauts et sensible pour des termes équivoques, campée dans le désert où les carillons du cœur font dans l’escarmouche, émail et maux mêlés dans le sang assassin…il faut que tu sois mère, sève du sort conjugué, dans les sèches galeries du souvenir et de la honte, avec tes mains si longues, chapelets provinciaux, tes seins d’écolière, tes jambes paysannes, pour une halte ou une procession, et puis enfin te clore dans une chambre d’hôtel où tant d’autres se pendirent…


Désir de braise aux officines, mes mains te consolaient des heures sans aiguillage, tournait le temps jusqu’aux douleurs, abolies les patiences, les ocres, les toitures, il n’y avait dans ce commerce que laine rêche et fruits bleuis, puis une soie filée pour un nouveau pardon.


Sa jeunesse contagieuse sur tous les hippodromes, cartes et dés pipés puis vexation de glas, chevale de nos clameurs sous les yeux des pillards, parieurs sonnés…ton corps se tailladait dans un peignoir fixé d’étoiles, tu déroulais tes mappemondes, trajectoire embouteillée par les détours des comploteurs…vorace avec tes mains, docile avec ta bouche, des filles te suivirent et qui te survivraient…tu ne fus que l’écu imprégné dans l’asphalte, l’épée d’anesthésie comme une scélératesse, la sclérose sans tête des nuits où l’on guettait…mustangs ailés avec nos plumes et nos plastrons, nous nous effrayons de toute logique, de tout espoir, de toutes les causes…nous voici dans un terrain vague sous la jachère de nos idées…


Vint le jour avec ses membres nus, ses oiseaux de sel pour des ciseaux dans les rémiges…des chais étaminés aux caves minérales, les cris longs du sommeil barraient les corridors…jour comme un coq enfiévré de lune, huilé au doux velours des vestes de voleur, balafre dans les veines enfumées de sureau.. dans des chambres de bonnes, griffées de noir dessein, les unes montraient leurs seins aux miroirs ravineux, d’autres leurs bras mouvants aux lavabos de lait, puis parallèles aux larmes les rires divaguèrent…


La nuit cousit des poches aux yeux des matinales, rappels de nos syntaxes, des paravents de la discorde, le sable encore aux paupières, tu te débattais, vint le jour.. sacre et convulsion sur tous les étendards, les unes suffirent à nos méprises, d’autres se firent filles de salle ou assassines, toi qui enseignais le plus haut des vestiges, colts, armures et heaumes tu tendais tes mains pour des réconforts…ce fut le jour, absurde et gras, avec ses ignorances, ses désinvoltures, et toujours la parole pour dépouiller la vie…


Froid de voilure effroi d’orgueil, la neige se coud dans le silence, l’eau s’invente des mouroirs, les tours d’argent pèsent leurs crimes, jour à crosses, jours cossu…sur les toits blanchis de gel, des filles vont dans la distance, géométries osseuses à l’œil qui les multiplie, parité de tout mon mal, schiste sévère des tournoiements, quand terre et chair mêlées font le même testament…


Elle drague avec son môme les minets du seizième, paire et fille mère dans la même unité avec l’élément feu dans sa bouche qui s’en charge, pelles roulées, sono, pipeaux, porto puis rat mulot…d’autres jardinent dans son meublé, slaves dormants dits pédés ou quelque chose comme ça, fille menue bien aimée sans forme italique, tu parles cul, tu parles con, impudeur synthétique avec tes beaux dessous, puis c’est bonjour bonsoir, le culte de l’albâtre, je dis, ô pauvre femme si mal illustrée dans un décor d’incendie et de craie…


Avec mes mots comme des remparts, toujours plus solitaire, je cherche encore à t’exposer, dans ton tailleur, dans cette laine, campée dans l’impudeur des filles de troupe sans leur médaille…tu es l’excès, mon lieu puni, la foule des femmes qui me reviennent de n’avoir jamais su les retenir, le mépris, la méprise et tout l’espace qui leur ressemble…

L’orage des sexes moitent nos tiédeurs, marches, barrières, bastions, non sens…tes seins sont des avalanches ,tes flancs, des murailles crénelées, cannelées, ici nous disons vrai, nos écumons nos variétés…à vingt ans, nos membres sont à l’écart des pudeurs ancestrales, nous traînons nos transparences comme des coutelas, des compas, des surins…haleines bleues des cibiches à deux balles, de nos respects extérieurs, quand nos signaux en morse nous dictaient nos erreurs…


Dans la buanderie, bonheur de te voir nue, comme un saule sans son écorce, désir marchand d’un autre espace, au miroir se tendent ton corps, ton cœur et ses méprises, toutes ces chairs étranglées en des garrots de permission, parcelles de peau pour des brûlures ;voici la douce joie du désespoir de te savoir éprise des mille esclaves du cagibi..


Il y avait Hélène animale en jurons, pour faire tourner la tête et se clocher la voix, phalène des vitraux aux fastes du corsage, Hélène époussetée, monument du survivre, qui achève d’achever toutes les vieilles mémoires, couteau pour apaiser la faim et la demande, fleur d’impatience cossue comme nos ignorances, Hélène fruitée à tort par d’autres tortionnaires…rien à foutre de ses soirs, de ses soieries, de ses étoffes, de ses velours, où pour un haut pardon les autres se ruent comme des livreurs…


D’autres fois elle insulte Dieu et ses saloperies et dit que sa morale est un foutoir qui fait du bien aux moribonds ;d’autres fois, mappemonde avec ses îles ses archipels, ses mains, ses seins, ses cuisses, elle est lucide de tant d’espace ;généreuse, idéale pour partager sa bouche, sa couche, bûcher aux feux saisis, et ses paumes ,guichets ouverts, fermés, ouverts, où nous payons cash le peu de paix qu’elle réunit…


Je mords un sein de savon bleu, bleu comme la neige de mes poignets, un sein d’affiche, de magazine, un sein de guêpe et d’hortensia, je mords un sein qui bat un sein qui boue, un sein de brique et d’ardoise, fourré comme le fruit frais des arbres sans gâchette…belle bête enroulée en des torchons de soie lustrée, rage tenace et drapée aux posthumes détresses, corps d’avant le sommeil et d’avant le partir, d’avant le soc et le poignard, doux corps comme un galet bleu tendu à la langue, pour faire venir les mots et larguer les amarres, filon à pleines paumes, contrebasse au plus haut, boulet dans nos cœurs lourds de ne savoir prédire…


Le sommeil infidèle comme une femme infidèle me plonge dans son plumard…quand l’amour n’est plus qu’une culbute, un saut, une avance, un lapin ou quelque chose comme ça, le sommeil entre chez moi, boxeur du quinzième round avec les bras tombants, les yeux beurrés de noir, les lèvres tailladées, et c’est ce sommeil là ,fauché des heures premières, qui sait seul me couvrir les épaules de laine et les pieds de coton…


Comment ne plus te dire en ton nom de durée, tes espaces, tes clos, et ta chair de gitane, comment ne plus te dire, femme de pendant l’été, sommeil au sang d’oiseau, bouche aux lèvres taurines, jambes des rues sans faconde, comment ne plus prier tes délices, tes palaces et ton cœur, ce rouage imprécis qui bat en toute chose…


Il y a encore dans la salle d’eau le savon bleu de tes plongeons, les vitraux ocres de tes travers…toi partie ,mes veines ont soif de mer, et mes yeux verts se ferment, la clé de mes poignets n’est plus qu’une fleur de sang, l’image est morte sur ton nom, les dés craquent, osselets temporels, je te prolonge dans mes orages, ancienne antienne pour un pipeau, mon obstacle étoilé, mon insecte grouilleur ;hélas toutes ces cartes sur table ne m’inventent plus le monde, et mon amour fut-il de débarras, s’élargit de ma peine comme je joue du couteau…


Elle portait haut les seins comme des colliers de chair, comme des émaux de lait, s’amusait de mon sang noyé dans mes artères et donnait du mouron à mes chiens les plus sots ;rousse dans tous ses états d’épaisseurs et d’ogives, tombait en larges plaies ses anciens souvenirs, ceux du feu et du ruisseau de son deux pièces obtus quand elle était dormeuse…
Moue des seins dénudés en silence d’hôpital, ton torse m’offre des prières à garrots, des lacis de fontaine, des panaches d’oiseau ;puis c’est mon souffle court à ton cou, à tes aisselles ;tes jambes sont des carlingue huilées, ton sexe, l’outil brûlant de nos désirs, plus tard quand les aiguilles de nos doigts résolus blasonneront nos tempes, tu tairas chaudement tes hourras à la lune…


La serveuse temporaire se plonge dans ma vie, et ronge ma souffrance et cogne mon désir…ronces que je fais miennes d’un revers de la main, jupon maigre ténu aux jambes d’urine chaude, je trafique mollement dans ses yeux d’effraction, chaque mot nous déplie, nous creuse et nous entourloupe, chaque regard nous inculpe, nous dépiaute et nous joint, ses mains d’éclaboussures d’éviers et d’eau courante sont comme des éponges, pores des paumes savoureuses pour mieux s’agrémenter, pour tempérer le feu, distordre le hasard, seins de remue ménage, d’appels de louve moussant aux lavabos du cœur, visage de marbre rose, d’amazone et d’éclipse…et je lui appartient dans toutes mes épaisseurs, dans toutes mes furies, mes meutes, qui sont tous mes envers ,qui sont tous mes adieux…


Où noyer ma misère, de quel pont me jeter, d’où balancer ma vie ;pourtant le pain est roux, a des mèches de mie, ta nudité fonctionne comme un quatrain lunaire, les mots sont crus et métalliques, chapelets de chair et d’os, la chance ronfle comme un monarque assoupi, les vœux sont marins et mariés, et pourtant le pourtant n’est ni oui, n’est ni non…
Il pleut sur la pluie et j’ai tant besoin d’eau pour raisonner ma peine, des vagues d’urine chaude balayent les trottoirs, et l’envie de vous dire des mots à ne pas dire me secoue comme du jonc dans le vent débité ;mon passé aux rouages d’herbes et de nonchalances brûle du feu des prairies étranglées de soleil et du cri des grillons, chaque larme des anges est une veine qui s’épanche, qui va dans ma poitrine, y dévoue toutes ses ronces, celles des ravines et de mon corps qui ne vous convient plus.


Putain de chienne aveugle au sortir du brasier, elle tangue avance et roule de ses sourcils aux talons hauts, j’ai mal de ses élans, pendulaire agité des soubresauts de nasse…elle est le slogan gras des affiches de ce jour « j’ai le pouvoir de durer »merde à cette délicieuse éternité, avec ses seins de fermeture, de zips, d’éclairs, d’archipels et de cirques, avec ses fesse de chardon bleu dans le cuir de leur peau, avec la houle de ses hanches comme consigne à tenir, avec ses yeux gainés de houille et ses cheveux café.. il me faut à présent lui présenter ma peine, mon nom,mes répugnances et mes rigueurs pour un compte imparfait.


Des poignets fins de sang aux cuisses des tiroirs, étagée comme dahlia, vestale comme la chienlit, tu veux cramer mes veines en canaux de tendresse, mes angles et mes cris ;ô belle endolorie, étalonnée de chair, de torts entretenue, ronge mes os et mes dents, insulte avec tes mains, ce corps contagieux planqué dans un miroir…


Au palais qui porte ton nom, tu souriais fiévreuse de ces colères en toi, tu t’accordais à l’heure, aux départs et aux hommes, tu aimais tous les jeux, équivoques d’équinoxe, tu gesticules encore…dans ta ville endormie tu t’agenouillais sur les pavés gras, tu disais que la terre était ton noble amour, tu m’embrassais hautaine sur la pointe des pieds le front et les paupières, fourrais ta langue dans ma bouche, répétais que jamais tu ne te répèterais…sous ton pull de soldate, tes seins polis comme un midi, guirlande de chair tendue, oiseaux à ma portée me fouissaient des gestes d’ensorceleur…plutôt que de monter un soir les marches du Sacré Cœur, nous avons parcouru les venelles du premier, cicatrices médiévales, l’ombre et ses moribonds recrachait tous ses crimes…


Tu m’aimeras comme une animale, je te lècherai comme un chevreau, assis, debout, couchés, moule aux doigts du mitron, pain chaud des retrouvailles ;nous aurons chair avide au soir de nuits de noces, des coupes et des compas, des coups de poings, de pieds, sur nos têtes et sur nos os, et des envies de bête pour saccager nos frondes…


Court circuitée Juliette, tu jouais à fâche fâche, d’autres te disaient folle….chacun pour soi ce jour dégringole sa souffrance, ces escaliers géants qu’on gravit avec des crampes…amère vie, vacuité, cordages de déraison, tu serres de nouveaux corps émigrés en des espaces de perdition, grands comme des pyramides, défilés où tu pourras valser, fille blanche et océane…
Neuf j’étais ta seule histoire, ta raison, bref, l’amour te remuait…aujourd’hui d’autres te reconnaissent, te saluent, crachent sur nos retrouvailles, salopent nos réconforts.. et voilà qu’il me vient des états de chien, de renard et de loup, des maux de tuiles et de toitures…j’ai la passion si rare, qu’il te faudra ô fille des cargaisons, une nouvelle décence, de nouveaux devoirs, et des appels au téléphone pour dépêtrer mes vieilles somnolences…


Te voilà là offerte, étonnée de ces hommes qui te gardaient à vue, Marthe des juillets lourds, des nuits de tête à tête…tu cognes dans mon sang, rebelle de haute haleine, patientes dans mes os que plus rien ne concerne, ni toi ni ton bonheur que tu élèves seul pour ne rien partager.


Elle sur ses hauts talons, moi pieds nus sur le sol, ses seins sous son polo, ses fesses pour le trafic des mains de branque, bouche de poulpe aux poignets tailladés, aux rouges cicatrices, éternité douteuse de son métier de pute, de la sotte dialectique. elle, elle râle, salive, voit plus grand, puis dit des conneries, ivresse des tempes qui s’encochent, et la température d’une aurore boréale…


Métronome de boudoir avec des notes contre la pluie, l’odeur des mariés, des mariages, des marécages, et la lie du bonsoir.. tu dis assez de cul ,assez de poudre, assez des ancres et des encrages.. il fait clair comme dans un gymnase où des garçons et des filles aussi cons que la goutte, boivent du lait, mange des pommes et ne se soucient que de leur quinzaine…


Nous aurons des fiertés, des grands frères pour les bleus, des faits divers, des aubes grises, fait le tour et le détour du verbe, des yeux pochés, une bouche à cran, novembre aux dieux sans thème et décembre aux mouchoirs, des femmes comme jeux de paumes, des femmes comme pour longtemps, des gestes pour retrouver les belles tonalités, des alcools, des couteaux, des choses à l’intérieur et puis des terrains vagues pour ne pas y rester…


D’abord ce fut une femme orvet, avec des cheveux rouges, cheveux de terre et d’horizon…malgré l’enfant qu’elle eut de moi elle me maudit jusqu’aux décembres…à la fête du village on lui jetait des pierres, c’est moi que l’on touchait…la nuit venue avec ses inconstances et sa nuit, avec ses hontes et ses pitiés, je pense à ce visage clos dans une chambre étouffante où elle défend sa vie avec son petit corps…

Mais bon sang
Dans ce fleuve
De lampes aux yeux piqués
Pourquoi jetais tu donc
Des almanachs à rire
Des paroles à pleurer
Ce qui me consolait de mes grouillantes peines
Et tous ces vains prophètes
Des siècles oubliés
Piégés en leur dessein
Qui manquaient de scandales.
__________________________
J’ai la passion des bêtes
Et des voix qui s’inclinent
Cette voix qu’est la mienne
N’éclaire que mon chemin
Tous mes déserts sont de chaux vive
Coupe gorge insatiable
Au cœur de graine froide
Je n’ai de connaissance
Qu’au milieu de tes nuits.
La nuit étalonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs de dormeuse
Traîne des retrouvailles
Et des voix sourdes d’eau
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths à quérir
En base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des résurrections
Au temple des propos
Amoindrie par tes cris
Les horloges palissent
Et s’époumonent
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont les épaules lourdes
Et des veines trop bleues
Pour ne rien supporter.

Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu, risquant tous les scandales ;aux bistrots gris des soirs, je préfère les palais, artères doublées de feux, de furies et d’oiseaux, là le sang m’est une victoire qui n’affole qu’à demi, mais puisqu’il faut un âge, on finit centenaire pour n’avoir pas douter.


J’avais quinze ans de pierres et quinze ans de délits, les femmes à tête nue me marquaient de leurs doigts, je penchais pour ces nids, joyaux des arbres morts, où silencieusement les billes devenaien,t perles, ô mon adolescence, des altitudes de sel, tu relâches ces oiseaux mal épris de ce monde.

Le petit homme du mensonge
Qui tempête tous les soirs
A des maux de poitrine
Et s’endort sous la table
Il joue de l’harmonium
Dans le sable des rivières
Puis s’endort alourdi
Les yeux lavés de ciel
Sur les hautes montagnes
Où saignent des grillons.
Il m’est un grand pays
Où nous serons prophète
Avec des mains de sel
Et des yeux de gravier
Les femmes qui sont le bruit
Quand la nuit les disperse
Nous sècheront de larmes
Pour ne pas trop douter
Quel dommage pour les chiens
Qui ne sont que la terre
Et l’unique danger.


Je sommeille dans un amour de plaine
Il y a sous la pluie
Des granges où grille le grain
Une enfance savante
Qui voyage à l’envers
Une terre étoilée
Un verger de chair bleuie aux vents
Et une femme qui sent le vin
Après s’être brossée les dents.
_____________________________
Quand sont barrés nos yeux trop lourds
Il nous arrive des rencontres
Comme un vol de bourdons
Comme des cantilènes
Comme de saintes manières
Comme des années sous terre
Que faire alors
D’un clair désordre
Où il fait bon douter
De ses faîtes de ses crimes.
Jeunesse un jour où l’autre
Je te bibiterai
Tes paradis latins
Et tes éros centers
Nous monterons en croupe
Nos nuits habituelles arçonnée garçonnée
Dans les réduits de ma mémoire
O ma pauvre jeunesse
Dans un décor de menthe et de lilas.


La neige est imprenable
J’ai faim de nos rencontres
De tes pitiés osseuses
De tes sillons obscurs
Du large de tes ans
De tes désordres
Des nuits rompues au sel
De tes mains assassines
De tous tes paradoxes
Qui tremblent sous mes traits.


Je crée dans mon désordre
Une ville à courte vie
Aux habitudes de pendaisons
Une nuit de feux de crimes
De confidences et de déchets
J’interdis les adresses
Les noms de lieux de rues
Il nous faudra nous perdre
Nous perdre et condamner
Ces mannequins de bronze
Qui parlent dans le vent.
___________________________
Inquiet de ta beauté
Et de tes privilèges
Je te réserve des parfums
Et des arômes d’arbres communs
Tu es cette ombre de sable fin
Avec des mains de sortilège
Pour ne venir en aide
Qu’à ceux qui ont tant vu
Le printemps et ses chiens
Saigner en des vergers
Où l’herbe déménage.
Tu garderas en tes mains blême
Le dur labeur de tout frotter
Les lampes aux songes de miracles
Les parquets en lune ocrée
Tu garderas en tes paumettes dix mille morts
D’origine terrestre ou maritime
Quelques fleurs à branchies
Tendrement ordonnées
Des rêves d’herbes cousus
Aux tremblantes liqueurs
Les plaintes des marécages
Les neiges violacées
Des adieux de pinson
D’étourneau éternel
Précieux précis fugaces
Et une indifférence
Pour les chambres du ciel.


Je t’aime au fil du sang
Pauvre pitié vermeille
Les aux revoirs
Sont en repos
Et les colombes touchent ton ciel
La mort est en automne
Nul ne peut la prévoir
Sinon dans le sommeil
Imprenable tumeur.
___________________________________
Pour tout te dire
J’aime le mensonge
On vieillit mal
Et les romances
Aux petits pieds brûlent
Trop vite dans nos mémoires
Tu sais l’hiver
Qui est une chambre grise
Ne loge plus dans les forêts
Où les vieux chênes
Ne sont que d’os.
Dans les jardins nacrés de ciel
Les pommiers nus sont d’acajou
Dieu est présent dans chaque chambre
Où dort un ange de patience
Dans ces nuits qu’on bâtit
Avec les formes des fontaines
Les animaux s’ouvrent et s’élancent
Pour des songes sans écriture
De tous les mômes dignes de voir.
_________________________________________
Je te nommerai fable
Et tu auras la mer
Pour ne plus avoir soif
Tu sais le sommeil est une attente
Il trace dans ma tête
Des visages aussi durs
Que les ans des montagnes
Je ne me souviens plus
Si je t’avais rejoint
Si je t’avais menti
A coupler notre amour
A retrouver ton pas
Me reviennent des mots
Ma mort est un petit couteau
Qu’il est difficile
D’emporter dans sa poche.


Nous n’emporterons jamais
Qu’un peu de terre des matins froids
Qu’un peu d’eau employée à laver l’eau des yeux
Qu’un peu de gel qu’un peu de givre
Qu’un peu d’ailes et de vent
Et cette immense peur
Comme un jour d’offensive.
_________________________________________
Je penserai à toi qui sucrais mon café
Qui s’endormais en moi
Sans nul autre mensonge
Que le mensonge d’aimer
Je penserai à toi
Dans mes chambres d’hiver
Ma fontaine de drames ravis
Aux théâtres des noces
Incessante rumeur
Avec tes bras au ciel
Pour toujours m’innommer
Je penserai à toi
Prisonnière du gel
Et te prolongerai
Jusqu’à la déchirure.


Adèle morte
Morte saison
Morte l’une des nôtres
Enfante dormeuse
Au soir des bals
Cœur de palme d’encrier
Enseigne au milieu des fêtes
Au fond des classes vives
Adèle morte
Morte la lune
Avant coureuse des maisons
Qu’on imagine assise
Dans les constellations.
___________________________________
La petite fille aux courts cheveux
Dans les jardins salés du temps
Dans les vergers aux pommes fades
A le vertige de ses dix ans
Elle est la bien aimée
Des grands feuillages verts
Des bergers familiers
Aux mains de sauve cœur
Elle qui n’a de saisons
Que pour multiplier
Et des milliers de vies
A blanchir à la chaux.


Dieu n’aimera que toi
Mon bel enfant malade
De tant d’infirmités
Iml n’aimera que toi
Dans les vieilles sacristies
Dans les ports déserts
Dans les bistrots aigres du soir
Il n’aimera que toi
Qui n’aimeras que lui
Pour ne plus jamais perdre
Tes facéties célestes.
_______________________________
J’atténue les circonstances
Déculotte les rois
Suis le souffre couleur
Des peintres mal connus
Sais tu qu’il faut se bien couvrir
Pour aller dans cette ville.
La lampe qu’on éteint
Pour que se fasse la nuit
On la retrouve parfois
Posée dans le brouillard
Elle certifie le feu
Une peine échappée
D’un ciel lourd de verrous
La lampe qu’on éteint
Pétille quand on s’endort
Pour se rêver un autre.


Je t’ai emmenée en de basses églises
Prier insolemment
J’étais lié à toi par des jouissances
En des nuits de fins tessons
Dans des bistrots sacrés
Où de faux prêtres
S’exerçaient au blasphème
Je t’ai emmenée en ces basses églises
En ces lieux d’expression cachée
Comme en des chambres de bonne
Pour des crimes d’aller retour
Sais tu qu’i faut se débiner de sa jeunesse
Pour s’adonner à des croyances.


Réellement sa probité le faisait passer pour sage, au plus fort de sa vie il échangea sa demeure contre un tonneau, en son esprit une vacuité, quand il mourut, lignes impures, chair émouvante, on apprit qu’il était veuf, et père d’un drôle de passe partout.


Je te tiens pour nonchalance, j’ai ardemment désiré ta chair et tes excès, tes mouvantes paupières ardentes de trop de fard, tes hasards pleins de méandres, tes solitudes qui auraient changé un chien en loup, enfin tes abondances, que dis-je, tes fumeuses facéties pour parer au jeu de nos vingt ans.


Me voici à nouveau dans cette pension où l’on m’accuse d’avoir abusé d’une vieille dame ;je n’ai pourtant d’yeux que pour la gérante, une allemande de trente ans qui dit avoir été infirmière dans un grand hôpital, et ne s’adonne plus qu’aux travaux domestiques. On la dit folle, parce qu’elle se voudrait hôtesse d’un bel hôtel, est ce bien raisonnable de parler d’elle en de si sales termes, elle qui fait leur chambre, plie leurs draps, et ne se moque d’aucune misère.


J’innove la pauvreté, j’ai les yeux cernés, le regard en démolition ;deux femmes, celles que je préférais me jugent affreux, j’entre en une nouvelle saison où toute musique exagère mes sentiments. Pour dix pfennigs, je mandoline, violone, et pour vingt je me déshabille comme au temps où on me reprochait de ne pas faire ma toilette.

La femme à laquelle on s’attache
On la retrouve un soir
Couchée dans la baignoire
Elle est nue indifférente
Il nous vient alors en tête
Un petit crime si léger et si poli
Que le poison des jours
Fait le tour de la raison
Lance des pierres
Sur ce qui bouge
Se meut encore
Dans nos mémoires
Pour une exécution
Des ordres d’insoumis
C’est là dans cette république de rats
De schizophrènes qu’est notre place
Et nous en pleurons.


Celle qui me dénonça avait un cœur épais comme le lait des vaches maigres, elle s’ouvrait haut les veines sur de l’asphalte nue, courait dans les montagnes étranglées de soleil, ouvrait ses bras aux joies aigres des colleurs d’affiches, celle qui me dénonça, sans jamais regarder en arrière, était femme de blé, d’agate, de rivage, et d’une pauvre beauté pour mériter son nom.


Imaginons un secret, grand comme un dé à coudre ,lourd comme une purée de poix on le tait, on le retient dans sa tête pour ne jamais le divulguer, mais voilà que ce secret se met en boule ;son monde est bien trop vulnérable, et le secret parle, il parle si fort et si bien qu’on lui paye un avion pour visiter tous les pays.


Déjà au mois d’avril, il plonge dans les étangs vosgiens habillé en scaphandrier, elle, elle le guette sur les berges boueuses, écartelée entre deux ciels ;puis c’est un corps qui exulte à la surface, éclate à la lumière, et elle ,blanche de s’abandonner dans ses bras humides qui savent une autre existence.


A toi qui voyages
Au plus loin du dedans
A toi écho de porcelaine
A toi je promets
Le sable l’eau le sel et le papier
Comme dix mille abandons
Qui signifient le ciel
Autant que le naufrage.
Je m’attache à te préciser
En ce midi
Où toute chose est verticale
Si familière
Et si lointaine
Que seuls comptent le vent
Les roitelets et les bleuets
Le vent pour les versants
Les roitelets pour les saisons
Et les bleuets pour ton éclat.
________________________
Elle tombe de haut
Dit des salades
Se conifie
Je la battrais
L’éreinterais
La courberais
Hélas je ne suis qu’un baudet
Avec des mains de vaisselier.
Elle disait souffrir des télescopages
On ne fait pas une femme avec des miettes et du papier
Un soir avec de l’argent bien propre
Elle se procure une nouvelle vie
Parmi les voyageurs les touristes et les curistes
Depuis ce jour elle se fane
Ne répond plus au téléphone
Moi ça me fait grand mal
De la savoir occupée aux sales besognes
Que j’en oublie mon imparfait.
__________________________________
Le jour qu’elle entre dans ma vie
Qu’elle s’ouvre
Me montre tous ses cultes
Qu’elle met ses beaux habits
Qu’elle se saoule de mon vin
Qu’elle me questionne
M’apprend ses heures de nuit
Décide de mon sort
Se projette dans des insoumissions
Le jour qu’elle..
Ma fortune est à vos pieds
C’est un grain de café
Grand comme une pyramide
La pyramide est sous terre
C’est une autre Babylone
Quatre heures
Nous déjeunons
Le Tibre s’ourle de djinns
Avec ses papillons rouges
Puis nous dormons
Sur le divan.

A la sortie des classes, la mère le ventre rond le quête du regard, lui crache à terre, sanglote, épris de la maîtresse ,une pute de trente cinq ans qui n’en fait qu’à sa tête...


Sous la tente, l’attente, juillet est lourd, lourde la sauvagerie d’un corps qui se dérobe ;le feu la nuit m’invente des départs, les insectes déménagent, la lune somnole saoulée à vif des desseins du gris. Je suis en proie au jour, mes yeux sont cernés, dors à contre courant. Demain, la pirater et partager nos défaites, mes mains dans ses cheveux, ma bouche contre sa peau.
Elle me tapait la queue, sur le système et dans le porte monnaie, un jour ce fut la porte, fin de course, à bout de souffle ;puis moi, saoul, seul, triste, plus de détente, de tentations. Aujourd’hui je la voudrais bleuie aux soirées d’autrefois, bas de soie, culotte petit bateau, et que nous nous repassions nos antiennes à pleurer...


J’ai pris froid, des oiseaux nichent dans ma poitrine, finis les peintures gaies, les bourgs boisés, et les collets. Sot comme un rossignol, horrible comme un pinson, je clame bien haut les voyages à contre courant, mange des graines, bois l’eau des sources, fais mon monde à l’image des vents et des marées, j’ai besoin à présent d’elle pour mes mouvements.


A toi qui jusqu’à moi voyages
Voleuse de romances
Mille et une fois la même
Pour toujours rayonner
Adieu clair et ténu
Au milieu des défaites
A toi qui fais si mal
D’être si las ensemble
Je dis le pays de la distance
Beau comme un ciel de douceur
Pour écrire une peine infinie
Grande vermeille ouatée
Comme les commerces des servantes.


Dans une femme silencieuse où rien ne fait défaut, le sang est une parure, et le mensonge tant de saisons. Je veux oublier de toi, ma tendre illimitée, transporteuse de flocons, tes dires, ces petits riens orduriers, séquelles d’un amour qui saignerait du cœur, comme d’autres de la bouche.


Que nulle voix ne m’atteigne
Qu’aucun regard ne me parvienne
Plus triste que de vivre
Ma rancune est contre vous
Petite femme immobile
Qui prolonge ses aubes
O toi mal illustrée
Dans mes cahiers poisseux
Retranche moi du mal
Animal de faux jour
Qui fait douter et rire.


Quant au bruit que fait le silence, parlons en ;ça n’a pas de prix le silence, ce silence là est un chef d’orchestre avec des visions de tonnerres et d’orages, quel dommage pour les taiseux qui ne se souviendront que d’une barbe blanche, et de chiens sans écorchure.

Conjointement
Tu m’es hardie
Prière hier
Messe aujourd’hui
Comme je t’alterne
Tu me discernes
Que ne puis je davantage
Te maudire te haïr
Médecine panacée
O toi disciple née
Pour d’autres maladies.


Moi qui vous aimais si fort, si chaud, si mal, je disais que rien de vain ne nous arriverait. Je vivais en plein dans ces heures d’arrière cour qui me coupaient du monde ;j’avais le poing serré contre le cœur,et le cœur jusqu’à votre domicile. Ces rues que nous connaissions comme des pentes en posture, voilà qu’elles s’adressent à la colline…Je pense à ça aussi, je vous interdis de songer à me régler d’avance.


Certains des gens que je connais profitent de me voir malade pour m’injurier, or je les sais irrespirables, puants comme goudron, mauvais comme chiendent ;que me vaut cette haine, sinon cette femme qui est riche d’elle en permanence...


Comme tu me démesures chaque jour davantage, je te réclame des artifices. La nuit venue, il faut que tu te déshabilles et t’offres nues aux mains de sel ;ni cri, ni larme ,ni peine ne doivent nous alarmer, le silence doit t’être familier ;il faut bien te punir de tous mes esclavages, petite femme déjà d’autorité que je ne sais par quel bout l’apprendre.


La nuit construit pour moi des palais de givre, ô mon amour humide comme les champs aux aurores, parle moi de ce que j’attends. L’ombre avec ses architectures chancelantes et son ciel de mosaïque, m’ouvre une vie nouvelle ;pourtant j’ai la passion si froide qu’il te faudra des mains inaltérées pour élargir dans ma tête les sillons de mes vieux rêves.


Le livre poussait. Les livres ont besoin d’espace et non d’accolement ;au moindre frisson le livre se dénoue et parle, il parle de ce qu’on aime entendre, une fois que le livre a parlé, il faut le refermer doucement, c’est une histoire qui recommence.
J’avais négligé une attente, l’attente se fit bocal, le bocal prit froid ,le verre cassa, l’eau s’écoula pour inventer un nouveau monde, le monde éclata de douceur, et tout recommença aux lendemains de givre.


Sous ce soleil de plomb comme j’ai pitié de toi, toi qui dans ces maisons paresseuses et sans âge te déshabilles, éteinte de toutes tes pierreries ,nonchalante et froide pour des yeux de derrière les vitraux, de derrière nos terroirs, comme j’ai pitié de toi, ma petite maladie.


Mon cœur était un passereau paresseux, sans mélodie, sans charme, sans ramage ;je le chassais un soir, l’insultant à tout rompre. Un jour, le retrouvai dans le corps d’un autre, frais comme une camomille, léger comme un papillon, vif comme un levraut, lui me maudissait ;je pleurais alors cet ancien élève du fond des premières classes.

La nuit échelonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs engourdis
Traîne des retrouvailles
Et des voix d’eau de pluie
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths alourdis
A base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des contradictions.
Au temple des propos
Amoindries par leurs cris
Les concierges palissent
Et sépoumonnent
Le vulgaire est saillant
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont des épaules lourdes
Des veines bien trop bleues
Pour ne rien supporter.


Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu osant toutes les approches. Aux palais doublés de feux, je préfère les bistrots gris du soir, où la grammaire est un énervement et où on finit centenaire pour avoir bien douté..


Mon ange gardien
Saignait des tempes
Tombé d’une balançoire
Et puis voir dans sa tête
Des cornes des cornemuse
Et une rose universelle
Qui pèserait cinquante kilos.


Quant au réel ce jour là, il ne fut pas plus réel qu’une pièce de cent balles sur un parterre de nénuphars, et chacun de décider proprement de son avenir..


Ma lourde misère aux aisselles comme urine, je te dis ma peur de me savoir joué, rompu, aigre sur ordonnance, titubant au pont-levis de tes bras…je te dis le mensonge de mes pauvres amours, serrés en des corsets de départ volontaire, vautrés en de fins draps où nos doigts accrochaient nos portrais ennemis…vois, boxeur pété, sonné, averti des semonces, des coups de pieds, de poings, des cordes et des enclaves ;je choisis d’être éponge pour toujours être saoul du désespoir des autres…
Matin étoilé…je reviens d’un pèlerinage.. sous ses mains d’eau courante mon cœur déballe sa porcelaine…je lui demande de réchauffer ma vie, mes flancs de fauve lassé des escapades diurnes, de pousser le verrou et de faire tout comme si…l’appartement au mois de mai sentait le thé, lilas et rose, café tiédi.. elle, elle me délie de leur prénom, salope leurs réconforts, vante un nouvel espace…qu’à cela ne tienne, j’ai la passion à la dérive comme une péniche sur un canal, et la peur provisoire dune autre liberté.


On voit les vieux sur le trottoir secs comme des herbes sans royaume, à remballer les cris d’un âge éclaboussé, pour du chiendent sans chien.. on voit les vieilles, étoiles au front, frontalières avec leur sourire bleu, pleurer parfois aussi comme des enfants un jour de confession.. on voit la ville basse, avec ses couteaux, ses poignards et le balancement des arbres centenaires.. on voit…


Crevais la dalle, narcotiqué à fond dans les aigres bistrots du soir…l’orage des plats t’ouvrait aux horizons de peurs…nous parlions de Monique, de ses seins de savon bleu comme galets sous nos langues, de ses mains d’eau courante aux éviers du partir…n’existais que par elle, vierge de tous ses faux départs pour des îles trafiquées sur des cartes gluantes comme nos géographies….aux néons intérieurs, tu préférais une autre vie, papier sale, imagé sur tous les carreaux gras…un jour quittais l’enfance verrouillée dans ma tête d’oiseau moucheur de certitudes, plombé des joies à venir…plus tard je dessinais des corps, droits, serrés comme les pages d’un dictionnaire, sur les trottoirs de chaux et d’urine…


Martine proprement dite ne peut que vous intéresser…Martine dîne de chienlit et dix mille mots ne suffiraient pas à écrire ses avers…Martine est bleue d’algues louées aux océans des lavabos, contient ma restance auprès d’elle, aime que les jours neigent, que les jours nagent, aime qui va loin dans la nuit s’encanailler, dort dans le tourbillon de ses irrévérences, de ses excès de films osés…Martine ma longue fille, chienne d’hostie salée, Martine inexplicable, façonnée pleureuse, oiseau pipe, oiseau livre, oiseau lyre, oiseau couche….Martine à la fenêtre, pressée de filigranes et d’ententes lestée…Martine d’ici, de maintenant, indigne du dormir, à péter mes artères, à sucer mes beaux dires, à colmater ma dèche, à ne savoir honnir, salement, en quinconce…Martine au nom de dame qui salive et vacille …Martine pour moi ouverte, rosse à sa propre vue, au mal de moi et du dedans…Martine d’un côté folle, Marine d’un côté file une splendide veine blanche…


Sous tes manières de porte-plume, oiseau livreur de mon courrier, tu as une carte d’électrice, de savon, de vanille, et d’herbes compliquées…pour tenir sur ton sein que le sommeil déplace, je m’inonde de ta peine, lecture d’une naufragée, et tu t’ouvres fillette, comme une vague chanson, comme un autre échanson, comme une plaine à coton, pour mieux m’ensoleiller de tes calmes douleurs…


Le dieu qu’elle prie me brûle, et je n’ai de distance qu’en lui préférant l’eau…petite poussière polie au sabot des rancunes, tu es toujours la craie, le galet et l’insecte qui déménage mes peurs….amour tôt desséché, politesse d’acajou, d’encrier et de gomme, pour toujours visiter ma vie, tu sais ce creux intact niché dans une plaie…


Dans un bistrot qui fait cuisine, elle est debout parmi des fous, parmi le mots amers des déboires de comptoir, close en âme, blessée, et pourtant capable de tout illuminer, pareille à l’amour clé des foyers de banlieue, où mille types désespérés, coincés dans une halte sans dieu, meurtrissent avec leurs mains ce qu’il leur reste de beau...


Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres.. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, le chemin de nos jeunes âges…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, e chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo.. .

Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, e chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo...


J’entends qu’on m’aime comme plume à colt, nerf à sabot, chair à pipeau, moi osseux, bienveillant aux rumeurs de la lune, j’écris pour dire le sang des sarabandes, des tournesols, des vierges dans les vergers, le ventre des croupières drapées comme des boxeurs, j’écris pour la manière et la magie des océanes, pour la barbe des anges, le crachat des fontaines, le foutoir ogival de mon âme dévoyée.. j’entends qu’on m’aime pour ma misère de me sa voir idiot pédé, nu et le tout à la fois, pour juillet aux chandelles et décembre aux mouroirs, pour le plongeon de l’eau le long des larges berges, retenues comme les blés coupés dans le dédain, j’entends vous dire ma vingtaine et le cœur immobile comme un orage dans sa bogue…
Les assassins sont saouls de l’herbe qui les mange, épaules bleues du regret, paumes des tristesses aux sécateurs, voix de repos mal façonnée…les assassins ont les yeux froids, leurs veines les retiennent d’un écho, écu sonore dans les golfes du songe, nul ne leur réclame un prénom, ils n’ont jamais connu de femmes qui les regarderont rire ou pleurer, pleurer et rire, et leur donner leurs mains chaudes à resserrer comme un ennui…


Au cœur du cœur le sang détonne sommeille et roule, les artères inviolées cachent des ciseaux de pluie, des entrepôts de lune…écorché je regarde mousser la sève bleue de des lampes en intérieur, le soir tangue comme une femme sur ses talons perchée, m’abandonne des idées à inonder ma tête, à creuser dans la terre des étreintes de souffre, seul j’ai peur de ce voyage qu’on fait les lèvres closes…


Une fille d’âge ingrat m’écarte de ma peine, l’écureuil de ses jambes salive sur ses pas, petite pitié osseuse à qui les chiens lèchent les eaux, tu me rapproches de mon enfance, dimension claire du lait, de l’épi du blé lourd, m’écartes des en tête où se prononce l’aveugle, tenace comme l’écorce du soleil le plus haut, ténue comme un fétu, comme le temps d’une asphalte posée sur le feutre des villes, moitié de fin du mot cristal, de quel printemps est tu le brin,de quelle mémoire es tu le cri…mon équateur d’étoiles, clapotis dans les paumes, croisées des bras brisés pour des départs de hune, mon échappée de caravelles, toi si triste aujourd’hui, avec dessous tes côtes, des seins pour tes nouvelles veilles…


Au jardin clos de menthe, de fougères et d’oiseaux Marthe barrage sa vie, son cœur sous son polo, son visage de légende à me mettre en son siècle, à détourner mes pas des palmes de son sang, Marthe et ses bouquets d’ombres, ces murs serrés étroits comme des fruits au sommeil de fruits, Marthe du novembre sourd, de l’eau tirée des terres bornées et roides, Marthe qui toujours s’écoule en longs frémissements, qui échoue en mon âme et qui encore se tend, pour me tenir idiot au large de ses ans…


J’aime qui m’aime obscur au lointain de mes ans, froid comme la houille blanche des nefs sans baptistère, comme pelure de goudron, comme lieues à chaussons, j’aime qui m’aime poreux de tous mes instants saoul, vertical, immobile entre farces et vitraux, borgne pour deviner les tournesols de l’âme étoiler ces balcons où le feu emménage…
A l’évidence mûre de propos d’abbaye, je préfère l’enchère du mot à dérouler, pâle siècle chevrotant masqué comme une fille, ton ventre sec rougit d’inconstance, de baisers, du poids lent du toucher…hélas pour toi qui tend ta frimousse aux frimas, tes fourrures aux sous bois, au gel et aux hourras, qui brûles tes outils dans le violent vertige, ton nom de croix dressé n’aura pas ses calvaires…


Le jour comme un pétard éclate dans mes veines, les nœuds de mon sang clair déchire ma mémoire ;j’ai mal de te savoir au théâtre accomplie, ordonnée aux offenses, pâle sur ordonnance, confuse du bout des doigts pour dépiauter mes os, mordre dans ma chair la pâte de tous mes bluffs, prolonger mes enfances coupantes comme tessons, et compliquer ma vie levée pour des injures…

Mercredi dans l’amas des mots irrespirables, moi charbonneux et fous de souffles retenus.. ne pas laisser mes yeux au comptoir de son âme, ne pas la regarder secoué de désir, marelle d’un désespoir sur une tablette liquide, comme mes veines lourdes du compas de ces bras, des flocons de ce corps qui se tend et me perd pour figurer idiot aux magasins du sang…


Jeudi nauséabond comme des poignées de son pour des gorets assis, toi tenace, impassible pour écorcer le gel, affolé comme un lapin pris dans un phare d’automobile, je bourdonne de lapsus éblouissants de chrome….la nuit point ; l’œil liquide aux détroits des pas qui te retiennent de moi, je claque la portière de mon fourgon crasseux….demain te retrouver dans cette banlieue d’ogives, phalène dans un vitrail, éclaboussée des franges d’une autre petite vie.


Sentence du soleil dans l’ombre qui me couvre, j’ai peur de ces couleurs mollement étalées…moi familier d’encombres, fragile, flou et sot, jetant haut dans le ciel les pierres de mes orages, je te dis la soif comme paillue et la faim comme herbue….mort le temps aujourd’hui en présence de ton nom…mon ivresse indigo aux parmes du partir pour de jeux équivoques aux cuisses d’ajoncs, de benjoin, n’est pas dans tes avances, tu as dans tes yeux pers une bête qui s’avance et qu’on tue…


Tes longs bras nus de neige à tes côtes de sel, un café sans mémoire sans nom, sans étiquette ;le temps sommé de vivre pose des voyous troublants dans la rue ruisselante…jour muet, jour transi, les chiens ont le respect de leurs propres douleurs…et puis une cigarette, un haricot de flamme, la fumée qui bave, et puis une cigarette qui me fait le mal d’être…


Debout tôt, tes yeux de chienne aveugle m’empêche une lenteur, endormi aux propos des loups et des chacals, je m’assieds dans ma peine comme une brute dans un fauteuil.. voici la bête ivrogne qui jappe pour un prénom, muselle son désespoir dans ses cheveux de dogue, s’embrume se pète la gueule avec du vin de Tunisie, puis rentre saoul, seul, las, bas, tremblant comme une paupière, comme un forçat roulé de fers, avec son mal de terrassier et ses yeux de vaisselle sale salis par tant d’autres regards…


Ma chaude nécessité d’entre louve et clairon, diane du bout des doigts, je te prête des midis à soulever mon sang, armure qui te suscite des mots de solstice, de chien ou de chacal, cœur chaland aux mains qui te retiennent d’être le feu, plaine brûlante, gageuse d’incendies, lente pitié affût du testament, du négoce entre nous, et puis toutes ces distances où chacun prend sa place…


Petite pute qui te plains entre L’Hambourg et Koenigsberg, fille dorée, écharpée, bombance du portefeuille, l’arabesque de tes liqueurs s’ocre dans mes veines, tracés d’un vain repos dans des maisons de passe, à diviser pouvoir, mouchoir et chair d’épi, putain d’arrêt avec des mains pour des amours déçues, tes cuisses de fuselage font tout comme du bastringue, jusqu’à ne plus savoir combien il faut payer…


C’était ma vie, j’y étais pauvre, ton cœur s’ourlait sous tes paupières, splendide amour déçu, mensonge de musicienne, quand ton rire s’écrasait comme un tison brûlant,s ’étalait dans le froid….c’était ma vie, et j’étais sot, colt au froc pour des rengaines, détour du tout pour des rancunes, sans la corde de lin, de la paume au poignet un liseré s’étend, il rouille de lui-même…
De longues filles épuisées, neigeuses à leurs poignets poignardent des jours de noces à dormir dans le gel, chambre de bonne, discorde dans nos vacances, nos vacuités, coïncidences bouchues dans les grelots de l’âge, puis tout le tintamarre de nos propres dangers…


Le gel nous rend semblables mon aimée des vitrines, des neiges roides et rugueuses comme des poignées de chaux, les couches d’u long sommeil, leçon pour juronner, pour s’abreuver du vin piqué dans les burettes, diane du bout des doigts…le gel nous encorde, il fait bleuir nos roches, nos poches souterraines, dévie toute eau qui dort vers d’autres mausolées que nos chambres d’hiver…le gel nous impose ses farces métalliques…


Du comptoir immuable aux tables sans propos, positive tiédeur du cerveau et des seins, rousse en d’obscures règles dans ces bistrots terreux, ton nom allitéraire fait baver ma souffrance mécanique des outrageants miroirs ,farce éclose, écho d’un voyage sous de basses latitudes, foutue la paix entre nous, trop d’outrance du mot machin, pour des campagnes sans porte plume, avance ,viens et roule, dis moi les archipels sous tes néons blafards.


Anne à qui j’osais dire ma probité, ma vie, s’enquiert auprès d’un autre des facéties du porte monnaie pour compliquer ses danses aux pauses supérieures, Anne se reverra obscurcie, outrancière, hélas le cœur et l’âme, l’ardeur et le repos sont toujours en retrait dans cette ville sans témoin…


Taisent tes mains les nuits obliques, les raies les craies des rayonnages, les solstices au couteau, te voilà avouée fille trop funéraire, fille de derrière les vitrines, fille de peu d’entrain, et l’obscène jeu du cœur colle de trop d’impudeurs, voilà pourquoi tes mains taisent tes nuits obliques…


Dans l’ombre qui s’étire des élans de son cœur Empousa se décharge des marges de son sang, cortège d’ébène et d’opaline, le cri gras des grillons détonne dans la plaine, la robe rouge du sommeil se creuse dans ses plis, des hymnes naissent au feu des forges…au dessus des travaux des empereurs énamourés se meut l’oiseau géant venu des altitudes, et Empousa précieuse de ses rets de lumière ordonne la légende des ménades rustiques…


Le jour nous rapproche des confidences et de nos fièvres ruisselantes s’épuise la ruse coupable de tant d’empreintes…tout est de dire amour que les animaux même font dans tes nudités, que d’autres encagés balbutient des espaces, que le loup inaudible refait le vœu du compromis…tant est de dire la nuit, que tout passage est une vacance, pauvre refus de rétiaire qui s’abîme les mains en grattant tes récits…


Il y a des jours où elle embaume comme de l’encens dans un calice, blonde amère à chasser les cascades de son cœur, tremplin de gynécée que boudent les marâtres, petite première promise aux nuances argotiques, aux bières, aux pellicules. .il y a des jours où elle est belle, où elle boue dans les herbes, où ses seins et ses fesses d’écolière lui vont si bien, il y a des jours…


Ramier des bouquets d’ombres, tu luis toujours dans tes manières, disque doré promis à des mains parallèles, bras bandés des idiots qui crachent sur ton nom, moi docile aujourd’hui, je feins le désarroi, le dernier soubresaut, autre chose que l’amour…refermée ma mémoire, rayés tous mes écrits, évanouis mes concerts, et toi démarche lente des portions de trottoir, tu romps tous les espaces où je cherche l’équilibre…


Tu parles en contrefort des tes départs irrésolus quand l’homme qui te dénoue n’a pour son seul souci que sa gloire, ses enseignes, et sa façon de mal aimer.. te voilà dépréciée, prompte à le maudire, à n’avoir ni faim, ni soif de ses patiences, du clair moment de vos concordes…tu emmêles tes bras aux herses d’autres bras, aux fils d’autres rancunes toujours plus élargies, décidée à t’écarter de lui….tu planques tes distances dans des allures de fille sans gêne, dans tes blancheurs de porcelaine, mais jamais n’as de cesse de tout commémorer...


Laissons les femmes emplir nos nocturnes baignoires, reculer leurs promesses d’aube et de souterrain, vierges dans les dédales de nos peines avouées.. la pierre s’est élargie aux margelles du puits, les robinets ont l’âme d’une eau sans profondeur, les pitiés sont fiévreuses de tous les faux semblants, de toutes leurs randonnées au cœur des monoprix, miracles frontaliers, quand chairs et os mêlés nous dictent des veuvages...


A peine réaccomplie que déjà languissante, branche du fruit primaire de l’herbe qui se dénoue, longue fille de patiences jamais entretenues, tu es la science intacte dont parle le sorcier, voyageur qui achève de desserrer les dents, les poings et son cancer pour le reste du temps, afin qu’un jour l’idiot dont nous sommes dédoublés s’exténue de mentir en se tapant de dieu…


Tu dors au lit de sable, offensée de tant d’offres, de tant d’espaces, de tant de cendres, de tant de vies injustifiées…il te faut exister en dehors de ton âge, prisonnière altérée de ton poids de pierreries, déesse aux limons du cœur, tu dors en chaque chose, gagnée du bruit furieux des bêtes ,des étincelles et du gibier….tu dors, il fait une nuit oblique qui impose le gel…


Rien ne va plus, maldonne, la nuit s’éteint trop tôt, les filles du dimanche soir ont les membres liés, les orgues qui persistent désemparent les chiens, la pudeur se nourrit aux enchères de crimes, l’exactitude dérive au large de nos ans, puis c’est un temps épais qui se repaît du matin.


Mon âge comme en congé j’ai des morales de porte plume à gondoler les collégiennes.. les opinions rustiques, gothiques et argotiques des Léandre poisseux sabotent mes pouvoirs, mes durées d’armistice…bordel de merde aux dieux congénitaux, assis sur des curules, aux mains de héraut, aux blanches randonnées des filles qui nous disculpent…merde à l’histoire poilue de trop de tueries, à ses écoles, à ses provinces, à ses vergers, à ses lourdeurs, merde à la vie, cascade qui s’écluse dans le lupanar de nos souvenirs…


Avec toute vos franchises pommelées comme un cœur, petite anglaise de l’autre rive, vous nous faites mal, vous nous saignez…brindille, écrou, grésil et craie, panorama de la discorde ;vos jambes lisses comme du savon déroule nos souffrances à se pendre tout con à l’arbre des potences, et ne rien vous devoir sinon l’air extérieur de toutes nos couvertures…


Marabout fossoyeur du bordel de nos hontes, tu es toujours en vie dans les lieux sans vitrine, ici la ville radote des îles partisanes, des marées des mariages et des pucelles sages…ici le sable s’enneige des frimas de décembre, la pluie dévie du ciel, le ciel se délimite…marabout évanoui du ragot de nos veilles, tu es toujours la poudre qui écorce les murs, le vol triangulaire des oiseaux sous la lune, et là bas dans le nord quand les corons montent en inclinaisons, tu nous offres de vues parallèles pour d’autres lendemains…


Pour jurer par le jour, te défendre des nuits, fillette sur le déclin, femme du bout des doigts, tu gardes des insultes pour salir nos présences, nos paquets d’alibis, nos noms d’entremetteur, bosselée par devant, barillet par derrière, revolver stupéfait de se savoir un chien, tu nous tires de nos sommeils roides comme des nœuds de noix, et nous saoulons à vue toutes nos épaisseurs…


Cariatide entablée sous l’épluchure des pommes de terre ,ici tu fruites du poisson gras, l’odeur du bruit des menthes vinaigre ton profil acide des nuits d’usine, quand la chaîne par à coups déclinait tes patiences…lenteur des jambes fauves, des bras, de la poitrine, comme un chemin sous le midi ;bien sur tu peux crier, savonner tes silences, modeler tes écrins, moi je serai toujours sous tes affiches de fille offerte…


Pelles roulées, échalotes, baisers d’algues du fond des mers inhabitables ;toi ange du mauvais sexe, moi chien des lieux pourris de toutes leurs contrebandes ;ô souvenirs, grillons, dans le pain qui se gonfle, sang ennuyeux, fruits dans un autre espace…femme de marin aux quais, tu tendais tes mains tremblantes vers le vaste horizon, mes muscles répondaient, glissades de nos paumes, voici l’absolution.. les après midis tièdes nous étendaient hardis sous les pommiers neigeux, lourdeur de ta poitrine, indigo de tes yeux, taupes musquées, embusquées pour d’équivoques jeux, et le temps malgré tout, terrible et dérangeant…


L’amante irréligieuse des plaines du mauvais sang se signe en d’autres espaces que c’en est un grand mal, franchies les latitudes, ton souffle nous aborde, nous lève des nuits de sel, cherche tout battement à nos lèvres éperonnes, toute moisson sucrée par nos mains de faïence, noir est notre Est matinal, poussiéreux tous nos lieux, il nous faut à présent déraisonner sur les germes d’un autre dieu pour éveiller en nous de plus belles vivances…


Vieille ruse de l’écho quand je t’arrache des mains indispensables tu es la chienne aveugle et ses premiers élans, tremblante comme l’envie, blessée comme dans l’amour.. que l’on te botte sous les néons et tu vas à la vie qui saigne, que l’on te pose sous les balcons, tu pleures sur d’autres mercenaires, et lentement te clôt dans les lacis clairs de la lune…


Bottée, casquée, robée, je cherche à t’enlacer, orgueilleux, inquiétant de toutes mes rumeurs, blonde qui laisse tomber et qui ne divise pas, beauté sans louvoiement, quand nue sur des photos tes seins te vont si bien, quand tes jambes qui grésillent rappellent nos traverses, nos pensées taverneuses, quand ta bouche qui boit le vin amer ne veut plus contenir…bonjour, bonsoir, nous sommes fragiles, notre culte est la porcelaine, pour toucher ton présent ,fut ce du bout des doigts ,il nous faut cette légèreté d’oiseau livreur de kyries…bottée, casquée, robée, le sang nous serre et nous garotte, sortons de nos canaux et voguons dans tes éternités pour un feu défendu.


Dans l’herbe qui se détend des cadavres de la veille, nous parlons de nos cris, de nos fureurs si parallèles, tu me dis qu’être un homme est le vol d’un corps et d’un visage, que tous les horizons sont des chemins de boue, puis que Popeye est un curé avec des yeux…


La nuit nous dévie des franges de nitres vie, point de retrait, point de vacance, l’oubli flamboie, il faut oser, crier dans les parages une haute insulte, les creux qui nous éloignent…je te nomme pour toucher à ta nudité, elle éclate en orages d’impatience, mon sang signe un nouveau pacte, une ruée ,puis mes veines se pètent de toutes mes rouilles anciennes ;de pierres et d’hosties je suis délié…


Fut une femme parfois fidèle, immense comme les plaines alanguies au soleil, coupures de blé dans les mains jointes, maintenant que l’amour écourte sa petite vie, elle confond mon jeune âge avec ses confessions ;bousillés nos panoramas, nos rapports et nos appartements, cernés nos yeux et nos passages…incliné aujourd’hui aux mornes processions, j’augure d’autres filles hautes comme des minarets…


D’autres fois elle était fille et folle et se couchait entre les hommes, les mains pleines de cailloux pour leur péter la tête, éclater leur prénom sans le multiplier…une nuit, au seuil d’un palais sans fortune, ses jambes divaguèrent, houles du terrassement, il fallut plusieurs fois la cheviller aux planches.. plus tard sous les plafonds, disques solaires bleutés, elle se déshabillait ceinte de roses et de lilas, tout aussi singulière que mes confessions…


Calme gerbe des eaux, c’est pendant que tu fus gardienne des rives d’écartement, que je brûlais d’obscénités dans des maisons boueuses….au doux soir des fontaines, des alphabets, des mots, tes bourgeons devisèrent, le feu honnit ses flammes ,réjouie dans ta chair et de tous tes excès tu te fis écolière pour te coucher dans des leçons d’apprentissage, avec les hommes aussi, minéraux des poubelles, des terrasses, des parquets stratifiés, imprudente que tu fus de ne jamais finir tes longs contournements…


Viens t’en vierge marine avec tes mains, tes ongles pour creuser dans le sable de nos versants opposés, viens t-en, obscure, fléchée comme un archange batailleur crâner sous nos cieux, là où l’oiseau emménage dans les créneaux obliques, dans les colzas, dans les soupentes, sous la pluie lourde de tous les zodiaques sans palmeraie, viens t-en louve, vestale, marraine des concordats prendre pieds et racines dans nos boudoirs bondés…


Pour t’écrire en filets, en violoncelles de sang, archet des blanches lames, j’ordonne des lignes planes à tes mains sablonneuses, l’eau nous creuse des baissières à dormir sous la lune, des maux de vieux seigneur qui se défait d’un diable, le ventre et les artères comme des crans de couteau, nous voici médisants, démons arrangés de l’ancien texte, pédés, cocus, rompus, à vouloir être bien avec ces anges qui n’ont de nid que leur pubis...


Avec tes longues mains pour te taper des dieux, fille des totems obscènes, des forêts et des nacres, tu savonnes nos peines comme chenilles à cocons, paumes rudes aux touchers des salauds qui se bandent, chair qui inonde de son sang les ports sur portulan, avec tes vastes jambes pour te parer aux jeux du fiel, de la rancune, des liqueurs et des entrevues.. avance , viens parler sous nos plafonds blafards…


Il faut que tu sois mère répétée avec fracas dans la douleur des grands secours, quand tes épaules de forme ronde porte les écus d’une autre renaissance, il faut que tu sois mère semblable aux filles de taille, talons hauts et sensible pour des termes équivoques, campée dans le désert où les carillons du cœur font dans l’escarmouche, émail et maux mêlés dans le sang assassin…il faut que tu sois mère, sève du sort conjugué, dans les sèches galeries du souvenir et de la honte, avec tes mains si longues, chapelets provinciaux, tes seins d’écolière, tes jambes paysannes, pour une halte ou une procession, et puis enfin te clore dans une chambre d’hôtel où tant d’autres se pendirent…


Désir de braise aux officines, mes mains te consolaient des heures sans aiguillage, tournait le temps jusqu’aux douleurs, abolies les patiences, les ocres, les toitures, il n’y avait dans ce commerce que laine rêche et fruits bleuis, puis une soie filée pour un nouveau pardon.


Sa jeunesse contagieuse sur tous les hippodromes, cartes et dés pipés puis vexation de glas, chevale de nos clameurs sous les yeux des pillards, parieurs sonnés…ton corps se tailladait dans un peignoir fixé d’étoiles, tu déroulais tes mappemondes, trajectoire embouteillée par les détours des comploteurs…vorace avec tes mains, docile avec ta bouche, des filles te suivirent et qui te survivraient…tu ne fus que l’écu imprégné dans l’asphalte, l’épée d’anesthésie comme une scélératesse, la sclérose sans tête des nuits où l’on guettait…mustangs ailés avec nos plumes et nos plastrons, nous nous effrayons de toute logique, de tout espoir, de toutes les causes…nous voici dans un terrain vague sous la jachère de nos idées…


Vint le jour avec ses membres nus, ses oiseaux de sel pour des ciseaux dans les rémiges…des chais étaminés aux caves minérales, les cris longs du sommeil barraient les corridors…jour comme un coq enfiévré de lune, huilé au doux velours des vestes de voleur, balafre dans les veines enfumées de sureau.. dans des chambres de bonnes, griffées de noir dessein, les unes montraient leurs seins aux miroirs ravineux, d’autres leurs bras mouvants aux lavabos de lait, puis parallèles aux larmes les rires divaguèrent…


La nuit cousit des poches aux yeux des matinales, rappels de nos syntaxes, des paravents de la discorde, le sable encore aux paupières, tu te débattais, vint le jour.. sacre et convulsion sur tous les étendards, les unes suffirent à nos méprises, d’autres se firent filles de salle ou assassines, toi qui enseignais le plus haut des vestiges, colts, armures et heaumes tu tendais tes mains pour des réconforts…ce fut le jour, absurde et gras, avec ses ignorances, ses désinvoltures, et toujours la parole pour dépouiller la vie…


Froid de voilure effroi d’orgueil, la neige se coud dans le silence, l’eau s’invente des mouroirs, les tours d’argent pèsent leurs crimes, jour à crosses, jours cossu…sur les toits blanchis de gel, des filles vont dans la distance, géométries osseuses à l’œil qui les multiplie, parité de tout mon mal, schiste sévère des tournoiements, quand terre et chair mêlées font le même testament…


Elle drague avec son môme les minets du seizième, paire et fille mère dans la même unité avec l’élément feu dans sa bouche qui s’en charge, pelles roulées, sono, pipeaux, porto puis rat mulot…d’autres jardinent dans son meublé, slaves dormants dits pédés ou quelque chose comme ça, fille menue bien aimée sans forme italique, tu parles cul, tu parles con, impudeur synthétique avec tes beaux dessous, puis c’est bonjour bonsoir, le culte de l’albâtre, je dis, ô pauvre femme si mal illustrée dans un décor d’incendie et de craie…


Avec mes mots comme des remparts, toujours plus solitaire, je cherche encore à t’exposer, dans ton tailleur, dans cette laine, campée dans l’impudeur des filles de troupe sans leur médaille…tu es l’excès, mon lieu puni, la foule des femmes qui me reviennent de n’avoir jamais su les retenir, le mépris, la méprise et tout l’espace qui leur ressemble…


L’orage des sexes moitent nos tiédeurs, marches, barrières, bastions, non sens…tes seins sont des avalanches ,tes flancs, des murailles crénelées, cannelées, ici nous disons vrai, nos écumons nos variétés…à vingt ans, nos membres sont à l’écart des pudeurs ancestrales, nous traînons nos transparences comme des coutelas, des compas, des surins…haleines bleues des cibiches à deux balles, de nos respects extérieurs, quand nos signaux en morse nous dictaient nos erreurs…


Dans la buanderie, bonheur de te voir nue, comme un saule sans son écorce, désir marchand d’un autre espace, au miroir se tendent ton corps, ton cœur et ses méprises, toutes ces chairs étranglées en des garrots de permission, parcelles de peau pour des brûlures ;voici la douce joie du désespoir de te savoir éprise des mille esclaves du cagibi..


Il y avait Hélène animale en jurons, pour faire tourner la tête et se clocher la voix, phalène des vitraux aux fastes du corsage, Hélène époussetée, monument du survivre, qui achève d’achever toutes les vieilles mémoires, couteau pour apaiser la faim et la demande, fleur d’impatience cossue comme nos ignorances, Hélène fruitée à tort par d’autres tortionnaires…rien à foutre de ses soirs, de ses soieries, de ses étoffes, de ses velours, où pour un haut pardon les autres se ruent comme des livreurs…
D’autres fois elle insulte Dieu et ses saloperies et dit que sa morale est un foutoir qui fait du bien aux moribonds ;d’autres fois, mappemonde avec ses îles ses archipels, ses mains, ses seins, ses cuisses, elle est lucide de tant d’espace ;généreuse, idéale pour partager sa bouche, sa couche, bûcher aux feux saisis, et ses paumes ,guichets ouverts, fermés, ouverts, où nous payons cash le peu de paix qu’elle réunit…


Je mords un sein de savon bleu, bleu comme la neige de mes poignets, un sein d’affiche, de magazine, un sein de guêpe et d’hortensia, je mords un sein qui bat un sein qui boue, un sein de brique et d’ardoise, fourré comme le fruit frais des arbres sans gâchette…belle bête enroulée en des torchons de soie lustrée, rage tenace et drapée aux posthumes détresses, corps d’avant le sommeil et d’avant le partir, d’avant le soc et le poignard, doux corps comme un galet bleu tendu à la langue, pour faire venir les mots et larguer les amarres, filon à pleines paumes, contrebasse au plus haut, boulet dans nos cœurs lourds de ne savoir prédire…


Le sommeil infidèle comme une femme infidèle me plonge dans son plumard…quand l’amour n’est plus qu’une culbute, un saut, une avance, un lapin ou quelque chose comme ça, le sommeil entre chez moi, boxeur du quinzième round avec les bras tombants, les yeux beurrés de noir, les lèvres tailladées, et c’est ce sommeil là ,fauché des heures premières, qui sait seul me couvrir les épaules de laine et les pieds de coton…


Comment ne plus te dire en ton nom de durée, tes espaces, tes clos, et ta chair de gitane, comment ne plus te dire, femme de pendant l’été, sommeil au sang d’oiseau, bouche aux lèvres taurines, jambes des rues sans faconde, comment ne plus prier tes délices, tes palaces et ton cœur, ce rouage imprécis qui bat en toute chose…


Il y a encore dans la salle d’eau le savon bleu de tes plongeons, les vitraux ocres de tes travers…toi partie ,mes veines ont soif de mer, et mes yeux verts se ferment, la clé de mes poignets n’est plus qu’une fleur de sang, l’image est morte sur ton nom, les dés craquent, osselets temporels, je te prolonge dans mes orages, ancienne antienne pour un pipeau, mon obstacle étoilé, mon insecte grouilleur ;hélas toutes ces cartes sur table ne m’inventent plus le monde, et mon amour fut-il de débarras, s’élargit de ma peine comme je joue du couteau…


Elle portait haut les seins comme des colliers de chair, comme des émaux de lait, s’amusait de mon sang noyé dans mes artères et donnait du mouron à mes chiens les plus sots ;rousse dans tous ses états d’épaisseurs et d’ogives, tombait en larges plaies ses anciens souvenirs, ceux du feu et du ruisseau de son deux pièces obtus quand elle était dormeuse…
Moue des seins dénudés en silence d’hôpital, ton torse m’offre des prières à garrots, des lacis de fontaine, des panaches d’oiseau ;puis c’est mon souffle court à ton cou, à tes aisselles ;tes jambes sont des carlingue huilées, ton sexe, l’outil brûlant de nos désirs, plus tard quand les aiguilles de nos doigts résolus blasonneront nos tempes, tu tairas chaudement tes hourras à la lune…


La serveuse temporaire se plonge dans ma vie, et ronge ma souffrance et cogne mon désir…ronces que je fais miennes d’un revers de la main, jupon maigre ténu aux jambes d’urine chaude, je trafique mollement dans ses yeux d’effraction, chaque mot nous déplie, nous creuse et nous entourloupe, chaque regard nous inculpe, nous dépiaute et nous joint, ses mains d’éclaboussures d’éviers et d’eau courante sont comme des éponges, pores des paumes savoureuses pour mieux s’agrémenter, pour tempérer le feu, distordre le hasard, seins de remue ménage, d’appels de louve moussant aux lavabos du cœur, visage de marbre rose, d’amazone et d’éclipse…et je lui appartient dans toutes mes épaisseurs, dans toutes mes furies, mes meutes, qui sont tous mes envers ,qui sont tous mes adieux…


Où noyer ma misère, de quel pont me jeter, d’où balancer ma vie ;pourtant le pain est roux, a des mèches de mie, ta nudité fonctionne comme un quatrain lunaire, les mots sont crus et métalliques, chapelets de chair et d’os, la chance ronfle comme un monarque assoupi, les vœux sont marins et mariés, et pourtant le pourtant n’est ni oui, n’est ni non…
Il pleut sur la pluie et j’ai tant besoin d’eau pour raisonner ma peine, des vagues d’urine chaude balayent les trottoirs, et l’envie de vous dire des mots à ne pas dire me secoue comme du jonc dans le vent débité ;mon passé aux rouages d’herbes et de nonchalances brûle du feu des prairies étranglées de soleil et du cri des grillons, chaque larme des anges est une veine qui s’épanche, qui va dans ma poitrine, y dévoue toutes ses ronces, celles des ravines et de mon corps qui ne vous convient plus.


Putain de chienne aveugle au sortir du brasier, elle tangue avance et roule de ses sourcils aux talons hauts, j’ai mal de ses élans, pendulaire agité des soubresauts de nasse…elle est le slogan gras des affiches de ce jour « j’ai le pouvoir de durer »merde à cette délicieuse éternité, avec ses seins de fermeture, de zips, d’éclairs, d’archipels et de cirques, avec ses fesse de chardon bleu dans le cuir de leur peau, avec la houle de ses hanches comme consigne à tenir, avec ses yeux gainés de houille et ses cheveux café.. il me faut à présent lui présenter ma peine, mon nom,mes répugnances et mes rigueurs pour un compte imparfait.


Des poignets fins de sang aux cuisses des tiroirs, étagée comme dahlia, vestale comme la chienlit, tu veux cramer mes veines en canaux de tendresse, mes angles et mes cris ;ô belle endolorie, étalonnée de chair, de torts entretenue, ronge mes os et mes dents, insulte avec tes mains, ce corps contagieux planqué dans un miroir…


Au palais qui porte ton nom, tu souriais fiévreuse de ces colères en toi, tu t’accordais à l’heure, aux départs et aux hommes, tu aimais tous les jeux, équivoques d’équinoxe, tu gesticules encore…dans ta ville endormie tu t’agenouillais sur les pavés gras, tu disais que la terre était ton noble amour, tu m’embrassais hautaine sur la pointe des pieds le front et les paupières, fourrais ta langue dans ma bouche, répétais que jamais tu ne te répèterais…sous ton pull de soldate, tes seins polis comme un midi, guirlande de chair tendue, oiseaux à ma portée me fouissaient des gestes d’ensorceleur…plutôt que de monter un soir les marches du Sacré Cœur, nous avons parcouru les venelles du premier, cicatrices médiévales, l’ombre et ses moribonds recrachait tous ses crimes…


Tu m’aimeras comme une animale, je te lècherai comme un chevreau, assis, debout, couchés, moule aux doigts du mitron, pain chaud des retrouvailles ;nous aurons chair avide au soir de nuits de noces, des coupes et des compas, des coups de poings, de pieds, sur nos têtes et sur nos os, et des envies de bête pour saccager nos frondes…


Court circuitée Juliette, tu jouais à fâche fâche, d’autres te disaient folle….chacun pour soi ce jour dégringole sa souffrance, ces escaliers géants qu’on gravit avec des crampes…amère vie, vacuité, cordages de déraison, tu serres de nouveaux corps émigrés en des espaces de perdition, grands comme des pyramides, défilés où tu pourras valser, fille blanche et océane…


Neuf j’étais ta seule histoire, ta raison, bref, l’amour te remuait…aujourd’hui d’autres te reconnaissent, te saluent, crachent sur nos retrouvailles, salopent nos réconforts.. et voilà qu’il me vient des états de chien, de renard et de loup, des maux de tuiles et de toitures…j’ai la passion si rare, qu’il te faudra ô fille des cargaisons, une nouvelle décence, de nouveaux devoirs, et des appels au téléphone pour dépêtrer mes vieilles somnolences…


Te voilà là offerte, étonnée de ces hommes qui te gardaient à vue, Marthe des juillets lourds, des nuits de tête à tête…tu cognes dans mon sang, rebelle de haute haleine, patientes dans mes os que plus rien ne concerne, ni toi ni ton bonheur que tu élèves seul pour ne rien partager.


Elle sur ses hauts talons, moi pieds nus sur le sol, ses seins sous son polo, ses fesses pour le trafic des mains de branque, bouche de poulpe aux poignets tailladés, aux rouges cicatrices, éternité douteuse de son métier de pute, de la sotte dialectique. elle, elle râle, salive, voit plus grand, puis dit des conneries, ivresse des tempes qui s’encochent, et la température d’une aurore boréale…


Métronome de boudoir avec des notes contre la pluie, l’odeur des mariés, des mariages, des marécages, et la lie du bonsoir.. tu dis assez de cul ,assez de poudre, assez des ancres et des encrages.. il fait clair comme dans un gymnase où des garçons et des filles aussi cons que la goutte, boivent du lait, mange des pommes et ne se soucient que de leur quinzaine…


Nous aurons des fiertés, des grands frères pour les bleus, des faits divers, des aubes grises, fait le tour et le détour du verbe, des yeux pochés, une bouche à cran, novembre aux dieux sans thème et décembre aux mouchoirs, des femmes comme jeux de paumes, des femmes comme pour longtemps, des gestes pour retrouver les belles tonalités, des alcools, des couteaux, des choses à l’intérieur et puis des terrains vagues pour ne pas y rester…


D’abord ce fut une femme orvet, avec des cheveux rouges, cheveux de terre et d’horizon…malgré l’enfant qu’elle eut de moi elle me maudit jusqu’aux décembres…à la fête du village on lui jetait des pierres, c’est moi que l’on touchait…la nuit venue avec ses inconstances et sa nuit, avec ses hontes et ses pitiés, je pense à ce visage clos dans une chambre étouffante où elle défend sa vie avec son petit corps…

Mais bon sang
Dans ce fleuve
De lampes aux yeux piqués
Pourquoi jetais tu donc
Des almanachs à rire
Des paroles à pleurer
Ce qui me consolait de mes grouillantes peines
Et tous ces vains prophètes
Des siècles oubliés
Piégés en leur dessein
Qui manquaient de scandales.
J’ai la passion des bêtes
Et des voix qui s’inclinent
Cette voix qu’est la mienne
N’éclaire que mon chemin
Tous mes déserts sont de chaux vive
Coupe gorge insatiable
Au cœur de graine froide
Je n’ai de connaissance
Qu’au milieu de tes nuits.
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La nuit étalonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs de dormeuse
Traîne des retrouvailles
Et des voix sourdes d’eau
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths à quérir
En base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des résurrections
Au temple des propos
Amoindrie par tes cris
Les horloges palissent
Et s’époumonent
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont les épaules lourdes
Et des veines trop bleues
Pour ne rien supporter.

Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu, risquant tous les scandales ;aux bistrots gris des soirs, je préfère les palais, artères doublées de feux, de furies et d’oiseaux, là le sang m’est une victoire qui n’affole qu’à demi, mais puisqu’il faut un âge, on finit centenaire pour n’avoir pas douter.


J’avais quinze ans de pierres et quinze ans de délits, les femmes à tête nue me marquaient de leurs doigts, je penchais pour ces nids, joyaux des arbres morts, où silencieusement les billes devenaien,t perles, ô mon adolescence, des altitudes de sel, tu relâches ces oiseaux mal épris de ce monde.

Le petit homme du mensonge
Qui tempête tous les soirs
A des maux de poitrine
Et s’endort sous la table
Il joue de l’harmonium
Dans le sable des rivières
Puis s’endort alourdi
Les yeux lavés de ciel
Sur les hautes montagnes
Où saignent des grillons.
Il m’est un grand pays
Où nous serons prophète
Avec des mains de sel
Et des yeux de gravier
Les femmes qui sont le bruit
Quand la nuit les disperse
Nous sècheront de larmes
Pour ne pas trop douter
Quel dommage pour les chiens
Qui ne sont que la terre
Et l’unique danger....


Je sommeille dans un amour de plaine
Il y a sous la pluie
Des granges où grille le grain
Une enfance savante
Qui voyage à l’envers
Une terre étoilée
Un verger de chair bleuie aux vents
Et une femme qui sent le vin
Après s’être brossée les dents.
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Quand sont barrés nos yeux trop lourds
Il nous arrive des rencontres
Comme un vol de bourdons
Comme des cantilènes
Comme de saintes manières
Comme des années sous terre
Que faire alors
D’un clair désordre
Où il fait bon douter
De ses faîtes de ses crimes.
Jeunesse un jour où l’autre
Je te bibiterai
Tes paradis latins
Et tes éros centers
Nous monterons en croupe
Nos nuits habituelles arçonnée garçonnée
Dans les réduits de ma mémoire
O ma pauvre jeunesse
Dans un décor de menthe et de lilas.
__________________________________________
La neige est imprenable
J’ai faim de nos rencontres
De tes pitiés osseuses
De tes sillons obscurs
Du large de tes ans
De tes désordres
Des nuits rompues au sel
De tes mains assassines
De tous tes paradoxes
Qui tremblent sous mes traits.
Je crée dans mon désordre
Une ville à courte vie
Aux habitudes de pendaisons
Une nuit de feux de crimes
De confidences et de déchets
J’interdis les adresses
Les noms de lieux de rues
Il nous faudra nous perdre
Nous perdre et condamner
Ces mannequins de bronze
Qui parlent dans le vent.


Inquiet de ta beauté
Et de tes privilèges
Je te réserve des parfums
Et des arômes d’arbres communs
Tu es cette ombre de sable fin
Avec des mains de sortilège
Pour ne venir en aide
Qu’à ceux qui ont tant vu
Le printemps et ses chiens
Saigner en des vergers
Où l’herbe déménage.
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Tu garderas en tes mains blême
Le dur labeur de tout frotter
Les lampes aux songes de miracles
Les parquets en lune ocrée
Tu garderas en tes paumettes dix mille morts
D’origine terrestre ou maritime
Quelques fleurs à branchies
Tendrement ordonnées
Des rêves d’herbes cousus
Aux tremblantes liqueurs
Les plaintes des marécages
Les neiges violacées
Des adieux de pinson
D’étourneau éternel
Précieux précis fugaces
Et une indifférence
Pour les chambres du ciel.


Je t’aime au fil du sang
Pauvre pitié vermeille
Les aux revoirs
Sont en repos
Et les colombes touchent ton ciel
La mort est en automne
Nul ne peut la prévoir
Sinon dans le sommeil
Imprenable tumeur.
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Pour tout te dire
J’aime le mensonge
On vieillit mal
Et les romances
Aux petits pieds brûlent
Trop vite dans nos mémoires
Tu sais l’hiver
Qui est une chambre grise
Ne loge plus dans les forêts
Où les vieux chênes
Ne sont que d’os.
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Dans les jardins nacrés de ciel
Les pommiers nus sont d’acajou
Dieu est présent dans chaque chambre
Où dort un ange de patience
Dans ces nuits qu’on bâtit
Avec les formes des fontaines
Les animaux s’ouvrent et s’élancent
Pour des songes sans écriture
De tous les mômes dignes de voir.
Je te nommerai fable
Et tu auras la mer
Pour ne plus avoir soif
Tu sais le sommeil est une attente
Il trace dans ma tête
Des visages aussi durs
Que les ans des montagnes
Je ne me souviens plus
Si je t’avais rejoint
Si je t’avais menti
A coupler notre amour
A retrouver ton pas
Me reviennent des mots
Ma mort est un petit couteau
Qu’il est difficile
D’emporter dans sa poche.
______________________________
Nous n’emporterons jamais
Qu’un peu de terre des matins froids
Qu’un peu d’eau employée à laver l’eau des yeux
Qu’un peu de gel qu’un peu de givre
Qu’un peu d’ailes et de vent
Et cette immense peur
Comme un jour d’offensive.
Je penserai à toi qui sucrais mon café
Qui s’endormais en moi
Sans nul autre mensonge
Que le mensonge d’aimer
Je penserai à toi
Dans mes chambres d’hiver
Ma fontaine de drames ravis
Aux théâtres des noces
Incessante rumeur
Avec tes bras au ciel
Pour toujours m’innommer
Je penserai à toi
Prisonnière du gel
Et te prolongerai
Jusqu’à la déchirure.
Adèle morte
Morte saison
Morte l’une des nôtres
Enfante dormeuse
Au soir des bals
Cœur de palme d’encrier
Enseigne au milieu des fêtes
Au fond des classes vives


Adèle morte
Morte la lune
Avant coureuse des maisons
Qu’on imagine assise
Dans les constellations.
La petite fille aux courts cheveux
Dans les jardins salés du temps
Dans les vergers aux pommes fades
A le vertige de ses dix ans
Elle est la bien aimée
Des grands feuillages verts
Des bergers familiers
Aux mains de sauve cœur
Elle qui n’a de saisons
Que pour multiplier
Et des milliers de vies
A blanchir à la chaux.
Dieu n’aimera que toi
Mon bel enfant malade
De tant d’infirmités
Iml n’aimera que toi
Dans les vieilles sacristies
Dans les ports déserts
Dans les bistrots aigres du soir
Il n’aimera que toi
Qui n’aimeras que lui
Pour ne plus jamais perdre
Tes facéties célestes.
_________________________________________
J’atténue les circonstances
Déculotte les rois
Suis le souffre couleur
Des peintres mal connus
Sais tu qu’il faut se bien couvrir
Pour aller dans cette ville.
La lampe qu’on éteint
Pour que se fasse la nuit
On la retrouve parfois
Posée dans le brouillard
Elle certifie le feu
Une peine échappée
D’un ciel lourd de verrous
La lampe qu’on éteint
Pétille quand on s’endort
Pour se rêver un autre.
Je t’ai emmenée en de basses églises
Prier insolemment
J’étais lié à toi par des jouissances
En des nuits de fins tessons
Dans des bistrots sacrés
Où de faux prêtres
S’exerçaient au blasphème
Je t’ai emmenée en ces basses églises
En ces lieux d’expression cachée
Comme en des chambres de bonne
Pour des crimes d’aller retour
Sais tu qu’i faut se débiner de sa jeunesse
Pour s’adonner à des croyances.


Réellement sa probité le faisait passer pour sage, au plus fort de sa vie il échangea sa demeure contre un tonneau, en son esprit une vacuité, quand il mourut, lignes impures, chair émouvante, on apprit qu’il était veuf, et père d’un drôle de passe partout.


Je te tiens pour nonchalance, j’ai ardemment désiré ta chair et tes excès, tes mouvantes paupières ardentes de trop de fard, tes hasards pleins de méandres, tes solitudes qui auraient changé un chien en loup, enfin tes abondances, que dis-je, tes fumeuses facéties pour parer au jeu de nos vingt ans.


Me voici à nouveau dans cette pension où l’on m’accuse d’avoir abusé d’une vieille dame ;je n’ai pourtant d’yeux que pour la gérante, une allemande de trente ans qui dit avoir été infirmière dans un grand hôpital, et ne s’adonne plus qu’aux travaux domestiques. On la dit folle, parce qu’elle se voudrait hôtesse d’un bel hôtel, est ce bien raisonnable de parler d’elle en de si sales termes, elle qui fait leur chambre, plie leurs draps, et ne se moque d’aucune misère.


J’innove la pauvreté, j’ai les yeux cernés, le regard en démolition ;deux femmes, celles que je préférais me jugent affreux, j’entre en une nouvelle saison où toute musique exagère mes sentiments. Pour dix pfennigs, je mandoline, violone, et pour vingt je me déshabille comme au temps où on me reprochait de ne pas faire ma toilette.


La femme à laquelle on s’attache
On la retrouve un soir
Couchée dans la baignoire
Elle est nue indifférente
Il nous vient alors en tête
Un petit crime si léger et si poli
Que le poison des jours
Fait le tour de la raison
Lance des pierres
Sur ce qui bouge
Se meut encore
Dans nos mémoires
Pour une exécution
Des ordres d’insoumis
C’est là dans cette république de rats
De schizophrènes qu’est notre place
Et nous en pleurons.


Celle qui me dénonça avait un cœur épais comme le lait des vaches maigres, elle s’ouvrait haut les veines sur de l’asphalte nue, courait dans les montagnes étranglées de soleil, ouvrait ses bras aux joies aigres des colleurs d’affiches, celle qui me dénonça, sans jamais regarder en arrière, était femme de blé, d’agate, de rivage, et d’une pauvre beauté pour mériter son nom.


Imaginons un secret, grand comme un dé à coudre ,lourd comme une purée de poix on le tait, on le retient dans sa tête pour ne jamais le divulguer, mais voilà que ce secret se met en boule ;son monde est bien trop vulnérable, et le secret parle, il parle si fort et si bien qu’on lui paye un avion pour visiter tous les pays.


Déjà au mois d’avril, il plonge dans les étangs vosgiens habillé en scaphandrier, elle, elle le guette sur les berges boueuses, écartelée entre deux ciels ;puis c’est un corps qui exulte à la surface, éclate à la lumière, et elle ,blanche de s’abandonner dans ses bras humides qui savent une autre existence.


A toi qui voyages
Au plus loin du dedans
A toi écho de porcelaine
A toi je promets
Le sable l’eau le sel et le papier
Comme dix mille abandons
Qui signifient le ciel
Autant que le naufrage.
Je m’attache à te préciser
En ce midi
Où toute chose est verticale
Si familière
Et si lointaine
Que seuls comptent le vent
Les roitelets et les bleuets
Le vent pour les versants
Les roitelets pour les saisons
Et les bleuets pour ton éclat.
__________________________________
Elle tombe de haut
Dit des salades
Se conifie
Je la battrais
L’éreinterais
La courberais
Hélas je ne suis qu’un baudet
Avec des mains de vaisselier.
Elle disait souffrir des télescopages
On ne fait pas une femme avec des miettes et du papier
Un soir avec de l’argent bien propre
Elle se procure une nouvelle vie
Parmi les voyageurs les touristes et les curistes
Depuis ce jour elle se fane
Ne répond plus au téléphone
Moi ça me fait grand mal
De la savoir occupée aux sales besognes
Que j’en oublie mon imparfait.
____________________________________
Le jour qu’elle entre dans ma vie
Qu’elle s’ouvre
Me montre tous ses cultes
Qu’elle met ses beaux habits
Qu’elle se saoule de mon vin
Qu’elle me questionne
M’apprend ses heures de nuit
Décide de mon sort
Se projette dans des insoumissions
Le jour qu’elle..
Ma fortune est à vos pieds
C’est un grain de café
Grand comme une pyramide
La pyramide est sous terre
C’est une autre Babylone
Quatre heures
Nous déjeunons
Le Tibre s’ourle de djinns
Avec ses papillons rouges
Puis nous dormons
Sur le divan.


A la sortie des classes, la mère le ventre rond le quête du regard, lui crache à terre, sanglote, épris de la maîtresse ,une pute de trente cinq ans qui n’en fait qu’à sa tête..


Sous la tente, l’attente, juillet est lourd, lourde la sauvagerie d’un corps qui se dérobe ;le feu la nuit m’invente des départs, les insectes déménagent, la lune somnole saoulée à vif des desseins du gris. Je suis en proie au jour, mes yeux sont cernés, dors à contre courant. Demain, la pirater et partager nos défaites, mes mains dans ses cheveux, ma bouche contre sa peau.


Elle me tapait la queue, sur le système et dans le porte monnaie, un jour ce fut la porte, fin de course, à bout de souffle ;puis moi, saoul, seul, triste, plus de détente, de tentations. Aujourd’hui je la voudrais bleuie aux soirées d’autrefois, bas de soie, culotte petit bateau, et que nous nous repassions nos antiennes à pleurer...


J’ai pris froid, des oiseaux nichent dans ma poitrine, finis les peintures gaies, les bourgs boisés, et les collets. Sot comme un rossignol, horrible comme un pinson, je clame bien haut les voyages à contre courant, mange des graines, bois l’eau des sources, fais mon monde à l’image des vents et des marées, j’ai besoin à présent d’elle pour mes mouvements.


A toi qui jusqu’à moi voyages
Voleuse de romances
Mille et une fois la même
Pour toujours rayonner
Adieu clair et ténu
Au milieu des défaites
A toi qui fais si mal
D’être si las ensemble
Je dis le pays de la distance
Beau comme un ciel de douceur
Pour écrire une peine infinie
Grande vermeille ouatée
Comme les commerces des servantes.


Dans une femme silencieuse où rien ne fait défaut, le sang est une parure, et le mensonge tant de saisons. Je veux oublier de toi, ma tendre illimitée, transporteuse de flocons, tes dires, ces petits riens orduriers, séquelles d’un amour qui saignerait du cœur, comme d’autres de la bouche.


Que nulle voix ne m’atteigne
Qu’aucun regard ne me parvienne
Plus triste que de vivre
Ma rancune est contre vous
Petite femme immobile
Qui prolonge ses aubes
O toi mal illustrée
Dans mes cahiers poisseux
Retranche moi du mal
Animal de faux jour
Qui fait douter et rire.


Quant au bruit que fait le silence, parlons en ;ça n’a pas de prix le silence, ce silence là est un chef d’orchestre avec des visions de tonnerres et d’orages, quel dommage pour les taiseux qui ne se souviendront que d’une barbe blanche, et de chiens sans écorchure.


Conjointement
Tu m’es hardie
Prière hier
Messe aujourd’hui
Comme je t’alterne
Tu me discernes
Que ne puis je davantage
Te maudire te haïr
Médecine panacée
O toi disciple née
Pour d’autres maladies.


Moi qui vous aimais si fort, si chaud, si mal, je disais que rien de vain ne nous arriverait. Je vivais en plein dans ces heures d’arrière cour qui me coupaient du monde ;j’avais le poing serré contre le cœur,et le cœur jusqu’à votre domicile. Ces rues que nous connaissions comme des pentes en posture, voilà qu’elles s’adressent à la colline…Je pense à ça aussi, je vous interdis de songer à me régler d’avance.


Certains des gens que je connais profitent de me voir malade pour m’injurier, or je les sais irrespirables, puants comme goudron, mauvais comme chiendent ;que me vaut cette haine, sinon cette femme qui est riche d’elle en permanence..
Comme tu me démesures chaque jour davantage, je te réclame des artifices. La nuit venue, il faut que tu te déshabilles et t’offres nues aux mains de sel ;ni cri, ni larme ,ni peine ne doivent nous alarmer, le silence doit t’être familier ;il faut bien te punir de tous mes esclavages, petite femme déjà d’autorité que je ne sais par quel bout l’apprendre.

La nuit construit pour moi des palais de givre, ô mon amour humide comme les champs aux aurores, parle moi de ce que j’attends. L’ombre avec ses architectures chancelantes et son ciel de mosaïque, m’ouvre une vie nouvelle ;pourtant j’ai la passion si froide qu’il te faudra des mains inaltérées pour élargir dans ma tête les sillons de mes vieux rêves.


Le livre poussait. Les livres ont besoin d’espace et non d’accolement ;au moindre frisson le livre se dénoue et parle, il parle de ce qu’on aime entendre, une fois que le livre a parlé, il faut le refermer doucement, c’est une histoire qui recommence.
J’avais négligé une attente, l’attente se fit bocal, le bocal prit froid ,le verre cassa, l’eau s’écoula pour inventer un nouveau monde, le monde éclata de douceur, et tout recommença aux lendemains de givre.


Sous ce soleil de plomb comme j’ai pitié de toi, toi qui dans ces maisons paresseuses et sans âge te déshabilles, éteinte de toutes tes pierreries ,nonchalante et froide pour des yeux de derrière les vitraux, de derrière nos terroirs, comme j’ai pitié de toi, ma petite maladie.


Mon cœur était un passereau paresseux, sans mélodie, sans charme, sans ramage ;je le chassais un soir, l’insultant à tout rompre. Un jour, le retrouvai dans le corps d’un autre, frais comme une camomille, léger comme un papillon, vif comme un levraut, lui me maudissait ;je pleurais alors cet ancien élève du fond des premières classes.


La nuit échelonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs engourdis
Traîne des retrouvailles
Et des voix d’eau de pluie
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths alourdis
A base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des contradictions.
Au temple des propos
Amoindries par leurs cris
Les concierges palissent
Et sépoumonnent
Le vulgaire est saillant
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont des épaules lourdes
Des veines bien trop bleues
Pour ne rien supporter.


Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu osant toutes les approches. Aux palais doublés de feux, je préfère les bistrots gris du soir, où la grammaire est un énervement et où on finit centenaire pour avoir bien douté...


Mon ange gardien
Saignait des tempes
Tombé d’une balançoire
Et puis voir dans sa tête
Des cornes des cornemuse
Et une rose universelle
Qui pèserait cinquante kilos.


Quant au réel ce jour là, il ne fut pas plus réel qu’une pièce de cent balles sur un parterre de nénuphars, et chacun de décider proprement de son avenir...


Ma lourde misère aux aisselles comme urine, je te dis ma peur de me savoir joué, rompu, aigre sur ordonnance, titubant au pont-levis de tes bras…je te dis le mensonge de mes pauvres amours, serrés en des corsets de départ volontaire, vautrés en de fins draps où nos doigts accrochaient nos portrais ennemis…vois, boxeur pété, sonné, averti des semonces, des coups de pieds, de poings, des cordes et des enclaves ;je choisis d’être éponge pour toujours être saoul du désespoir des autres…


Matin étoilé…je reviens d’un pèlerinage.. sous ses mains d’eau courante mon cœur déballe sa porcelaine…je lui demande de réchauffer ma vie, mes flancs de fauve lassé des escapades diurnes, de pousser le verrou et de faire tout comme si…l’appartement au mois de mai sentait le thé, lilas et rose, café tiédi.. elle, elle me délie de leur prénom, salope leurs réconforts, vante un nouvel espace…qu’à cela ne tienne, j’ai la passion à la dérive comme une péniche sur un canal, et la peur provisoire dune autre liberté..


On voit les vieux sur le trottoir secs comme des herbes sans royaume, à remballer les cris d’un âge éclaboussé, pour du chiendent sans chien.. on voit les vieilles, étoiles au front, frontalières avec leur sourire bleu, pleurer parfois aussi comme des enfants un jour de confession.. on voit la ville basse, avec ses couteaux, ses poignards et le balancement des arbres centenaires.. on voit…


Crevais la dalle, narcotiqué à fond dans les aigres bistrots du soir…l’orage des plats t’ouvrait aux horizons de peurs…nous parlions de Monique, de ses seins de savon bleu comme galets sous nos langues, de ses mains d’eau courante aux éviers du partir…n’existais que par elle, vierge de tous ses faux départs pour des îles trafiquées sur des cartes gluantes comme nos géographies….aux néons intérieurs, tu préférais une autre vie, papier sale, imagé sur tous les carreaux gras…un jour quittais l’enfance verrouillée dans ma tête d’oiseau moucheur de certitudes, plombé des joies à venir…plus tard je dessinais des corps, droits, serrés comme les pages d’un dictionnaire, sur les trottoirs de chaux et d’urine…


Martine proprement dite ne peut que vous intéresser…Martine dîne de chienlit et dix mille mots ne suffiraient pas à écrire ses avers…Martine est bleue d’algues louées aux océans des lavabos, contient ma restance auprès d’elle, aime que les jours neigent, que les jours nagent, aime qui va loin dans la nuit s’encanailler, dort dans le tourbillon de ses irrévérences, de ses excès de films osés…Martine ma longue fille, chienne d’hostie salée, Martine inexplicable, façonnée pleureuse, oiseau pipe, oiseau livre, oiseau lyre, oiseau couche….Martine à la fenêtre, pressée de filigranes et d’ententes lestée…Martine d’ici, de maintenant, indigne du dormir, à péter mes artères, à sucer mes beaux dires, à colmater ma dèche, à ne savoir honnir, salement, en quinconce…Martine au nom de dame qui salive et vacille …Martine pour moi ouverte, rosse à sa propre vue, au mal de moi et du dedans…Martine d’un côté folle, Marine d’un côté file une splendide veine blanche…


Sous tes manières de porte-plume, oiseau livreur de mon courrier, tu as une carte d’électrice, de savon, de vanille, et d’herbes compliquées…pour tenir sur ton sein que le sommeil déplace, je m’inonde de ta peine, lecture d’une naufragée, et tu t’ouvres fillette, comme une vague chanson, comme un autre échanson, comme une plaine à coton, pour mieux m’ensoleiller de tes calmes douleurs…


Le dieu qu’elle prie me brûle, et je n’ai de distance qu’en lui préférant l’eau…petite poussière polie au sabot des rancunes, tu es toujours la craie, le galet et l’insecte qui déménage mes peurs….amour tôt desséché, politesse d’acajou, d’encrier et de gomme, pour toujours visiter ma vie, tu sais ce creux intact niché dans une plaie…


Dans un bistrot qui fait cuisine, elle est debout parmi des fous, parmi le mots amers des déboires de comptoir, close en âme, blessée, et pourtant capable de tout illuminer, pareille à l’amour clé des foyers de banlieue, où mille types désespérés, coincés dans une halte sans dieu, meurtrissent avec leurs mains ce qu’il leur reste de beau...


Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres.. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, le chemin de nos jeunes âges…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, e chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo.. Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, e chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo...


J’entends qu’on m’aime comme plume à colt, nerf à sabot, chair à pipeau, moi osseux, bienveillant aux rumeurs de la lune, j’écris pour dire le sang des sarabandes, des tournesols, des vierges dans les vergers, le ventre des croupières drapées comme des boxeurs, j’écris pour la manière et la magie des océanes, pour la barbe des anges, le crachat des fontaines, le foutoir ogival de mon âme dévoyée.. j’entends qu’on m’aime pour ma misère de me sa voir idiot pédé, nu et le tout à la fois, pour juillet aux chandelles et décembre aux mouroirs, pour le plongeon de l’eau le long des larges berges, retenues comme les blés coupés dans le dédain, j’entends vous dire ma vingtaine et le cœur immobile comme un orage dans sa bogue…


Les assassins sont saouls de l’herbe qui les mange, épaules bleues du regret, paumes des tristesses aux sécateurs, voix de repos mal façonnée…les assassins ont les yeux froids, leurs veines les retiennent d’un écho, écu sonore dans les golfes du songe, nul ne leur réclame un prénom, ils n’ont jamais connu de femmes qui les regarderont rire ou pleurer, pleurer et rire, et leur donner leurs mains chaudes à resserrer comme un ennui…


Au cœur du cœur le sang détonne sommeille et roule, les artères inviolées cachent des ciseaux de pluie, des entrepôts de lune…écorché je regarde mousser la sève bleue de des lampes en intérieur, le soir tangue comme une femme sur ses talons perchée, m’abandonne des idées à inonder ma tête, à creuser dans la terre des étreintes de souffre, seul j’ai peur de ce voyage qu’on fait les lèvres closes…


Une fille d’âge ingrat m’écarte de ma peine, l’écureuil de ses jambes salive sur ses pas, petite pitié osseuse à qui les chiens lèchent les eaux, tu me rapproches de mon enfance, dimension claire du lait, de l’épi du blé lourd, m’écartes des en tête où se prononce l’aveugle, tenace comme l’écorce du soleil le plus haut, ténue comme un fétu, comme le temps d’une asphalte posée sur le feutre des villes, moitié de fin du mot cristal, de quel printemps est tu le brin,de quelle mémoire es tu le cri…mon équateur d’étoiles, clapotis dans les paumes, croisées des bras brisés pour des départs de hune, mon échappée de caravelles, toi si triste aujourd’hui, avec dessous tes côtes, des seins pour tes nouvelles veilles…


Au jardin clos de menthe, de fougères et d’oiseaux Marthe barrage sa vie, son cœur sous son polo, son visage de légende à me mettre en son siècle, à détourner mes pas des palmes de son sang, Marthe et ses bouquets d’ombres, ces murs serrés étroits comme des fruits au sommeil de fruits, Marthe du novembre sourd, de l’eau tirée des terres bornées et roides, Marthe qui toujours s’écoule en longs frémissements, qui échoue en mon âme et qui encore se tend, pour me tenir idiot au large de ses ans…


J’aime qui m’aime obscur au lointain de mes ans, froid comme la houille blanche des nefs sans baptistère, comme pelure de goudron, comme lieues à chaussons, j’aime qui m’aime poreux de tous mes instants saoul, vertical, immobile entre farces et vitraux, borgne pour deviner les tournesols de l’âme étoiler ces balcons où le feu emménage…


A l’évidence mûre de propos d’abbaye, je préfère l’enchère du mot à dérouler, pâle siècle chevrotant masqué comme une fille, ton ventre sec rougit d’inconstance, de baisers, du poids lent du toucher…hélas pour toi qui tend ta frimousse aux frimas, tes fourrures aux sous bois, au gel et aux hourras, qui brûles tes outils dans le violent vertige, ton nom de croix dressé n’aura pas ses calvaires…


Le jour comme un pétard éclate dans mes veines, les nœuds de mon sang clair déchire ma mémoire ;j’ai mal de te savoir au théâtre accomplie, ordonnée aux offenses, pâle sur ordonnance, confuse du bout des doigts pour dépiauter mes os, mordre dans ma chair la pâte de tous mes bluffs, prolonger mes enfances coupantes comme tessons, et compliquer ma vie levée pour des injures…


Mercredi dans l’amas des mots irrespirables, moi charbonneux et fous de souffles retenus.. ne pas laisser mes yeux au comptoir de son âme, ne pas la regarder secoué de désir, marelle d’un désespoir sur une tablette liquide, comme mes veines lourdes du compas de ces bras, des flocons de ce corps qui se tend et me perd pour figurer idiot aux magasins du sang…


Jeudi nauséabond comme des poignées de son pour des gorets assis, toi tenace, impassible pour écorcer le gel, affolé comme un lapin pris dans un phare d’automobile, je bourdonne de lapsus éblouissants de chrome….la nuit point ; l’œil liquide aux détroits des pas qui te retiennent de moi, je claque la portière de mon fourgon crasseux….demain te retrouver dans cette banlieue d’ogives, phalène dans un vitrail, éclaboussée des franges d’une autre petite vie.


Sentence du soleil dans l’ombre qui me couvre, j’ai peur de ces couleurs mollement étalées…moi familier d’encombres, fragile, flou et sot, jetant haut dans le ciel les pierres de mes orages, je te dis la soif comme paillue et la faim comme herbue….mort le temps aujourd’hui en présence de ton nom…mon ivresse indigo aux parmes du partir pour de jeux équivoques aux cuisses d’ajoncs, de benjoin, n’est pas dans tes avances, tu as dans tes yeux pers une bête qui s’avance et qu’on tue…


Tes longs bras nus de neige à tes côtes de sel, un café sans mémoire sans nom, sans étiquette ;le temps sommé de vivre pose des voyous troublants dans la rue ruisselante…jour muet, jour transi, les chiens ont le respect de leurs propres douleurs…et puis une cigarette, un haricot de flamme, la fumée qui bave, et puis une cigarette qui me fait le mal d’être…


Debout tôt, tes yeux de chienne aveugle m’empêche une lenteur, endormi aux propos des loups et des chacals, je m’assieds dans ma peine comme une brute dans un fauteuil.. voici la bête ivrogne qui jappe pour un prénom, muselle son désespoir dans ses cheveux de dogue, s’embrume se pète la gueule avec du vin de Tunisie, puis rentre saoul, seul, las, bas, tremblant comme une paupière, comme un forçat roulé de fers, avec son mal de terrassier et ses yeux de vaisselle sale salis par tant d’autres regards…


Ma chaude nécessité d’entre louve et clairon, diane du bout des doigts, je te prête des midis à soulever mon sang, armure qui te suscite des mots de solstice, de chien ou de chacal, cœur chaland aux mains qui te retiennent d’être le feu, plaine brûlante, gageuse d’incendies, lente pitié affût du testament, du négoce entre nous, et puis toutes ces distances où chacun prend sa place…


Petite pute qui te plains entre L’Hambourg et Koenigsberg, fille dorée, écharpée, bombance du portefeuille, l’arabesque de tes liqueurs s’ocre dans mes veines, tracés d’un vain repos dans des maisons de passe, à diviser pouvoir, mouchoir et chair d’épi, putain d’arrêt avec des mains pour des amours déçues, tes cuisses de fuselage font tout comme du bastringue, jusqu’à ne plus savoir combien il faut payer…


C’était ma vie, j’y étais pauvre, ton cœur s’ourlait sous tes paupières, splendide amour déçu, mensonge de musicienne, quand ton rire s’écrasait comme un tison brûlant,s ’étalait dans le froid….c’était ma vie, et j’étais sot, colt au froc pour des rengaines, détour du tout pour des rancunes, sans la corde de lin, de la paume au poignet un liseré s’étend, il rouille de lui-même…


De longues filles épuisées, neigeuses à leurs poignets poignardent des jours de noces à dormir dans le gel, chambre de bonne, discorde dans nos vacances, nos vacuités, coïncidences bouchues dans les grelots de l’âge, puis tout le tintamarre de nos propres dangers…


Le gel nous rend semblables mon aimée des vitrines, des neiges roides et rugueuses comme des poignées de chaux, les couches d’u long sommeil, leçon pour juronner, pour s’abreuver du vin piqué dans les burettes, diane du bout des doigts…le gel nous encorde, il fait bleuir nos roches, nos poches souterraines, dévie toute eau qui dort vers d’autres mausolées que nos chambres d’hiver…le gel nous impose ses farces métalliques.


Du comptoir immuable aux tables sans propos, positive tiédeur du cerveau et des seins, rousse en d’obscures règles dans ces bistrots terreux, ton nom allitéraire fait baver ma souffrance mécanique des outrageants miroirs ,farce éclose, écho d’un voyage sous de basses latitudes, foutue la paix entre nous, trop d’outrance du mot machin, pour des campagnes sans porte plume, avance ,viens et roule, dis moi les archipels sous tes néons blafards.


Anne à qui j’osais dire ma probité, ma vie, s’enquiert auprès d’un autre des facéties du porte monnaie pour compliquer ses danses aux pauses supérieures, Anne se reverra obscurcie, outrancière, hélas le cœur et l’âme, l’ardeur et le repos sont toujours en retrait dans cette ville sans témoin…


Taisent tes mains les nuits obliques, les raies les craies des rayonnages, les solstices au couteau, te voilà avouée fille trop funéraire, fille de derrière les vitrines, fille de peu d’entrain, et l’obscène jeu du cœur colle de trop d’impudeurs, voilà pourquoi tes mains taisent tes nuits obliques…


Dans l’ombre qui s’étire des élans de son cœur Empousa se décharge des marges de son sang, cortège d’ébène et d’opaline, le cri gras des grillons détonne dans la plaine, la robe rouge du sommeil se creuse dans ses plis, des hymnes naissent au feu des forges…au dessus des travaux des empereurs énamourés se meut l’oiseau géant venu des altitudes, et Empousa précieuse de ses rets de lumière ordonne la légende des ménades rustiques…


Le jour nous rapproche des confidences et de nos fièvres ruisselantes s’épuise la ruse coupable de tant d’empreintes…tout est de dire amour que les animaux même font dans tes nudités, que d’autres encagés balbutient des espaces, que le loup inaudible refait le vœu du compromis…tant est de dire la nuit, que tout passage est une vacance, pauvre refus de rétiaire qui s’abîme les mains en grattant tes récits…


Il y a des jours où elle embaume comme de l’encens dans un calice, blonde amère à chasser les cascades de son cœur, tremplin de gynécée que boudent les marâtres, petite première promise aux nuances argotiques, aux bières, aux pellicules. .il y a des jours où elle est belle, où elle boue dans les herbes, où ses seins et ses fesses d’écolière lui vont si bien, il y a des jours…


Ramier des bouquets d’ombres, tu luis toujours dans tes manières, disque doré promis à des mains parallèles, bras bandés des idiots qui crachent sur ton nom, moi docile aujourd’hui, je feins le désarroi, le dernier soubresaut, autre chose que l’amour…refermée ma mémoire, rayés tous mes écrits, évanouis mes concerts, et toi démarche lente des portions de trottoir, tu romps tous les espaces où je cherche l’équilibre…


Tu parles en contrefort des tes départs irrésolus quand l’homme qui te dénoue n’a pour son seul souci que sa gloire, ses enseignes, et sa façon de mal aimer.. te voilà dépréciée, prompte à le maudire, à n’avoir ni faim, ni soif de ses patiences, du clair moment de vos concordes…tu emmêles tes bras aux herses d’autres bras, aux fils d’autres rancunes toujours plus élargies, décidée à t’écarter de lui….tu planques tes distances dans des allures de fille sans gêne, dans tes blancheurs de porcelaine, mais jamais n’as de cesse de tout commémorer...


Laissons les femmes emplir nos nocturnes baignoires, reculer leurs promesses d’aube et de souterrain, vierges dans les dédales de nos peines avouées.. la pierre s’est élargie aux margelles du puits, les robinets ont l’âme d’une eau sans profondeur, les pitiés sont fiévreuses de tous les faux semblants, de toutes leurs randonnées au cœur des monoprix, miracles frontaliers, quand chairs et os mêlés nous dictent des veuvages...


A peine réaccomplie que déjà languissante, branche du fruit primaire de l’herbe qui se dénoue, longue fille de patiences jamais entretenues, tu es la science intacte dont parle le sorcier, voyageur qui achève de desserrer les dents, les poings et son cancer pour le reste du temps, afin qu’un jour l’idiot dont nous sommes dédoublés s’exténue de mentir en se tapant de dieu…


Tu dors au lit de sable, offensée de tant d’offres, de tant d’espaces, de tant de cendres, de tant de vies injustifiées…il te faut exister en dehors de ton âge, prisonnière altérée de ton poids de pierreries, déesse aux limons du cœur, tu dors en chaque chose, gagnée du bruit furieux des bêtes ,des étincelles et du gibier….tu dors, il fait une nuit oblique qui impose le gel…
Rien ne va plus, maldonne, la nuit s’éteint trop tôt, les filles du dimanche soir ont les membres liés, les orgues qui persistent désemparent les chiens, la pudeur se nourrit aux enchères de crimes, l’exactitude dérive au large de nos ans, puis c’est un temps épais qui se repaît du matin.


Mon âge comme en congé j’ai des morales de porte plume à gondoler les collégiennes.. les opinions rustiques, gothiques et argotiques des Léandre poisseux sabotent mes pouvoirs, mes durées d’armistice…bordel de merde aux dieux congénitaux, assis sur des curules, aux mains de héraut, aux blanches randonnées des filles qui nous disculpent…merde à l’histoire poilue de trop de tueries, à ses écoles, à ses provinces, à ses vergers, à ses lourdeurs, merde à la vie, cascade qui s’écluse dans le lupanar de nos souvenirs…


Avec toute vos franchises pommelées comme un cœur, petite anglaise de l’autre rive, vous nous faites mal, vous nous saignez…brindille, écrou, grésil et craie, panorama de la discorde ;vos jambes lisses comme du savon déroule nos souffrances à se pendre tout con à l’arbre des potences, et ne rien vous devoir sinon l’air extérieur de toutes nos couvertures…


Marabout fossoyeur du bordel de nos hontes, tu es toujours en vie dans les lieux sans vitrine, ici la ville radote des îles partisanes, des marées des mariages et des pucelles sages…ici le sable s’enneige des frimas de décembre, la pluie dévie du ciel, le ciel se délimite…marabout évanoui du ragot de nos veilles, tu es toujours la poudre qui écorce les murs, le vol triangulaire des oiseaux sous la lune, et là bas dans le nord quand les corons montent en inclinaisons, tu nous offres de vues parallèles pour d’autres lendemains…


Pour jurer par le jour, te défendre des nuits, fillette sur le déclin, femme du bout des doigts, tu gardes des insultes pour salir nos présences, nos paquets d’alibis, nos noms d’entremetteur, bosselée par devant, barillet par derrière, revolver stupéfait de se savoir un chien, tu nous tires de nos sommeils roides comme des nœuds de noix, et nous saoulons à vue toutes nos épaisseurs…


Cariatide entablée sous l’épluchure des pommes de terre ,ici tu fruites du poisson gras, l’odeur du bruit des menthes vinaigre ton profil acide des nuits d’usine, quand la chaîne par à coups déclinait tes patiences…lenteur des jambes fauves, des bras, de la poitrine, comme un chemin sous le midi ;bien sur tu peux crier, savonner tes silences, modeler tes écrins, moi je serai toujours sous tes affiches de fille offerte…


Pelles roulées, échalotes, baisers d’algues du fond des mers inhabitables ;toi ange du mauvais sexe, moi chien des lieux pourris de toutes leurs contrebandes ;ô souvenirs, grillons, dans le pain qui se gonfle, sang ennuyeux, fruits dans un autre espace…femme de marin aux quais, tu tendais tes mains tremblantes vers le vaste horizon, mes muscles répondaient, glissades de nos paumes, voici l’absolution.. les après midis tièdes nous étendaient hardis sous les pommiers neigeux, lourdeur de ta poitrine, indigo de tes yeux, taupes musquées, embusquées pour d’équivoques jeux, et le temps malgré tout, terrible et dérangeant…


L’amante irréligieuse des plaines du mauvais sang se signe en d’autres espaces que c’en est un grand mal, franchies les latitudes, ton souffle nous aborde, nous lève des nuits de sel, cherche tout battement à nos lèvres éperonnes, toute moisson sucrée par nos mains de faïence, noir est notre Est matinal, poussiéreux tous nos lieux, il nous faut à présent déraisonner sur les germes d’un autre dieu pour éveiller en nous de plus belles vivances…


Vieille ruse de l’écho quand je t’arrache des mains indispensables tu es la chienne aveugle et ses premiers élans, tremblante comme l’envie, blessée comme dans l’amour.. que l’on te botte sous les néons et tu vas à la vie qui saigne, que l’on te pose sous les balcons, tu pleures sur d’autres mercenaires, et lentement te clôt dans les lacis clairs de la lune…
Bottée, casquée, robée, je cherche à t’enlacer, orgueilleux, inquiétant de toutes mes rumeurs, blonde qui laisse tomber et qui ne divise pas, beauté sans louvoiement, quand nue sur des photos tes seins te vont si bien, quand tes jambes qui grésillent rappellent nos traverses, nos pensées taverneuses, quand ta bouche qui boit le vin amer ne veut plus contenir…bonjour, bonsoir, nous sommes fragiles, notre culte est la porcelaine, pour toucher ton présent ,fut ce du bout des doigts ,il nous faut cette légèreté d’oiseau livreur de kyries…bottée, casquée, robée, le sang nous serre et nous garotte, sortons de nos canaux et voguons dans tes éternités pour un feu défendu.


Dans l’herbe qui se détend des cadavres de la veille, nous parlons de nos cris, de nos fureurs si parallèles, tu me dis qu’être un homme est le vol d’un corps et d’un visage, que tous les horizons sont des chemins de boue, puis que Popeye est un curé avec des yeux…


La nuit nous dévie des franges de nitres vie, point de retrait, point de vacance, l’oubli flamboie, il faut oser, crier dans les parages une haute insulte, les creux qui nous éloignent…je te nomme pour toucher à ta nudité, elle éclate en orages d’impatience, mon sang signe un nouveau pacte, une ruée ,puis mes veines se pètent de toutes mes rouilles anciennes ;de pierres et d’hosties je suis délié…


Fut une femme parfois fidèle, immense comme les plaines alanguies au soleil, coupures de blé dans les mains jointes, maintenant que l’amour écourte sa petite vie, elle confond mon jeune âge avec ses confessions ;bousillés nos panoramas, nos rapports et nos appartements, cernés nos yeux et nos passages…incliné aujourd’hui aux mornes processions, j’augure d’autres filles hautes comme des minarets…


D’autres fois elle était fille et folle et se couchait entre les hommes, les mains pleines de cailloux pour leur péter la tête, éclater leur prénom sans le multiplier…une nuit, au seuil d’un palais sans fortune, ses jambes divaguèrent, houles du terrassement, il fallut plusieurs fois la cheviller aux planches.. plus tard sous les plafonds, disques solaires bleutés, elle se déshabillait ceinte de roses et de lilas, tout aussi singulière que mes confessions…


Calme gerbe des eaux, c’est pendant que tu fus gardienne des rives d’écartement, que je brûlais d’obscénités dans des maisons boueuses….au doux soir des fontaines, des alphabets, des mots, tes bourgeons devisèrent, le feu honnit ses flammes ,réjouie dans ta chair et de tous tes excès tu te fis écolière pour te coucher dans des leçons d’apprentissage, avec les hommes aussi, minéraux des poubelles, des terrasses, des parquets stratifiés, imprudente que tu fus de ne jamais finir tes longs contournements…


Viens t’en vierge marine avec tes mains, tes ongles pour creuser dans le sable de nos versants opposés, viens t-en, obscure, fléchée comme un archange batailleur crâner sous nos cieux, là où l’oiseau emménage dans les créneaux obliques, dans les colzas, dans les soupentes, sous la pluie lourde de tous les zodiaques sans palmeraie, viens t-en louve, vestale, marraine des concordats prendre pieds et racines dans nos boudoirs bondés…


Pour t’écrire en filets, en violoncelles de sang, archet des blanches lames, j’ordonne des lignes planes à tes mains sablonneuses, l’eau nous creuse des baissières à dormir sous la lune, des maux de vieux seigneur qui se défait d’un diable, le ventre et les artères comme des crans de couteau, nous voici médisants, démons arrangés de l’ancien texte, pédés, cocus, rompus, à vouloir être bien avec ces anges qui n’ont de nid que leur pubis...


Avec tes longues mains pour te taper des dieux, fille des totems obscènes, des forêts et des nacres, tu savonnes nos peines comme chenilles à cocons, paumes rudes aux touchers des salauds qui se bandent, chair qui inonde de son sang les ports sur portulan, avec tes vastes jambes pour te parer aux jeux du fiel, de la rancune, des liqueurs et des entrevues.. avance , viens parler sous nos plafonds blafards…


Il faut que tu sois mère répétée avec fracas dans la douleur des grands secours, quand tes épaules de forme ronde porte les écus d’une autre renaissance, il faut que tu sois mère semblable aux filles de taille, talons hauts et sensible pour des termes équivoques, campée dans le désert où les carillons du cœur font dans l’escarmouche, émail et maux mêlés dans le sang assassin…il faut que tu sois mère, sève du sort conjugué, dans les sèches galeries du souvenir et de la honte, avec tes mains si longues, chapelets provinciaux, tes seins d’écolière, tes jambes paysannes, pour une halte ou une procession, et puis enfin te clore dans une chambre d’hôtel où tant d’autres se pendirent…


Désir de braise aux officines, mes mains te consolaient des heures sans aiguillage, tournait le temps jusqu’aux douleurs, abolies les patiences, les ocres, les toitures, il n’y avait dans ce commerce que laine rêche et fruits bleuis, puis une soie filée pour un nouveau pardon.


Sa jeunesse contagieuse sur tous les hippodromes, cartes et dés pipés puis vexation de glas, chevale de nos clameurs sous les yeux des pillards, parieurs sonnés…ton corps se tailladait dans un peignoir fixé d’étoiles, tu déroulais tes mappemondes, trajectoire embouteillée par les détours des comploteurs…vorace avec tes mains, docile avec ta bouche, des filles te suivirent et qui te survivraient…tu ne fus que l’écu imprégné dans l’asphalte, l’épée d’anesthésie comme une scélératesse, la sclérose sans tête des nuits où l’on guettait…mustangs ailés avec nos plumes et nos plastrons, nous nous effrayons de toute logique, de tout espoir, de toutes les causes…nous voici dans un terrain vague sous la jachère de nos idées…


Vint le jour avec ses membres nus, ses oiseaux de sel pour des ciseaux dans les rémiges…des chais étaminés aux caves minérales, les cris longs du sommeil barraient les corridors…jour comme un coq enfiévré de lune, huilé au doux velours des vestes de voleur, balafre dans les veines enfumées de sureau.. dans des chambres de bonnes, griffées de noir dessein, les unes montraient leurs seins aux miroirs ravineux, d’autres leurs bras mouvants aux lavabos de lait, puis parallèles aux larmes les rires divaguèrent…


La nuit cousit des poches aux yeux des matinales, rappels de nos syntaxes, des paravents de la discorde, le sable encore aux paupières, tu te débattais, vint le jour.. sacre et convulsion sur tous les étendards, les unes suffirent à nos méprises, d’autres se firent filles de salle ou assassines, toi qui enseignais le plus haut des vestiges, colts, armures et heaumes tu tendais tes mains pour des réconforts…ce fut le jour, absurde et gras, avec ses ignorances, ses désinvoltures, et toujours la parole pour dépouiller la vie…


Froid de voilure effroi d’orgueil, la neige se coud dans le silence, l’eau s’invente des mouroirs, les tours d’argent pèsent leurs crimes, jour à crosses, jours cossu…sur les toits blanchis de gel, des filles vont dans la distance, géométries osseuses à l’œil qui les multiplie, parité de tout mon mal, schiste sévère des tournoiements, quand terre et chair mêlées font le même testament…


Elle drague avec son môme les minets du seizième, paire et fille mère dans la même unité avec l’élément feu dans sa bouche qui s’en charge, pelles roulées, sono, pipeaux, porto puis rat mulot…d’autres jardinent dans son meublé, slaves dormants dits pédés ou quelque chose comme ça, fille menue bien aimée sans forme italique, tu parles cul, tu parles con, impudeur synthétique avec tes beaux dessous, puis c’est bonjour bonsoir, le culte de l’albâtre, je dis, ô pauvre femme si mal illustrée dans un décor d’incendie et de craie…


Avec mes mots comme des remparts, toujours plus solitaire, je cherche encore à t’exposer, dans ton tailleur, dans cette laine, campée dans l’impudeur des filles de troupe sans leur médaille…tu es l’excès, mon lieu puni, la foule des femmes qui me reviennent de n’avoir jamais su les retenir, le mépris, la méprise et tout l’espace qui leur ressemble…


L’orage des sexes moitent nos tiédeurs, marches, barrières, bastions, non sens…tes seins sont des avalanches ,tes flancs, des murailles crénelées, cannelées, ici nous disons vrai, nos écumons nos variétés…à vingt ans, nos membres sont à l’écart des pudeurs ancestrales, nous traînons nos transparences comme des coutelas, des compas, des surins…haleines bleues des cibiches à deux balles, de nos respects extérieurs, quand nos signaux en morse nous dictaient nos erreurs…


Dans la buanderie, bonheur de te voir nue, comme un saule sans son écorce, désir marchand d’un autre espace, au miroir se tendent ton corps, ton cœur et ses méprises, toutes ces chairs étranglées en des garrots de permission, parcelles de peau pour des brûlures ;voici la douce joie du désespoir de te savoir éprise des mille esclaves du cagibi..


Il y avait Hélène animale en jurons, pour faire tourner la tête et se clocher la voix, phalène des vitraux aux fastes du corsage, Hélène époussetée, monument du survivre, qui achève d’achever toutes les vieilles mémoires, couteau pour apaiser la faim et la demande, fleur d’impatience cossue comme nos ignorances, Hélène fruitée à tort par d’autres tortionnaires…rien à foutre de ses soirs, de ses soieries, de ses étoffes, de ses velours, où pour un haut pardon les autres se ruent comme des livreurs…


D’autres fois elle insulte Dieu et ses saloperies et dit que sa morale est un foutoir qui fait du bien aux moribonds ;d’autres fois, mappemonde avec ses îles ses archipels, ses mains, ses seins, ses cuisses, elle est lucide de tant d’espace ;généreuse, idéale pour partager sa bouche, sa couche, bûcher aux feux saisis, et ses paumes ,guichets ouverts, fermés, ouverts, où nous payons cash le peu de paix qu’elle réunit…


Je mords un sein de savon bleu, bleu comme la neige de mes poignets, un sein d’affiche, de magazine, un sein de guêpe et d’hortensia, je mords un sein qui bat un sein qui boue, un sein de brique et d’ardoise, fourré comme le fruit frais des arbres sans gâchette…belle bête enroulée en des torchons de soie lustrée, rage tenace et drapée aux posthumes détresses, corps d’avant le sommeil et d’avant le partir, d’avant le soc et le poignard, doux corps comme un galet bleu tendu à la langue, pour faire venir les mots et larguer les amarres, filon à pleines paumes, contrebasse au plus haut, boulet dans nos cœurs lourds de ne savoir prédire…


Le sommeil infidèle comme une femme infidèle me plonge dans son plumard…quand l’amour n’est plus qu’une culbute, un saut, une avance, un lapin ou quelque chose comme ça, le sommeil entre chez moi, boxeur du quinzième round avec les bras tombants, les yeux beurrés de noir, les lèvres tailladées, et c’est ce sommeil là ,fauché des heures premières, qui sait seul me couvrir les épaules de laine et les pieds de coton…


Comment ne plus te dire en ton nom de durée, tes espaces, tes clos, et ta chair de gitane, comment ne plus te dire, femme de pendant l’été, sommeil au sang d’oiseau, bouche aux lèvres taurines, jambes des rues sans faconde, comment ne plus prier tes délices, tes palaces et ton cœur, ce rouage imprécis qui bat en toute chose…


Il y a encore dans la salle d’eau le savon bleu de tes plongeons, les vitraux ocres de tes travers…toi partie ,mes veines ont soif de mer, et mes yeux verts se ferment, la clé de mes poignets n’est plus qu’une fleur de sang, l’image est morte sur ton nom, les dés craquent, osselets temporels, je te prolonge dans mes orages, ancienne antienne pour un pipeau, mon obstacle étoilé, mon insecte grouilleur ;hélas toutes ces cartes sur table ne m’inventent plus le monde, et mon amour fut-il de débarras, s’élargit de ma peine comme je joue du couteau…


Elle portait haut les seins comme des colliers de chair, comme des émaux de lait, s’amusait de mon sang noyé dans mes artères et donnait du mouron à mes chiens les plus sots ;rousse dans tous ses états d’épaisseurs et d’ogives, tombait en larges plaies ses anciens souvenirs, ceux du feu et du ruisseau de son deux pièces obtus quand elle était dormeuse…
Moue des seins dénudés en silence d’hôpital, ton torse m’offre des prières à garrots, des lacis de fontaine, des panaches d’oiseau ;puis c’est mon souffle court à ton cou, à tes aisselles ;tes jambes sont des carlingue huilées, ton sexe, l’outil brûlant de nos désirs, plus tard quand les aiguilles de nos doigts résolus blasonneront nos tempes, tu tairas chaudement tes hourras à la lune…


La serveuse temporaire se plonge dans ma vie, et ronge ma souffrance et cogne mon désir…ronces que je fais miennes d’un revers de la main, jupon maigre ténu aux jambes d’urine chaude, je trafique mollement dans ses yeux d’effraction, chaque mot nous déplie, nous creuse et nous entourloupe, chaque regard nous inculpe, nous dépiaute et nous joint, ses mains d’éclaboussures d’éviers et d’eau courante sont comme des éponges, pores des paumes savoureuses pour mieux s’agrémenter, pour tempérer le feu, distordre le hasard, seins de remue ménage, d’appels de louve moussant aux lavabos du cœur, visage de marbre rose, d’amazone et d’éclipse…et je lui appartient dans toutes mes épaisseurs, dans toutes mes furies, mes meutes, qui sont tous mes envers ,qui sont tous mes adieux…


Où noyer ma misère, de quel pont me jeter, d’où balancer ma vie ;pourtant le pain est roux, a des mèches de mie, ta nudité fonctionne comme un quatrain lunaire, les mots sont crus et métalliques, chapelets de chair et d’os, la chance ronfle comme un monarque assoupi, les vœux sont marins et mariés, et pourtant le pourtant n’est ni oui, n’est ni non…
Il pleut sur la pluie et j’ai tant besoin d’eau pour raisonner ma peine, des vagues d’urine chaude balayent les trottoirs, et l’envie de vous dire des mots à ne pas dire me secoue comme du jonc dans le vent débité ;mon passé aux rouages d’herbes et de nonchalances brûle du feu des prairies étranglées de soleil et du cri des grillons, chaque larme des anges est une veine qui s’épanche, qui va dans ma poitrine, y dévoue toutes ses ronces, celles des ravines et de mon corps qui ne vous convient plus.


Putain de chienne aveugle au sortir du brasier, elle tangue avance et roule de ses sourcils aux talons hauts, j’ai mal de ses élans, pendulaire agité des soubresauts de nasse…elle est le slogan gras des affiches de ce jour « j’ai le pouvoir de durer »merde à cette délicieuse éternité, avec ses seins de fermeture, de zips, d’éclairs, d’archipels et de cirques, avec ses fesse de chardon bleu dans le cuir de leur peau, avec la houle de ses hanches comme consigne à tenir, avec ses yeux gainés de houille et ses cheveux café.. il me faut à présent lui présenter ma peine, mon nom,mes répugnances et mes rigueurs pour un compte imparfait.


Des poignets fins de sang aux cuisses des tiroirs, étagée comme dahlia, vestale comme la chienlit, tu veux cramer mes veines en canaux de tendresse, mes angles et mes cris ;ô belle endolorie, étalonnée de chair, de torts entretenue, ronge mes os et mes dents, insulte avec tes mains, ce corps contagieux planqué dans un miroir…


Au palais qui porte ton nom, tu souriais fiévreuse de ces colères en toi, tu t’accordais à l’heure, aux départs et aux hommes, tu aimais tous les jeux, équivoques d’équinoxe, tu gesticules encore…dans ta ville endormie tu t’agenouillais sur les pavés gras, tu disais que la terre était ton noble amour, tu m’embrassais hautaine sur la pointe des pieds le front et les paupières, fourrais ta langue dans ma bouche, répétais que jamais tu ne te répèterais…sous ton pull de soldate, tes seins polis comme un midi, guirlande de chair tendue, oiseaux à ma portée me fouissaient des gestes d’ensorceleur…plutôt que de monter un soir les marches du Sacré Cœur, nous avons parcouru les venelles du premier, cicatrices médiévales, l’ombre et ses moribonds recrachait tous ses crimes…


Tu m’aimeras comme une animale, je te lècherai comme un chevreau, assis, debout, couchés, moule aux doigts du mitron, pain chaud des retrouvailles ;nous aurons chair avide au soir de nuits de noces, des coupes et des compas, des coups de poings, de pieds, sur nos têtes et sur nos os, et des envies de bête pour saccager nos frondes…


Court circuitée Juliette, tu jouais à fâche fâche, d’autres te disaient folle….chacun pour soi ce jour dégringole sa souffrance, ces escaliers géants qu’on gravit avec des crampes…amère vie, vacuité, cordages de déraison, tu serres de nouveaux corps émigrés en des espaces de perdition, grands comme des pyramides, défilés où tu pourras valser, fille blanche et océane…


Neuf j’étais ta seule histoire, ta raison, bref, l’amour te remuait…aujourd’hui d’autres te reconnaissent, te saluent, crachent sur nos retrouvailles, salopent nos réconforts.. et voilà qu’il me vient des états de chien, de renard et de loup, des maux de tuiles et de toitures…j’ai la passion si rare, qu’il te faudra ô fille des cargaisons, une nouvelle décence, de nouveaux devoirs, et des appels au téléphone pour dépêtrer mes vieilles somnolences…


Te voilà là offerte, étonnée de ces hommes qui te gardaient à vue, Marthe des juillets lourds, des nuits de tête à tête…tu cognes dans mon sang, rebelle de haute haleine, patientes dans mes os que plus rien ne concerne, ni toi ni ton bonheur que tu élèves seul pour ne rien partager.


Elle sur ses hauts talons, moi pieds nus sur le sol, ses seins sous son polo, ses fesses pour le trafic des mains de branque, bouche de poulpe aux poignets tailladés, aux rouges cicatrices, éternité douteuse de son métier de pute, de la sotte dialectique. elle, elle râle, salive, voit plus grand, puis dit des conneries, ivresse des tempes qui s’encochent, et la température d’une aurore boréale…


Métronome de boudoir avec des notes contre la pluie, l’odeur des mariés, des mariages, des marécages, et la lie du bonsoir.. tu dis assez de cul ,assez de poudre, assez des ancres et des encrages.. il fait clair comme dans un gymnase où des garçons et des filles aussi cons que la goutte, boivent du lait, mange des pommes et ne se soucient que de leur quinzaine…
Nous aurons des fiertés, des grands frères pour les bleus, des faits divers, des aubes grises, fait le tour et le détour du verbe, des yeux pochés, une bouche à cran, novembre aux dieux sans thème et décembre aux mouchoirs, des femmes comme jeux de paumes, des femmes comme pour longtemps, des gestes pour retrouver les belles tonalités, des alcools, des couteaux, des choses à l’intérieur et puis des terrains vagues pour ne pas y rester…


D’abord ce fut une femme orvet, avec des cheveux rouges, cheveux de terre et d’horizon…malgré l’enfant qu’elle eut de moi elle me maudit jusqu’aux décembres…à la fête du village on lui jetait des pierres, c’est moi que l’on touchait…la nuit venue avec ses inconstances et sa nuit, avec ses hontes et ses pitiés, je pense à ce visage clos dans une chambre étouffante où elle défend sa vie avec son petit corps…

Mais bon sang
Dans ce fleuve
De lampes aux yeux piqués
Pourquoi jetais tu donc
Des almanachs à rire
Des paroles à pleurer
Ce qui me consolait de mes grouillantes peines
Et tous ces vains prophètes
Des siècles oubliés
Piégés en leur dessein
Qui manquaient de scandales.
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J’ai la passion des bêtes
Et des voix qui s’inclinent
Cette voix qu’est la mienne
N’éclaire que mon chemin
Tous mes déserts sont de chaux vive
Coupe gorge insatiable
Au cœur de graine froide
Je n’ai de connaissance
Qu’au milieu de tes nuits.
La nuit étalonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs de dormeuse
Traîne des retrouvailles
Et des voix sourdes d’eau
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths à quérir
En base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des résurrections
Au temple des propos
Amoindrie par tes cris
Les horloges palissent
Et s’époumonent
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont les épaules lourdes
Et des veines trop bleues
Pour ne rien supporter.

Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu, risquant tous les scandales ;aux bistrots gris des soirs, je préfère les palais, artères doublées de feux, de furies et d’oiseaux, là le sang m’est une victoire qui n’affole qu’à demi, mais puisqu’il faut un âge, on finit centenaire pour n’avoir pas douter.


J’avais quinze ans de pierres et quinze ans de délits, les femmes à tête nue me marquaient de leurs doigts, je penchais pour ces nids, joyaux des arbres morts, où silencieusement les billes devenaien,t perles, ô mon adolescence, des altitudes de sel, tu relâches ces oiseaux mal épris de ce monde.


Le petit homme du mensonge
Qui tempête tous les soirs
A des maux de poitrine
Et s’endort sous la table
Il joue de l’harmonium
Dans le sable des rivières
Puis s’endort alourdi
Les yeux lavés de ciel
Sur les hautes montagnes
Où saignent des grillons.
Il m’est un grand pays
Où nous serons prophète
Avec des mains de sel
Et des yeux de gravier
Les femmes qui sont le bruit
Quand la nuit les disperse
Nous sècheront de larmes
Pour ne pas trop douter
Quel dommage pour les chiens
Qui ne sont que la terre
Et l’unique danger
Je sommeille dans un amour de plaine
Il y a sous la pluie
Des granges où grille le grain
Une enfance savante
Qui voyage à l’envers
Une terre étoilée
Un verger de chair bleuie aux vents
Et une femme qui sent le vin
Après s’être brossée les dents.
________________________________________________
Quand sont barrés nos yeux trop lourds
Il nous arrive des rencontres
Comme un vol de bourdons
Comme des cantilènes
Comme de saintes manières
Comme des années sous terre
Que faire alors
D’un clair désordre
Où il fait bon douter
De ses faîtes de ses crimes.
Jeunesse un jour où l’autre
Je te bibiterai
Tes paradis latins
Et tes éros centers
Nous monterons en croupe
Nos nuits habituelles arçonnée garçonnée
Dans les réduits de ma mémoire
O ma pauvre jeunesse
Dans un décor de menthe et de lilas.
La neige est imprenable
J’ai faim de nos rencontres
De tes pitiés osseuses
De tes sillons obscurs
Du large de tes ans
De tes désordres
Des nuits rompues au sel
De tes mains assassines
De tous tes paradoxes
Qui tremblent sous mes traits.

Je crée dans mon désordre
Une ville à courte vie
Aux habitudes de pendaisons
Une nuit de feux de crimes
De confidences et de déchets
J’interdis les adresses
Les noms de lieux de rues
Il nous faudra nous perdre
Nous perdre et condamner
Ces mannequins de bronze
Qui parlent dans le vent.
____________________________________________
Inquiet de ta beauté
Et de tes privilèges
Je te réserve des parfums
Et des arômes d’arbres communs
Tu es cette ombre de sable fin
Avec des mains de sortilège
Pour ne venir en aide
Qu’à ceux qui ont tant vu
Le printemps et ses chiens
Saigner en des vergers
Où l’herbe déménage.
Tu garderas en tes mains blême
Le dur labeur de tout frotter
Les lampes aux songes de miracles
Les parquets en lune ocrée
Tu garderas en tes paumettes dix mille morts
D’origine terrestre ou maritime
Quelques fleurs à branchies
Tendrement ordonnées
Des rêves d’herbes cousus
Aux tremblantes liqueurs
Les plaintes des marécages
Les neiges violacées
Des adieux de pinson
D’étourneau éternel
Précieux précis fugaces
Et une indifférence
Pour les chambres du ciel..

Je t’aime au fil du sang
Pauvre pitié vermeille
Les aux revoirs
Sont en repos
Et les colombes touchent ton ciel
La mort est en automne
Nul ne peut la prévoir
Sinon dans le sommeil
Imprenable tumeur.
_______________________________________
Pour tout te dire
J’aime le mensonge
On vieillit mal
Et les romances
Aux petits pieds brûlent
Trop vite dans nos mémoires
Tu sais l’hiver
Qui est une chambre grise
Ne loge plus dans les forêts
Où les vieux chênes
Ne sont que d’os.

Dans les jardins nacrés de ciel
Les pommiers nus sont d’acajou
Dieu est présent dans chaque chambre
Où dort un ange de patience
Dans ces nuits qu’on bâtit
Avec les formes des fontaines
Les animaux s’ouvrent et s’élancent
Pour des songes sans écriture
De tous les mômes dignes de voir.
Je te nommerai fable
Et tu auras la mer
Pour ne plus avoir soif
Tu sais le sommeil est une attente
Il trace dans ma tête
Des visages aussi durs
Que les ans des montagnes
Je ne me souviens plus
Si je t’avais rejoint
Si je t’avais menti
A coupler notre amour
A retrouver ton pas
Me reviennent des mots
Ma mort est un petit couteau
Qu’il est difficile
D’emporter dans sa poche.

Nous n’emporterons jamais
Qu’un peu de terre des matins froids
Qu’un peu d’eau employée à laver l’eau des yeux
Qu’un peu de gel qu’un peu de givre
Qu’un peu d’ailes et de vent
Et cette immense peur
Comme un jour d’offensive.
Je penserai à toi qui sucrais mon café
Qui s’endormais en moi
Sans nul autre mensonge
Que le mensonge d’aimer
Je penserai à toi
Dans mes chambres d’hiver
Ma fontaine de drames ravis
Aux théâtres des noces
Incessante rumeur
Avec tes bras au ciel
Pour toujours m’innommer
Je penserai à toi
Prisonnière du gel
Et te prolongerai
Jusqu’à la déchirure.
_______________________________________
Adèle morte
Morte saison
Morte l’une des nôtres
Enfante dormeuse
Au soir des bals
Cœur de palme d’encrier
Enseigne au milieu des fêtes
Au fond des classes vives
Adèle morte
Morte la lune
Avant coureuse des maisons
Qu’on imagine assise
Dans les constellations.
La petite fille aux courts cheveux
Dans les jardins salés du temps
Dans les vergers aux pommes fades
A le vertige de ses dix ans
Elle est la bien aimée
Des grands feuillages verts
Des bergers familiers
Aux mains de sauve cœur
Elle qui n’a de saisons
Que pour multiplier
Et des milliers de vies
A blanchir à la chaux.
Dieu n’aimera que toi
Mon bel enfant malade
De tant d’infirmités
Il n’aimera que toi
Dans les vieilles sacristies
Dans les ports déserts
Dans les bistrots aigres du soir
Il n’aimera que toi
Qui n’aimeras que lui
Pour ne plus jamais perdre
Tes facéties célestes.
________________________________________________
J’atténue les circonstances
Déculotte les rois
Suis le souffre couleur
Des peintres mal connus
Sais tu qu’il faut se bien couvrir
Pour aller dans cette ville.
La lampe qu’on éteint
Pour que se fasse la nuit
On la retrouve parfois
Posée dans le brouillard
Elle certifie le feu
Une peine échappée
D’un ciel lourd de verrous
La lampe qu’on éteint
Pétille quand on s’endort
Pour se rêver un autre.
Je t’ai emmenée en de basses églises
Prier insolemment
J’étais lié à toi par des jouissances
En des nuits de fins tessons
Dans des bistrots sacrés
Où de faux prêtres
S’exerçaient au blasphème
Je t’ai emmenée en ces basses églises
En ces lieux d’expression cachée
Comme en des chambres de bonne
Pour des crimes d’aller retour
Sais tu qu’i faut se débiner de sa jeunesse
Pour s’adonner à des croyances.

Réellement sa probité le faisait passer pour sage, au plus fort de sa vie il échangea sa demeure contre un tonneau, en son esprit une vacuité, quand il mourut, lignes impures, chair émouvante, on apprit qu’il était veuf, et père d’un drôle de passe partout.


Je te tiens pour nonchalance, j’ai ardemment désiré ta chair et tes excès, tes mouvantes paupières ardentes de trop de fard, tes hasards pleins de méandres, tes solitudes qui auraient changé un chien en loup, enfin tes abondances, que dis-je, tes fumeuses facéties pour parer au jeu de nos vingt ans.


Me voici à nouveau dans cette pension où l’on m’accuse d’avoir abusé d’une vieille dame ;je n’ai pourtant d’yeux que pour la gérante, une allemande de trente ans qui dit avoir été infirmière dans un grand hôpital, et ne s’adonne plus qu’aux travaux domestiques. On la dit folle, parce qu’elle se voudrait hôtesse d’un bel hôtel, est ce bien raisonnable de parler d’elle en de si sales termes, elle qui fait leur chambre, plie leurs draps, et ne se moque d’aucune misère.


J’innove la pauvreté, j’ai les yeux cernés, le regard en démolition ;deux femmes, celles que je préférais me jugent affreux, j’entre en une nouvelle saison où toute musique exagère mes sentiments. Pour dix pfennigs, je mandoline, violone, et pour vingt je me déshabille comme au temps où on me reprochait de ne pas faire ma toilette.


La femme à laquelle on s’attache
On la retrouve un soir
Couchée dans la baignoire
Elle est nue indifférente
Il nous vient alors en tête
Un petit crime si léger et si poli
Que le poison des jours
Fait le tour de la raison
Lance des pierres
Sur ce qui bouge
Se meut encore
Dans nos mémoires
Pour une exécution
Des ordres d’insoumis
C’est là dans cette république de rats
De schizophrènes qu’est notre place
Et nous en pleurons.

Celle qui me dénonça avait un cœur épais comme le lait des vaches maigres, elle s’ouvrait haut les veines sur de l’asphalte nue, courait dans les montagnes étranglées de soleil, ouvrait ses bras aux joies aigres des colleurs d’affiches, celle qui me dénonça, sans jamais regarder en arrière, était femme de blé, d’agate, de rivage, et d’une pauvre beauté pour mériter son nom.


Imaginons un secret, grand comme un dé à coudre ,lourd comme une purée de poix on le tait, on le retient dans sa tête pour ne jamais le divulguer, mais voilà que ce secret se met en boule ;son monde est bien trop vulnérable, et le secret parle, il parle si fort et si bien qu’on lui paye un avion pour visiter tous les pays.


Déjà au mois d’avril, il plonge dans les étangs vosgiens habillé en scaphandrier, elle, elle le guette sur les berges boueuses, écartelée entre deux ciels ;puis c’est un corps qui exulte à la surface, éclate à la lumière, et elle ,blanche de s’abandonner dans ses bras humides qui savent une autre existence.


A toi qui voyages
Au plus loin du dedans
A toi écho de porcelaine
A toi je promets
Le sable l’eau le sel et le papier
Comme dix mille abandons
Qui signifient le ciel
Autant que le naufrage.
Je m’attache à te préciser
En ce midi
Où toute chose est verticale
Si familière
Et si lointaine
Que seuls comptent le vent
Les roitelets et les bleuets
Le vent pour les versants
Les roitelets pour les saisons
Et les bleuets pour ton éclat.
_______________________________________
Elle tombe de haut
Dit des salades
Se conifie
Je la battrais
L’éreinterais
La courberais
Hélas je ne suis qu’un baudet
Avec des mains de vaisselier.
Elle disait souffrir des télescopages
On ne fait pas une femme avec des miettes et du papier
Un soir avec de l’argent bien propre
Elle se procure une nouvelle vie
Parmi les voyageurs les touristes et les curistes
Depuis ce jour elle se fane
Ne répond plus au téléphone
Moi ça me fait grand mal
De la savoir occupée aux sales besognes
Que j’en oublie mon imparfait.
Le jour qu’elle entre dans ma vie
Qu’elle s’ouvre
Me montre tous ses cultes
Qu’elle met ses beaux habits
Qu’elle se saoule de mon vin
Qu’elle me questionne
M’apprend ses heures de nuit
Décide de mon sort
Se projette dans des insoumissions
Le jour qu’elle..
_________________________________________________
Ma fortune est à vos pieds
C’est un grain de café
Grand comme une pyramide
La pyramide est sous terre
C’est une autre Babylone
Quatre heures
Nous déjeunons
Le Tibre s’ourle de djinns
Avec ses papillons rouges
Puis nous dormons
Sur le divan.

A la sortie des classes, la mère le ventre rond le quête du regard, lui crache à terre, sanglote, épris de la maîtresse ,une pute de trente cinq ans qui n’en fait qu’à sa tête...

Sous la tente, l’attente, juillet est lourd, lourde la sauvagerie d’un corps qui se dérobe ;le feu la nuit m’invente des départs, les insectes déménagent, la lune somnole saoulée à vif des desseins du gris. Je suis en proie au jour, mes yeux sont cernés, dors à contre courant. Demain, la pirater et partager nos défaites, mes mains dans ses cheveux, ma bouche contre sa peau.
Elle me tapait la queue, sur le système et dans le porte monnaie, un jour ce fut la porte, fin de course, à bout de souffle ;puis moi, saoul, seul, triste, plus de détente, de tentations. Aujourd’hui je la voudrais bleuie aux soirées d’autrefois, bas de soie, culotte petit bateau, et que nous nous repassions nos antiennes à pleurer...


J’ai pris froid, des oiseaux nichent dans ma poitrine, finis les peintures gaies, les bourgs boisés, et les collets. Sot comme un rossignol, horrible comme un pinson, je clame bien haut les voyages à contre courant, mange des graines, bois l’eau des sources, fais mon monde à l’image des vents et des marées, j’ai besoin à présent d’elle pour mes mouvements.

A toi qui jusqu’à moi voyages
Voleuse de romances
Mille et une fois la même
Pour toujours rayonner
Adieu clair et ténu
Au milieu des défaites
A toi qui fais si mal
D’être si las ensemble
Je dis le pays de la distance
Beau comme un ciel de douceur
Pour écrire une peine infinie
Grande vermeille ouatée
Comme les commerces des servantes...


Dans une femme silencieuse où rien ne fait défaut, le sang est une parure, et le mensonge tant de saisons. Je veux oublier de toi, ma tendre illimitée, transporteuse de flocons, tes dires, ces petits riens orduriers, séquelles d’un amour qui saignerait du cœur, comme d’autres de la bouche.


Que nulle voix ne m’atteigne
Qu’aucun regard ne me parvienne
Plus triste que de vivre
Ma rancune est contre vous
Petite femme immobile
Qui prolonge ses aubes
O toi mal illustrée
Dans mes cahiers poisseux
Retranche moi du mal
Animal de faux jour
Qui fait douter et rire.


Quant au bruit que fait le silence, parlons en ;ça n’a pas de prix le silence, ce silence là est un chef d’orchestre avec des visions de tonnerres et d’orages, quel dommage pour les taiseux qui ne se souviendront que d’une barbe blanche, et de chiens sans écorchure.

Conjointement
Tu m’es hardie
Prière hier
Messe aujourd’hui
Comme je t’alterne
Tu me discernes
Que ne puis je davantage
Te maudire te haïr
Médecine panacée
O toi disciple née
Pour d’autres maladies.

Moi qui vous aimais si fort, si chaud, si mal, je disais que rien de vain ne nous arriverait. Je vivais en plein dans ces heures d’arrière cour qui me coupaient du monde ;j’avais le poing serré contre le cœur,et le cœur jusqu’à votre domicile. Ces rues que nous connaissions comme des pentes en posture, voilà qu’elles s’adressent à la colline…Je pense à ça aussi, je vous interdis de songer à me régler d’avance.


Certains des gens que je connais profitent de me voir malade pour m’injurier, or je les sais irrespirables, puants comme goudron, mauvais comme chiendent ;que me vaut cette haine, sinon cette femme qui est riche d’elle en permanence..
Comme tu me démesures chaque jour davantage, je te réclame des artifices. La nuit venue, il faut que tu te déshabilles et t’offres nues aux mains de sel ;ni cri, ni larme ,ni peine ne doivent nous alarmer, le silence doit t’être familier ;il faut bien te punir de tous mes esclavages, petite femme déjà d’autorité que je ne sais par quel bout l’apprendre.


La nuit construit pour moi des palais de givre, ô mon amour humide comme les champs aux aurores, parle moi de ce que j’attends. L’ombre avec ses architectures chancelantes et son ciel de mosaïque, m’ouvre une vie nouvelle ;pourtant j’ai la passion si froide qu’il te faudra des mains inaltérées pour élargir dans ma tête les sillons de mes vieux rêves.


Le livre poussait. Les livres ont besoin d’espace et non d’accolement ;au moindre frisson le livre se dénoue et parle, il parle de ce qu’on aime entendre, une fois que le livre a parlé, il faut le refermer doucement, c’est une histoire qui recommence.
J’avais négligé une attente, l’attente se fit bocal, le bocal prit froid ,le verre cassa, l’eau s’écoula pour inventer un nouveau monde, le monde éclata de douceur, et tout recommença aux lendemains de givre.
Sous ce soleil de plomb comme j’ai pitié de toi, toi qui dans ces maisons paresseuses et sans âge te déshabilles, éteinte de toutes tes pierreries ,nonchalante et froide pour des yeux de derrière les vitraux, de derrière nos terroirs, comme j’ai pitié de toi, ma petite maladie.


Mon cœur était un passereau paresseux, sans mélodie, sans charme, sans ramage ;je le chassais un soir, l’insultant à tout rompre. Un jour, le retrouvai dans le corps d’un autre, frais comme une camomille, léger comme un papillon, vif comme un levraut, lui me maudissait ;je pleurais alors cet ancien élève du fond des premières classes.


La nuit échelonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs engourdis
Traîne des retrouvailles
Et des voix d’eau de pluie
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths alourdis
A base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des contradictions.
Au temple des propos
Amoindries par leurs cris
Les concierges palissent
Et sépoumonnent
Le vulgaire est saillant
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont des épaules lourdes
Des veines bien trop bleues
Pour ne rien supporter...


Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu osant toutes les approches. Aux palais doublés de feux, je préfère les bistrots gris du soir, où la grammaire est un énervement et où on finit centenaire pour avoir bien douté...


Mon ange gardien
Saignait des tempes
Tombé d’une balançoire
Et puis voir dans sa tête
Des cornes des cornemuse
Et une rose universelle
Qui pèserait cinquante kilos.


Quant au réel ce jour là, il ne fut pas plus réel qu’une pièce de cent balles sur un parterre de nénuphars, et chacun de décider proprement de son avenir...


Ma lourde misère aux aisselles comme urine, je te dis ma peur de me savoir joué, rompu, aigre sur ordonnance, titubant au pont-levis de tes bras…je te dis le mensonge de mes pauvres amours, serrés en des corsets de départ volontaire, vautrés en de fins draps où nos doigts accrochaient nos portrais ennemis…vois, boxeur pété, sonné, averti des semonces, des coups de pieds, de poings, des cordes et des enclaves ;je choisis d’être éponge pour toujours être saoul du désespoir des autres…


Matin étoilé…je reviens d’un pèlerinage.. sous ses mains d’eau courante mon cœur déballe sa porcelaine…je lui demande de réchauffer ma vie, mes flancs de fauve lassé des escapades diurnes, de pousser le verrou et de faire tout comme si…l’appartement au mois de mai sentait le thé, lilas et rose, café tiédi.. elle, elle me délie de leur prénom, salope leurs réconforts, vante un nouvel espace…qu’à cela ne tienne, j’ai la passion à la dérive comme une péniche sur un canal, et la peur provisoire dune autre liberté.


On voit les vieux sur le trottoir secs comme des herbes sans royaume, à remballer les cris d’un âge éclaboussé, pour du chiendent sans chien.. on voit les vieilles, étoiles au front, frontalières avec leur sourire bleu, pleurer parfois aussi comme des enfants un jour de confession.. on voit la ville basse, avec ses couteaux, ses poignards et le balancement des arbres centenaires.. on voit…


Crevais la dalle, narcotiqué à fond dans les aigres bistrots du soir…l’orage des plats t’ouvrait aux horizons de peurs…nous parlions de Monique, de ses seins de savon bleu comme galets sous nos langues, de ses mains d’eau courante aux éviers du partir…n’existais que par elle, vierge de tous ses faux départs pour des îles trafiquées sur des cartes gluantes comme nos géographies….aux néons intérieurs, tu préférais une autre vie, papier sale, imagé sur tous les carreaux gras…un jour quittais l’enfance verrouillée dans ma tête d’oiseau moucheur de certitudes, plombé des joies à venir…plus tard je dessinais des corps, droits, serrés comme les pages d’un dictionnaire, sur les trottoirs de chaux et d’urine…


Martine proprement dite ne peut que vous intéresser…Martine dîne de chienlit et dix mille mots ne suffiraient pas à écrire ses avers…Martine est bleue d’algues louées aux océans des lavabos, contient ma restance auprès d’elle, aime que les jours neigent, que les jours nagent, aime qui va loin dans la nuit s’encanailler, dort dans le tourbillon de ses irrévérences, de ses excès de films osés…Martine ma longue fille, chienne d’hostie salée, Martine inexplicable, façonnée pleureuse, oiseau pipe, oiseau livre, oiseau lyre, oiseau couche….Martine à la fenêtre, pressée de filigranes et d’ententes lestée…Martine d’ici, de maintenant, indigne du dormir, à péter mes artères, à sucer mes beaux dires, à colmater ma dèche, à ne savoir honnir, salement, en quinconce…Martine au nom de dame qui salive et vacille …Martine pour moi ouverte, rosse à sa propre vue, au mal de moi et du dedans…Martine d’un côté folle, Marine d’un côté file une splendide veine blanche…


Sous tes manières de porte-plume, oiseau livreur de mon courrier, tu as une carte d’électrice, de savon, de vanille, et d’herbes compliquées…pour tenir sur ton sein que le sommeil déplace, je m’inonde de ta peine, lecture d’une naufragée, et tu t’ouvres fillette, comme une vague chanson, comme un autre échanson, comme une plaine à coton, pour mieux m’ensoleiller de tes calmes douleurs…


Le dieu qu’elle prie me brûle, et je n’ai de distance qu’en lui préférant l’eau…petite poussière polie au sabot des rancunes, tu es toujours la craie, le galet et l’insecte qui déménage mes peurs….amour tôt desséché, politesse d’acajou, d’encrier et de gomme, pour toujours visiter ma vie, tu sais ce creux intact niché dans une plaie…


Dans un bistrot qui fait cuisine, elle est debout parmi des fous, parmi le mots amers des déboires de comptoir, close en âme, blessée, et pourtant capable de tout illuminer, pareille à l’amour clé des foyers de banlieue, où mille types désespérés, coincés dans une halte sans dieu, meurtrissent avec leurs mains ce qu’il leur reste de beau...


Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres.. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, le chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges ,de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’ Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, e chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo.. Clair dimanche métallique sur la place des Vosges, tu aimes qui t’aime, louve à tous tes étiages, dans toutes tes mesures ange roussi du charbon, émouvante impudeur à nous planter tout con sous les néons cuivrés, si rouges de leurs récoltes, de leurs éclats de ville de leurs états de veille, tu aimes qui t’aime ,louve des prisunics ;épaule contre épaule, nous nous parlons de nous…


Nous aurons dans ces terres étoilées de grandes filles folles à nous péter la tête avec leur casque d’or, de grandes filles frêles ,potences de bois de coudrier, aux peaux dures crénelées comme des encoignures, de grandes filles sombres comme des cariatides, renouvelant nos peines en tous lieux souterrains, nos soifs et nos calvaires, avec leurs rires de bêtes trop ivres, de louves cachées ,terrées en des forêts profondes, boueuses comme noyades, étagées comme épîtres. nous aurons des pudeurs d’ascenseurs et d’escaliers, des peurs de la surface, des escales à couteaux, et des yeux clos sur le monde, jusqu’à tout oublier des filles folles et saoules qui portent dans leur ventre, e chemin de nos jeunes âges…


Que chacune se souvienne du clair moment de nos partages, de nos détours ,de nos mensonges, de nos vingt ans bleuis dans les filets du sang…nos chairs nus se chargeaient comme des postes à galène, tirés les rideaux de nos artères, nous jouions à la bête ,à la monture, à l’amble et parfois plus…nous voilà aujourd’hui dans un âcre ordinaire, pétés, cons, sots et féroces, à hurler solitaires nos anciennes blessures, nos anciens manifestes, ces coups de poings et d’os dans des chambres sans lavabo...


J’entends qu’on m’aime comme plume à colt, nerf à sabot, chair à pipeau, moi osseux, bienveillant aux rumeurs de la lune, j’écris pour dire le sang des sarabandes, des tournesols, des vierges dans les vergers, le ventre des croupières drapées comme des boxeurs, j’écris pour la manière et la magie des océanes, pour la barbe des anges, le crachat des fontaines, le foutoir ogival de mon âme dévoyée.. j’entends qu’on m’aime pour ma misère de me sa voir idiot pédé, nu et le tout à la fois, pour juillet aux chandelles et décembre aux mouroirs, pour le plongeon de l’eau le long des larges berges, retenues comme les blés coupés dans le dédain, j’entends vous dire ma vingtaine et le cœur immobile comme un orage dans sa bogue…
Les assassins sont saouls de l’herbe qui les mange, épaules bleues du regret, paumes des tristesses aux sécateurs, voix de repos mal façonnée…les assassins ont les yeux froids, leurs veines les retiennent d’un écho, écu sonore dans les golfes du songe, nul ne leur réclame un prénom, ils n’ont jamais connu de femmes qui les regarderont rire ou pleurer, pleurer et rire, et leur donner leurs mains chaudes à resserrer comme un ennui…


Au cœur du cœur le sang détonne sommeille et roule, les artères inviolées cachent des ciseaux de pluie, des entrepôts de lune…écorché je regarde mousser la sève bleue de des lampes en intérieur, le soir tangue comme une femme sur ses talons perchée, m’abandonne des idées à inonder ma tête, à creuser dans la terre des étreintes de souffre, seul j’ai peur de ce voyage qu’on fait les lèvres closes…


Une fille d’âge ingrat m’écarte de ma peine, l’écureuil de ses jambes salive sur ses pas, petite pitié osseuse à qui les chiens lèchent les eaux, tu me rapproches de mon enfance, dimension claire du lait, de l’épi du blé lourd, m’écartes des en tête où se prononce l’aveugle, tenace comme l’écorce du soleil le plus haut, ténue comme un fétu, comme le temps d’une asphalte posée sur le feutre des villes, moitié de fin du mot cristal, de quel printemps est tu le brin,de quelle mémoire es tu le cri…mon équateur d’étoiles, clapotis dans les paumes, croisées des bras brisés pour des départs de hune, mon échappée de caravelles, toi si triste aujourd’hui, avec dessous tes côtes, des seins pour tes nouvelles veilles…


Au jardin clos de menthe, de fougères et d’oiseaux Marthe barrage sa vie, son cœur sous son polo, son visage de légende à me mettre en son siècle, à détourner mes pas des palmes de son sang, Marthe et ses bouquets d’ombres, ces murs serrés étroits comme des fruits au sommeil de fruits, Marthe du novembre sourd, de l’eau tirée des terres bornées et roides, Marthe qui toujours s’écoule en longs frémissements, qui échoue en mon âme et qui encore se tend, pour me tenir idiot au large de ses ans…


J’aime qui m’aime obscur au lointain de mes ans, froid comme la houille blanche des nefs sans baptistère, comme pelure de goudron, comme lieues à chaussons, j’aime qui m’aime poreux de tous mes instants saoul, vertical, immobile entre farces et vitraux, borgne pour deviner les tournesols de l’âme étoiler ces balcons où le feu emménage…
A l’évidence mûre de propos d’abbaye, je préfère l’enchère du mot à dérouler, pâle siècle chevrotant masqué comme une fille, ton ventre sec rougit d’inconstance, de baisers, du poids lent du toucher…hélas pour toi qui tend ta frimousse aux frimas, tes fourrures aux sous bois, au gel et aux hourras, qui brûles tes outils dans le violent vertige, ton nom de croix dressé n’aura pas ses calvaires…


Le jour comme un pétard éclate dans mes veines, les nœuds de mon sang clair déchire ma mémoire ;j’ai mal de te savoir au théâtre accomplie, ordonnée aux offenses, pâle sur ordonnance, confuse du bout des doigts pour dépiauter mes os, mordre dans ma chair la pâte de tous mes bluffs, prolonger mes enfances coupantes comme tessons, et compliquer ma vie levée pour des injures…


Mercredi dans l’amas des mots irrespirables, moi charbonneux et fous de souffles retenus.. ne pas laisser mes yeux au comptoir de son âme, ne pas la regarder secoué de désir, marelle d’un désespoir sur une tablette liquide, comme mes veines lourdes du compas de ces bras, des flocons de ce corps qui se tend et me perd pour figurer idiot aux magasins du sang…
Jeudi nauséabond comme des poignées de son pour des gorets assis, toi tenace, impassible pour écorcer le gel, affolé comme un lapin pris dans un phare d’automobile, je bourdonne de lapsus éblouissants de chrome….la nuit point ; l’œil liquide aux détroits des pas qui te retiennent de moi, je claque la portière de mon fourgon crasseux….demain te retrouver dans cette banlieue d’ogives, phalène dans un vitrail, éclaboussée des franges d’une autre petite vie.


Sentence du soleil dans l’ombre qui me couvre, j’ai peur de ces couleurs mollement étalées…moi familier d’encombres, fragile, flou et sot, jetant haut dans le ciel les pierres de mes orages, je te dis la soif comme paillue et la faim comme herbue….mort le temps aujourd’hui en présence de ton nom…mon ivresse indigo aux parmes du partir pour de jeux équivoques aux cuisses d’ajoncs, de benjoin, n’est pas dans tes avances, tu as dans tes yeux pers une bête qui s’avance et qu’on tue…


Tes longs bras nus de neige à tes côtes de sel, un café sans mémoire sans nom, sans étiquette ;le temps sommé de vivre pose des voyous troublants dans la rue ruisselante…jour muet, jour transi, les chiens ont le respect de leurs propres douleurs…et puis une cigarette, un haricot de flamme, la fumée qui bave, et puis une cigarette qui me fait le mal d’être…
Debout tôt, tes yeux de chienne aveugle m’empêche une lenteur, endormi aux propos des loups et des chacals, je m’assieds dans ma peine comme une brute dans un fauteuil.. voici la bête ivrogne qui jappe pour un prénom, muselle son désespoir dans ses cheveux de dogue, s’embrume se pète la gueule avec du vin de Tunisie, puis rentre saoul, seul, las, bas, tremblant comme une paupière, comme un forçat roulé de fers, avec son mal de terrassier et ses yeux de vaisselle sale salis par tant d’autres regards…


Ma chaude nécessité d’entre louve et clairon, diane du bout des doigts, je te prête des midis à soulever mon sang, armure qui te suscite des mots de solstice, de chien ou de chacal, cœur chaland aux mains qui te retiennent d’être le feu, plaine brûlante, gageuse d’incendies, lente pitié affût du testament, du négoce entre nous, et puis toutes ces distances où chacun prend sa place…


Petite pute qui te plains entre L’Hambourg et Koenigsberg, fille dorée, écharpée, bombance du portefeuille, l’arabesque de tes liqueurs s’ocre dans mes veines, tracés d’un vain repos dans des maisons de passe, à diviser pouvoir, mouchoir et chair d’épi, putain d’arrêt avec des mains pour des amours déçues, tes cuisses de fuselage font tout comme du bastringue, jusqu’à ne plus savoir combien il faut payer…


C’était ma vie, j’y étais pauvre, ton cœur s’ourlait sous tes paupières, splendide amour déçu, mensonge de musicienne, quand ton rire s’écrasait comme un tison brûlant,s ’étalait dans le froid….c’était ma vie, et j’étais sot, colt au froc pour des rengaines, détour du tout pour des rancunes, sans la corde de lin, de la paume au poignet un liseré s’étend, il rouille de lui-même…
De longues filles épuisées, neigeuses à leurs poignets poignardent des jours de noces à dormir dans le gel, chambre de bonne, discorde dans nos vacances, nos vacuités, coïncidences bouchues dans les grelots de l’âge, puis tout le tintamarre de nos propres dangers…


Le gel nous rend semblables mon aimée des vitrines, des neiges roides et rugueuses comme des poignées de chaux, les couches d’u long sommeil, leçon pour juronner, pour s’abreuver du vin piqué dans les burettes, diane du bout des doigts…le gel nous encorde, il fait bleuir nos roches, nos poches souterraines, dévie toute eau qui dort vers d’autres mausolées que nos chambres d’hiver…le gel nous impose ses farces métalliques…


Du comptoir immuable aux tables sans propos, positive tiédeur du cerveau et des seins, rousse en d’obscures règles dans ces bistrots terreux, ton nom allitéraire fait baver ma souffrance mécanique des outrageants miroirs ,farce éclose, écho d’un voyage sous de basses latitudes, foutue la paix entre nous, trop d’outrance du mot machin, pour des campagnes sans porte plume, avance ,viens et roule, dis moi les archipels sous tes néons blafards.


Anne à qui j’osais dire ma probité, ma vie, s’enquiert auprès d’un autre des facéties du porte monnaie pour compliquer ses danses aux pauses supérieures, Anne se reverra obscurcie, outrancière, hélas le cœur et l’âme, l’ardeur et le repos sont toujours en retrait dans cette ville sans témoin…


Taisent tes mains les nuits obliques, les raies les craies des rayonnages, les solstices au couteau, te voilà avouée fille trop funéraire, fille de derrière les vitrines, fille de peu d’entrain, et l’obscène jeu du cœur colle de trop d’impudeurs, voilà pourquoi tes mains taisent tes nuits obliques…


Dans l’ombre qui s’étire des élans de son cœur Empousa se décharge des marges de son sang, cortège d’ébène et d’opaline, le cri gras des grillons détonne dans la plaine, la robe rouge du sommeil se creuse dans ses plis, des hymnes naissent au feu des forges…au dessus des travaux des empereurs énamourés se meut l’oiseau géant venu des altitudes, et Empousa précieuse de ses rets de lumière ordonne la légende des ménades rustiques…


Le jour nous rapproche des confidences et de nos fièvres ruisselantes s’épuise la ruse coupable de tant d’empreintes…tout est de dire amour que les animaux même font dans tes nudités, que d’autres encagés balbutient des espaces, que le loup inaudible refait le vœu du compromis…tant est de dire la nuit, que tout passage est une vacance, pauvre refus de rétiaire qui s’abîme les mains en grattant tes récits…


Il y a des jours où elle embaume comme de l’encens dans un calice, blonde amère à chasser les cascades de son cœur, tremplin de gynécée que boudent les marâtres, petite première promise aux nuances argotiques, aux bières, aux pellicules. .il y a des jours où elle est belle, où elle boue dans les herbes, où ses seins et ses fesses d’écolière lui vont si bien, il y a des jours…


Ramier des bouquets d’ombres, tu luis toujours dans tes manières, disque doré promis à des mains parallèles, bras bandés des idiots qui crachent sur ton nom, moi docile aujourd’hui, je feins le désarroi, le dernier soubresaut, autre chose que l’amour…refermée ma mémoire, rayés tous mes écrits, évanouis mes concerts, et toi démarche lente des portions de trottoir, tu romps tous les espaces où je cherche l’équilibre…


Tu parles en contrefort des tes départs irrésolus quand l’homme qui te dénoue n’a pour son seul souci que sa gloire, ses enseignes, et sa façon de mal aimer.. te voilà dépréciée, prompte à le maudire, à n’avoir ni faim, ni soif de ses patiences, du clair moment de vos concordes…tu emmêles tes bras aux herses d’autres bras, aux fils d’autres rancunes toujours plus élargies, décidée à t’écarter de lui….tu planques tes distances dans des allures de fille sans gêne, dans tes blancheurs de porcelaine, mais jamais n’as de cesse de tout commémorer...


Laissons les femmes emplir nos nocturnes baignoires, reculer leurs promesses d’aube et de souterrain, vierges dans les dédales de nos peines avouées.. la pierre s’est élargie aux margelles du puits, les robinets ont l’âme d’une eau sans profondeur, les pitiés sont fiévreuses de tous les faux semblants, de toutes leurs randonnées au cœur des monoprix, miracles frontaliers, quand chairs et os mêlés nous dictent des veuvages....


A peine réaccomplie que déjà languissante, branche du fruit primaire de l’herbe qui se dénoue, longue fille de patiences jamais entretenues, tu es la science intacte dont parle le sorcier, voyageur qui achève de desserrer les dents, les poings et son cancer pour le reste du temps, afin qu’un jour l’idiot dont nous sommes dédoublés s’exténue de mentir en se tapant de dieu…


Tu dors au lit de sable, offensée de tant d’offres, de tant d’espaces, de tant de cendres, de tant de vies injustifiées…il te faut exister en dehors de ton âge, prisonnière altérée de ton poids de pierreries, déesse aux limons du cœur, tu dors en chaque chose, gagnée du bruit furieux des bêtes ,des étincelles et du gibier….tu dors, il fait une nuit oblique qui impose le gel…


Rien ne va plus, maldonne, la nuit s’éteint trop tôt, les filles du dimanche soir ont les membres liés, les orgues qui persistent désemparent les chiens, la pudeur se nourrit aux enchères de crimes, l’exactitude dérive au large de nos ans, puis c’est un temps épais qui se repaît du matin.


Mon âge comme en congé j’ai des morales de porte plume à gondoler les collégiennes.. les opinions rustiques, gothiques et argotiques des Léandre poisseux sabotent mes pouvoirs, mes durées d’armistice…bordel de merde aux dieux congénitaux, assis sur des curules, aux mains de héraut, aux blanches randonnées des filles qui nous disculpent…merde à l’histoire poilue de trop de tueries, à ses écoles, à ses provinces, à ses vergers, à ses lourdeurs, merde à la vie, cascade qui s’écluse dans le lupanar de nos souvenirs…


Avec toute vos franchises pommelées comme un cœur, petite anglaise de l’autre rive, vous nous faites mal, vous nous saignez…brindille, écrou, grésil et craie, panorama de la discorde ;vos jambes lisses comme du savon déroule nos souffrances à se pendre tout con à l’arbre des potences, et ne rien vous devoir sinon l’air extérieur de toutes nos couvertures…
Marabout fossoyeur du bordel de nos hontes, tu es toujours en vie dans les lieux sans vitrine, ici la ville radote des îles partisanes, des marées des mariages et des pucelles sages…ici le sable s’enneige des frimas de décembre, la pluie dévie du ciel, le ciel se délimite…marabout évanoui du ragot de nos veilles, tu es toujours la poudre qui écorce les murs, le vol triangulaire des oiseaux sous la lune, et là bas dans le nord quand les corons montent en inclinaisons, tu nous offres de vues parallèles pour d’autres lendemains…


Pour jurer par le jour, te défendre des nuits, fillette sur le déclin, femme du bout des doigts, tu gardes des insultes pour salir nos présences, nos paquets d’alibis, nos noms d’entremetteur, bosselée par devant, barillet par derrière, revolver stupéfait de se savoir un chien, tu nous tires de nos sommeils roides comme des nœuds de noix, et nous saoulons à vue toutes nos épaisseurs…


Cariatide entablée sous l’épluchure des pommes de terre ,ici tu fruites du poisson gras, l’odeur du bruit des menthes vinaigre ton profil acide des nuits d’usine, quand la chaîne par à coups déclinait tes patiences…lenteur des jambes fauves, des bras, de la poitrine, comme un chemin sous le midi ;bien sur tu peux crier, savonner tes silences, modeler tes écrins, moi je serai toujours sous tes affiches de fille offerte…


Pelles roulées, échalotes, baisers d’algues du fond des mers inhabitables ;toi ange du mauvais sexe, moi chien des lieux pourris de toutes leurs contrebandes ;ô souvenirs, grillons, dans le pain qui se gonfle, sang ennuyeux, fruits dans un autre espace…femme de marin aux quais, tu tendais tes mains tremblantes vers le vaste horizon, mes muscles répondaient, glissades de nos paumes, voici l’absolution.. les après midis tièdes nous étendaient hardis sous les pommiers neigeux, lourdeur de ta poitrine, indigo de tes yeux, taupes musquées, embusquées pour d’équivoques jeux, et le temps malgré tout, terrible et dérangeant…


L’amante irréligieuse des plaines du mauvais sang se signe en d’autres espaces que c’en est un grand mal, franchies les latitudes, ton souffle nous aborde, nous lève des nuits de sel, cherche tout battement à nos lèvres éperonnes, toute moisson sucrée par nos mains de faïence, noir est notre Est matinal, poussiéreux tous nos lieux, il nous faut à présent déraisonner sur les germes d’un autre dieu pour éveiller en nous de plus belles vivances…


Vieille ruse de l’écho quand je t’arrache des mains indispensables tu es la chienne aveugle et ses premiers élans, tremblante comme l’envie, blessée comme dans l’amour.. que l’on te botte sous les néons et tu vas à la vie qui saigne, que l’on te pose sous les balcons, tu pleures sur d’autres mercenaires, et lentement te clôt dans les lacis clairs de la lune…
Bottée, casquée, robée, je cherche à t’enlacer, orgueilleux, inquiétant de toutes mes rumeurs, blonde qui laisse tomber et qui ne divise pas, beauté sans louvoiement, quand nue sur des photos tes seins te vont si bien, quand tes jambes qui grésillent rappellent nos traverses, nos pensées taverneuses, quand ta bouche qui boit le vin amer ne veut plus contenir…bonjour, bonsoir, nous sommes fragiles, notre culte est la porcelaine, pour toucher ton présent ,fut ce du bout des doigts ,il nous faut cette légèreté d’oiseau livreur de kyries…bottée, casquée, robée, le sang nous serre et nous garotte, sortons de nos canaux et voguons dans tes éternités pour un feu défendu.


Dans l’herbe qui se détend des cadavres de la veille, nous parlons de nos cris, de nos fureurs si parallèles, tu me dis qu’être un homme est le vol d’un corps et d’un visage, que tous les horizons sont des chemins de boue, puis que Popeye est un curé avec des yeux…


La nuit nous dévie des franges de nitres vie, point de retrait, point de vacance, l’oubli flamboie, il faut oser, crier dans les parages une haute insulte, les creux qui nous éloignent…je te nomme pour toucher à ta nudité, elle éclate en orages d’impatience, mon sang signe un nouveau pacte, une ruée ,puis mes veines se pètent de toutes mes rouilles anciennes ;de pierres et d’hosties je suis délié…


Fut une femme parfois fidèle, immense comme les plaines alanguies au soleil, coupures de blé dans les mains jointes, maintenant que l’amour écourte sa petite vie, elle confond mon jeune âge avec ses confessions ;bousillés nos panoramas, nos rapports et nos appartements, cernés nos yeux et nos passages…incliné aujourd’hui aux mornes processions, j’augure d’autres filles hautes comme des minarets…


D’autres fois elle était fille et folle et se couchait entre les hommes, les mains pleines de cailloux pour leur péter la tête, éclater leur prénom sans le multiplier…une nuit, au seuil d’un palais sans fortune, ses jambes divaguèrent, houles du terrassement, il fallut plusieurs fois la cheviller aux planches.. plus tard sous les plafonds, disques solaires bleutés, elle se déshabillait ceinte de roses et de lilas, tout aussi singulière que mes confessions…


Calme gerbe des eaux, c’est pendant que tu fus gardienne des rives d’écartement, que je brûlais d’obscénités dans des maisons boueuses….au doux soir des fontaines, des alphabets, des mots, tes bourgeons devisèrent, le feu honnit ses flammes ,réjouie dans ta chair et de tous tes excès tu te fis écolière pour te coucher dans des leçons d’apprentissage, avec les hommes aussi, minéraux des poubelles, des terrasses, des parquets stratifiés, imprudente que tu fus de ne jamais finir tes longs contournements…


Viens t’en vierge marine avec tes mains, tes ongles pour creuser dans le sable de nos versants opposés, viens t-en, obscure, fléchée comme un archange batailleur crâner sous nos cieux, là où l’oiseau emménage dans les créneaux obliques, dans les colzas, dans les soupentes, sous la pluie lourde de tous les zodiaques sans palmeraie, viens t-en louve, vestale, marraine des concordats prendre pieds et racines dans nos boudoirs bondés…


Pour t’écrire en filets, en violoncelles de sang, archet des blanches lames, j’ordonne des lignes planes à tes mains sablonneuses, l’eau nous creuse des baissières à dormir sous la lune, des maux de vieux seigneur qui se défait d’un diable, le ventre et les artères comme des crans de couteau, nous voici médisants, démons arrangés de l’ancien texte, pédés, cocus, rompus, à vouloir être bien avec ces anges qui n’ont de nid que leur pubis...


Avec tes longues mains pour te taper des dieux, fille des totems obscènes, des forêts et des nacres, tu savonnes nos peines comme chenilles à cocons, paumes rudes aux touchers des salauds qui se bandent, chair qui inonde de son sang les ports sur portulan, avec tes vastes jambes pour te parer aux jeux du fiel, de la rancune, des liqueurs et des entrevues.. avance , viens parler sous nos plafonds blafards…


Il faut que tu sois mère répétée avec fracas dans la douleur des grands secours, quand tes épaules de forme ronde porte les écus d’une autre renaissance, il faut que tu sois mère semblable aux filles de taille, talons hauts et sensible pour des termes équivoques, campée dans le désert où les carillons du cœur font dans l’escarmouche, émail et maux mêlés dans le sang assassin…il faut que tu sois mère, sève du sort conjugué, dans les sèches galeries du souvenir et de la honte, avec tes mains si longues, chapelets provinciaux, tes seins d’écolière, tes jambes paysannes, pour une halte ou une procession, et puis enfin te clore dans une chambre d’hôtel où tant d’autres se pendirent…


Désir de braise aux officines, mes mains te consolaient des heures sans aiguillage, tournait le temps jusqu’aux douleurs, abolies les patiences, les ocres, les toitures, il n’y avait dans ce commerce que laine rêche et fruits bleuis, puis une soie filée pour un nouveau pardon.


Sa jeunesse contagieuse sur tous les hippodromes, cartes et dés pipés puis vexation de glas, chevale de nos clameurs sous les yeux des pillards, parieurs sonnés…ton corps se tailladait dans un peignoir fixé d’étoiles, tu déroulais tes mappemondes, trajectoire embouteillée par les détours des comploteurs…vorace avec tes mains, docile avec ta bouche, des filles te suivirent et qui te survivraient…tu ne fus que l’écu imprégné dans l’asphalte, l’épée d’anesthésie comme une scélératesse, la sclérose sans tête des nuits où l’on guettait…mustangs ailés avec nos plumes et nos plastrons, nous nous effrayons de toute logique, de tout espoir, de toutes les causes…nous voici dans un terrain vague sous la jachère de nos idées…


Vint le jour avec ses membres nus, ses oiseaux de sel pour des ciseaux dans les rémiges…des chais étaminés aux caves minérales, les cris longs du sommeil barraient les corridors…jour comme un coq enfiévré de lune, huilé au doux velours des vestes de voleur, balafre dans les veines enfumées de sureau.. dans des chambres de bonnes, griffées de noir dessein, les unes montraient leurs seins aux miroirs ravineux, d’autres leurs bras mouvants aux lavabos de lait, puis parallèles aux larmes les rires divaguèrent…


La nuit cousit des poches aux yeux des matinales, rappels de nos syntaxes, des paravents de la discorde, le sable encore aux paupières, tu te débattais, vint le jour.. sacre et convulsion sur tous les étendards, les unes suffirent à nos méprises, d’autres se firent filles de salle ou assassines, toi qui enseignais le plus haut des vestiges, colts, armures et heaumes tu tendais tes mains pour des réconforts…ce fut le jour, absurde et gras, avec ses ignorances, ses désinvoltures, et toujours la parole pour dépouiller la vie…


Froid de voilure effroi d’orgueil, la neige se coud dans le silence, l’eau s’invente des mouroirs, les tours d’argent pèsent leurs crimes, jour à crosses, jours cossu…sur les toits blanchis de gel, des filles vont dans la distance, géométries osseuses à l’œil qui les multiplie, parité de tout mon mal, schiste sévère des tournoiements, quand terre et chair mêlées font le même testament…


Elle drague avec son môme les minets du seizième, paire et fille mère dans la même unité avec l’élément feu dans sa bouche qui s’en charge, pelles roulées, sono, pipeaux, porto puis rat mulot…d’autres jardinent dans son meublé, slaves dormants dits pédés ou quelque chose comme ça, fille menue bien aimée sans forme italique, tu parles cul, tu parles con, impudeur synthétique avec tes beaux dessous, puis c’est bonjour bonsoir, le culte de l’albâtre, je dis, ô pauvre femme si mal illustrée dans un décor d’incendie et de craie…


Avec mes mots comme des remparts, toujours plus solitaire, je cherche encore à t’exposer, dans ton tailleur, dans cette laine, campée dans l’impudeur des filles de troupe sans leur médaille…tu es l’excès, mon lieu puni, la foule des femmes qui me reviennent de n’avoir jamais su les retenir, le mépris, la méprise et tout l’espace qui leur ressemble…


L’orage des sexes moitent nos tiédeurs, marches, barrières, bastions, non sens…tes seins sont des avalanches ,tes flancs, des murailles crénelées, cannelées, ici nous disons vrai, nos écumons nos variétés…à vingt ans, nos membres sont à l’écart des pudeurs ancestrales, nous traînons nos transparences comme des coutelas, des compas, des surins…haleines bleues des cibiches à deux balles, de nos respects extérieurs, quand nos signaux en morse nous dictaient nos erreurs…


Dans la buanderie, bonheur de te voir nue, comme un saule sans son écorce, désir marchand d’un autre espace, au miroir se tendent ton corps, ton cœur et ses méprises, toutes ces chairs étranglées en des garrots de permission, parcelles de peau pour des brûlures ;voici la douce joie du désespoir de te savoir éprise des mille esclaves du cagibi...


Il y avait Hélène animale en jurons, pour faire tourner la tête et se clocher la voix, phalène des vitraux aux fastes du corsage, Hélène époussetée, monument du survivre, qui achève d’achever toutes les vieilles mémoires, couteau pour apaiser la faim et la demande, fleur d’impatience cossue comme nos ignorances, Hélène fruitée à tort par d’autres tortionnaires…rien à foutre de ses soirs, de ses soieries, de ses étoffes, de ses velours, où pour un haut pardon les autres se ruent comme des livreurs…
D’autres fois elle insulte Dieu et ses saloperies et dit que sa morale est un foutoir qui fait du bien aux moribonds ;d’autres fois, mappemonde avec ses îles ses archipels, ses mains, ses seins, ses cuisses, elle est lucide de tant d’espace ;généreuse, idéale pour partager sa bouche, sa couche, bûcher aux feux saisis, et ses paumes ,guichets ouverts, fermés, ouverts, où nous payons cash le peu de paix qu’elle réunit…


Je mords un sein de savon bleu, bleu comme la neige de mes poignets, un sein d’affiche, de magazine, un sein de guêpe et d’hortensia, je mords un sein qui bat un sein qui boue, un sein de brique et d’ardoise, fourré comme le fruit frais des arbres sans gâchette…belle bête enroulée en des torchons de soie lustrée, rage tenace et drapée aux posthumes détresses, corps d’avant le sommeil et d’avant le partir, d’avant le soc et le poignard, doux corps comme un galet bleu tendu à la langue, pour faire venir les mots et larguer les amarres, filon à pleines paumes, contrebasse au plus haut, boulet dans nos cœurs lourds de ne savoir prédire…


Le sommeil infidèle comme une femme infidèle me plonge dans son plumard…quand l’amour n’est plus qu’une culbute, un saut, une avance, un lapin ou quelque chose comme ça, le sommeil entre chez moi, boxeur du quinzième round avec les bras tombants, les yeux beurrés de noir, les lèvres tailladées, et c’est ce sommeil là ,fauché des heures premières, qui sait seul me couvrir les épaules de laine et les pieds de coton…


Comment ne plus te dire en ton nom de durée, tes espaces, tes clos, et ta chair de gitane, comment ne plus te dire, femme de pendant l’été, sommeil au sang d’oiseau, bouche aux lèvres taurines, jambes des rues sans faconde, comment ne plus prier tes délices, tes palaces et ton cœur, ce rouage imprécis qui bat en toute chose…


Il y a encore dans la salle d’eau le savon bleu de tes plongeons, les vitraux ocres de tes travers…toi partie ,mes veines ont soif de mer, et mes yeux verts se ferment, la clé de mes poignets n’est plus qu’une fleur de sang, l’image est morte sur ton nom, les dés craquent, osselets temporels, je te prolonge dans mes orages, ancienne antienne pour un pipeau, mon obstacle étoilé, mon insecte grouilleur ;hélas toutes ces cartes sur table ne m’inventent plus le monde, et mon amour fut-il de débarras, s’élargit de ma peine comme je joue du couteau…


Elle portait haut les seins comme des colliers de chair, comme des émaux de lait, s’amusait de mon sang noyé dans mes artères et donnait du mouron à mes chiens les plus sots ;rousse dans tous ses états d’épaisseurs et d’ogives, tombait en larges plaies ses anciens souvenirs, ceux du feu et du ruisseau de son deux pièces obtus quand elle était dormeuse…
Moue des seins dénudés en silence d’hôpital, ton torse m’offre des prières à garrots, des lacis de fontaine, des panaches d’oiseau ;puis c’est mon souffle court à ton cou, à tes aisselles ;tes jambes sont des carlingue huilées, ton sexe, l’outil brûlant de nos désirs, plus tard quand les aiguilles de nos doigts résolus blasonneront nos tempes, tu tairas chaudement tes hourras à la lune…


La serveuse temporaire se plonge dans ma vie, et ronge ma souffrance et cogne mon désir…ronces que je fais miennes d’un revers de la main, jupon maigre ténu aux jambes d’urine chaude, je trafique mollement dans ses yeux d’effraction, chaque mot nous déplie, nous creuse et nous entourloupe, chaque regard nous inculpe, nous dépiaute et nous joint, ses mains d’éclaboussures d’éviers et d’eau courante sont comme des éponges, pores des paumes savoureuses pour mieux s’agrémenter, pour tempérer le feu, distordre le hasard, seins de remue ménage, d’appels de louve moussant aux lavabos du cœur, visage de marbre rose, d’amazone et d’éclipse…et je lui appartient dans toutes mes épaisseurs, dans toutes mes furies, mes meutes, qui sont tous mes envers ,qui sont tous mes adieux…


Où noyer ma misère, de quel pont me jeter, d’où balancer ma vie ;pourtant le pain est roux, a des mèches de mie, ta nudité fonctionne comme un quatrain lunaire, les mots sont crus et métalliques, chapelets de chair et d’os, la chance ronfle comme un monarque assoupi, les vœux sont marins et mariés, et pourtant le pourtant n’est ni oui, n’est ni non…


Il pleut sur la pluie et j’ai tant besoin d’eau pour raisonner ma peine, des vagues d’urine chaude balayent les trottoirs, et l’envie de vous dire des mots à ne pas dire me secoue comme du jonc dans le vent débité ;mon passé aux rouages d’herbes et de nonchalances brûle du feu des prairies étranglées de soleil et du cri des grillons, chaque larme des anges est une veine qui s’épanche, qui va dans ma poitrine, y dévoue toutes ses ronces, celles des ravines et de mon corps qui ne vous convient plus.


Putain de chienne aveugle au sortir du brasier, elle tangue avance et roule de ses sourcils aux talons hauts, j’ai mal de ses élans, pendulaire agité des soubresauts de nasse…elle est le slogan gras des affiches de ce jour « j’ai le pouvoir de durer »merde à cette délicieuse éternité, avec ses seins de fermeture, de zips, d’éclairs, d’archipels et de cirques, avec ses fesse de chardon bleu dans le cuir de leur peau, avec la houle de ses hanches comme consigne à tenir, avec ses yeux gainés de houille et ses cheveux café.. il me faut à présent lui présenter ma peine, mon nom,mes répugnances et mes rigueurs pour un compte imparfait.

Des poignets fins de sang aux cuisses des tiroirs, étagée comme dahlia, vestale comme la chienlit, tu veux cramer mes veines en canaux de tendresse, mes angles et mes cris ;ô belle endolorie, étalonnée de chair, de torts entretenue, ronge mes os et mes dents, insulte avec tes mains, ce corps contagieux planqué dans un miroir…
Au palais qui porte ton nom, tu souriais fiévreuse de ces colères en toi, tu t’accordais à l’heure, aux départs et aux hommes, tu aimais tous les jeux, équivoques d’équinoxe, tu gesticules encore…dans ta ville endormie tu t’agenouillais sur les pavés gras, tu disais que la terre était ton noble amour, tu m’embrassais hautaine sur la pointe des pieds le front et les paupières, fourrais ta langue dans ma bouche, répétais que jamais tu ne te répèterais…sous ton pull de soldate, tes seins polis comme un midi, guirlande de chair tendue, oiseaux à ma portée me fouissaient des gestes d’ensorceleur…plutôt que de monter un soir les marches du Sacré Cœur, nous avons parcouru les venelles du premier, cicatrices médiévales, l’ombre et ses moribonds recrachait tous ses crimes…


Tu m’aimeras comme une animale, je te lècherai comme un chevreau, assis, debout, couchés, moule aux doigts du mitron, pain chaud des retrouvailles ;nous aurons chair avide au soir de nuits de noces, des coupes et des compas, des coups de poings, de pieds, sur nos têtes et sur nos os, et des envies de bête pour saccager nos frondes…*


Court circuitée Juliette, tu jouais à fâche fâche, d’autres te disaient folle….chacun pour soi ce jour dégringole sa souffrance, ces escaliers géants qu’on gravit avec des crampes…amère vie, vacuité, cordages de déraison, tu serres de nouveaux corps émigrés en des espaces de perdition, grands comme des pyramides, défilés où tu pourras valser, fille blanche et océane…
Neuf j’étais ta seule histoire, ta raison, bref, l’amour te remuait…aujourd’hui d’autres te reconnaissent, te saluent, crachent sur nos retrouvailles, salopent nos réconforts.. et voilà qu’il me vient des états de chien, de renard et de loup, des maux de tuiles et de toitures…j’ai la passion si rare, qu’il te faudra ô fille des cargaisons, une nouvelle décence, de nouveaux devoirs, et des appels au téléphone pour dépêtrer mes vieilles somnolences…


Te voilà là offerte, étonnée de ces hommes qui te gardaient à vue, Marthe des juillets lourds, des nuits de tête à tête…tu cognes dans mon sang, rebelle de haute haleine, patientes dans mes os que plus rien ne concerne, ni toi ni ton bonheur que tu élèves seul pour ne rien partager.


Elle sur ses hauts talons, moi pieds nus sur le sol, ses seins sous son polo, ses fesses pour le trafic des mains de branque, bouche de poulpe aux poignets tailladés, aux rouges cicatrices, éternité douteuse de son métier de pute, de la sotte dialectique. elle, elle râle, salive, voit plus grand, puis dit des conneries, ivresse des tempes qui s’encochent, et la température d’une aurore boréale…


Métronome de boudoir avec des notes contre la pluie, l’odeur des mariés, des mariages, des marécages, et la lie du bonsoir.. tu dis assez de cul ,assez de poudre, assez des ancres et des encrages.. il fait clair comme dans un gymnase où des garçons et des filles aussi cons que la goutte, boivent du lait, mange des pommes et ne se soucient que de leur quinzaine…


Nous aurons des fiertés, des grands frères pour les bleus, des faits divers, des aubes grises, fait le tour et le détour du verbe, des yeux pochés, une bouche à cran, novembre aux dieux sans thème et décembre aux mouchoirs, des femmes comme jeux de paumes, des femmes comme pour longtemps, des gestes pour retrouver les belles tonalités, des alcools, des couteaux, des choses à l’intérieur et puis des terrains vagues pour ne pas y rester…


D’abord ce fut une femme orvet, avec des cheveux rouges, cheveux de terre et d’horizon…malgré l’enfant qu’elle eut de moi elle me maudit jusqu’aux décembres…à la fête du village on lui jetait des pierres, c’est moi que l’on touchait…la nuit venue avec ses inconstances et sa nuit, avec ses hontes et ses pitiés, je pense à ce visage clos dans une chambre étouffante où elle défend sa vie avec son petit corps…


Mais bon sang
Dans ce fleuve
De lampes aux yeux piqués
Pourquoi jetais tu donc
Des almanachs à rire
Des paroles à pleurer
Ce qui me consolait de mes grouillantes peines
Et tous ces vains prophètes
Des siècles oubliés
Piégés en leur dessein
Qui manquaient de scandales.

J’ai la passion des bêtes
Et des voix qui s’inclinent
Cette voix qu’est la mienne
N’éclaire que mon chemin
Tous mes déserts sont de chaux vive
Coupe gorge insatiable
Au cœur de graine froide
Je n’ai de connaissance
Qu’au milieu de tes nuits.
__________________________________________
La nuit étalonnée
En longues maladies borgnes
A ses flancs de dormeuse
Traîne des retrouvailles
Et des voix sourdes d’eau
Je ne sais des dépouilles
Que les paillasses froides
Les zéniths à quérir
En base de bleu de gris
Mais voilà qu’il me faut
Des milliers de symboles
Pour des résurrections
Au temple des propos
Amoindrie par tes cris
Les horloges palissent
Et s’époumonent
Les vieux ne constituent
Que des tessons ardents
Vivent les chairs impures
Et le microsillon
Hélas les assassins
Ont les épaules lourdes
Et des veines trop bleues
Pour ne rien supporter.


Comme tout est invisible, nous voilà roi ou dieu, risquant tous les scandales ;aux bistrots gris des soirs, je préfère les palais, artères doublées de feux, de furies et d’oiseaux, là le sang m’est une victoire qui n’affole qu’à demi, mais puisqu’il faut un âge, on finit centenaire pour n’avoir pas douter.


J’avais quinze ans de pierres et quinze ans de délits, les femmes à tête nue me marquaient de leurs doigts, je penchais pour ces nids, joyaux des arbres morts, où silencieusement les billes devenaien,t perles, ô mon adolescence, des altitudes de sel, tu relâches ces oiseaux mal épris de ce monde.


Le petit homme du mensonge
Qui tempête tous les soirs
A des maux de poitrine
Et s’endort sous la table
Il joue de l’harmonium
Dans le sable des rivières
Puis s’endort alourdi
Les yeux lavés de ciel
Sur les hautes montagnes
Où saignent des grillons.
Il m’est un grand pays
Où nous serons prophète
Avec des mains de sel
Et des yeux de gravier
Les femmes qui sont le bruit
Quand la nuit les disperse
Nous sècheront de larmes
Pour ne pas trop douter
Quel dommage pour les chiens
Qui ne sont que la terre
Et l’unique danger..

*Je sommeille dans un amour de plaine
Il y a sous la pluie
Des granges où grille le grain
Une enfance savante
Qui voyage à l’envers
Une terre étoilée
Un verger de chair bleuie aux vents
Et une femme qui sent le vin
Après s’être brossée les dents.
________________________________________________
Quand sont barrés nos yeux trop lourds
Il nous arrive des rencontres
Comme un vol de bourdons
Comme des cantilènes
Comme de saintes manières
Comme des années sous terre
Que faire alors
D’un clair désordre
Où il fait bon douter
De ses faîtes de ses crimes.
Jeunesse un jour où l’autre
Je te bibiterai
Tes paradis latins
Et tes éros centers
Nous monterons en croupe
Nos nuits habituelles arçonnée garçonnée
Dans les réduits de ma mémoire
O ma pauvre jeunesse
Dans un décor de menthe et de lilas.
_________________________________________________
La neige est imprenable
J’ai faim de nos rencontres
De tes pitiés osseuses
De tes sillons obscurs
Du large de tes ans
De tes désordres
Des nuits rompues au sel
De tes mains assassines
De tous tes paradoxes
Qui tremblent sous mes traits.
Je crée dans mon désordre
Une ville à courte vie
Aux habitudes de pendaisons
Une nuit de feux de crimes
De confidences et de déchets
J’interdis les adresses
Les noms de lieux de rues
Il nous faudra nous perdre
Nous perdre et condamner
Ces mannequins de bronze
Qui parlent dans le vent.
_____________________________________________
Inquiet de ta beauté
Et de tes privilèges
Je te réserve des parfums
Et des arômes d’arbres communs
Tu es cette ombre de sable fin
Avec des mains de sortilège
Pour ne venir en aide
Qu’à ceux qui ont tant vu
Le printemps et ses chiens
Saigner en des vergers
Où l’herbe déménage.
Tu garderas en tes mains blême
Le dur labeur de tout frotter
Les lampes aux songes de miracles
Les parquets en lune ocrée
Tu garderas en tes paumettes dix mille morts
D’origine terrestre ou maritime
Quelques fleurs à branchies
Tendrement ordonnées
Des rêves d’herbes cousus
Aux tremblantes liqueurs
Les plaintes des marécages
Les neiges violacées
Des adieux de pinson
D’étourneau éternel
Précieux précis fugaces
Et une indifférence
Pour les chambres du ciel.
________________________________
Je t’aime au fil du sang
Pauvre pitié vermeille
Les aux revoirs
Sont en repos
Et les colombes touchent ton ciel
La mort est en automne
Nul ne peut la prévoir
Sinon dans le sommeil
Imprenable tumeur.
Pour tout te dire
J’aime le mensonge
On vieillit mal
Et les romances
Aux petits pieds brûlent
Trop vite dans nos mémoires
Tu sais l’hiver
Qui est une chambre grise
Ne loge plus dans les forêts
Où les vieux chênes
Ne sont que d’os.
____________________________________________________
Dans les jardins nacrés de ciel
Les pommiers nus sont d’acajou
Dieu est présent dans chaque chambre
Où dort un ange de patience
Dans ces nuits qu’on bâtit
Avec les formes des fontaines
Les animaux s’ouvrent et s’élancent
Pour des songes sans écriture
De tous les mômes dignes de voir.
Je te nommerai fable
Et tu auras la mer
Pour ne plus avoir soif
Tu sais le sommeil est une attente
Il trace dans ma tête
Des visages aussi durs
Que les ans des montagnes
Je ne me souviens plus
Si je t’avais rejoint
Si je t’avais menti
A coupler notre amour
A retrouver ton pas
Me reviennent des mots
Ma mort est un petit couteau
Qu’il est difficile
D’emporter dans sa poche.
Nous n’emporterons jamais
Qu’un peu de terre des matins froids
Qu’un peu d’eau employée à laver l’eau des yeux
Qu’un peu de gel qu’un peu de givre
Qu’un peu d’ailes et de vent
Et cette immense peur
Comme un jour d’offensive.
_____________________________________________________
Je penserai à toi qui sucrais mon café
Qui s’endormais en moi
Sans nul autre mensonge
Que le mensonge d’aimer
Je penserai à toi
Dans mes chambres d’hiver
Ma fontaine de drames ravis
Aux théâtres des noces
Incessante rumeur
Avec tes bras au ciel
Pour toujours m’innommer
Je penserai à toi
Prisonnière du gel
Et te prolongerai
Jusqu’à la déchirure.
_______________________________________________
Adèle morte
Morte saison
Morte l’une des nôtres
Enfante dormeuse
Au soir des bals
Cœur de palme d’encrier
Enseigne au milieu des fêtes
Au fond des classes vives
Adèle morte
Morte la lune
Avant coureuse des maisons
Qu’on imagine assise
Dans les constellations.
La petite fille aux courts cheveux
Dans les jardins salés du temps
Dans les vergers aux pommes fades
A le vertige de ses dix ans
Elle est la bien aimée
Des grands feuillages verts
Des bergers familiers
Aux mains de sauve cœur
Elle qui n’a de saisons
Que pour multiplier
Et des milliers de vies
A blanchir à la chaux.
__________________________________________________
Dieu n’aimera que toi
Mon bel enfant malade
De tant d’infirmités
Iml n’aimera que toi
Dans les vieilles sacristies
Dans les ports déserts
Dans les bistrots aigres du soir
Il n’aimera que toi
Qui n’aimeras que lui
Pour ne plus jamais perdre
Tes facéties célestes.
J’atténue les circonstances
Déculotte les rois
Suis le souffre couleur
Des peintres mal connus
Sais tu qu’il faut se bien couvrir
Pour aller dans cette ville.
_________________________________________
La lampe qu’on éteint
Pour que se fasse la nuit
On la retrouve parfois
Posée dans le brouillard
Elle certifie le feu
Une peine échappée
D’un ciel lourd de verrous
La lampe qu’on éteint
Pétille quand on s’endort
Pour se rêver un autre.
Je t’ai emmenée en de basses églises
Prier insolemment
J’étais lié à toi par des jouissances
En des nuits de fins tessons
Dans des bistrots sacrés
Où de faux prêtres
S’exerçaient au blasphème
Je t’ai emmenée en ces basses églises
En ces lieux d’expression cachée
Comme en des chambres de bonne
Pour des crimes d’aller retour
Sais tu qu’i faut se débiner de sa jeunesse
Pour s’adonner à des croyances.


Réellement sa probité le faisait passer pour sage, au plus fort de sa vie il échangea sa demeure contre un tonneau, en son esprit une vacuité, quand il mourut, lignes impures, chair émouvante, on apprit qu’il était veuf, et père d’un drôle de passe partout.


Je te tiens pour nonchalance, j’ai ardemment désiré ta chair et tes excès, tes mouvantes paupières ardentes de trop de fard, tes hasards pleins de méandres, tes solitudes qui auraient changé un chien en loup, enfin tes abondances, que dis-je, tes fumeuses facéties pour parer au jeu de nos vingt ans.


Me voici à nouveau dans cette pension où l’on m’accuse d’avoir abusé d’une vieille dame ;je n’ai pourtant d’yeux que pour la gérante, une allemande de trente ans qui dit avoir été infirmière dans un grand hôpital, et ne s’adonne plus qu’aux travaux domestiques. On la dit folle, parce qu’elle se voudrait hôtesse d’un bel hôtel, est ce bien raisonnable de parler d’elle en de si sales termes, elle qui fait leur chambre, plie leurs draps, et ne se moque d’aucune misère.


J’innove la pauvreté, j’ai les yeux cernés, le regard en démolition ;deux femmes, celles que je préférais me jugent affreux, j’entre en une nouvelle saison où toute musique exagère mes sentiments. Pour dix pfennigs, je mandoline, violone, et pour vingt je me déshabille comme au temps où on me reprochait de ne pas faire ma toilette.


La femme à laquelle on s’attache
On la retrouve un soir
Couchée dans la baignoire
Elle est nue indifférente
Il nous vient alors en tête
Un petit crime si léger et si poli
Que le poison des jours
Fait le tour de la raison
Lance des pierres
Sur ce qui bouge
Se meut encore
Dans nos mémoires
Pour une exécution
Des ordres d’insoumis
C’est là dans cette république de rats
De schizophrènes qu’est notre place
Et nous en pleurons.


Celle qui me dénonça avait un cœur épais comme le lait des vaches maigres, elle s’ouvrait haut les veines sur de l’asphalte nue, courait dans les montagnes étranglées de soleil, ouvrait ses bras aux joies aigres des colleurs d’affiches, celle qui me dénonça, sans jamais regarder en arrière, était femme de blé, d’agate, de rivage, et d’une pauvre beauté pour mériter son nom.


Imaginons un secret, grand comme un dé à coudre ,lourd comme une purée de poix on le tait, on le retient dans sa tête pour ne jamais le divulguer, mais voilà que ce secret se met en boule ;son monde est bien trop vulnérable, et le secret parle, il parle si fort et si bien qu’on lui paye un avion pour visiter tous les pays.


Déjà au mois d’avril, il plonge dans les étangs vosgiens habillé en scaphandrier, elle, elle le guette sur les berges boueuses, écartelée entre deux ciels ;puis c’est un corps qui exulte à la surface, éclate à la lumière, et elle ,blanche de s’abandonner dans ses bras humides qui savent une autre existence.


A toi qui voyages
Au plus loin du dedans
A toi écho de porcelaine
A toi je promets
Le sable l’eau le sel et le papier
Comme dix mille abandons
Qui signifient le ciel
Autant que le naufrage.
Je m’attache à te préciser
En ce midi
Où toute chose est verticale
Si familière
Et si lointaine
Que seuls comptent le vent
Les roitelets et les bleuets
Le vent pour les versants
Les roitelets pour les saisons
Et les bleuets pour ton éclat.
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Elle tombe de haut
Dit des salades
Se conifie
Je la battrais
L’éreinterais
La courberais
Hélas je ne suis qu’un baudet
Avec des mains de vaisselier.
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Elle disait souffrir des télescopages
On ne fait pas une femme avec des miettes et du papier
Un soir avec de l’argent bien propre
Elle se procure une nouvelle vie
Parmi les voyageurs les touristes et les curistes
Depuis ce jour elle se fane
Ne répond plus au téléphone
Moi ça me fait grand mal
De la savoir occupée aux sales besognes
Que j’en oublie mon imparfait.
Le jour qu’elle entre dans ma vie
Qu’elle s’ouvre
Me montre tous ses cultes
Qu’elle met ses beaux habits
Qu’elle se saoule de mon vin
Qu’elle me questionne
M’apprend ses heures de nuit
Décide de mon sort
Se projette dans des insoumissions
Le jour qu’elle..
Ma fortune est à vos pieds
C’est un grain de café
Grand comme une pyramide
La pyramide est sous terre
C’est une autre Babylone
Quatre heures
Nous déjeunons
Le Tibre s’ourle de djinns
Avec ses papillons rouges
Puis nous dormons
Sur le divan.


A la sortie des classes, la mère le ventre rond le quête du regard, lui crache à terre, sanglote, épris de la maîtresse ,une pute de trente cinq ans qui n’en fait qu’à sa tête...


Sous la tente, l’attente, juillet est lourd, lourde la sauvagerie d’un corps qui se dérobe ;le feu la nuit m’invente des départs, les insectes déménagent, la lune somnole saoulée à vif des desseins du gris. Je suis en proie au jour, mes yeux sont cernés, dors à contre courant. Demain, la pirater et partager nos défaites, mes mains dans ses cheveux, ma bouche contre sa peau.


Elle me tapait la queue, sur le système et dans le porte monnaie, un jour ce fut la porte, fin de course, à bout de souffle ;puis moi, saoul, seul, triste, plus de détente, de tentations. Aujourd’hui je la voudrais bleuie aux soirées d’autrefois, bas de soie, culotte petit bateau, et que nous nous repassions nos antiennes à pleurer..


J’ai pris froid, des oiseaux nichent dans ma poitrine, finis les peintures gaies, les bourgs boisés, et les collets. Sot comme un rossignol, horrible comme un pinson, je clame bien haut les voyages à contre courant, mange des graines, bois l’eau des sources, fais mon monde à l’image des vents et des marées, j’ai besoin à présent d’elle pour mes mouvements.


A toi qui jusqu’à moi voyages
Voleuse de romances
Mille et une fois la même
Pour toujours rayonner
Adieu clair et ténu
Au milieu des défaites
A toi qui fais si mal
D’être si las ensemble
Je dis le pays de la distance
Beau comme un ciel de douceur
Pour écrire une peine infinie
Grande vermeille ouatée
Comme les commerces des servantes.


Dans une femme silencieuse où rien ne fait défaut, le sang est une parure, et le mensonge tant de saisons. Je veux oublier de toi, ma tendre illimitée, transporteuse de flocons, tes dires, ces petits riens orduriers, séquelles d’un amour qui saignerait du cœur, comme d’autres de la bouche...


Que nulle voix ne m’atteigne
Qu’aucun regard ne me parvienne
Plus triste que de vivre
Ma rancune est contre vous
Petite femme immobile
Qui prolonge ses aubes
O toi mal illustrée
Dans mes cahiers poisseux
Retranche moi du mal
Animal de faux jour
Qui fait douter et rire.

Quant au bruit que fait le silence, parlons en ;ça n’a pas de prix le silence, ce silence là est un chef d’orchestre avec des visions de tonnerres et d’orages, quel dommage pour les taiseux qui ne se souviendront que d’une barbe blanche, et de chiens sans écorchure.

Conjointement
Tu m’es hardie
Prière hier
Messe aujourd’hui
Comme je t’alterne
Tu me discernes
Que ne puis je davantage
Te maudire te haïr
Médecine panacée
O toi disciple née
Pour d’autres maladies.


Moi qui vous aimais si fort, si chaud, si mal, je disais que rien de vain ne nous arriverait. Je vivais en plein dans ces heures d’arrière cour qui me coupaient du monde ;j’avais le poing serré contre le cœur,et le cœur jusqu’à votre domicile. Ces rues que nous connaissions comme des pentes en posture, voilà qu’elles s’adressent à la colline…Je pense à ça aussi, je vous interdis de songer à me régler d’avance.