Dit pour D.E

Dit pour D.E

Dit pour D.E
   

Tandis que l’automne met de l’or et de l’auburn  là où il faut en mettre, le mien je ne l’ai toujours pas choisi, j’y entends le matin la diane  de votre départ et le soir le tocsin qui va résonner à la nef de mon cerveau pour une annonce de célibat,  voyez-vous la vie est une quittance, un loyer pas   exonéré, et chacun en paie le prix à sa façon, le mien fut d’aller à votre rencontre, ma face bien en avant, offerte, alors que vous détourniez déjà la vôtre pour la  connaissance d’anciens ou de nouveaux délices à venir, vous croyez que c’est simplification  que d’oser dire ce que je ressens, soit, je garde mes lèvres malgré tout le goût des vôtres et du bas de votre ventre, je ne veux pas aller à ce silence qui est de vous oublier, vous avez par trop cogné à mes tempes, à  mes tripes, à mes veines qui ont été dans vos intimes vibrations, ce qui me vient aujourd’hui est un mélange de ciel noir et d’horizon masqué, mais il en est ainsi, vivre nécessite toujours un  grand vide qu’il s’agit de remplir dans le mariage des mots, des couleurs, des autres, des rencontres, la vôtre  tremble encore en moi comme un oiseau qui s’efflanque à l’eau pour en retirer un poisson ; ce que je perds ce n’est  pas vous, c’est un monde cerclé d’un  désir trop  brutal qui va à la rouille, et j’ai peur.

L’indicible paix qui entra en moi ce premier soir je la ressens encore après quelques verres de vin, j’aime la belle ivresse qui vous entretient, et non celle qui vous discrédite,  j’ai un caillou  dans la chaussure droite, il me ramène aux marches que nous fîmes, là où vous  caressiez un  cheval fier  lunaire qui cherchait le feu dans vos mains, et l’herbe que vous lui tendiez était tendre, pourquoi ne vous êtes pas  tendu davantage pour moi ; je suis dans le fatras intérieur d’être éliminé par vous, vous allez à quelqu’un d’autre, si vous ne l’avez déjà fait, que peut ma mièvre émotion de  sensitif contre un corps de premier assaut, et qui ne défaillira de votre désir, je ne veux ni ne remettre dans le silence de vous, j’ai les yeux ouverts sur le monde, le nez à la brise, la bouche au vin doux ou amer selon les circonstances, je ruisselle encore de nos beaux ébats ; vous avez le corps à mes réponses et mes réponses venaient par mon sexe et mes émotions, si vous saviez combien j’ai eu du courant dans le bas du corps , et combien il est important pour un homme qui n’a connu de tels élans dans un long temps, voilà que je vous retiens, j’aimerais que vous me déteniez encore, j’entends par là être dans vos notes et dans vos mesures.

Il  est dit qu’à chaque sonnerie du réveil ou d’une horloge un ange passe, savez-vous ce que sont les anges, ce sont des horticulteurs, et des viticulteurs qui prennent aux fleurs, aux branches,  aux treilles les parfums les plus doux, c’est cela que j’aurais voulu vous offrir dans le bouquet des jours, des futaies, des bois,  des monts et des plaines, j’ai calqué de vous chaque photo qui sont sur le site où nous correspondions, je les mets à ma vue chaque soir, c’est d’une nouvelle remarque et puissance dont je me sens doté et aussitôt raccourci, cette gerbe de vous c’est comme un opéra menteur, incontestable, plat ; je vais surveiller mes abeilles.

Vous parliez de ma prolixité, c’est  une façon de trouver la paix et les bonnes réponses là où elles sont, autant dans une équation que  dans un verre de Layon, prononcez le comme il vous  chaut, si mes compositions prosaïques sont  des dépositions alignées comme autant de stèles, c’est  parce que l’histoire est une  longue suite de morts placés côte à côte, et des morts qui respirent encore nous en portons tous en nous, et qui nous empêchent d’autres capitales, ce soir je vous le dis, je suis  à visage découvert comme l’ai  toujours été avec vous, c’est de l’ordre de la catastrophe, je suis une machine à  compatir, je devrais commencer pour moi.

L’heure tourne, l’heure a toujours été une tournante dans un pré carré, tournante ou tourmente sont du même ordre sur  les lèvres concentrées à dire le champ de la dignité, celui dont j’ai voulu vous faire part; ce n’est pas en  sortant de l’école que  l’on a appris à lire ou à écrire, c’est dans l’étude de l’autre, dans sa réserve, ses épanchements, sa façon de respirer, d’être debout, et je l’ai été pour vous, plus j’avance dans l’écriture, et plus je suis sincère, ne m’en tenez pas rigueur, ce cahier est écrit d’un seul trait, le changement de ton, de feutre, est une façon visible de vous tromper, je me réserve le droit de m’enguirlander, n’en faites rien, il est dix-huit heures et des poussières, vous êtes à Paris, j’ai commencé à vouloir vous surprendre vers seize heure environ, je suis sur la route d’un  petit appétit, viendra le dormir ou je m’endormirai avec vous, ma candidate préférée, et qui s’enrichit à d’autres dépens, oui j’aurais pu cette nuit  me serrer contre vous, mais je n’ai pas oublié que vous vouliez du pointillé, que vouliez-vous battre contre vos anciens démons, apprenez  que les démons sont éternels, ça va de votre  antiquité à votre neutralité, je suis indigne d’être dans celle-ci…

Je ne veux pas être votre demi-pensionnaire, becqueter une fois par jour ne me suffit pas, je préfère  cette abstinence qui est  de l’ordre de l’oubli et qui petitement, doucement, à petits pas de renard, de levraut, de menthe  nous mène dans un noir domaine où le roi attend un nouveau trône, le temps de crever les murs de son ergastule, je ne me perds pas dans la voix et les mots qui vous parviendront, pas plus qu’ils ne me paraissent folie de vous les faire parvenir, ma raison est toujours en cale sèche, mais elle a le visage d’un homme qui regarde  droit devant lui , sans ciller, ce soir il est une verte lumière qui filtre par les volets, j’y vois votre visage qui se compose comme une paix à  ma naïveté d’enfant qui est assis sur les escaliers et qui attend que sa mère rentre de la ville où elle s’est rendue pour guérir des chaussures à talons hauts et une jupe coupée  court pour séduire un amant, j’étais cet enfant, c’est moi qui étais sur ces marches, c’est moi qu’elle oubliait, et tant j’étais docile, tant elle s’ éloignait pour me donner à voir  le monde comme un immense toit ogival qui va du visage au sexe, sans savoir donner au môme  que je fus le bel amour embusqué qu’elle avait pour les hommes de chemise blanc vêtus. 


Je vous relis une fois encore, vouliez aller, venir et revenir à ma soif de beauté et non de désastre, mon accord vous fut donné, quelques jours tard je n’étais plus qu’une parenthèse, ce mot est un rapiècement est un rapidement, j’entends par là qu’il n’ pas eu  à être cité, car je n’étais pas rudimentaire de vous, mais en en un trop plein, comme lorsqu’on grimpe sur un podium   pour  le premier prix, à vous surprendre dans vos mots, vous prononcez celui d’histoire qui me sied, celui d’aventure n’est pas à mon goût, des aventures D. je n’en manque pas et n’en  manquerai pas , ces petits mariages et  arrangements nuptiaux d’un jour, d’une nuit ne sont plus dans mon intérêt, c’est vous que je voulais enjoindre d’être à mes côtés dans la blancheur de mes minuits, l’utilité d’exister, la capacité  à n’être plus perdu dans les excès, la colère ou la disgrâce, vous  rajoutiez  être heureuse de vous tourner vers moi, c’est un peu une façon de colimaçon de tournoyer , de tournicoter autour d’ un être sans aller au but qui est le sien, ma façon d’être d’homme de direction, droit dans l’appareillage de l’être et non de l’accoutrement fit que de la peur vous vint, qu’elle vous mit en tête une musique triste, quelque peu funèbre, pas dans le sourire d’une embellie, vous vous  trompâtes, je ne suis pas grinçant, mes gonds sont huilés, mes chants ne sont pas funestes, j’ai de la prosodie et de la psalmodie pour vous, c’est bien en franchissant le seuil de ma porte qu’ il vous vint l’envie de vous mettre,  de vous serrer contre moi, que nul regret ne vous    vienne de ce moment-là,  il fut de cette munificence qu’ont les ciboires lorsqu’on y boit  y le vin qui vient du désir à le recueillir, fait curieux, plus  je vous écris, plus les stylos s’assèchent, et moi inversement, ma  proximité vous fut salutaire un court moment, pourquoi en serait-il autrement à ce jour, je suis un homme debout, mon passé n’a pas altéré  mes jugements, les jugements font du potin, et le potin finit dans de faux entendements.

La vie est salissure et  salissante quand elle s’alimente  aux  textures du passé,  oubliez  le vôtre, ne l’oubliez pas vous pas vous serez dans le raffinement de la souffrance confortable et sécurisante parce qu’elle vous met de belles images dans le  regard, mais ces images sont des images mortes, et la mort est le dispositif le plus approprié pour nous mener à mal, je le sais pour l’avoir vécu et traversé, le pire il est  toujours du côté du souvenir, de ce qu’on ne veut pas oublier, cultiver comme de l’ivraie et non de l’ivresse, moi mon  ivresse elle m’a mené  à la respiration de l’être, de tous les êtres,  dans le grincement et le subtil confort des mots qu’on ne prononce qu’à moitié tant la bouche est d’une pâte molle, mais que d’autres retiennent parce qu’elle vient de notre meilleur côté. Je me recharge de vous chaque jour davantage et pourtant je disparais à votre vie, à  vue, tel est le lot des hommes, être dans la dégénérescence de la ligne droite, de celle qui nous émut, j’ai pour  principe d’émerger d’où j’ai  coulé,  j’émergerai de vous et je remettrai ma palette au noir, cette couleur qui rétrécit tout, les présences, les absences, le néant même, et rétrécir  c’est savoir que l’on est né petit et que petit son crèvera, ma petitesse c’était votre grandeur.

Ma première hallucination a été  de me voir vieux, tous ignorent cette diablerie qui vient aux yeux lorsqu’on a dix ans, c’est tel un miroir brisé où apparaît visage déraisonnable de l’âge qui n’a pas su traverser les saisons, j’ai été saisi par cette image et j’y ai fondé autant de miettes de ravages de moi jusqu’en arriver à croire que ma soixantaine serait comme quitter un pays rêvé, et c’est ce qui a devenu aujourd’hui, est tombé par delà le  paravent de mon enfance, de mon adolescence, me voilà loin de vous ,j’ai beau continuer  à vous entendre, à vous attendre, je suis à la piquette, au mauvais vin, ma treille est cramée, les spatz ont grappillé le raisin et vous une part de ma raison, ne dites pas cela quelque chose à voir avec la fatalité, est fatal ce qui vient en dernier et je veux encore être dans votre parcours, vous me disiez accorde-moi de me donner de tes nouvelles, ce n’est pas de l’accord que je vous donne, c’est mon âme de vagabond, gitan, ceux qui ont des paroles et les tiennent et ont le salut loin du purgatoire , je veux encore venir à vous par les mots, sortir de ma noirceur idéale pour vous dresser devant moi comme une korê dont la lettre utilisée vaut triple sur le damier où l’ordonnance des mots et des idées est de parité.

Ce cahier entre brouillards d’automne et soleil sur la Vienne voilà qu’il vous parvient, vous avez du mal à me lire, je n’ai pas souffert de vous écrire, ma bloquerie elle est  contre votre corps, vos seins au juste titre, votre ventre, votre sexe adroit et grave qui n’est plus le mien, c’est toute méridionalité qui m’échappe, un peu comme ces cigales qui s’imposent dans les pins puis crèvent  devant la fourmi sourcilleuse, j’ai chanté votre anniversaire à la manière de ces deux insectes, l’un se frottant les ailes  les unes  contre les autres, le second faisant de ses victuailles  des délices pour l’hiver , le mien est déjà là, dans votre absence, dans ces notes sombres  qui sont des paquets d’ombres  inlavables  fut à la javel, je me voilais par moments pour ne pas vous apeurer de mes abattements, de mes atterrements, vous le deviniez, les hommes de chair ont de la  ténèbre dans les muscles, cette ténèbre elle peut être splendide  quand elle  dans la bandaison, terrible dans la mollesse, je bandais pour vous, c’était comme une lettre écrite à toute heure de la journée et que vous lisiez à mes côtés à vive voix,  je m’écoute vous écrire, vous jaillissez de moi comme un soleil va réchauffer les écolières sous le préau, continuez, ne me privez pas de la liberté d’être dans votre chaleur fut elle lointaine.
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Ma première hallucination a été  de me voir vieux, tous ignorent cette diablerie qui vient aux yeux lorsqu’on a dix ans, c’est tel un miroir brisé où apparaît visage déraisonnable de l’âge qui n’a pas su traverser les saisons, j’ai été saisi par cette image et j’y ai fondé autant de miettes de ravages de moi jusqu’en arriver à croire que ma soixantaine serait comme quitter un pays rêvé, et c’est ce qui a devenu aujourd’hui, est tombé la paravent de mon enfance, de mon adolescence, me voilà loin de vous ,j’ai beau continuer  à vous entendre, à vous attendre, je suis à la piquette, au mauvais vin, ma treille est cramée, les spatz ont grappillé le raisin et vous une part de ma raison, ne dites pas cela quelque chose à voir avec la fatalité, est fatal ce qui vient en dernier et je veux encore être dans votre parcours, vous me disiez accorde-moi de me donner de tes nouvelles, ce n’est pas de l’accord que je vous donne, c’est mon âme de vagabond, gitan, ceux qui ont des paroles et les tiennent et ont le salut loin du purgatoire , je veux encore venir à vous par les mots, sortir de ma noirceur idéale pour vous dresser devant moi comme une korê dont la lettre utilisée vaut triple sur le damier où l’ordonnance des mots et des idées est de parité.


Vous parliez de ma prolixité, c’est une  cette façon de trouver la paix et les bonnes réponses là où elles sont, et elles sont en tous lieux, autant dans une équation que dans un verre de Layon, prononcer le  comme il vous chaut, si mes courtes compositions  prosaïques pour sont des dépositions alignées comme autant de stèles, c’est parce que l’histoire est une longue suite de morts  placés côte à côte, et des morts qui respirent encore nous  en portons tous en  nous, et qui nous empêchent d’autres capitales, ce soir je vous le dis, je suis  à visage découvert comme l’ai toujours été envers vous, c’est de l’ordre de la catastrophe, je suis une machine à compatir, je devrais commencer pour moi.

L’heure tourne, l’heure a toujours été une tournante dans un pré carré, tournante ou tourmentes sont du même ordre  sur les lèvres concentrées à dire le champ de la dignité, celui dont j’ai voulu vous faire part; ce n’est pour sortant de l’école que l’un que l’on a appris à lire ou à écrire, c’est dans l’étude de l’autre, dans sa réserve, ses épanchements, sa façon de respirer, d’être debout, et je l’ai été près de vous, plus j’avance dans l’écriture et plus  je suis sincère, nous m’en tenez pas rigueur, ce cahier est écrit d’un seul trait, le changement de ton, de feutre, est une façon visible de ne pas vous tromper, je me réserve le droit de m’enguirlander, n’en faites rien, j’ai commencé à vouloir vous surprendre à seize heures et des poussières, vous êtes à Paris, je suis sur la route   d’un petit appétit, puis  viendra le dormir ou je dormirai avec vous, ma candidate préférée, et qui s’enrichit à d’autres dépens, oui j’aurais pu cette nuit  serrer contre vous, mais je n’ai oubliez que vous vouliez aller à des pointillés, que vouliez-vous battre  contre vos anciens démons, apprenez que les démons sont éternels, ça va de votre  antiquité à votre nature réalité, je suis indigne d’être dans celle-ci.

Comme il n’est pas aisé de me lire, je  remettrai ceci sur le site que vous connaissez, vous le lirez un traitement plus familier, mes veines s’inondent  de la couleur de ces différents feutres et dans le même temps de vous, je vais dans ce que je sais de moi d’insondable, à vous qui ne l’êtes pas,  le rouge est de l’ordre de la maladie, de l’épanchement, les champignons n’ont pas de ces coulées, les animaux et les hommes les fleurs ont leur triomphe dans la mort et dans le cramoisi, je ne suis ni crochu, ni trochu,  j’écris pour vous séduire, c’est un peu comme une voix qui voudrait avoir set octaves et montée aux échelles de sa foi dans le monde, j’apprends que douze homme depuis la conquête spatiale ont mis le pied sur la lune, saviez-vous que nos mains ont des monts insondables un peu comme chaque iris est d’une autre physique, sachez que je ne veux pas multiplier  les jours sans vous je n’ai pas breveté la machine à la patience, et à l’attente, je ne veux pas  me défigurer à vous espérer, j’ai encore le  patrimoine qui est le porte-parole  mes envies et de mes désirs qui vont vers vous.

Je n’ai rien innové de ce qui éprouve un homme pour la femme aimée, mes réponses ne me distingueront en  rien dans le vouloir de ma qualification de vous, je ne vous poserai aucune question, je n’aurais de ce fait pas  de  réponse, j’aime le rouge de la gastronomie du mystère du corps et des beaux repas, chiche que nous en fassions un ensemble, je ne sais pas si je suis à votre ban, si tel n’est pas le cas , relevez moi et conduisez-moi vers vous.

Avec toutes les larmes du monde je n’aurais pu remplir ma vie du bonheur que je te dois, je me suis suspendu à tes stridences et grincements d’hier, comme je te l’ai répété je n’étais pas à la hauteur ,ceci est une métaphore, je sais que je suis dans la raison raisonnable, il faut que tu lises ce cahier dans un faux envers, je ne me donne pas spectacle, tu me plais, tu m’as plu, je t’écris pour m’empêcher de te dépérir, je suis dans un vêtement propre, j’ai encore des bonnes nouvelles de ce monde et qui pourtant n’est pas le mien, je t’aime, c’est une note que j’ai à payer …

Au plus près et au plus loin de toi je me suis enfermé dans l’idée que je ne rencontrerai plus jamais quelqu’un de ta présence, je vais t’appeler dans les minutes qui suivent, avec les mots pâteux à ma bouche tardive, que tu me comprennes ou non, peu me  chaut, tu étais mon geyser et ma source, l’anode et la cathode, Mandelieu et La Napoule, le travail que j’aurais voulu faire, manœuvre, manœuvre c’est aimer avec ses mains et la connaissance du toucher, celle des autres également, et à un moment j’ai cru bien e toucher, ce fut bon, j’aurais aimé que tu me le dises, les feutres sont à leur  fins, comme moi, c’est un exercice d’amour et intellectuel  que je te fais, ne t’en fout pas, je m’en…

Je m’inflige un zéro pointé sur la marge de ta reconnaissance, je n’ai pas de nid au soleil, aucun photographe n’est venu mettre son œilleton mon jardin et sur moi-même, en labeur, je danse dans le désordre de t’avoir connu, toi avec tes titres, ta noblesse, et moi avec ma roture, je t’ai fait une belle chambre où tu ne dormiras pas, le cahier est à son terme, dans dix minutes tu auras du mal à me lire, il est vrai que je t’aime et te maudis à la fois, je vais gravir les escaliers en retenant la rampe, les perce neige sont déjà au jardin, les nuits sont froides, je suis froid, froid de ton absence, j’appuie comme un forcené sur le feutre, mon  visage est un paysage mal choisi.

Si chacun de nous allait chercher l’enfant dont il ne s’est départi  dans ses  météorologies, aurait-il été de l’ordre d’une stabilité sans dépression, la mienne date de cinquante ans, quinze années de psychanalyse n’ont rien ôté de mes après-midi croupis, de mes nuits froides,  de ces massifs d’où je dégringolais, ma Normandie était à l’ est, et l’est à l’ouest, l’orage du feutre m’oblige à l’appui et à t’ appuyer, tu es mon cyclone, froid, chaud, tiède, tiède et chaud, froid glacial, ma voilure est au bon vent, mon ivresse avance, je suis dans un ras-le-bol et à tribord, avec quelle couleur vais-je en finir avec toi, toi tu le sais, moi non…

Les nouvelles sont d’une ancienneté qui monte aux échelles du désespoir, je vais sous un soleil froid, j’ai envie de t’appeler,  qui se cache derrière toi, derrière cette douceur et sévérité à mon égard, je ne suis qu’une flaque d’eau sur une autre flaque, et qui va à l’étang par des étiers saumâtres, mon ciel est à la moue, morose, oui, noué, je suis passé à la slivovitz, cet alcool que mon père a ramené de Croatie, je deviens plus frontal, plus abrupt, plus autre quelqu’un, j’ai envie de fumer un petit joint, de m’endormir, je suis triste, mon père est monté rejoindre sa couche, je n’ai pas de connexion Internet, tu ne m’écriras pas, tu n’en m’enverras un esseaimeesse, je t’ai mal connue,  je suis seul, je ne crois aucun prodige.

Mon utilisation des mots est plus que décidade, j’ai une charte avec leur contrôle, une accréditation, et si j’écris, c’est pour te séduire non pour te séduire, je te l’ai dit, tu ne  seras pas une amie, je m’en remets à d’autres pour ce genre de rapport, tu m’occupes et m’accapares, certes, je serais fou, pur, impur, maladroit  de toi,  chaque jour apporte déjà  une note plus dégueulasse que le précédent et je les connais ces jours, je sais que la fin du cahier est proche, tout comme mon verre est vide, je m’en remets à toi ,  je suis un petit mec assis sur la margelle d’un puits, et qui se dit chiche pas chiche, la jument est verte, l’herbe bleue, les chats sont gris, restent tous les  épisodes des femmes dignes ou indignes, cela est de l’ordre d’une série télévisée.

Ton corps je pourrais   en parler comme d’un phénomène qu’on lirait dans un marc de café, c’est de l’informalité que je me représente, ce n’est qu’un avenir qui n’aura pas lieu puisque je ne suis pas dans ton  intérêt, j’ai fait le pari de t’écrire en quatre heures avec ma grande gueule, mon appareillage, de tout  mon intérêt pour toi, je sais que je ne relève pas de ton désir d’homme, je ferai avec, je ne veux pas être de ce paquet d’ombres que tu traîneras avec toi, chaque chose à sa place et moi à la mienne, ton espace ,ton  temps ne sont pas dans les miens, je l’ai compris, je ne suis pas en tête de gondole, je suis un  tournesol tourné vers du terrestre.

Le plus bas de mon bas a été dans mes mots et la parole que j’ai toujours tenu même tombée à terre, et l’enfant assis même s’il me revient en  mémoire dans ce petit mètre carré de solitude , je sais qu’un jour il aurait marché vers l’amour, vous m’obsédez par votre voix et la propriété qu’elle a à me ratatiner au bout du fil, moi qui ait tant de retenue au téléphone, Dominique j’ai conscience  que l’alcool m’abouche et m’inonde, qu’il me communique de toi le plus épais et épars de ta vie, je t’associe à monde le moins grotesque, celui que nul ne connaît, celui de mes rêveries, je n’ai aucun argument pour te  retenir, je viens au tutoiement, nous avons   baisé, et j’aime ta vie et ton corps.

Votre tendresse elle est là au bas d’une seule  lettre parafée,  ça a un côté maternel, comme lorsque sans vouloir heurter on envoie une imprécision en plein centre de celui qui a peur de vous, ma contribution au risque  de vous garder a été immense, je n’ai pas su placer les remparts et les parapets là où il fallait, je n’ai pas de solution pour aller plus loin avec vous loin sinon la certitude de votre amour, vos anciennes cicatrices et blessures ne me font pas  peur, je me  prononce pour une vendange,  je tiens-vous comme un écolier serre son sac chargé contre son dos qui chaloupe, le mildiou a atteint mon raisin, je n’y lis plus l’étiquette, je ne me suis jamais plié, je plie pour vous…

Le rythme de mon  écriture n’est pas encore à son extrême pauvreté, je me suis tant chargé de vous qu’il faut que je vous éloigne puisque c’est ce que vous voulez, je suis une taxe de trop, j’ai un soir pris la bonne route qui me menait à vous, dans les jours qui suivirent je prenais la même qui m’écartait de vos titres, saisons et raisons,  j’ai mis le pied dans une flaque d’eau comme un enfant, ça fait des éclaboussures, les éclaboussures sont de la boue, la boue est collante, on peut en faire des stèles et des statues, toutes deux évoquent ou évoqueront une mort à venir, j’apprends que la taxe sur les carburants va augmenter,   je pense à cet amour que j’éprouve pour vous, est-il un additif, un supplétif, un suggestif, une maladie ?

Les feutres s’épuisent comme en en assauts répétés   ,je veux du feu, des cheminées de fée, , Prague, Bruges, les bars d’Irlande, , pisser contre les comptoirs, je le ferai parce qu’il en est ainsi, le désire ,ma chair et mon désir vont vers vous, je suis fixe dans ma mobilité, je besoin de votre secours, de votre amour, or il n’en est rien pour vous, restez donc à votre niveau de vie, j’en resterai au mien, certes oui, je suis un  homme approximatif comme l’est le monde, avec chaque existence, je ne veux plus me distribuer, ma solution c’est vous ou la solitude, les putes ou la branlette, j’abats des mots qui vous heurteront, non je n’y crois pas vous connaissez la vie et la vie vous connaît..

Certain dit,  j’aimerais que tu m’aimes pour ce que je suis, moi je vous dis que j’aurais voulu que vous m’aimiez dans la répète, pour ce que je parais ou laisse apparaître, comme vous je suis pas la récidive de multiples amours, rien ne nous a exempté de ne pas y être, c’était beau, bien,  même tangible, je ne suis pas armé contre ce que l’armée contre ce que vous m’infligez,  vous me faites mal, je ne veux pas changer de ton de vivre pour vous, j’ai toute été dans la concorde, celle d’un homme tout en  intérieur, mais serré, sérieux, je suis un gisant de pierre à la crayeuse  contemplation de vos sens, je n’ai nulle honte, j’ai toujours aimé les chants.

Je m’amuse de mon intimidité  à votre égard et tiens à vous dire que vous manquiez de tact lorsque vous alliez sur ce site  encontre devant moi, Valparaiso est un éternel intrus à mon chevet, vous ai une seule fois parlé de celles qui furent dans mon lit, sur mon sexe, non, voyez-vous Dominique  les hommes comme les nations meurent d’ imperceptible la politesse, ceci n’est pas de moi, mais je l’ai retenu comme une justice qui est à ma hauteur, je vais dans les confidences puisque j’avance dans les verres, je sais mon âge terrible, je ne suis  pas encore sur une voie de garage, les trois quarts de mon corps et de mon esprit fonctionne, je suis la même personne que vous avez vue, la  suis  encore à  votre regard ?

Le rouge  traverse le papier, il résiste, ce n’est pas un sang bleu nuageux qui disparaitra aux  premiers spasmes es du vent, je connais, j’ai connu des marchands de de bonheur, d’une heure,  d’un jour, dites-moi que vous  n’êtes pas de ceux-là et je vous  croirais, j’ose prendre le feutre et la parole pour que je sais que vous me savez, si certains mots vous échappent vous  en connaissez la teneur, demain de  bonne heure j’irai acheter quelques stylos,  curieux pour quelqu’un qui s’apprête à la strophe qu’il n’est pas de quoi écrire clairement, j’avance dans la soulographie, et ne veux pas vous nettoyer de moi, cela  n’a jamais été dans mes activités, je préfère chuter à vos pieds que de malseoir, mon instabilité vous est due, l’éternel est  pourtant toujours devant moi.

J’ai toujours su que le bonjour à la pour la tristesse, vous voyez de quoi je parle, était un bonjour qui mène aux cartes, au  casino, et je n’ai pas de révolver,  j’ai fait la vaisselle à la main, sans gant, tout comme j’ai désherbé  le jardin, pris les orties à même les paumes,  vous êtes ortilleuse, piquante, salée, sucrée, un côté embrun, un autre de dune et de plage que je ne voudrais pas partager,, nos initiales se suivent, les signes sont maladroit et n’ont pas de col blanc , le médecin qui m’a soigné pendant quinze ans me parle de son Espagne natale,  moi de la Croatie, plus que de mes états seconds où j’étais bloqué en paroles,  en gestes en tout, envers le monde quoi.

Il reste seize pages dans ce cahier, je bredouillerai   dans les minutes à venir, serai nuageux, maladroit,  vous comprendrez je le sais mon délitement ; pourquoi parce  je vous le dois, dois-je  vous remercier ou à en faire le contraire, j’ai soif de vous et du dormir pour toujours tant ma peine de vous est le  pire des calculs en double dans mes reins,  en  témoignent mes mots  d’ivrogne, pas honteux, je voyage en mémoire avec vous, vous colle, vous courtoye,  vous courtise,  vous cours après, je sais ici au millimètre près ce que j’écris,  je me mets dans la danse autour de vous, ce ne sont que des mots inutiles pour moi, besogneux, je saigne bien et mal selon les circonstances, ce soir le circonstanciel  c’est vous…


L’unique remède contre la vie c’est de crever, ou  alors d’être dès notre naissance sans père, mère, frère, sœur, ce sont des trous du cul de partisans qui veulent qu’on soit à leur image et qui nous rendent pitoyables, aucun médecin  ni psychanalyste ne s’y trompe, on naît ce qu’on est, sale et seul, pas d’autre recours que celui d’avoir le même nom, la même typologie et  topologie que celle de ses des ancêtres et  géniteurs, pourquoi pas n’être mort-né dès mon entrée dans le monde, j’aurais   peut-être été autre ,pire, mieux, à couvert sous un  nuage statique et bleu en permanence dans une guitoune , j’ai obligée, j’ai votre pulsation de ma tête,  mon sang, j’ai bu un litre de mauvais vin, je ne suis pas encore  dans l’infernalité de l’inféconde parole; je tiens à vous…

Le monde n’a jamais été à ma mesure, savez-vous pourquoi, parce qu’il y a l’homme et qu’il n’est pas une solution au problème de la vie, les plantes, les protozoaires, les animaux devraient suffire à lui donner une noble face, et nous crétins dénaturés qu’en avons-nous fait, un dépotoir, c’est un peu comme un amour qui a bouffé toutes ses madeleines et qui se barre, et Proust reste  sur un banc public, il a perdu ses clés, j’ai été ce Proust là il y a quelques temps, c’était un soir d’automne,  je me suis vu  plus distingué que jamais, savez-vous pourquoi, parce que je n’ai demandé d’aide à personne, je suis un type transi d’orgueil, la vie m’a déterminé ainsi, ce soir je veux coller mon visage contre le vôtre, je ne suis pas absent de ma vérité, la vôtre peut-être, et je m’en fous.

Le feutre violet  a rendu l’âme, j’ai toujours su que l’âme était le conducteur des plus belles  choses, des plus beaux de  nos actes, combien vous et moi on avons-nous commis, je me résigne à ne pas faire de compte, je n’y  arriverai pas, je me soustrairai de moi , ça c’est déjà fait, alors pas besoin d’ expliquer le patrimoine qui est en moi et  qui n’ a rien d’enviable. J’ai posé une pendule sur la cheminée du salon, le temps est physique, temps de la vie et après, qu’est –il pour ceux qui restent sinon une nouvelle distance , vous parliez  d’aliénation pour un homme, je sais la folie d’aimer, je connais celle de haïr, question, puisque  l’alcool  m’y pousse, et que je n’ai nulle honte, elle m’est rarement venue, on se vouvoie, on baise, on se tutoie, avez-vous  quelque idée à ce sujet ?

Plus j’avance dans  l’ivresse, plus j’ai le sentiment de vous avoir perdue, j’ai éprouvé cette épreuve dès le premier regard, et pourtant j’ai répondu  à ce que je croyais d’éternité à vous retenir, je ne voulais pas d’une croisière, pas plus que d’un chemin  de croix, un mélange des deux peut être, j’ai envie de  vous appeler, je n’en ferai rien, je me mets au défi de finir tous ces feuillets avant vingt heures, ce n’est pas une claque  j’ai pris dans la gueule de votre part, c’est de l’ordre d’un forfait illimité,  vous voyez ce que je veux  dire, il n’existe pas d’oubli que l’oubli ne veuille, je ne suis pas poreux, pas calcaire, je suis d’une une pierre stellaire qui retient, et  je vous retiens, retenez le…

Le silence a cela de commode, il est inadmissible parce qu’il ne donne pas d’autre choix que de l’admettre, il est buccal comme les muqueuses, aphasique comme une allergie,  primitif comme un  vomitif, et bien qu’il ait l’odeur de la vocifération, nous n’avons d’autre choix que de l’adapter, l’adopter, comme un enfant, un chien sans collier et qui vient se frotter à votre jambe, j’ai connu cela nombre de fois aux remparts de mes désenvies, et pourtant j’ai entendu cette musique sensible du hasard qui m’a sommé de veiller sur ces oubliés, aujourd’hui je suis dans le vôtre, il est dix-neuf heures, le feutre s’ébroue, vais  chercher un stylo…

Loin d’être prolifique, voilà ce que j’ai également retenu de vous, en rien je ne vous ai demandé de l’être, sinon dans quelques gestes que vous aviez sélectionnés dans des moments qui n’étaient pour les miens, trois nuits après avoir dormi à vos  côtés , j’ai failli partir dans le noir absolu, celui de savoir que je n’étais  pas de votre rencontre, simplement un tampon,, et cet autre dans la géographie de trop de noir, je me serai perdu  en route,  j’ai dormi sur le canapé comme vous le fîtes la  nuit précédente dans une chambre qui n’était pas la vôtre, cela me fut affront, j’ai affronté et me suis tu de peur de vous offenser, vous qui m’étiez la plus belle offrande, vous me disiez vouloir prendre ma main pour nous emmener vers demain, je vous la tends, qu’attendez-vous ?

Ce n’est peut-être que fioritures de mon esprit qui vous parviennent, sachez que je n’aurai aucune rancœur, ni rancune, mais je ne suis pas une  abstraction, j’existe et j’existais pour vous dans vos encombrants, ceux qui vous flambèrent et que vous oubliâtes un instant ,point de séjour en ce moment qui ne me ramène à vous, oublieux de ce que nous fûmes il y  quelque semaines,  jamais, autant crever dans les secondes qui suivent, j’ai peint ce matin, le temps n’était, pas au jardin, dans les trempes et les traits que je pose sur la toile il y a vos couleurs vives, celle de votre voix entre autres , je vais à cette bataille inexpliquée et inexplicable de ne pas vous perdre, mais vous n’êtes nullement mienne, ceci m’est désarroi….
 

À dire dans l’absolu
déperdition de rêve
la vie s’est étendue
de son gré de moi-même
je ne sais plus de moi
que les désolations
et ma force létale
est devenue tombeau
à la lenteur des cierges
des substances du berceau
mais l’âge est une croûte
qui déchire mes os
dans mes décantations
je ratiocine encore
sur la place du mort
du monde des comètes
mais l’esprit aérien
n’est plus à mon contact
et les piliers de bar
font écran  à ma ligne
nous ne récupérons plus
que la douleur certaine
venue du côté gauche
comme une ancienne antienne.
Les trois commandements
à l’esprit modifié
sont dans des embouchures
grenues tenues tenaces
et celui qui connaît
la voix aux maintes  basses
est un ogre béant
aux œillères d’un autour
là  où je te vois unie
tu fais geste  de vie
et je suis à côté
strictement et petit
ma face est contre toi
là où du pleinement
reprendra toutes les places
des superbes autrefois
à mes atermoiement
et mes mains végétales
feront naître des croix
des calvaires des bustes
dans la craie incertaine
de celle qui poudroie
dans de nombreuses plaines.


La douleur est capitale
mon cul elle ne l’est plus
pas plus qu’il faille le dire
sous l’attraction l’action du sel
que je voudrais marin
dans une chaîne élémentaire
cela n’a rien à voir
avec la plus courte des expressions
celle qui dit
échappe-toi de moi
je suis pointu
et c’est comme Saint Thomas
qui  ne croit que ce qu’il voit
que je suis incertain
et comme je ne vois rien
je suis un intermède
l’intermède a une existence
de plaisancier breton
il a du rouge aux joues
la plaine la plage sont laineuses
le soleil s’extrude
et allez-vous faire voir.


À mon anniversaire
j’irai dans la couleur
de la baie de Seine
la route sera
par-dessus de moi
il aura de la pluie 
avec ses légers feulements
et puis des spasmes  au ciel
avec ses surfaces planes et bleues
tout baignera
nagera dans la brume
les damiers de mon enfance
sont des acides
des architectures qui
seront belles comme
de savantes femmes
comme le pont des navires
il sera un moment ou à un autre
vingt et une heure heures
il fera nuit
la lune sera rousse
j’égorgerai mon âme
parce que mes amygdales
font trop de bruit.
La belle  image
elle est dans la pierre laminée
monarchique et retorse
on pourrait y entendre
les siècles morts
compressés
plus à prendre
les déités muettes
que nous  lorgnâmes
avec leurs lésions de peau
auront des raideurs à la pose
comme une voix lointaine
et qu’on ne voit pas
l’homme est une sphère morte
mal exprimée
une  synthèse aux trois quarts
lente bordée de troènes
coupés de trop près
moi je te vois
comme une attraction terrestre
marine et céleste
comme une nouvelle date
qui me tirent vers le terrible certain.


Les fibres n’ont jamais eu d’instants élémentaires et abordables, non, je n’en fais pas trop, je n’ai pas joué, j’ai fait l’école de la timidité dans  la curiosité d’une nouvelle langue, j’ai cherché l’image, les compliments, je me supportais aucun compte, je me suis étalé dans les libres yeux de ces filles qui font dans la culbute sous des balcons avec leur bouche tiède, je ne me suis pas éloigné de ces figures-là qui étaient imparfaites, j’ai tremblé sur les routes humides, sèches, glacées, je me suis mal  adressé à la fatalité qui m’a pris dans ses bras  de pointeuse de feux, j’ai gagné en neurasthénie ce que j’ai perdu en dislocation, les deux se rejoignent d’ailleurs dans la clairvoyance lorsqu’on est à bout du respect dont on ne s’est  pas affranchi alors qu’il aurait fallu faire, je suis presbyte, j’ai des mots en maints endroits, je ne suis pas fier, je ne parle pas votre langue.

J’ai tout habité sans la vie, je l’ai  enfouie dans d’autres bras, je n’ai jamais été à découvert ,je  me suis mis dans le lit des femmes belettes et scorpions , j’ai pris part à des scandales que je n’ai pas distingués, j’ai fait dans le sang voulu, bouffé la chatte des Walkyries auxquelles il fallait donner un prénom, l’atmosphère était dans le gai savoir, j’ai sucé les lèvres des gourmandes, j’ai mis mon zob où il allait bien et beau, je suis devenu vieux très vite,  malhabile, crétin vitupérant, j’ai dépassé mon centre et tous ses alentours, j’ai trop bu, trop fumé, mes mots étaient  de la noce et de la délivrance, rien ne sera advenu de ce que  je cherchais,  une dissertation sur du marbre, ma  santé ne m’a pas joué de tours, je quête une qui sera de mon entrain à l’aimer,   qui n’aura pas cette déroute de moi; et si elle n’est pas dans la crainte de l’homme que j’ai été, que je suis,  engagé dans la tendresse et  la ténèbre, elle sera dans mon rapprochement de tout et de tous.

La vie devant chacun de nous est froide, elle ne paie pas, elle ne fait pas dans l’existence là où il le faudrait, et si elle le fait, elle le fait mal, j’en veux pour preuve que chaque matin où je me rase, je saigne, c’est une médaille vivante qui s’ourle sur ma peau,  vous appelez cela l’admission de la robe de printemps, or nous sommes en automne, et le ciel n’étend plus ses atomes cruels que pour d’élémentaires cérémonies cérébrales, cela précisément est dans mes statistiques, des jours me seront accordés encore et encore,  je vieillirai mal et  bas dans la tourmente des extrêmes tonalités, mes  racines d’exaltation bloquées au site des tribus du cœur, tout continuera dans la stabilité des aubes planes qui me rappelleront à une fin, afin que je la rejoigne, je dis ici que je ne voudrais couper court qu’à ce qu’il me reste d’évolution à faire, pourquoi, parce que je la ferais mal.

Je n’ai jamais été dans l’homme qu’il aurait fallu confesser, supporter, tomber dans son corps, j’ai eu peur de lui donner de ce livre sur l’indiscutable enfance, mes mains sont étiques, elles furent douteuses et redoutables, j’ai étouffé mes engagements, mes amis, les femmes du monde, le choix de ma propre nature, les parti pris, les premières lignes des équinoxes, les latitudes, les paradoxes, la litote, le zeugme, cet  aliment d’une littérature d’obédience, j’ai mal obéi, j’ai eu cent dix-sept sélections pour aller à mon propre statut, à la  droiture, je n’ai pas pris parti, j’ai lutté contre le charlatanisme des questions, des suppositions,  je n’ai rien appris de la sottise des évaluations, je vous salue, vous êtes tombés si bas, en arrière, tellement en arrière…

Pêche à l’idée savonneuse sous  pression et qui prend sa place dans les petites familles, la mêlée viendra différemment après ça, elle  est d’un bon niveau, et les joueurs sont de trois couleurs et d’un quintal sans affaiblissement, fermés, en éclats, avec des muscles de minéraux , tendus comme les arcs des arbalétriers de nature, ils s’accroissent dans une ultime accélération, de la santé plein la cervelle, et puis viennent les programmes, les protocoles, cette distance dans la fausseté avec des triangles, de la clarinette du pipeau, ça sent la strangulation et l’échappatoire ; parallèlement chacun met son  front contre le front de l’autre, en donation identique, sur une même surface, trente frères se recomposent , se décomposent,  et là, on est toujours du côté ancestral.


Ceux qui chient des pendules
chient aussi des horloges
entre temps
vient la seconde
là ce sera pour la ligne objective
dans la seconde même
l’élégant qui remonte
les champs le long  des routes
est dans le temps astucieux
reste ce qui reste
des portes à franchir
la part des anges
le texte idéal
l’aboutissement
de la deuxième quarantaine
sur la piste des quarantièmes rugissants
celui qui tire avant le premier
est déjà sur la défensive.


Si l’on pouvait penser acoustiquement, nous aurions des oreilles d’éléphants, le monde serait à  une échelle démesurée et les agglomérations mentales de la taille d’un territoire immense comme une termitière géante, comme rien n’est  localisé de tel, nous sommes restés des belettes et des furets sans valise, sans viatique, nous vendons de la réclusion ironique un peu partout et qui  schlingue le  savoir de notre propre vie, nous avons des pieds et des aisselles malodorants, on pourra dire de nous que nous fûmes de ceux qui ont fait des captures sottes et inédites, qu’on a eu des entrées dans le monde  qui sèchent aux escarpolettes du désespoir, le néant est le seul aboutissement qui nous sera providentiel, voilà ce qui se dit ensemble dans les restaurants, putain de monde,   si j’avais su, je n’aurais pas abouti dans l’homme, je serais resté un axiome imbécile et le plus simple et insipide des neurones.

J’ai toujours été dans la concorde, cette imbécillité qui restera respirable et respectable , repérable à sa transpiration odorante, et si mes essais ont été du côté du blaireau, c’est parce que je l’ai  toujours été, cette idée fixe, stable, est une espèce de mécanique de ma pensée dans un espace restreint et sans relation, si j’étais né dans un versement de pleurs  je me serais  surpris à davantage d’inédits, ma  tête ne m’attend pas, mais je dis que je suis du premier âge et en de maints endroits, je ne simule pas, je n’exècre personne, même ceux  celles qui vont vers les partis pris, j’apprends, j’apprendrai, je ne m’attente pas davantage, je ne suis pas dupe des nouvelles saisons, je suis un pessimiste qui a eu des enchantements, et pour le reste allez voir à mes extrémités.

La confrérie des sens entre l'onagre fou et les cieux de sentence sont comme ces oriflammes portées contre le vent, et tous les indigos, tous les bleus d'outremer au grand silence froid s'annoncent comme des hivers, toi tu seras vêtue telle une courtisane, un gantelet de fer à ta senestre haute, des bijoux ruisselants serrés à ta poitrine, qui fut souvent donnée à d'autres ouvertures, celui qui couvre l'autre n'est pas né de ce jour, et  l'entretien qui se clôt sur chacun de nos gestes, est de ces antiennes mortes comme des chansons de gloire, qu'à la potence chante le premier ouvrier, qui a ouvert sa porte aux enfers surannés.

A ces sombres rajouts qui vont de bouche à bouche, l'incertain dérisoire traverse nos durées, et de nous voir utiles, immodestes, seconds, on en deviendrait fous, mais la vie mal offerte rapporte des offrandes, des noces qu'on balbutie d'un corps à d'autres minutes bleues, et de boire ,de manger, d'être dans une main est d'un bonheur antique, j'avance,  je vais je marche de ce qui sera nous, ce tout dernier enfer a refermé ses portes et je gravis le ciel en te portant debout...

Femme favorable à ma mémoire avec tes nuits au table des présences pour une œuvre appropriée, l’été boucle ses crins aux créneaux du ciel avec ses carrefours immenses, ses carabes dorés, bien que nous ayons trahi avec nos créances d’homme ceux qui nous connaissaient, nous ne redoutons plus l’exil avec ses dotations de sel, l’insulte est notre plus haute crête, notre glaive et toutes nos répliques sont noires d’un parnasse irritant, aujourd’hui fissurés de pitié pauvre nous désertons nos fastidieuses solitudes pour nous consumer sur des rives où les sépultures sont les immémoriaux de nos vies parallèles, l’ inconséquence de notre futur est un crotale ossifié, et derrière nous affleure deux mille siècles d’histoire qui sentent les officines, les couvaisons insanes les couchants monstrueux…

Au buffet de la terre vont toutes nos défiances ,singulières denrées de nos vies d’infections, aux torches bleues du soleil nous livrons nos paysages corrompus, et l’amer échange hâte nos pas pressés de fuir une demeure sans degré ,au passage de ce dormeur orageux, le vent avec ses bassesses ses fortunes insensées nous ramène à notre couple d’ombres accomplies, et l’avenir n’est plus sous nos autorités ,nos lieux raisonnables sont anguleux, nos redevances rêches, acides ,et sur nos lèvres les mots ne sont plus de veille, la reconnaissance est une coulée de boue, nous n’officions plus qu’avec l’orage et ses brebis marines, nos genoux saignent sur les ferronneries des enfances rouées, le jour et la nuit sont la haute inquiétude de cette femme incertaine de nos saisons en quarantaine qui nous lève des jacqueries et d’immenses désirs…..

Je ne veux pas me taire à ta lèvre nue, mes yeux sont des taches de couleur où l’or du soir qui point va sur tes cailloux gelés, trouve au ruban étroit de tes mains une adresse qui n’est autre que celle de ma captivité, et sous l’automne qui vient avec son bruit de feuilles, d’absinthe, ses pas de bêtes gercées, garde moi dans cette chambre pour ces petites éternités qui luisent comme des serpents de verre au grand jeu des tiroirs qu’on ouvre sur l’autre vie…

Cette aujourd’hui est féminine, elle vient du signe su et  heureux de ta présence, gantée comme les manières de l’étourdie, ta bouche m’apprend à déjà te perdre, quand tu n’es que naissance, et je te dis tu après la douce violence qui masque les faux univers, ces mots ne sont pas immobiles, pas des mausolées, ce sont des espaces où ton nom viendra tisser le tapis de ma matité et de mes toilettes intimes, et s’il y a une mémoire, ce luxe au grand soleil qui s’ouvre, elle sera dans le mouvement d’une qui franchit ma porte bien trop tôt un matin…

 
 
L’ample connaissance primipare
elle se fait
avec le lait
des magies blanches
la neige de poudre bleue
qui met des chaussettes
aux lapins de garenne
et la confiance
avec ses vêtements radicaux
est le contrepoint des militaires
qui se rassemblent
qui ressemblent
à Louis-Philippe
avec sa tête de zouave à deux balles
moi je m’aperçois
que je me suis éventré
avec l’arrivée énorme
d’un rire trop violet
et mes viscères roses
sont des animaux pâles et vierges.


La main gelée du réconfort
n’est pas intense à la cueillette
là où l’on reconnaît
dans une olivette
le visage de la vierge
qui suivra à la nage
le sage au crocodile
à la maturité d’un singe
qui ne travaille pas
pour aller à la nullité
de ceux qui triment en paroles
les vieux remontent
les escaliers des hospices
où des infirmières
ont du retard
dans leurs règles
ce sont les albatros
du ciel laborieux
qui nourrissent les nuages en mieux
et moi je les regarde
comme des dieux vautrés
sous le grand parasol
de l’éternelle paresse.


Dans chaque saison brutale
les canettes sortent du nid
les canapés brûlent
les biroutes  du ciel
sont des animaux inférieurs
par leurs  anomalies
et les hommes
qui pissent dans des mouchoirs
ou sur un pavillon
font un  carton
celui qui ne  le fait pas
marche sur la tête
on vérifie son ADN
on s’aperçoit
que c’est un onagre de feutre
qui a mis la pagaille
dans les écuries d’Augias
c’est là que la cherté
est d’être en mauvais an de grâce
qu’on se rend compte
que notre père ne l’est pas
que la chair est piquante
elle part en demie lune
vers les Dioscures
qui ont signé
la convention de Vienne
et ne s’en souviennent pas…
Le confiance adhésive
née dans la silice est au mieux
parmi la dépendance du fer terreux
c’est un labyrinthe autrement compliqué
que celui du ciel
où les échelles
montent vers Dieu
comme des haricots
sous tension
moi qui ait
si souvent
pété lus haut que mon  cul
je n’ai jamais aimé
aucune Madelon
qui montrait ses nichons
à la soldatesque
et lorsque je reviens chez moi
avec des albums et des allures de con
d’un qui n’a pas pris son ticket
j’ai l’air d’un représentant
qui aboutit à la Maison-Blanche
qui y vit avec
ses caméléons ses seiches et ses organes
et les fait téter
les vaches folles de ce siècle
de poudre et de canon…

Demain
à vingt heures cinquante cinq
j’aurais cinquante piges
je pleurerai je me soulerai
jusqu’aux narines
je ne serai pas dégourdi
je dégobillerai
sur les souliers de paille
d’une fille légère
que j’aurais payé
pour se pendre à mon cou
je n’atteindrai pas à la lune
ni à  sa chatte ni  à ses sections
je  serai progressif
je me tiens bien
quand je suis en survoltage
avec de  d’alcool plein les yeux
je ne travaille pas
dans un service de sécurité
je dis merde au fonctionnaire
F de X
qui boit du quinquina
en serrant les fesses
et qui un jour aura
un coup de massue
sur son crâne de connard chauve…


Le pionceur né laid
croisé sur le trottoir
je l’aurais mandalé
sans la présence
de mon enfant
viendra un jour
où tu seras marron
ma main basse sur une cravache
ira à ta face de rat
avec une cravate et un champignon
et lorsque je la porterai
à ton visage de chien en  interstices
je ne sortirai pas  de ma rage
tu te souviendras
suceur d’orties et d’orteils
que tu m’as fait fermer mes yeux nus
avec tes arrangements
d’avec  la grosse catin
qui partageait ton job de merde
et qui te ridiculisait
sans que tu le saches
elle qui aurait sucé un chien
pour gravir un échelon
avec son mètre cube d’imbécillités et d’inepties
toi aussi je ne t’oublie pas…


La casse auto
est une femelle marécageuse
elle m’a fait chier
cinq  années durant
devant la porte du danger
provocatrice convocatrice
qui fermait  sa gueule
devant les syndicats
je le note ici
salope rieuse du premier regard
qui se faisait mater le derche
moi je te ferai danser
la carmagnole et la napolitaine
tu seras de verre et de sang
je te foulerai de mes pieds fourchus
je me plaquerai contre
tes reins raides
avec mes genoux cagneux
à ton image
et je te  pèterai le cul
faute de t’avoir
péter la gueule
à bon entendeuse….
Il y a tant de choses vraies
dans la maison du mariage
que les réveils sont doux
le pourcentage des retours
n’est pas plus maigrelet
qu’un vampire sans aile
et la dernière tendance
c’est d’avoir une copine
qui mange du chocolat
sans nos arrangements
moi mon bien-être
il n’est pas digestif
il est entre les mains
de cette femme
qui nage
deux bornes par jour
et qui m’entend
dans la distance de mon sang
qui lui est parallèle
comme cinq coutumes anciennes
et que j’ai oubliées
dans une main je tiens la sienne
et de l’autre
je veux la conquérir
comme lorsqu’on a
des fétus de paille
entre les doigts
et qu’il faut
tirer le plus court
pour aller au gain…


Chien à  face de rat
ce faiseur d’étincelles
me passe le bonjour
pourtant
je ne lui ai pas
enseigné le charleston
sur un bateau qui coule
ma chère voisine
est sourde comme une pousse
ses parents sont du signe
du pied droit
et de la cuisine du sentiment
un jour ou l’autre
je les abattrai
avec mon clic clac
parce qu’ils ne négocient pas
que leur prunier
fait de l’ombre à mes juments
et si je ris jaune
instantanément
c’est parce que j’ai des fuites médicales
comme un ambassadeur.


Les faits sont là
la lune est rousse
Henri IV
élevait des grenouilles
faisait porter le chapeau
à sa marmaille
je vais au bureau
où travaillent quatre catins
qui  votent à droite
dans l’aise de leur malséance
elles ont des propriétés avec une piscine
on les encouragera
les décorera
pour trente ans
de loyaux services
elles me picotaient les yeux
piquaient mes journaux
acquises par les enfants du golfe
même par les chiens sans collier
en laissant crever
le même que moi sur le trottoir d’en face
et qu’elles voyaient
un jour elles casqueront
de par je ne sais pas qui
de les voir se porter dans la
belle ouvrage du cœur véreux
m’est un dégoût de plus
et moi je rirai à leur face
de mortes en sursis…


Je n’ai pas tué Leslie
ni François
je le jure
envers la patrie et contre
mes matinées sont maladroites
j’en ris sans poudre aux yeux
comme si j’étais en cécité
je vais souvent voir mon enfant
qui passe une partie de sa vie
à la fourrière
et sous les becs de gaz
avec son paquetage
elle est là
déjà pointée dans les aubes
de ses improblables journées
je la chéris comme un père chérit
sa propre charité sa probité
elle me représente
en femme
c’est bon pour  mon cœur
c’est la margelle de mon puits
de celui où je n’irai pas
à la descente
il lui arrive que parfois
mon arbre généalogique
frappe à sa porte
il a des informations
sur notre connaissance mutuelle
sur sa naissance
qui fut belle belle
et douce.


J’écris pour DO
que jamais
je ne resterai
dans le tourisme de  l’amour
triangle quadrilatère
simple trombone ou post it
dans l’idée d’un soixanthuitard
que je la porterai
sans aucune interjection ni injonction
elle aura beau enquêter
sur  mes sales ratures et natures
sur mes frasques
mes larcins mes migraines
mes manigances
elle n’y trouvera
qu’un homme ordinaire
pas falsifié
qui boit  du café
fume des  herbes douces
quand il est dans la douceur
de la maladie de la vie
s’il est aimé
il aimera tout autant
et  qu’à chaque grain de poussière
qu’elle enlèvera de mon cerveau
il naîtra une fleur et un oiseau
l’oiseau butinera la fleur
la fleur ira à  mon tombeau.


J'ai appris que c'est le vent qui donne sa forme à l'arbre et à la fleur, toi, tu me donnes forme humaine, ma relâche est dans tes bras, ton corps m'irise et m'irradie, je ne suis plus chancelant, tu te suspends à mon cou, et c'est une célébration de sens, c'est comme une petite éternité qui m'étreint, tu as le visage de mon bonheur d'aujourd'hui et de celui à venir, de celui que j'ai eu dès le premier soir, mais que je rends muet parce que j'ai toujours été un taiseux, le silence est un de mes lieux favoris, dans les jours, les mois qui vont suivre aux jours et aux mois, je vais aller aux mots pour toi, les mots ne sont pas que des lettres unies, jointes, c'est un rappel à l'enfance, à quelque chose qui est de l'ordre de la déité, à quelque chose de plus essentiel que la lecture même, qu'ils soient sur les lèvres ou sur les livres, les mots sont des flocons bleus, rouges, gris, noirs qui nous ramènent à la lumière pour y aimer, aimer c'est aussi rendre de la beauté là où elle doit être, en fait un peu en tout et partout, c'est pour cela que les hommes, les scribouillards de mon espèce écrivent, chacun recueille des miettes, des lambeaux d'instants pour les donner à voir, pour des compositions qui iront au regard et au cœur quand on les garde ouverts, moi ,je te vois, je te fixe, je te regarde comme on regarde une flamme, un tableau, l'abstraction d'une toile où l'on devine un visage aimé, et celui qui est mien aujourd'hui, je te le dois, j'ai lu ta lettre, j'en suis ému, tu te donnes et t'offres à moi dans ce qu'il y a de plus cruel et de plus intime de ton passé, je ferai tout pour que ton sang soit parallèle au mien, c'est de là que vient la vie, c'est de là que naissent les vraies émotions, le sang est le plus merveilleux des véhicules, j'aimerais que dans l'oubli tu poses ton passé, assez de blessures, de maux, d'angoisses, que sais-je encore, rions ensemble, soyons ensemble, baisons ensemble, que le noir ne nous récuse plus mais qu'il nous acclame, et lorsque nous y sommes plongés que ce soit pour nous toucher, j'aime te toucher, t'attoucher, c'est comme un bourdonnement d'insectes là où tu sais, un grelot, du tiède qui vire au chaud sur ma peau, je te parle amoureusement parce que je veux te restituer un bel univers, je veux que tu sois riche de nous et pauvre de cet hier où tu as souffert, mes malaises sont loin, j'ai pardonné, ils sont lointains, plus lointains que les étoiles ou les sélénites, tu sais ceux qui sont dans la lune, tu me mets dans la vie, merci, je t'embrasse, à ce soir.


J’ai gagné ma vie
en sortant par les autres
étouffé comme un linge sale
j’ai eu froid
dans les gares et dans les latrines
au logis trop plein d’ombres
de force  insuffisante
je me suis perché
dans les arbres
pour n’avoir pas
la maladie du sommeil
je n’ai pas tiré
de diligence
du moins
c’est ce que je crois
ma place dans la société
je la dois à mes seuls organes
je n’aurais pas d’empire
j’ai une femme insecte
qui nourrit des chats
et tant elle danse de la voix
 tant je suis  propre à son terme.

Laissez-moi
à l’éventail hystérique
qui arrache l’air
aux pieds d’un lit d’airain
j’ai la pagode du ciel
serrée contre mon torse
et la main gauche sur ton sein
je marche tout à fait en ligne
je n’aime pas la chasse
mais tes jambes d’aéroplane
j’ai ligoté
des gémeaux et des alligators
j’écoute ma protectrice
qui est sans défense
je ne supporte pas les incendies
pas plus que le gluten
je vais dans ta durée
pour m’y tenir droit et juste…


Je pleure pour les chiens
salés de désespoir
les esprits trop délicats
les pétales doucereuses
des filles qui sont les miennes
et les roseaux sauvages
ce qui fait les écorces
les encres dissolues
et la blanche merveille
de tous les absolus
le très loin  de partout
avec ses aubépines
et la croûte terrestre
aux animaux sans poigne
qui courent dans les hivers
vers les berges folles
je pleure sous les gibets
des ciels bas d’automne
au fond des poches d’eau
des vastes souvenirs
qui sont de verrerie
jusqu’à mes repentirs…

Moi j’aurais dû crever
avant d’avoir connu
l’exil le noir exil
avec ses excellences
les dîners aux chandelles
les silhouettes fixes
la laideur des pourcentages
Ponce Pilate avec ses nomenclatures
la fonction f de x
dont j’étais le portefaix
et toutes les initiées
au moindre coût de vivre
moi j’aurais dû crever
avant d’avoir connu
le geôlard la courbure
pas mort d’un infarctus
et l’autre intermittent
avec les os broyés
suppléant du jour
avec ses brevets de merde
et toutes ces années
de chienlit et de fiente
grammairien de mon cul
suppléant d’un joueur
de flûte et de banjo
qui pouvait faire des nouilles
dans l’immobilité
de la perfection
des extrêmes qui ont
la position des planètes
éloquentes
qui iront au pilon
du côté que
tu ne connais pas
quand d’autres connaissances
porteront des chapeaux.

Je veux connaître
la position des astres
le patron du  piano-bar
et qui est appelé
esprit voleur de sons
je veux connaître
la pointe du bénitier
crédité à la tiédeur
de toutes les déités
retranchées  dans le camp
de la nudité
moi je fais ma grise mine
à la nuit noire
je mets en doute
le pas du sauteur
qui franchira le seuil
des entrées augustines…

Je maintiendrai au sol
l’ouvreur et  l’assemblée
l’arrivée  au rivage
des singes aliénés
sans vitesse et sans joie
dans la nécessité
je maintiendrais volants
la course aux sédiments
tous les violents dimanches
et les atermoiements
et les élites en bottes
dévoyées en queue lasse
les diables incandescents
montrant aux uns leur sexe
aux autres leur calotte
je maintiendrai en moi
ta démarche de louve
de renard fureteuse
dans tous mes sentiments
qui me donna en prince
sa couche et son baiser
pour entrevoir la vie
de toutes les provinces
qui sont sans cécité…

C’est l’homme qui sèche
aux mains d’aveugles filles
pour toutes les escarmouches
et les fleurets fleuris
qui a des réponses roides
au poison inédit
moi de retour ici
fait de pierres inconnues
je fais le fier à bras
n’ayant jamais brassé
de  cette toison d’or
au moulin des délices
où écrire est visible
par tous les interstices
et de cette indicible
façon de voir le temps
précise  ma ligne ouverte
d’un nouvel équilibre
je suis homme
je marche je suis debout
j’aime qui m’aime qui m’aimera
et s’il ne me hait point
je l’aimerai en plus…

Pour écrire un sonnet il ne faut pas l’être tant
un seul brin de lumière et le ciel se répand
sur la mer sur l’écume et sur les océans
dans la maison ouverte par les troupes du vent

pour écrire un sonnet  il faut jaillir du voir
mettre en calice des fleurs ou en autre ciboire
asperger ses journées des parfums les plus doux
dans l’exquise inertie de se savoir debout


pour aller à la vie sans nœud et sans encombre
vers un cœur amoureux quand le cœur le dénombre
il faut plume au ciel mettre pour y voler de l’or
le poser sur la feuille pour un nouveau  décor


pour toi qui me liras ans tes vertes vallées
tu sauras que j’écris pour de la procheté
ce mot né de ma tête est un néologisme
mais qu’importe le mot tu es mon nouveau prisme….

Je vois la nuit aux tours contraires
sous tes yeux de porphyre
et ma main qui les cerne
est grâce à ta largesse
les chats perchés qui dorment
sur la  margelle du puits
sont aux rides de nos tempes
comme trempe à l’oubli
et nous nous regardons
dans cette obscurité
à l’or sage d’une lampe
qui ne s’est pas éteinte
ta hanche est cette arche
par où vont mes soldats
un arc sur l’épaule
une flèche à chaque doigt
et je te presse encore
avec mes jambes blanches
comme un oiseau blessé
que j’aurais ramassé
au verger où les pommes
sont tombées du fruitier…


C’est un automne de fer de vert
et de  cément
à l’identité même
de ton être vivant
prière archet ou feu
je te mets dans mes mains
 comme un homme seul qui passe
entre dans ta maison
dort sur le canapé
avec moins de besogne
que s’il  avait ouvert
un coffre millénaire
au sortir d’une prison
les nuits se font ardentes
et sous multipliées
chacun dort  mal de l’autre
et rien n’est oublié
les faits les rituels
ancestraux et qui pèsent
un siècle d’anathèmes
de rotures et d’abcès
vainqueur nul ne l’est point
pas plus qu’il n’est vaincu
je te sonde tu me sondes
c’est comme un offertoire
aux offices premiers
de nos tous premiers soirs…

Et l’horizon s’hérisse de nos lois incertaines, l’expérience a le visage de toutes les périodes où nous avons souffert qui montent vers la lune ,plus haute que les enfers ,ta tête est au sommeil essentiel, mais tu ne dors pas, moi je suis plein de toi et de cette écriture qui t’atteint lorsque tu le désires, la grâce est un intermittent autant dans le silence du jour que dans la nuit que je  bannis, de sombres années de givre t’ont  imprimée dans une faux manuscrit, c’est celui de tes hivers aux premières cendrées, j’écris pour te reproduire, te dupliquer en moi, c’est l’obscurité qui nous reçoit , nous nous endormons dans un lit que j’ai tiédi avant toi, pour une quantité de repos qui sent le menthe , les fougères et les oiseaux…

On atteint tant au cœur
que la bouche se méprend
en raison en odeur
et jusqu’au vert giron
qui sont aux yeux liquides
 une arrière-saison
où  se sont établis
des animaux sans nom
le premier qui les voit
a une image fine
qui colle à même la peau
et contre ses rétines
et celui qui scrute
au-delà des distances
il est déjà trop loin
muré dans le silence
moi à te regarder
éperdu de mes sens
je me sens dans la dextre
d’un célèbre gaucher
qui tient d’une main un colt
et dans l’autre un collet…


Nous commettons encore
dans nos lointains appels
le crime d’être connus
aux mains habituelles
et le ciel parapet
 aux jours tremblants  qui tremblent
est comme un archipel
rouillé le désespoir
et celle qui rira
le fera dans le noir
moi qui ai tant marché
avec la tête haute
aux traverses des bois
dans les laies les futaies
j’ai des pointes à mes doigts
mes lacets secs m’entravent
je me maintiens debout
mais je n’avance plus
la lueur n’est pas bleue
à la docile mer
et tu t’endors en moi
qui évacue sa faim…


Lentement à la mort
nous remettons nos œuvres
nos lettres entrouvertes
et leurs retournements
l’ortie qui écharpa
nos mains dans ses sornettes
qu’il faut les rechercher
aux chants assourdissants
qui relâchèrent la fleur
et l’oiseau et l’encens
en place du dormir
à l’arrière d’un étang
il n’y a pas longtemps
j’allais en tempêtant
grondeur et détrempé
à la course aux mensonges
à mes pays plus noirs
qu’anthracite et charbon
délivrant çà et là
de sales notes d’espoir
et maintenant je dors
sur le flanc à ton temps
à tout pressentiment
 je dis qu’il faut couleur
à nos heures tardives
parler bas parler haut
pour retenir la vie
avant que ne dérive
de nous la désenvie…


La désolation ne désole plus personne, regardez notre siècle, il songe déjà au suivant pour y déployer toute la lumière de nos errements.
J’entrevois la nature de l’homme comme un éternel étiage, et s’il ne l’est point, c’est qu’il est resté un singe approprié.
Et Dieu vit que je vivais, depuis je ne l’ai pas revu.
À un moment ou un autre il faut tout dénier de l’existence, c’est un exercice précurseur qui prélude de ce futur cadavre que nous serons et qui ne subira plus le charme des dernières prières ,tant  il a commis de chiennerie.
Le seul qui puisse pardonner mes excès de fureur, c’est moi, pourquoi, parce que j’ai appris que j’’y bien portant.
Il faut ruser avec le temps, le temps est usure simplement parce que nous sommes des forcenés de l’existence, si nous nous l’étions pas,  nous insisterions davantage sur la réflexion  qui nous y mène.
Je brasse de l’ennui  comme d’autres embrassent une femme, je suis pour prédestiné au lit, mais ni avec l’un, ni avec l’autre.
Toutes les conduites m’ont amené à de l’irréparable, l’irréparable c’est ce qui se fait de mieux lorsqu’on a choisi de se mettre un colt en bouche.
Ciel d’automne, crâne automnal, et les idées que je cultive dans l’impassibilité, je ne veux rien en  atteindre dans ce qu’elles m’ont tordu, ceci est de propre nature.
Je vais de déséquilibre en déséquilibre, je ferme les yeux pour me laisser submerger par le corps d’une femme qui sait écrire le verbe martyriser autant que Sarah Bernhardt sans faute d’orthographe.
Batterie de sens, batellerie dans une felouque sur de troubles eaux, c’est cela ma vie, et je ne suis pas mis sur mon trente et un…
La logique a cela d’insupportable, elle vient toujours dans la bouche de  ceux qui rajoutent de  la signification à leur abondance de parole.
Je li et je relis une lette que adresse D.E, des mots, dont tout une couturée, manque juste la légère musique de ce qui nous étranglera.
J’ai pris un arrangement avec la vie, je laisse le temps de côté-là où il occupera tout le terrain, une occupé, j’y accède avec dans mes mains un filet et une machette pour sarcler mes ennemis.
Le zéro absolu est-il  inaccessible aux clandestins de la raison ?
Je me rassure en me disant que j’ai réussi à  éviter bien des catastrophes dont celles d’exister, dans toutes les réductions qui m’obligeaient autant à disparaître qu’à grandir.
Vivre est un crime obligé.


C’est le premier enfant qui sort de l’école qui est aussitôt dans les bras de sa mère, bien serré contre son cœur, combien j’aurais voulu allé dans cette allure, ma mère a toujours été dans l’absence, celle qui est un sale paquet d’ombres, de froidures, de  silences, combien  j’ai attendu sous le préau que sa main parvienne jusqu’à la mienne, et combien je pourrissais sur mes extrémités dans les premiers frimas où j’allais en classe sans gant dans la vêture crasseuse des plus âgés et qui n’étaient pas encore de ma taille, mon enfance fut un ramassis de mauvais points, de pointes hérissées  qui me montaient jusqu’à la bouche afin que je vomisse  ses occupations à m’oublier ,mais  je n’ai rien oublié d’elle, pas plus son amour, que sa folie, c’est dans  ce petit âge que je suis devenu d’un métal roide, pas malléable, la trempe a fait de moi une face cachée.


Celui qui va vers l’homme
il a déjà payé
la cote part du ciel
autant que du pavé
les visages sont nus
au soleil des deux notes
et je te vois grandir
aux dianes monotones
qui lèvent en moi du somme
et tant de repentirs
voire même les souvenirs
de mes vingt nans marins
quand j’allais à la berge
à ces filles légères
tenues tenaces et fières
aux tenues outrancières
Toulon était mouillé
tout rouillé  nervures
capots de l’ombre froide
aux premiers matins bleus
où j’étais en service
pour une éternité
bourdonnante aux oreilles
de nos uniformités
le chant haut d’une mésange
me met à ta campagne
je sors de ton lit tiède
je franchis des fossés…

Quand je tournoie
autour des fins frontales
j’ai une étoile aux mains
un couteau à la ceinture
la chimère part en fumée
mon ventre est un ange aveugle
avec une pendule
autour du cou
j’avale des comptes et des couleurs
je ne prends aucun risque
je ne ronge aucun frein
ça servira en rien
juste à un facteur
qui obligera les rats
à parler le langage
des lettres égarées
puis vient un vent d’ouest
une lame à chaque doigt
qui perce nos tympans
nous devenons
de malheureux poissons
pleins de fausse
volonté acide
qui vont former des nuages
et tout un peuple
de vers luisants…


Laissez passer
l’enfant sérieux et las
que j’ai été
brisé sous les préaux
dans l’attente du docteur
de sa froide verveine
laissez-passer
l’enfant aux riches tempes
vers l’humide campagne
où il redressera
les fougères au passage
et qui dira à la plaine
des mensonges des messages
laissez passer l’enfant
qui élève des chiens
des chenilles bariolées
dans chaque cimetière
marche pas à pas pour
les souvenirs du temps
et ne moque personne
même dans ses éléments.

Si vous me le permettez
Je ferais des machines
Parfaites comme les échafauds
Je résonnerais les remplaçants
Qui ne prendront pas le départ
Tous comme ces rats sulfatés
Qui obéissent à la pompe
A l’estrade et à la généalogie
Si vous me le permettez
J’irais à cette femme
Ombellifère aurifère haute
Avec aux joues une mouche
A ses lèvres un cadastre
Que mes mains visitent
Comme on plie une carte
Si vous le permettez
Je nagerais vers la rousseur
Du dormir et du mourir
Je serais adroit et serein
J’entends déjà l’ordre
De l’arbre le plus profond
Qui m’appelle à la bière
A l’heure de la causette…


Je connais quand on meurt, ce cher serpent jaune à s’arracher le visage, aux yeux de taupe et de chien rougissant, qui a dans le jour les élans d’un maître qui lui jette des pierres immenses qu’il n’ira pas prendre en gueule, mes proies, elles, vont de l’absence d’être à cette source obscure venue d’entre les mers aux chaudes gorges, je voudrais me sauver d’entre les eaux et les mots , lire sans en devenir aveugle, me terrer dans le repaire de tous ces ivrognes qui ont crié le nom d’une île, d’un archipel dans la détresse, et n’en sont pas revenus, tant leur face s’éclaboussaient des deniers quignons du soleil, je veux une paix transparente dans mon souffle, ma respiration, mon regard de faune élargi qui marche dans la boue et boite, et vous, devenue une chair éprouvante, j’aimerais que vous vous perdiez  dans mes sommeils, personne d’autre n’y viendra dormir pour des éternités qui seront sans fond et sans fin…


Telle est une couleuvre qui s’est coulée dans le bronze, lorsqu’une ordonnance fut posée sur l’autel avec ses ciboires pleins de venin, la voici  avec ses vestimenteries plus riches encore que ses fausses lettres de créances, ses ongles de porphyre et sa chevelure de soie agrémentée d’un roux épineux, de celui qu’ont les ronces dans des automnes où les fagots radotent et figure des curés qui se défroquent et pissent contre les chênes. Mon bourdon est le produit de ses vœux, et de ses mots, ceux qui sortent de leurs nœuds orbitaux comme des pierres lancées contre d’infranchissables murailles, là où des vieillards finissants terminent des guerres de cent ans, j’y entends aussi le choc funèbre de sa nature, celle qui consiste à se promettre à d’autres comme on pousse un jeune chevreau au pré, sous la mère, celle qui a gardé l’angélique façon de n’être pas muselée et qui va au loup avec un jacquemart, puis tend à l’air frais son fuselage de bête qu’on écornera, c’est là que je reconnais les façons d’une ancienne aimée qui allait à la mort avec une toux d’étrange graine ramassée dans un puisard…


A l’heure où l’aurore libérée de ses nimbes argentées froisse mon papier, mes toiles, de ses gorgées de poudre blanche, je hume une herbe laiteuse de ses porosités protéiformes, dentelées comme des encoignures, et j’y vois un amour déçu et malappris se piquer de toutes les précarités d’un monde où vous n’avez plus votre place. Mes songes sont en creux dans un champ de coquelicots et dans une Afrique ancestrale où les griots grignotent des queues de cerise, et sont sans lorgnette et sans fusil, ma liberté est une forge blanche où l’acier s’allie à un étain qui n’ira pas au combat, pas plus qu’à vos larges hanches ; plus ogival dans cette geôle où la roture m’a relégué, je regarde devant moi avec les yeux d’un fauve plein de glaire et de gloire, et qui vomis sur vos mysticismes, vos masques ,vos bréviaires et vos bibles à jardin , sur vos guérisons hallucinée qui ne sait rien des ergastules avec leur petite lucarne trop étroite pour voir fut ce un iota de ciel…

On s’attache à ses rebuts comme pour traîner ses obscurités, ses obscénités , ses stérilités loin des époque où l’on confondait mourir et mûrir, et notre sang s’est répandu dans les orties et l’or des épines aux jours crayeux de devenir, nous sommes venus à bout de nos fins poignets ,en y nouant des cordelettes et des lacets, que des mutilés de naissance se liaient aux genoux pour ne pas choir, et tels autres sont toujours dans le grondement d’un âge où la glaise et la boue ne referment pas les cicatrices, comme ces cataplasmes que nos aïeux s’appliquaient à leurs chairs meurtries, et dans nos visages, nous les hommes pillés d’une tendresse mal entretenue, vient le bourdonnement de la cendre des arbres contre lesquels nous avons gravé le nom de celles qui sont allées trop loin.

 
En murailles d’idées
L’univers se détache
Et la mémoire enclose
Aux nombres des durées
A de sombres revers
Comme des tours jumelles
Où les ombres les livrent
Amassés dans les siècles
Brûlent en plaies infinies
Comme tonne le temps
Ce bout doré de nous
Qui aux larges poitrines
Déploie un monde faste
Large ouvert soutenu
D’indicibles ardeurs
Qui viennent d’honnêtes hommes
Jetés dans le noir souffle
Où les saisons se couchent
Pour y trouver la fin
D’une mesure seconde
Dont la cible est le poids
De nos morts annoncées…
 
Au chagrin où tu défailles
Se veut une autre ardeur
Que vivre humblement
Comme une bête laborieuse
Dans l’alpe aux mouvants âges
Là aussi le rappel
De nos humanités
Ondule de noirceur
De beautés douloureuses
Et chacun à sa vie
Porte la connaissance
Dans l’unique dessein
De ne pas s’obscurcir
D’un autre que lui-même
Qu’il n’aura pas surpris
Dans les remous où bougent
Les vides considérables
La lumière au front bleue
Des antiques merveilles
Qui tantôt chantent l’ordre
Tantôt le fond des lieux
Marins où se déversent
L’origine de vivre
Et celle de recouvrir
Son corps de souvenirs
Plus brûlants que des cierges.


Et Parme nétait pas loin
et Burges était bruyante
à la table des rats
je te voyais fuyante
ma taille n’était pas haute
à tes hautes futaies
et tu fuis regrettable
à mes petits forfaits
tu m’es de belle estime
comme un tison de pierre
mais menteuse submergée
par ses desseins d’hier
moi à toi convenu
tu vins jusqu’à mes bras
pour célébrer ton corps
à d’anciens célibats
tu vis en moi un homme
de regrets de prières
que tu voulais tenir
à tes nobles frontières
or je n’ai ni le poids
ni la carrure entière
de ce que tu recherches
pour de nobles combats
je ne veux pas t’abattre
une pierre à ton front
je ne suis pas David
pas plus caméléon
je veux à ce jour même
célébrer ce seul soir
où tu vins à mes bras
comme en un ostensoir
et à te voir comblée
dans tes ravissements
j’ai cru la terre entière
à tes ressemblements…
 
Aux miroirs des maisons
Les présences extrêmes
Dans l’éclat de la nacre
De l’orgueil soutenu
Vont les visages tristes
Des hommes dont la terre
Fut exquise à leur corps
Sans nulle retenue
Que d’aller s’encombrer
La nuit en des prières
Dans la forme du vent
Du sable des nuées
De la haute fougère
Bleuie ayant souffert
Des averses tremblantes
Et tant de regarder
Son image au témoin
De cette double face
Qu’est l’avenir lointain
Il pense que la  méprise
De vieillir n’est si grande
Que de ne pas souffrir
Dans l’ardente clarté
Qui va de l’homme à l’homme
Quand il n’est pas roué.


Qu’un vieil amour revienne
Dans notre connaissance
Avec l’heureuse envie
De raviver nos sens
Et c’est un nouveau monde
Sans limite et extrême
Qui ouvre l’horizon
Pour des courses lointaines
C’est un pas dans la nuit
Comme un grelot qui tinte
Dans le chœur d’une église
A la lumière sainte
Où des christs de bronze
Auréolés d’argent
S’inclinent sur nous faces
Pour nous darder de temps
Qui vont réapparaître
A nos doubles enfances
Avec des filles offertes
Pour de nobles naissances
Dans l’unique désir
De revivre à nouveau
Les passages d’hier
Avec nos oripeaux.
 
 
Au ponant établi
Où vous vous ébattiez
J’étais cet homme intact
Au sillage introublé
Le manieur apaisé
Double vaisseau qui tangue
Sur une mer enneigée
Au calme inconvenant
Et tout l’or en moi même
Vaste brasier de chair
N’était qu’un feu disert
Et mal entretenu
O rivages, ô larmes, ô vestiges
Tous ces jours âpres
Pierre après pierre
Et qui s’enfoncent
Seront-ils encore
Au sel qui les sculpte
L’ardent mensonge
De toutes vos ivresses.

Je ne sais si me pèse
De perdre les visages
Cette voix endormie
A mon enfant malade
Tous ces jours étalés
Comme des oiseaux morts
Où mon âme s’assemble
S’enroule dans les ombres
Je ne sais si me pèse
Mes veuves familières
Ce qui venait de moi
Tout tremblant de mémoire
Cette autre plus légère
Qu’une feuille jetée d’un pont
Et tout le tintement
Des objets sans surface
Je ne sais si me pèse
L’été avec ses formes
Ce qu’hier j’acquiescais
Et qu’aujourd’hui je tais.

Quand aux heures d’exister
Chacun prête sa course
Donne son pas obscur
Pour se rendre au foyer
Vois sa vie domestique
S’alanguir presque humaine
Comme un long végétal
Enserré dans sa tige
Vois combien le monde
Et ses vastes rayons
Est plus d’usure encore
Que s’il te convenait
Vois tout le contenu
De l’amour poursuivi
Déverser de sa hâte
Sur un corps marinier
Voyageur détrempé
A qui tous les espaces
Ont laissé un remède
Pour les heures d’exister.
 
 

Toujours las se peut-il
Que ma route dévie
Que la beauté enfin
S’agenouille ici
Que sa robe s’imprime
De mes tendres aveux
Et que tout s’irradie
De ses multiples feux
Se peut-il qu’aux aurores
Tout verrouillés de larmes
Un ange inaccompli
Y dépose les armes
Et qu’aux fenêtres blanches
Où le givre a percé
Quelque figure humaine
S’immisce en bonté
Se peut-il que des mots
Suaves en pensées
Témoignent d’un amour
A peine imaginé..

Je ne sais si je crains
Davantage ses ombres
Que ses armes scellées
Recouvertes de gel
Ses années idéales
Qui s’avinent en nombres
Infléchissant mes nuits
Comme on plie un missel
Je ne sais plus si j’aime
Tous ses enfermements
Que ses cordes de lin
Dénouées de ses aubes
Que tous les auxiliaires
Egarés dans l’amant
Fiévreux intransigeant
Comme un saint dans sa robe
Je ne sais d’elle encore
Que l’ancienne détresse
Et l’idée de son corps
Comme une forteresse .
Tant je sais l’amoureuse
Nous menant aux partages
Ses objets mystérieux
Le plus clair de son âge
Tant je sais ses études
Où le monde s’évade
Et ses exactitudes
Ses atteintes ses rades
Quand à l’ordre pressée
Elle ajoute ses lois
La besogne d’être née
La mort qui lui échoit
Tant je sais l’inhumaine
Qui flambe et s’assoupit
Se rengorge de haine
Quand elle s’est avilie
Aux travaux d’exister
Obscurs inconfortables
Dont elle s’est encombrée
Pour rester innommable.

L’ombre n’est pas toujours passagère, j’en veux pour preuve que je l’ai toujours portée en moi comme on enfile un gant de paille, je n’y ai jamais abrité aucune autre forme que la mienne, je m’y suis profilé et effilé le visage, qui est encore dans la douleur d’être  pour finir, mal aimé, j’ai eu des désordres immenses comme des  consolations, j’y étais bien terré, terreux, terrestre, c’est dire que j’ai été où on ne m’attendait pas, j’ai eu des extases, des enfants, des enchantements apprend, des peurs comme celles qui   corrompent les clés de la raison et que ni l’âge, ni  la biologie ne peuvent analyser, avec les ans sont venues   les circonstances atténuantes qui n’atténuaient rien, et Dieu que j’en ai connues, voilà pourquoi je suis un homme suranné…

D’une  manière marine tu voudrais que l’éternel feu qui nous anime aille à nos sensibles mains, soit, les miennes ont bataillé, tiré des grilles ,ramassé des épis , ont été veilleuses, éveilleuses de crin et de grain au premier dormir,  non que je veuille faire dans la broderie des mots pour te séduire, c’est un outil pour dire que le temps présent est une bonification, qu’elle va à ma matière même, à la tienne , celle d’une femme commode et sensible, je ne suis pas encore fermé et renfermé, j’ai les yeux délicats pour te regarder en face et mon corps ne va pas aux assassinats de la chair qui se donnera à  moi avec l’élan d’une bachelière qui a su sur échelle de notation briller  de mille feux, viens, mets ta main sur mes lèvres, dis-moi de me taire, retire les, et dis-moi de te  conter…

Haute est la plaine
comme suie dans le jour
et les plaintes adressées
sont  les couteaux intimes
les accès aux vies diurnes
à l’âtre dégel vert
où vont les coutumiers
revenus du désert
et chacun les regarde
avec leur bouche close
dormant au trottoir
désolé à tous membres
vêtus d’un paletot
dans leur coque de pire
c’est que leur souffle lève
au gré des souvenirs
des matins sablonneux
et le poète et le nocher
à la poitrine ouverte
les regardent béats
avec leurs yeux noyés
leurs mains incantatoires
ne sont que contrefaits
parce que nous évitons le hère
qui nous ressemble tant…

Perdants tous les joueurs
aux oreilles en l’éventail
et cette belle du foin
auprès de ses troupes
contre le corps serré
de celui qui est d’un autre sort
et l’espace se réduit
à tous les contreforts
la qualité des uns
est le rameau des autres
que viennent les rémouleurs
aux surfaces limpides
j’anticipe un mort
dans les jeux de foudre
et les rats sortent
aux cerceaux de pierre
voilà qu’on passe encore
dans un deuxième corps
par tous les extérieurs
et la réalité
est un réel dommage
aux yeux rougis de froid soleil.


Le hors-jeu de position
est en peine fautive
et le coureur absent
n’est plus en droite ligne
l’accord se fait aux nœuds
au propre et au lacet
et à la plainte absente
nul n’est appelé
il faut encore
sur des observatoires
soutenir le présent
qui se  nourrit des autres
les mettre dans les nues
où le soleil poudroie
un or d’orvet qui bave
comme en cérémonie
le fait même d’avant
il vient dans l’à peu près
et qui n’est pas le mien
de cet éloignement
où tout est mis en strophe
dans tes ensablements
et ma timidité
ma trogne incertaine
te viennent  comme morphine
comme une coupe pleine…

Le  texte va au-devant,  les chevaux à la déroute qui ralentissent leur vision de  nouvelles déroutes,  et tralala au chef d’équipe qui tremble  dans chaque distance isotopique, la mariée est en noir aux échelles de soie, chacun est un acteur au mirage d’exister, aux nuages d’embarras qui se débat sur l’écume, la mer qui  rendra les algues brunes et seront déversées sur les hommes et leurs lacunes, moi je ne suis pas un  nouveau messager, tu es venue à mon être comme autant de danger et que je n’ai su te retenir, n’étant qu’un passager.
Séide, sicaire et parti pris,  l’avocat a des mains bleues, dans le même temps toute absence est de sévérité, il est le défenseur qui se met en quatre pour parader devant un secondaire  monstre aux yeux vitreux, celui qui  juge sa grand-mère, celui qui va à droite par-dessous les bras d’une prosopopée,  et l’encre au double sécateur ,dextre et senestre ne se met pas au vert,  moi je vais à grands coups de moi-même à grands pas vers la queue leu leu pour prouver que je suis né sous une louve, allaitante ,hallucinée avec le pouvoir de transformer le lait en poudre, et sans recommandé je vous accuse de mauvaise réception.
La fiction, l’affliction, les fictives inerties d’une morte sont un acide amer aux actions d’un prisme violacé et d’une chaîne, il est un message couvert et  fragile que je veux te livrer, ne m’édulcore pas dans le parcours de toi, cette autre qui tremble et  inaugure mon présent avec un peu d’avance dans l’âge de confort vêtue,  d’un blanc  costume de communiante, passe par l’autre côté où il est de coutume de planter des aiguilles dans le sein gauche des amazones,  adresse moi des lettres  sans les  signer, ce que tu fais dans tes constances, et cette eau qui s’étale come  l’incendie sent le tabac redoublé, te ramène-telle à mes lèvres sans profit.

Ce qui finissait
avec son renouveau
est derrière les barreaux
il n’est pas de probité
mince alors et zut
son personnage
dans la misère
est un terrestre amour
moi je jaunis les arbres
traversé par ton temps
pour te comprendre
en nettes traces
je regarde les lignes de ta main
mont de Neptune
et ta route droite
n’est pas coupée
d’un noir dessein
aliéné idiot
je pandore et mandorle
je vais d’un pas pressé
vers des automnes gris.


Quand la voix s’est éteinte
et qu’elle fut aimée
il reste une maintenance
comme pour  la partager
sémiotique légère
comme un  étranglement
et tous les prix du monde
sont des détournements
moi qui ai serré tes mains
en plus de tes paroles
réparer ma misère
à tes simples oboles
je ne parjure en rien
de ce maudit chagrin
je traverse les ans
comme un marteau sans maître
fais des anses au panier
quand tu iras aux pommes
dans ton vaste verger.

L’épuisement dans la crétine immédiateté m’a conduit à pied du compte nuptial vers l’ inertie de ceux qui sont incertains,  et dans l’obscurité de mes anciennes notes, en trois états souverains, sans entrer dans les villes mortes,  ayant déjà clos leurs yeux sur leurs rêves de pierres,   sur leurs immondices, vous , hommes de peu de foi vous  tenez d’un monde engendré dans d’autres abjectes vérités édictées par des déités  ramassées dans les siècles morts, avec l’avantage de ceux qui ont déployé l’ombre sur leur propre  visages pour qu’elles n’expriment plus que le mépris des siècles, moi qui ai d’ infâmes richesses , me vois déraisonnable encore, avec à mes lèvres votre cour caduque faite de mauvaise entregent, entre  cas de ciel et terre, mais  j’ai un lit à de vastes terrasses, les estimant pour leur perplexité, j’ai pris connaissance que me compromettre que par l’avent ne me servira en rien à la pâque et aux parques sont si lointaines, il me manque l’amour qui  est une forme de distinction, de promesse,  qui n’ont jamais été raisonnables, fut ce au temps où je l’étais…