Ecrit en une heure...

1978


Je me souviens avoir eu du mal à écrire Malesherbes.

J’achète pour trois cent balles des bouquins tirés à quatre vingt dix mille exemplaires, pour quatre vingt mille crétins, dont soixante dix mille fonctionnaires, l’un d’eux est le « Luther » de Claudion ;dans l’heure qui suit je le balance dans le caniveau..

J’aime cette phrase « le ministère des travaux publics prend l’eau »

Cet onaniste d’Onassis..

Idéal de vie, fonctionner..

Zorro était –il un mou ?

Oui, à condition de rester dans les coulisses…

Je n’accepte plus que le comment se taire…

Nouvelle idée de Dieu, il naît, ou il ne naît pas…

Patricia a des orgasmes, wasserfalls rimbaldiens…

Soutenir une taiseuse, se bien placer sous la causeuse…

Bomber le torse, forcer une blonde, tomber une corse, tenir une plombe…

De la stance à la maxime, en passant par les dits de Godiva…

Un scaphandrier est-il équipé pour réfléchir sous l’eau ?

Parfois tous ont l’air con, d’autres fois moins…

Bach, Haydn, Mozart fuguaient…

Je suis un peu supersticiel…

Les traces d’infection et d’affection me font peur…

J’ai entendu ceci « tout ça aura une incidence sur l’avenir, ne l’oubliez pas »

Ceci aussi « les jeunes, ces salauds, se droguer pour fuir une réalité que les vieux ont tant de mal à fabriquer »

Ca a commencé par un slow, après on s’est mis à boire…

Février secrétait une douce lumière, ses buvards, ses bavards qui parlaient de février qui…

Talons hauts, un mètre soixante trois, des nibards de moleskine, ventre de guéridon, sexe touffu, sent des aisselles, huilée pour d’équivoques  jeux, saxo, pipeau, puis le reste sur canapé…

Le jour s’éteint, les vierges ont des collerettes, l’instinct les pousse dans cette autre lumière qui vient des chiottes, puis le grand dégoût des mots, de la passe et du pourcentage…

Couperin, il y a matière à en parler…

La lucidité nourrit l’esprit et lui donne des lunettes…

La fête a-t-elle eut lieu, si oui, où sont passés les strapontins ?

Du Rubens adhésif…

Job se sert de fumigènes, Dieu est ennuyé et n’y vois qu’un envieux…

Pourquoi le caméléon a-t-il l’habitude de se poudrer ?

Ava Gardner brutalisait des nains…

Un individu, c’est un type qui revient d’on ne sait où…

Auprès de ma blonde…puis viennent des cochonneries…

Ici je suis chez moi…

Il y a des prénoms qui puent et que je ne peux écrire sans vomir…

Il y aussi des mots et des phrases qui schlinguent, d’autres qui sentent la rédaction et le fonctionnariat, moi ça me fait chier de humer cette fiente qui vient de mes propres muqueuses…

Elle rentre saoule, et elle s’abat, mais somptueusement…

Un délit impérial, voilà à quoi j’aimerais tendre…

Mais qu’est ce qui fait courir la vermine ?

Elle dit « on dirait des traces de gaufre sur la neige »

C’est presque Zembla avec une fourrure grise…

A certains moments j’ai de l’instinct, mais j’en reviens toujours au sens…

Une paix royale pour m’éclairer, mais la paix se signe t-elle sous les néons ?

Combien de livres écrits et qui sentent la naphtaline ou le cholestérol !

La première prévient de ses hésitations, comment ne pas s’infecter de sa présence !

Solitude glacée où plus rien n’est un intermède, un interlude..

Les mots il faut les dire pour être au devant d’eux, par derrière ce sont des larmes, de l’eau, un ouragan ou des outrages…

C’était une fille toute en beauté, prolongée comme une séduction où se construit le combat de l’ange et du démon dans l’enceinte d’un dieu…

Il pleut, triomphe des corneilles et des vers…

J’ai gagné à ne pas sourire, voilà une de mes sottes suffisances…

En vérité je vous l’écris, j’en ai tant loupé…

J’ai toujours l’air d’un con devant la beauté ou la bonté…

Personne n’abreuve plus mes souillons…

Pêcheur de lune, je n’ai pas regardé à la dépense, même tout l’or des réverbères ne lui a pas suffi…

Je ne suis pas sorti de l’enfance, et tous les dimanches sont pourris par le vin de paille, et les fonds de verre où tant d’autres ont bavé sur leur enfance…

Passent les nuages, et les anges au plumage humide, lourds de pluie, de leur coquetterie, affectent l’idée que je me fais d’eux…

Je n’envie rien à ces bêtes tourmentées en habit de dimanche…

Elle était folle, je la glorifiais, j’y voyais une forme de sainteté…

L’amour est ancrage, port, estuaire, fenaison, meule et toril, et cette lourde couverture que chacun tire à soi pour s’y vautrer en adulte gâté…

Le classement général a changé, je vais courir dans les bibliothèques…

Ce qui crame me donne l’idée du mariage et de la clandestinité…

Ce que je vous donne ne vaut pas grand-chose mais est disponible immédiatement….

La nuit venue, j’attends ;j’attends que viennent une nouvelle nuit et une nouvelle venue…

Rien n’est plus pareil, mais quelque chose a t-il déjà été ressemblant, et si oui, en quelle circonstance…puis le grand foutoir ogival des questions et de réponses…

Je n’ai plus envie de vous retenir, défaites vos nœuds et quittez cette maison où vous n’entretenez plus rien…

Sarah Bernhardt, sans faute d’orthographe…