Au jour le jour

Au jour le jour - 11


Nos ancêtres dès le premier rendez-vous  ne sont pas venus en automobile, ils ont gardé leurs toque, leur fourrure, et nous leur nous préparons des milliers de chimères qui si on y réfléchit  ont déjà existé  dans leurs propres yeux ,et qu'ils ont aussi médité sur toutes les guerres, les sorties épouvantables  semées aux troublantes fixités de leurs événements, à les entendre ils n'ont jamais été humiliés, ont résisté  aux déchaînements des clairons et des dianes, l'amitié  leur fut ambulante, lourde, mais elle a toujours été cette fille  à deux doigts de les ajouter  à ses ressemblances, c'est pour cela que nos ancêtres soufflent le chaud et du droit, afin que nous ne soyons plus ce forçat  innocent qui baisse la tête, qui rencontre dans sa promenade le même horizon que celui qui s'attarde à la dérive dans des plaines trop planes.


 


les moissons sont à la traîne et des deux côtés de la route d'ici ,en gerbes, les venaisons sauvages  sont pour le prestige  des hommes infatués, c'est là dans un demi-sommeil enterrés dans les talus de devenir ,un désordre  en eux qu’ils veulent mettre fin  à leurs jours, pris dans un  peu plus heures comme des lièvres avec des orties dans la bouche, ici les voyageurs s'arrêtent, les blés vont à ces demoiselles qui ne peuvent ou ne veulent se rapprocher ,sinon jusqu’à un ce qu'un le travailleur  les heurte, ou  que chacune d'elles  se mette au premier rang de la pensée de tant des autres, dans une impériale garde ,puis toutes de regagner leur demeure avec  des sacs de mutilés jailli des pays froids.


De voir l'effacement oral en col étroit ,le présent n'est pas sur les meilleures pentes, que de désinvoltures,  de vendeurs mesquins qui ne pensent plus dans les palais, sinon dans la poussière,  cette singerie  qui est nôtre ,voici recommandé en novembre de combler une surprenante désobéissance, rien n'est plus d'accord dans nos années,  sinon cet amas de neiges ou d'essences, conservateur de nos muettes divinités ,comme est oublié le nom des balades,  nous voulons nous exécuter avec de l'acier , et ne plus nous rendre  dans des résidences où il reste des écarts, des écartèlements, nous ne  devons plus  notre gourmandise qu’à des femmes qui nous gardent pour de puissants sommeils.


Après avoir retiré sans peine de la bête une âme absente, nous reconnaissons ses flancs à la chair flasque, beaucoup vont dans le vacarme sur le passage  d'autres attelages ,qui cheminent à la batellerie ,fendant la foule qui se presse pour rejoindre l'île des animaux ou de nuptiales beauté s’ébattent,  des mariées accrochées à leur crinière, nos équipages sont attachées à rester solidaires tant il faut être durs pour gagner sur la nuit, aux vitraux des églises dansent des filles  tziganes dans une visite que nul n'atteindra,  là ,comme des loups qui ont parcouru la plaine pleine  de stupeurs et de suées, une  journée entière sans manteau ,sans se mettre de la viande dans la gueule, nous  attaquons l'horizon avec des tripes nouées, le cœur et l'âme ténébreux.


À la grande amoureuse éprise d’un samouraï va la moitié de mon exigence,  par provocation je dis le culte du peu de la planche, ou de la tendresse sous des baldaquins quand les  faillites du terrain étaient sauvées de l'estrade ,mon sentiment est qu’avec un peu de ferraille dans les mains ,on peut aller au pré  qui nous ressemble , pour y retrouver des duellistes qui nous atteindront à la poitrine ou au poignet, de savoir que de leurs extraits de naissance on peut faire un visa pour  aller  à la ruine  nous rend stérile, la houlette a des mises d’ acacias, et les acajous  ne sont plus de cette option qui mettra dans nos mains des astres faits pour nous défendre…

 

Au jour le jour - 10

De l’âme à la tempête
Grelots secrets sonores
Au front renouvelé
Une face à peine peinte
Tel un soleil détenu
Qui se déroule
En torsades nues
Les paroles
De la ruine au sourire
Sont dans le ciel levés
Et l’âme la plus assise
Et l’âme la plus aimée
Embrasent un univers
Aux confuses menaces
Tendre corps couronné
D’épines et de chardons
 Quel autre cœur que le tien
Pourra contenir
L’amour avec ses beaux fruits sur l’autel qui sent le souffre…

Il nous vient des amis sous des palmes de roches , hommes qui mettez du chagrin dans nos mains et à nos plus rêves que n’atteint que votre connaissance .Viennent ces vendredis malades de nos éternités où nous levons des filles et le vin à nos lèvres tardives, avec nos mensonges et nos soulographies nos banalités. Aucune femme ne s’accorde pourtant à nos improbables travaux d’approche tant faite de rires et d’interrogations. Nous pratiquons l’aumône pour d’extrêmes idées ? à cette pratique dérisoire de marcher dans les salons avec dans les mains l’eau mal écopée des chaloupes ? nous ressemblons à des marins bilieux , et pour nous endormir au jour nous n’attendons plus qu’une qui saura voir dans nos maisons des insectes d’or marcher au plafond…

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Au jour le jour - 9

L’inertie m’arrive nue dans une macération d’orifices vermoulus ,putrides, par où s’est défilée, s’est extraite ma nudité. A rester aux extrémités de mon être, je n’ai rien fait qui puisse résider dans la déférence des hommes, aussi j’attends ,triste et escamoté cette mesure d’herbages et  de cils qui s’inclineront sur mes hésitations, mes autorisations .Ce que je convoque ici est dégauchi à mes souvenirs, minime, à peine perceptible, mais précieux parce qu’il ne peut en être autrement .Avec ma tête lourde d’encombrements , d’élucubrations ,avec ses habitants qui ont été moins immenses en moi que cet espoir, cet espion, ce prophète qui signent des pétitions, j’ai perdu mon temps à des contemplations insignifiantes ,à commenter des meurtres sans commanditaire, et si j’existe encore  ce n’est que pour réveiller ces chers vieux fantômes avec leurs tics et leurs breloques ,pour qu’ils évoquent des rapports outrageants faits contre le monde .Mon crâne est plein de parricides , d’arrangements faits avec la mort, je ne veux remmailler  personne, je n’ai pas d’agilité, et  tel un automate sans clef  je me mets à table, et parle, parle ,parle…

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Au jour le jour - 8

Proses 1975 - 2005

Bénies soient les orgues désuètes
Toutes ces pluies d’octaves
Domaine de nos mois lourds
Avec la cendre
Le bon vouloir
Le gré l’outrecuidance
De tes obsidiennes de cuisses
Futaies entrecroisées
Compagnes de mes nuits
Sans gardiennage aucun...

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Au jour le jour - 7

Proses 1975 - 2005

Maintenant que je me terre
Je n’absorbe plus rien
Je n’aborde plus rien
De tous nos commentaires
De tous nos désaccords
Ce qui ressemble
A du tassement
A des objets solitaires
Auxquels je travaille
Sans équivoque
Avec la voracité
De celui qui hagard
Se voue au détachement
Les bras nus et roués
Je frotte sur mon torse
Des herbes atomisées
Par nos distances entretenues
Nul ici d’autre que moi
Ne sait s’il a posé
Rugueux attentif sot
Pour de vaines consolations

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