Au jour le jour

Au jour le jour - 31


A son sujet je veux encore dire du mal et que toute lame se brise sur du silex. A dire plus juste encore à propos de ma nature nonchalante, elle sait qu’elle ne peux plus me considérer comme un auguste avec son attirail de confessions, et toutes mes petites souffrances comme autant de gnons mal reçus et de castagnes mal distribuées.

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Au jour le jour - 30

 


J’ai pris froid, la foudre est un lambeau de chair putréfiée à mes mains et les nombres impairs sont des idées de républicain. Pour surseoir à la folie, aujourd’hui il faut être fou,et employer le verbe apparaître sous toutes les coutures, avec la dextérité d’un renégat orphelin qui prend son temps pour la valse des fidélités, et courtise une reine qu’on écrit en gothique mais horizontalement.

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Au jour le jour - 29

Ne pas d’un mouvement

Trop abrupt trop raidi

Refermer dans sa main

Le songe le paysage

Tout le bleu de la terre

Où palpite l’aveu

Avec ses ponts jetés

Ses tremblantes manières

Le gris l’inenchanté

Où s’enchaîne l’indigne

Matière du réveil

De la nausée du temps

Ne pas d’un mouvement

Rebelle crépusculaire

Dans l’épaisseur des nombres

Où brûlent nos misères

Couper court au visage

Qui nous montre sa faim

Sa soif de dormir

Pour sortir de la nuit.


Si pour ce lent convoi

De ton corps obligé

Tu donnes ta solitude

Comme une arche tendue

Si pour être immobile

Tu marches sans tes gloires

Heurtes les seuils humides

De toutes nos pulsations

Qui changent ta nature

Si de ton sang bleuté

Le terme se dérobe

Limite ta raison

Autant qu’une fausse science

Si pour dire ton chagrin

Tu forces sur ta bouche

Les mots des astres morts

Que les signes referment

Sur leurs identités

Si pour couvrir la cendre

Tu élèves des bûchers

Que ta mémoire s’épure

Sous les traits d’une femme

Pétrifiée arrêtée

Au cercle incalculable

Si…

Je veux éprouver

Autre chose

Que l’ennui qui nous rassemble

Nous éclabousse

Quand ça va mal

Quand tu t’empêtres

Dans tes féminités

Je veux

Du déchiremen

Du porte à faux

La panoplie

Du prieur

Du conciliabule quoi

Et que mes mots

En disent plus long

Que nos éclats

Que toutes nos chaufferies

Nos états guerriers

Je veux apprendre

A tordre ton chagrin

Me foutre gentiment de toi

Et en toi

Jusqu’au confort.

Vos mains plus violacées

Que la flamme du chauffe- bains

Les voici étendues

Sur un corps

Dévasté par des désirs anciens

Fonctionnant d’un plein droit

Cuisseries et égoïsmes

Moi avec ma fournaise

L’ardente beauté

Délaissée pour des jeux d’orgueil

Je me fracasse la tête

Contre les tables

Les moralisateurs

Les sentenceurs

Les verdicteurs

La troupe des chiens

Faiseurs de dégoûts

Ici pour offrir mon ventre

A vos coutelas

Je n’avais pas de reproches

A vous formuler

Qu’un immense désir

Foutoir de mes impressions.

Tu m’as chié des pendules

Du meurtre

Moi je cognais contre les murs

Mes poings et ma face

J’y écrasais mon front

De temps en temps

Ma tristesse trop nerveuse

M’emmenait

Sur les trottoirs

Perte d’équilibre

Messes basses

Rien qu’une avancée

Terrassements

Brouillons entrelacs

Quelque chose de scandaleux

La pharmacie du sentiment

A quoi se raccrocher

Si ce n’est à cette belle tristesse

Aussi limpide qu’une eau

Que nul ne boira

Aux oueds

Quand les filles n’y allaient pas

Pour laver leurs tissus sacrés

Avec mes gestes maladroits

Tu me retrouvais

J’étais celui

Qui restait sur ses gardes

Ne s’agenouillait

Que sur cette belle image

Des filles qui vont laver

Leurs tissus secrets

Dans les oueds

J’ai mis au regret

La beauté qui s’engageait

A ne recevoir de dons

Que des dieux affairés

A tremper leur zgeg

Dans son trou

Sans psychologie

Sans converse

Sans ses humidités

Moi je le vivais mal

Leur versais à boire

Dans des verres de mica

Leur descendais le froc

Pour leur fourrer

De la poésie au cul

Ils m’en voulaient

Parfois leur ceinturon

Battait mon échine

Heurtait mon visage

Mais j’avais mis en bouche

Ses seins bien avant eux

Et du reste

Je me foutais…

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Au jour le jour - 28

...

Le silence qui a la qualité d’un excellent doigté de pianiste quand il caresse un clavier doit ceci au cercle et cela au carré. Premièrement il lui doit la mesure exacte de notre âme qu’on rajoute au firmament. Deuxièmement il lui doit l’angle obtus de nos veilles les soirs d’ivresse et de maladie quand nous insultions un dieu de ne pas converger tout entier dans la droiture et les notes.
Prisonniers dans des fonds d’eau rance nous courons dans la vie comme des bêtes anomaliques la ville avec ses milliards de molécules et de roulures se détend dans les mois sur ordonnance les astronomes s’éprennent de moucherons tapis dans le ciel avec son pelage musclé ce qui leur vaut de la tourmente et dans leurs descentes vers les années mortes ils ne retiennent que la pratique des ruines sans épreuve de ne plus tenir aux hommes qui pratiquent l’heurt comme on se sert d’une colonie d’insectes l’abandon m’a rangé dans des couloirs où tout mouvement prend le nom d’une planète éteinte dans ses migrations quand à court terme reviennent les menaces notre enfance avec ses lassos ses tournesols ses quolibets ses poinçons ressemble à un animal qui se déploie du nord au sud en raison d’états seconds c’est ainsi que tous les membres présumés ont des yeux pour des quémandes c’est là aussi qu’on veut oublier tout un peuple d’embouchonnés qui tient à rendre la monnaie hostile et l’au revoir pernicieux nous ces mômes contraires aux missions nous allons vers le centre des bourgs inscrits sur les cartes d’écoliers là les matinées y sont des orchestres de paille des farces de sansonnets et tous nos amis qui ont pris place sur un écran noir sont si sérieux qu’on dirait des pères solennels pris dans des saintes prières…


La matinée est récente c’est pourquoi la maréchaussée glisse sur les trottoirs passant au dessus des quartiers infréquentables là où trois membres du peuple élu ont la permission d’atteindre la pendule placée à gauche d’un baromètre membre d’une saison morte en amont et qui annonçait les seize couleurs du temps la saveur de ce problème dure un mois et notre ère qui collecte les voiles de la taille d’un insecte fou peut annuler toutes les vacations sur simple demande nous manquons tous d’un moi secondaire comparable à la fausseté naturelle d’un monde qui gagne à lâcher la chimie pour s’adonner aux livresques livraisons et bien que dans les maisons sans figure et sans signe chacun se résigne les objets sont tous appliquées à nous monter la limite de l’unité et du lieu bien que les hommes fassent partie de la nuit toute manifestation dans la ténèbre traduit un cinéma où tant vont avec leurs grands parents pour déboucher sur des documentaires qui parlent de monuments antiques de campement sous la neige d’étoiles mortes et de femmes qui marchent sur la tête…


A la trésorerie les amendements sont secs et finissent dans les caniveaux c’est sur les ruines de la cité Saint Martin que des comités ont siégé pour estimer des dessins volants telles des mécaniques célestes qui convoitent les innocences des plaines c’est du moins ce que disent cinq enfants qui ont retrouvé leur famille leur révolution leurs résolutions et ces informations vont droit en haut lieu dans les cours sans semonces sans alphabets gothiques là où Mr Duchamp a assisté au décollage de ses bonhommes de feutre et à celui du fils d’un autre larron que l’on croyait sage tant il devisait sur la rareté des dragées hautes et des sortilèges dans la grande firme mondiale des plus petits qui doit mettre en avant les coloris du ciel le bleu des rades on dit que des cisaillements eurent pour origine de découvrir une bagatelle de vauriens croupissant sous les planches ce fait remarqué on se ruina en interdictions puis vint à l’idée de tous qu’un maître obligataire de service serait mis à la disposition de tous ce premier rôle subversif ne lui déplut pas quant au reste il finit en négatif sur une pellicule qu’on brûla par la suite pour en faire de la pâte à chaussures…


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Au jour le jour - 27


Le jour péteux comme un marié aux marches de la mairie appuie son front adultérin aux planches des palissades. Trop austère pour parfaire l’idée de l’ombre déridée dans les soupentes, il construit pour les paresseux et les passereaux des panneaux de lumière élémentaire qu’une prostituée déclinera avec ses façons de déménageuse.


Haute est la mer quand l’orage la dénoue et l’air irrespirable aux confins des horizons muets. Haute est la mer au loin qui saigne obscurément, alourdie du fracas des anges qui se cognent aux vestibules du ciel, et encore et encore les sentences de l’eau qui s’en contente.

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