Au jour le jour

Au jour le jour 41

Dans la forme fragile
De ses tendres matières
Une femme désolée
Se répand en prières
Elle incline sa tête
Sur un amour humide
Endormi dans la pierre
Aux souvenirs putrides
Ici souffle l’esprit
Qui geignait au-delà
Des ciels entremêlés
Comme pour de vains combats
Ici ce sont aussi
Des fleurs immuables
Qui contiennent la mort
En des desseins semblables
Prises dans les bois intimes
Ordonnés d’espérance
Où la gloire se vautre
Dans une autre défiance
Qui change la lumière
Qui chante les musiques
Et leurs noires épreuves
Comme autant de suppliques
Brûlant leur allégresse
Leur caractère saillant
Au son des sombres cloches
A l’azur défaillant
La tendresse va encore
Au tombeau résolu
Où une âme est livrée
Pour mille retenues
Et le dos arrondi
La face violette et lente
Comme une ombre cernée
D’une eau trouble ruisselante
La maîtresse se prosterne
Et pleure au marbre froid
Son amant décédé
Dans un morne autrefois.
 

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Au jour le jour 40

Puisqu’il faut des douleurs
Pour tressaillir de l’ombre
Et des mornes couleurs
Pour contenter la vie
Tournons nos froids visages
Vers les frimas les gels
Et que viennent à nos bouches
Des glacis éternels
Des nuées insondables
Aux tumultes saillants
Comme des oriflammes
Balayés par le vent
Que jetés en silence
Dans des terres obscurcies
Nos fausses assurances
N’assurent que du mépris
Et ainsi tourmentés
De savantes musiques
Faites de perditions
D’erreurs et de furies
Nous mourons d’une vieillesse
Déjà mélancolique
Qui sera notre source
Comme un dernier sursis
Quand au soir d’être nus
La fleur crépite et meurt
Tels des astres torrides
Etreints d’éternité
Qui n’auront plus de place
Dans le ciel étoilé.

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Au jour le jour 39


 
Les signes aigus de naissance nous les observons brûlés par les beuveries ,ici  se perçoivent toutes les limites de notre corps ,on n'a  grand-chose  pour les  leur balancer, pour  balayer la cervelle les paysages étouffants, les forêts où mangent des bêtes pourrissantes, les maisons où les hivers furent froids, les amis certifiant ces compagnies, on a beau croire que c'est un moment particulier ,il n'en est rien ,car même en dehors de nos soulographies,nous sommes sots.

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Au jour le jour 38


Il pleut un temps  de ration morte
De la nacre aux yeux des frimas
Les jeunes filles vont au crime
Des froides sincérités
Dans le printemps vermeil
Condamné aux flétrissures
Dans l’annonce
Des descendances de nuit
D’autres plus jeunes encore
Avec leur ventre fragile
Sont d’une fraternité sans nom
Comme des falots sur l’eau
Elles ruissellent de lumière crue
Se jettent sous les lampes voyageuses
Dans certains regards
Dans des maternités aussi
Elles mettront des langes
A leur bleu nouveau né
Avec du babillage
Elles diront des mots
De cette vieille enfance
Cheval retors et cagneux
Le lendemain elles iront
Dans les files les lieux d’attente
Pour des attentats de feuilles
De prescriptions
Se pendre aux lèvres
Des guichetiers imberbes
Et d’une voix basse
Elles quémanderont
Quelque chose près de l’amour…

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Au jour le jour 37

 

Devant les faisanderies

Les singes négociateurs

D’épices et de renommées

Artistes fats méprisants

Expliquent la brutalité

Des bouffeurs de suif et de sang

Leurs nerfs sont mous

Chiffonneries infectes

Que des entourloupeurs

Vont extraire de leur corps

Pour les mettre

Dans des cages de verre

Au regard d’un public pudibond

Grotesques babouins

Sortis du ventre de leur mère

Avec le cul en ronde bosse

Ils lèveront les yeux

Par-dessus les ouvrages

Diront que le seul fait

Qu’il convient de retenir

C’est la réflection

D’un bout de chiffon

Dans un miroir lunaire

Où des chiens à la queue basse

Pissent comme des fauves vernaculaires

Parlent de cette existence

Qu’ils ont vouée

A des militaires à l’esprit lucide

Sachant que le tableau

Est l’œuvre lourde et lente

D’un démarcheur solitaire…

Lorsque l’éventualité de devenir menteur est entrée dans mes plans, je m’activais comme un médecin devant un malade récalcitrant ,peu recommandable, je mis donc beaucoup d’application à rendre mon travail d’arbitrage à son mieux central, et dans celui des dissections , des parallèles à venir, ces colonies d’insectes vermifuges avec des pattes d’ouvrières qui entrent dans vos  cabinets avec des allures de caporal, et sans même vous saluer pour déposer des fientes à vos pieds ou sur les lunettes de l’endroit que l’on voudrait moins indéterminé, voilà ce qui se passait quand je cherchais à amadouer le moribond, avec des ordonnances,des fioles,des déversoirs, de la naphtaline que je mettais avec les sels en sa faveur, mais l’homme voulut un prie dieu et un crucifix, pour disait il être à la proue de son reste de vie, puis c’est un nabot qui entra dans la salle de soins et qui confectionna une bombe artisanale avec des bandelettes, de l’éther et quelque alcool frelaté, puis le grand foutoir ogival des anges dans les archives…

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