Au jour le jour 543

Plus je m'adresse à l'être moins je veux devenir.


Vouloir être un tyran, et se faire endormir par la prééminence des glandes.


L'histoire, calamités, persécutions, lourds pressentiments de l'avant et de l'après, c'est-à-dire de notre néolithisme.


Nos convictions nous conduisent aux stigmates, nos à peu près dans la bestialité des victimes imposées.


Aucun rire qui ne nous ait rendu considérables.


Toutes les religions se sont établies dans l'hypothèse d'une veine encore plus grande que celle de la faute.


La vraie littérature n'est faite que de lassitudes et d’écœurements, quant aux autres, qu'elles cheminent tranquillement pour les générations sans histoire.


Tous nos itinéraires se sont établis entre plaisirs et massacres, puis vient la réduction des deux pour aller jusqu'à Dieu.


J'en appelle à l'épreuve pour traverser le temps, et ne plus me trémousser entre digestion et beuverie.


Le dernier mot sera le bon.

J’écris à l’horizontale des mots que j’ai portés debout , de peur qu’ils ne me tourmentent sur les canapés…

Mes démons me méprisent, voilà pourquoi j’y prends garde et les entretiens…

Je fouille dans moi, j’y épouse la lie, la pègre des sentiments avec ses capacités muettes ,je valide aussitôt cette situation dusse je le regretter…

Chacun a dans ses pauses et ses haltes des réflexions sur les plaisirs et déplaisirs de l’existence dont il s’accommode pour n’avoir pas à se prendre d’affection pour le mot « Fin »…

J’ai lu et bu pour renoncer à mes euphories venues de je ne sais où, me voici à présent pratiquant le doute comme un acte naturel et qui ne me désole pas…

Rien que je n’ai voulu garder , si ce n’est mon sort…

De toutes les fois où je suis mort en surface la vie a su lorgner vers mes profondeurs pour s’assurer que mon cerveau gardait ses allures de scaphandrier…

C’est la fureur qui me pousse à vivre, la fureur d’un grand chamboulement, la fureur aussi de divaguer et de m’assurer que cette divagation ne rencontrera aucun obstacle.

La profondeur correspond à la boue originelle, restons superflus, c’est en surface que la respiration est la plus aisée et qu’on est épargné par les intolérables psychologies.

Dieu me restera ludique, c’est une contagion irréfutable, n’a-t-il pas porté nos corps vers les hauts faits de toutes les représentations ?

J’aurais vécu entre le masque et la litote, entre l’euphémisme et le cliché, dans les encens et les nauséeuses inepties de l’inconnaissance de tout et de tous ; je n’aurais pas été.

On a beau dire, on a beau faire, on restera toujours un faussaire campé dans quelques méprises.

La plus oppressante des contagions reste le mot, une raison de plus de se taire et de ne pas subir le revers des maladies que la phrase rend plus furieuses encore.

L’essentiel réside dans toutes les dissemblances, le reste se diminue par les ultimatums que nous lui lançons.

Rien qui ne me déçoive plus que la réalité, j’opte pour l’inconfort de toutes les ruminations, toutes les disgrâces physiologiques et psychologiques, je me commets dans des inconforts de mon acabit.

La vie me semble une amplitude d’absences et de désoeuvrements.

Combien je me suis détaché de tout, et combien je suis resté fixé à cette gangrène, qui est aussi une forme de mourir avec application.

Toutes les fois où je m’ouvre à l’amour, il me semble que je vais être happé par du désenchantement, et que ce grand trouble sera aussi mon calvaire.

Je patauge dans des océans de peurs, et tel un nageur submergé par les flots, je vois mon existence n’être révélée que par son propre néant.

Qu’y a-t-il au beau milieu d’une vie, et que je n’ai pas atteint, et que je n’ai pas dépassé.?

Mourir, c’est atteindre à la vérité, dans l’insupportable ivresse des sens ensommeillés, dans celle aussi d’une larme qui nous éclaire.

Toutes les idées puent l’imminence, celle qui sent le renfermé et les réduits de la raison.

Je me noierais dans mon sang s’il venait à perler du dessous de mes paupières.

Lorsque dans mes équivoques plaisirs, un rien embaume mon cœur et mon corps, je me vois tel un boucher dégoulinant de sueur, effroyable et qui sourit, et qui surine.

Mes amours ont été dysharmoniques, elles ont conféré à mes matérialités des façons de faussaire, quand je n’ai aspiré qu’à ne pas entrer dans le grand foutoir de toutes les âmes ulcérées par le même plaisir.

Ma vie n’aura été qu’une occupation entre des fonds baptismaux, et une déambulation sur le gravier des cimetières.

J’ai fait de la déception mon mausolée, et je m’y lamente à la manière d’un muet, et qui n’a pas de gestes.

L’hiver restera la forme extatique de ma faiblesse, de tout mon univers, et j’y ai trouvé refuge, tel un animal, qui assiste désemparé à la fonte des glaces.

Entre les autres et moi, des points culminants, ceux de mon ennui et ceux de mon application à le tromper.

La beauté ne peut que souffrir de nos étreintes, et nous dispenser de tant vouloir s’y attacher.

Dans la liturgie de l’amour, nos sentiments sont des courts jus, et de nos profondeurs quelques parfums suggèrent de l’encensement ou l’écoeurement de soi.

Mes sensations sont des sensations de bête rescapée d’un naufrage, et qui marche sur la terre en se sentant comblée de n’utiliser que ses pattes.

Telle la vie, inévitable tant on y séjourne bien, la beauté donne le tournis jusqu’à en périr d’occasions manquées.


Misogyne par excès ou manque de vocabulaire.

Mon entêtement à vivre vaut par sa vitalité autant que par l’irresponsabilité dans laquelle mon ego vacille jusqu’aux abâtardissements.

Tant tous les calvaires me semblent nous convertir à des noces barbares, tant mon goût pour l’arène me donne des répliques pour infirmer ou confirmer un dieu.

Heureux celui qui dans les avantages de la parole s’abandonne à l’évènement voire à l’avènement de celle-ci.

Subordonné à des lucidités de souffreteux, je doute que ma clairvoyance ait quelque chose à voir avec la connaissance ou le gouffre.