Au jour le jour - 14


Filles des langues de rancœur et d’opprobre au double jeu du levain et de la pierre filles aux grands rires damées comme les masques du vent des récentes conduites retrouvées ivres parmi les hommes et grandes à nouveau dans leur péril vous revenez à ma gloire muette vous blanchir de vos basses coutumes filles aux faces peintes pour aller sur les remparts s’y méconduire en amertume avec ces indicibles divinités qui vous tailleront dans la peau et le sang des songes ineffables pourquoi n’êtes- vous plus dans ces asiles sous la cendre devant ces autels sans commentaire dans ces gynécées aux tendres dotations et si hautes au printemps avec toutes vos chairs incarnées pour des affaires extrêmes que même les hommes acrimonieux ne sauraient suivre avec leur saleté d’histoire…

Et vous aux grands stades des attentes innommables quand l’heure fut un émoi de feuilles de livrets de psaumes qu’alliez vous dans l’informe cercle sans substance chercher à sanctifier sous les cuivres rengorgés de salissures doctrinales et cette impatience qui allait jusqu’à votre visage était –elle contre les chiens qui mouillaient au port leurs spectrales coutumes était t-elle contre les membraneux plaisirs celles des explosions soufrées sur le coutil des reliquaires de la honte était t-elle pour la hâte de voir se clore le jour sur les parois schisteuses  avec leurs affreux chants de cendre et de rosée aux grands stades de l’absence qui vous portait à croire par plusieurs fois frappée au visage que l’homme est un chien plein d’une croyance morte et d’une encombrante plénitude…

Nulle autre que la pesante houle de sel noir n’est portée au claquement des robes avec ses roches et ses poches d’usures vous avec vos tierces vos fractions et vos blâmes vous attendiez de croître sur cette terre de crotales et de scrofules qui sont aux renaissances des terreuses stagnations en ébauche de tiges à gercer les plaintes pour des alliances hautaines quand les insignes chiffres s’élèvent pour des oraisons de glaise et de limon de bourbier infect nulle autre que la pesante houle de sel noir celle de nos sens déclinants ne peut lever de tremblants sommeils de songes imprécis voilà pourquoi sous les voûtes avec leurs singes et leurs harpies des hommes abattus forgent des épées luisantes pour de nocturnes combats…

Comme toute main au soir des courbes incommodes réfrène les lassantes immobilités nous les hommes de peine de heurt de halètement nous reprenons la route où se rompent nos pas à n’en point dire la distance nous allons dans un temps d’attente  de mépris et ceux qui sont entre deux mesures se meuvent dans un ardent sommeil de mensonge et de gloire tout âge est la réfraction d’un esprit sans dieu sans mère sans écho celui qui cherche la douleur trouve un rapprochement fortuit avec la bête c’est à celui là que nous devons nos citadelles délabrées nos beffrois brisés nos courses lentes nous ne sommes plus que des animaux poussifs pour des sommes sans solennité et plus nos demeures sont éloignées plus nous balançons nos têtes de gauche à droite dans l’allongement d’un siècle qui nous mange…


Aux nocturnes trouées du ciel nos faces sont dans la sévérité des astres morts rompus aux forges de nos retraites parallèles pleines de cris  de charrois de sécheresse et l’insolence nous a commis des chairs impropres aux souvenirs toutes nos indigestions restent dans l’écarlate langage qui nous faisait affronter le temps nous ne sommes plus dans ces hautes vibrations que la voix tenait pour décentes nos lèvres nous embarrassent dans l’amour nos yeux sont noirs de cendre nos aveux sont devenus gris amers et ne nous ramènent plus vers ces cieux aux cils rabattus avec ses faces et ses mystères nous ne savons plus où dormir sinon contre le flanc de ces bêtes aux exhalaisons de couleuvre…