Au jour le jour 501

Qu'un seul élan me manque pour en finir avec la vie et j'y consens avec le rire gras de ceux qui dans l'orgasme ou l'extase sont aussitôt mis sur la touche.


Le pire est dans un flux et reflux de dégoûts, puis vient le vide aussi précieux qu'une limpide idée qui nous donne l'envie de ne rien fonder.


L'éternité est  un flamboiement d'enthousiasmes, un affleurement de toute forme de fortune, quelque chose entre l'extase et son dédoublement, or je n'ai pas de sosie et je suis seul à jouer avec ses insolences.


Emettez une idée à haute voix, c’est bon de faire le héraut.


Il convient toujours de copuler avec histoire lorsque celle-ci est une salope prévisible.


De même que je suis né bouffé et bouffi de l’intérieur, de même je ne suis tenté que par de l'excrémentiel dont suit devenu le jouet.


Aime  celui qui n'est pas mûr, celui qui l’est se coupe en deux pour se barrer à gauche et à droite.


La plupart des trahisons ont été commises dans une forme d'extase, de déficience, les deux se rejoignent d'ailleurs dans cette réserve  où l’on va opter pour le de l'insanité.


Ambiance de laboratoire, on se détache de soi, on se sent à l'aise, puis l'éprouvette et l’épreuve,le sang se détache alors du corps comme un asticot qui gigote.


L’inflexion des voix chères qui se sont tues, qu’elle reste où elle est, je n'ai nul besoin de l’entendre, elle veut effacer ce qu'il me reste d'esprit.


Il est normal d'être normal, on est libre d'être dans la revanche et dans l'inobservation.


La parole ne supplée à rien d'autre qu'à elle-même, c'est un caillou qui ricoche sur l’eau lisse et n'atteint pas la rive.


Mettez une capote à votre existence, ça empêche de dépérir et de penser.


On ne peut rien oublier des stratagèmes que nous fîmes pour exister, sinon ceux où l’on est parvenu à se tuer en idée.
J'aimerais disparaître mais salement.

Je ne veux atteindre à aucune visibilité, aucune mesure, je veux souffrir pour me consoler aussitôt d’y avoir pensé.


Toutes les présences sont les pulsations d’un temps imparfait ou nos échecs et nos fautes sont de pouvoir vaincre l’âge en se glissant dans la peau d'un singe ou d'un saurien.


Être exige qu'on puisse le devenir.


La maladie nous apprend à tout intérioriser de ce que nous aurions tu ou éteint si nous avions été atteints du virus d'exister.


Le niveau sonore de nos vies est toujours à l'étiage d'une tension ou d'une maladie.


Me grisant d'éternité, je n'ai atteint que les astres morts par leur désolant pouvoir de vouloir être vus.


Entre la considération et l'obscurité je choisis l’obscurité pour ses extrêmes vibrations qui me mettent sur la piste d'un corps qui résonnera à ma rencontre.


J'ai eu l'audace de croire que j'étais en pays conquis, ravagé par de l'obscurantisme et de l'ennui, j'en suis venu à boire un vin d'honneur aussi amer que toutes les mesures.


Désirer qu'un regard nous mette dans l'intense feu de ce même désir, c'est aller vers la hantise d'un infini sans source, sans vibration.


M'engloutir dans tout et en n'importe quoi, quelle diminution, quelle punition d’avarié!


Je m'attends  à un anéantissement venu d'une main céleste, j'ai déjà mon existence dans des crépuscules de larmes et de drames.


La distance entre les autres et moi, il faut qu’elle soit tendue, si elle ne l'est pas, c’est parce que je suis au paroxysme de toutes les formes de la pendaison.


Ce qui m'est intérieur, qu'il le reste, je ne fermente plus que de l'oubli et une conscience qui y prenait la force d'aller dans ce qu'il y a de certitude et de faux enthousiasme

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Je m'interdis d'engloutir en moi quelque monde que ce soit, je n'ai aucun océan assez profond pour me mener à cette fièvre.

L’envers d’aimer n’est pas haïssable, c'est simplement  le salut courtois du cynisme.


Le scepticisme c’est un peu comme du renoncement, du trente six qui voudrait par quelque moyen que ce soit finir dans un trente et un, l’impossibilité en devient une grâce suspecte.


Lorsqu’on est dans l'assujettissement de quelque musique que ce soit, on est en compagnie d'une tristesse qui donne sa préférence à un orchestre sans chef.


Tout nier et renier, jusqu'à ses substances les plus élémentaires et les plus fondamentales, puis finir dans l'ascension de la pureté ou du désespoir.


Mon droit le plus légitime est dans l'illusion, cette méconnaissance de la lucidité, en fait une occurrence de non être, de non devenir.


C'est toujours en voulant m'effacer que je fais front, je laisse en  de multiples endroits la trace de ce communiant premier qui s'immacule aux frontières d'un désespoir à venir.


Exister est sacrificiel, que dire alors d'un mourir qui est de l'ordre de l'irréparable.


Vivre c’est  s’indéfinir.


Je me suis conforté et réconforté dans l'ordre et dans l'idée d'une transformation  à venir, de celle qui me mettrait dans les sinuosités de l'existence, de celles qui seraient sans épreuve, or de l'inexprimable m'est venu, je me suis tu et j’ai vomi, reste un esprit qui se dégage d'une vie qui ne pourra être sauvée.


Preuve en est qu’on n’atteint jamais aucune aurore, le jour est toujours nimbé d'une souffrance dont on ne témoigne que dans une église, une synagogue, une mosquée.


Laissez-moi résister à la vie, j'aurais eu le sentiment que la lumière est une mesure de la justesse et de la justice.
Écrire c'est dérouler de l'essentiel.


De l’autre côté des généralités une autre généralité, plus désinvolte, plus à notre mesure ,nous voilà expliqués !

L’avantageuse position de ceux qui se sont penchés sur eux, sur leur corps, voire en deçà de lui.

Je simule, je feins, j’entre en agonies accommodables , ma vie est en dehors de la vie, mes rêves, en dehors des rêves, c’est cela l’immobilisme vacillant des oublieux du mot !

En esclave du mot, nous sommes astreints à l’essentiel,les indécences de la parole, qui passe par une extrémité, puis deux, et ainsi va la suite.

Dans toute divagation qui se prononce comme telle, qui se veut impunie ,il y a l’exaction du mot,et l’extinction du sens, rassemblez les en cette unité qui fait la parole, et la divagation s’épanche en sénilités !

Les mensonges ne sont pas malsains, un mensonge malsain se fait appeler forfait.

L’écriture est la version atomique de la parole qui passe par cet aveu de détourner notre équilibre, pour se faire appeler simulacre.

Dans la débâcle d’exister pour soi seul, et en dehors de toutes les définitions, l’homme s’avère être le plus fumeux de ses inconvénients.

L’univers tout entier se déséquilibre en s’inscrivant dans l’homme.

Le sérieux est encombrant, il nous donne un air de victime qui entretient des insomnies.

Se glisser dans ces vulgaires existences, pour approcher l’existence même !

Subir l’idée avant que nous ne l’abaissions, avant qu’elle ne nous subisse !

J’ai passé des nuits entières à me discréditer, à me déséquilibrer, pour parer au grand jeu des démonstrations outrancières, pour ne pas entrer dans les facéties de mauvais aloi.

Etre en proie à cette noblesse ouatée qui nous oblige aux molles existences, et nous conduire comme des princes hallucinés qui prennent leur revanche sur la plèbe !

L’amour est une tromperie des sens qui se répète jusque dans le souvenir qu’on en garde, quand on a été assujetti à ses assèchements et à ses glaviots.

Mes agitations commencent par un regret et finissent dans la vulgaire moribonderie d’un assisté que le pathétisme pousse dans le mécanisme du vivre, encombré par toutes les innocences, par toutes les formes obsolètes de ses propres vulgarités.

Que fais je sur cette terre ,si ce n’est d’y entendre des hymnes, funeste consolation d’un pour qui la musique ne fut qu’un réel étouffement ?

Le monde n’a de valeurs qu’ajustées et ajoutées, et nous les mesurons dans l’insane volupté de l’amour et de la nostalgie.

L’art est un instant exténuant où nous puisons du cliché et de la nostalgie pour de l’effet et de l’apparat insupportables.

Mourir introduit en une femme comme en une tombe anticipée…

Dans la mélancolie tout est insupportable, et ce qui ne l’est pas le devient.

Je souffre d’une absence de souvenirs comme un damné de son châtiment, et dans mes marges, mon cerveau élève des musiques effroyables par leur cérémonial.

Il y a tant de solitude dans mon sang et jusqu’à mes os,que je ne sais plus où la placer sans qu’elle me donne le sentiment de l’ensevelir.

Tout se réduit à l’homme et le traverse.

Dans cette thérapie de la rédemption qui ne me fait entendre l’homme que comme un tumulte, je tente de me perdre en appels, de me pétrifier dans mes honteux soupçons.