Au jour le jour 497

Elle ramène du piquant cette célèbre cantatrice avec ses signaux synchronisés, et dans nos momentos, nos déterminants de retardataires sont des retrouvailles de bonne humeur comme celui de ces fanatiques qui regardent leurs lits brûler en un cours éphémère, de leurs mains qui sont des ramures baignées d'une lumière venue d'une membrane colorée, ils secouent  l'air qui est joué aux personnes popotes et qui ne va ne va pas à ces autres qui ont pour tradition d'être voilés très jeunes, et lorsqu’elles s'agrippent à leur chevet, on dirait des génisses rendues à la circulation, puis arrivent ceux qui sont mal intégrés avec des oiseaux  sur leurs épaules,avec la mine enjouée d'un avorton qui a des lustres de plus en plein visage, puis c'est un grand livre de messe qu'on ouvre pour y voir la formule qui change un  être anonyme en un autre être anonyme.

Ce qui produit un bruit faible et de façon irrégulière est la fragrance d'un jouet de bébé qui dirige une partie de son corps soit vers la lumière, soit vers l'ouest où l’on  voit des gens aller  sous le signe brûlant d'un dieu unanime dont les  os sont des fibres et des fifrelins ainsi que des cordes nouées contre ses épaules, cela vaut pour son maintien, en période où les frais bancaires s'élèvent, il sort des devinettes à son gestionnaire et celui-ci devient un ruminant des Andes avec une haute sensibilité et des vêtements masculins, bien qu'il ait la réplique  infantile et mercantile, il reste dans l'intransigeance tel un bavard ou un coupe-faim, puis suit les cours modestes de la bourse dont il dit que c’est le moment de penser à ses liquidités,puis sort de son bureau  tel un athlète pris dans une matière collante.

Recouvrir d’eau les mots de la politesse avec des notes en bouche et sans s'écarter du droit chemin, ceci est d'un ancien caractère qu'on utilisait devant une cathédrale ou un tribunal, là où de vieilles voilures comme autant de percussions résonnaient en interjections puériles, telle glissait tout un bras dans l'oreille de son voisin, ceci n'avait rien à voir avec de l'arithmétique, le bras ne traversa même pas le crâne, comme quoi l'harmonie est toujours au bon endroit, fort de son droit, l'agitateur part en pas pressés, se dirige avec des bougies en mains vers une casemate où l’on vend des périodiques destinés aux femmes enceintes, chacun dit qu'il s'agit d'un envoyé spécial  qui était venu au bon moment s’enfoncer dans l'air qui ne lui manquait pas, et c'est ce qu'il fit verticalement

Il y aura toujours des hommes qui se mettront entre eux pour manger et pour boire,dans la redoutable innocence de leurs inepties et de leurs turpitudes,sur fond de crachats,de blasphèmes et d'insultes,d'une existence pauvre et rocailleuse ils veulent sortir par la torpeur des alcools,des maux de ventre,des gestes qui ramènent à eux tout l'espace de leur vie dans un litre de gnôle,un litre de déraison,mille grammes d'écervèlement,ces hommes ce sont nos frères,nos oncles, nos cousins,ces hommes, ce sont nous mêmes avec nos oeuvres et nos manoeuvres mal interprétées,cette chienlit de mots,de lettres,d'écritures sans destinataire, ces hommes, ils partent en mer, ils vont aux façonnages,ils vont aux bâtis,ils sont là autour de nous et en nous,assis, couchés, debout, ils sont pauvres de rédactions, pauvres de manières, pauvres de pauvreté, pauvres d'une enfance qui s'est échappée trop vite et trop loin, pauvres d'un futur où ils s'allongeront pour cuver leur saloperie de petites éternités.

Déjà on reprend son souffle,déjà on porte à ses lèvres une autre coupe,déjà le nouvel été prend des formes pleines,déjà on va dans les rires,dans le commun des dormirs en y glissant comme un orvet en parcours d'une année bleue de ciel roi,déjà on se serre contre un corps qui va devenir familier,posté contre une porte en attente d'un bonjour,d'un baiser,d'une bêtise,d'un petit secret pris dans un ancien monde,déjà c'est une histoire de juste milieu,une corruption,une envie jaunâtre,un médicament de trop,une frénésie de compréhension,bref une chute libre,comme lorsqu'on bascule de l'enfance vers la plus haute des marches de l'homme,celle où il a posé son pied,mais maladroitement,et c'est déjà demain,rien n'est neuf,tout est une illusion qui nous éparpille et nous égare.

Lentement tous mes mots sont devenus des moisissures,des rejetons malpropres et sans figure,une allitération sanieuse,vermoulue,pour avoir tant voulu les retenir,les brider,les offrir, j'en ai fait des breloques,les pointes d'un couteau qui eu son usage,rien de lumineux n'est né d'eux,et les gouttes de bonheur que je croyais distinguer en les écrivant ne sont plus que des perles sans saveur et exsangues,tout ce qui se tenait en eux continue à exister mais comme en un éteignoir,une solitude où vivre est un risque, car celle ci conduit toujours à des extrémités étouffantes et ténébreuses,je n'aurais engendré dans et par eux que de la foutaise et de la foutrerie,reste l'antique contrée de l'esprit où ils ont pris forme et qui est encore remarquable.

La sainte en un jardin
Elevée en fontaine
Est en gerbes de sel
En herbes de chagrin
Elle dort contre les roses
Une étoile à son front
Avec des pleurs immenses
Comme autant de chardons
Au tableau blanc de vivre
Tu regardes la morte
Avec en ta mémoire
La messe et ses fossés
Avec ses chants jetés
Contre le temps la vague
L’image pieuse posée
Au mur blanc de ta chambre
Et te vient la marée
Des anciens souvenirs
Du ciel où elle monta
Pour enfin s’accomplir
Dans l’adieu et la grâce
De celle qui destinée
A une sainte mort
N’eut comme autre poussière
Que de voir dans nos yeux
Mouiller la terre entière..


Nos anciennes lunaisons à mieux les déceler sont des liserons colorés à l'épaisseur des réverbères qui fait danser les voyelles comme de flasques estomacs qui ont la part réelle de nos ivresses dans leurs cercles de plomb, et qui après le boire se sont déplacées jusqu’aux tables participatives, celles de nos émois, notre imagination a de sérieux membres mais par trop détendus,  telles des langues qui ont trop parlé. Le produit de toutes nos plaintes, de notre timidité n'est plus sous les boucliers d'airain et les cuirasses de cuivre que nous avons portées ne sont plus à contenir, c'est uniquement parce que nous nous déplaçons d'un atterrement à un enterrement que nous avons des félicités actives mais sans panache, notre corps est une grisaille avec une balle figée dans le flanc gauche.


Celle là même qui  a tant parlé s'est claquemurée aujourd’hui dans sa froide solitude et  de façon lente a toutes les preuves nécessaires pour ses sursauts et des sursis d'obligation  et s’indigner de mes façons, à qui tente de la comprendre ,on voit qu'à sa bouche vont toutes les contorsions burlesques d'une gamme qui ne s'assure plus de nos anxiétés,de nos timidités,et ses  lèvres sont de petites surfaces qui ne laissent plus passer les pièges et les proses,ces gobeurs d'incendies élémentaires,elle a entre les doigts des serpents porteurs de feux,nés près de nos inventions grotesques,là où notre comédie de vivre est un massacre d'assermenté,collé au corps d'un qui voudrait être de chaux pour calciner jusqu'à sa propre chair,mais la chair n'est que la supplique de celui qui a des afflictions et s'en sert pour de fausses colorations.


Quand dans le sommeil où tous les vains objets tirent à eux leurs parts d’ombre et de solennité, je pense à un travail différent que de devenir, qui serait que je puisse m’échapper de la vie pour des raisons que je ne sais traduire, sinon dans le diurne  silence où je m’accompagne de souvenirs, ces bêtes muettes qui sont allées dans le déluge dans le son d’une diane qui évoque la dictature des grelots et des morts, c’est là aussi que tous les débris de moi-même s’accommodent de tous les actes que je commets contre moi, qui sont à l’attente ce que la divination est aux troubles d’un savoir qui n’en requiert pas, j’augure par mes mouvements que je vais dormir avec une présente qui est ma retenue, sensible à mes arrières, ceci m’est confortable…

Je me représente chaque espace, chaque place comme une phrase, une formule qui de ses profondeurs laisse apparaître la dignité d’une littérature qui n’est ni de feinte, ni d’oubli, cette part de chacun, peintre, marchand, boucher, étalagiste, est aussi une chair intacte qui n’ira pas à la ruine, et tous mes sens sont des informateurs à qui je vais soumettre la cause et son sentiment. Maintenant que les mots me sont de funèbres cachets, mon air est vain, plus sérieux aussi, plus complexe d’un vide de second plan, je parle sombrement de toutes les inflexions de mon existence avec excès et précipitation, celle d’un trieur dans la faconde d’un juriste désordonné, avec solennité et entregent, puis mes doutes et ma paresse reprennent le dessus, et plus rien n’est honorable…


Je sais qu’aimer tient de la reprise des cordes et des lendemains qu’on brasse doucement avec les mains de l’homme que l’on devient de mes méprises de mes mensonges de mes prières levées pour bruire à la face d’un saint cramoisi vous ne retîntes rien dans mes badineries mon sang épais lui seul fut le plus falsifié des arguments que je vous jetais au visage ce n’était plus une théologie mais une science hasardeuse pour vous donner à croire que j’étais dans l’honneur des sentences que je m’infligeais mes alléluias mes axiomes mes théorèmes étaient augmentés par mes soumissions et insomnies faut il précise que je ne me prescrivais pas ces élucubrations mais qu’elles venaient à moi dans la beuverie et la pharmacopée je voulais croire en quelque vertu d’éclat en quelque constance je me suis écarté de tout pour des douleurs plus viscérales que des grêles j’anticipe sur ce temps où ma disette vaudra mes grotesques goinfreries d’aimer et de me taire celle de chérir d’honorer de ne pas tendre en fureur vers cette femme invariable d’aise dans tous les angles de sa vie…


De la méthode du champ pour ses escapades pour ses subornations qu’en mon esprit subordonné cette mesure cette rencontre arrivent pour un autre moi même si je n’ai pas fait fortune avec ce corps institué comme un maintien vertical obligatoire avec ses poings tendus qu’au moins il me serve à servir je ne sais plus si je possède de solives d’arcs boutant de cintres qui ne braillent pas mais quoi qu’il arrive je ne veux pas rompre je ne veux pas plier sous le joug de ses fanatismes je vais rentrer dans un cérémonial qui va de l’aube au couchant et tel un chien établi dans les étoiles et qui tire un chariot ne plus me déplier que pour de songes d’herbes vomitives voici mes aises mon comportement je peux convenir qu’avec certaines j’ai été dans tous les points du globe attaché à leurs moyens de m’ennuyer cela je ne le conteste pas je ne mourrai donc pas de ces détonations là maintenant dans mes cagibis là où je recompose pour les rendre visibles les jouets de mon vieil amour je reste un rapporteur d’éternité puisqu’il garde en lui les explications des chambres où l’on s’affairait pour des drames aux yeux cernés c’est donc d’autorité pour des raisons qui me sont propres que je veux rester dans la folie des puretés de son langage et de sa musique savante rongée par un pendule autoritaire commandeur de temps morts et d’arrêts quelque nouveau labeur que je ferais elle le saura pour disposer de moi de mes réconciliations de ma peur de me savoir aigre sur ordonnance pas aigri pas amer non plus…