Au jour le jour 485

L’inconscience comme une grande partie de toutes nos voluptés, comme la plus grande des futilités et qui dure.

Tout ce qui est, sera, d’où toutes mes pauvretés, mes manques et mes superstitions, pour parer à ce nouveau et terrible constat.

Foi en l’avenir ! jusqu’ où la niaiserie peut elle aller dans l’image et la croyance ?

Quiconque vit, s’enchaîne, au comble de cette assertion réside le débat sur toutes les formes de la sujétion.

Un évènement c’est du temps en exercice.

Peu profond, jamais éclairé, je vis dans la perspective de ne me rallier ni aux hommes, ni à leurs idées, je suis mon seul régime, je suis seul à vouloir disparaître sans m’être arrêté sans rien, je n’ai compté que les révolutions des astres et des morts, rien d’autre !

Est précis tout ce qui nous empêche de penser en dehors des cercles, de tous les cercles.

Arrive un moment où tout mot pue le désarroi, la matière même de nos plus petites figures inventées paraît pitoyable, il est temps alors de se considérer comme un objet vacant.

Actes, subterfuges du temps, pour nous donner à penser que la vie est sensations.

Il ne faut pas que quelque chose me survive, j’aspire à ne rien signifier.

Se réduire à la vie, l’Homme n’a rien trouvé de mieux à faire que de singer tous les Dieux qu’il a offensés.

Je rêve d’un cirque idéal où tout mot serait une débâcle, où tout rire serait une tergiversation.

Je ne peux plus penser qu’en bégayant.

Le mieux reste dans l’épilepsie du bien, tant que le bien incite à des supercheries.

Les morts sont intoxiqués par les vivants.

L’expérience c’est du temps grotesque que de prétentieux lettrés tournent en proclamations ou en dogmes.

C’est l’intuition qui fait que je me désiste, la réfection fait que je me retire.

L’Homme, ce cafard qui a parcouru le temps pour y fonder des empires, que ce même temps prive de maître aussitôt qu’il en est un.

Toute démence réserve une part d’honnêteté que la raison fortifie et élève jusqu’aux élucubrations du verbe.

J’ai froid d’être et d’exister, dans cette frayeur de devenir qui me pousse dans l’exercice d’un exil futile, je conçois le temps comme la plus inespérée des prisons.

La vie ne m’a pas donné le tournis, je cherche dans la parodie des mots une façon de dégringoler dans l’Etre.

Moi ne me suffit plus.

Tout est faux, jusqu’au détachement qu’on prend pour s’en éloigner.
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Rien de ce qui est tragique ne m’émeut, je ne pratique la larme que pour un départ ou une arrivée.

Il ne faut rien faire qui puisse nous réconcilier d’avec Dieu si nous voulons le tenir en face dans notre vie.

Rien qui ne vaille la peine d’être fait, voire compris ; de tout ce qui s’effondre je retire le caduc des existences qui se ruinent dans des éblouissements excessifs.

Toutes les certitudes puent, à défaut d’y renoncer totalement, j’opte pour cette convention qui veut qu’il n’existe que des apparences.

Le lourd dessein d’exister.

Ma fixité ne doit rien aux lieux où je me suis scellé,mais à une peur ancestrale ,celle de rencontrer l'homme dans ses plus petits recoins.

Pourquoi être encore,si tout se qui découle de l'existence,n'est que foutreries et foutaises?

Je diffère une nouvelle fois un suicide irréfléchi,afin que cette infection me rende plus purulent encore,comme si j'avais eu à travailler dans une soufrière .

Sitôt qu'entré dans la rage,je m'appesantis sur mon néant,j'augure de l'irréparable,je vais dormir dans un confessionnal.

Ma vie a commencé par le poison,elle se terminera dans l'injonction ou le sang.

Ëtre tient du simulacre et de la rage,tous deux générateurs de cette même fureur de vivre .

La violence de ma résignation est à l'origine de mes impropriétés,glaire et glu mêlées,pour une vaine conversation avec Dieu .

Accomplir du dire,s'y accomplir,et n'y trouver que la trace d'une ancienne vibration,qui altère nos voix et nos songes.

La douleur se suffit à elle même,et faute d'être, elle n'en est que davantage.

Toute pensée est un mieux préférable,que l'Esprit aimerait infatuer jusqu'à l'Entreprise.

L'homme se signale par ses interrogations,celles qui nous enchantent,autant que celles qui nous em......

Le corps est à lui seul un véritable cimetière,où l'unique performance consiste en nos propres déportations.

L'évidence et l'indécence du ridicule ne nous font pourtant pas reculer de nous-mêmes,pas plus que devant les monstruosités qu'elle nous tend comme une prescription.

Il est aisé de garder sa propre considération,il suffit de bien s'y sentir,de bien la sentir.

Tous mes soupçons sont des égards,et mes égards des renoncements.

Le spectacle des vanités me ferait commettre l'irréparable ou me suicider,or il m'arrive de n'assister,de n'être le dépositaire ni de l'un,ni de l'autre,et j'en suis tout autant écoeuré.

Ma vie était prédestinée à de l'inambition.

Je resterai un amateur sans projets et sans projections,je vais encore dormir dans de la réserve.

Ecrire c'est aussi se déconsidérer,se séparer de soi,que s'imposer dans et par le mot,cette entité sans matière première,si ce n'est du souffre,rien que du souffre .

Rien que je n'ai plus apprécié que le manque de désirs,je marche sur les traces de ce moribond qui fait la preuve d'une mort imminente et qui en rit.

Il n'y a rien d'essentiel à quoi je n'ai aspiré,si ce n'est à détracer,à délimiter un territoire entre le dictionnaire et l'épitaphe.

Vivre en appelle à d'abjectes créations,figures d'un moi illusoire.

Ma permanence n'a rien à voir avec l'acharnement,je suis trop peu viveur et vivant,pour que l'on puisse me juger autrement qu'en adulte qui ne détonne pas.

Entre nos insondables profondeurs et nos surfaces planes,la panoplie du souffreteux,du surmené qui régit ses espaces comme un chien ou un vautour.

Se tendre et se détendre entre les mains d'un désaxé,et qui dicte sa loi par les mouvements qu'il nous impose au gré de ses humeurs.

De quelle rage ordinaire suis je le dépositaire,et qui me rend aussi misérable que si je n'y m'étais conçu et idéatisé.?

J'ai tant déprécié le tout, qu'il m'est devenu douloureux de remédier à ses promiscuités.


L'homme incompatible avec la vie, s'est vengé de la puissance de l'éternité des astres, en niant l'existence de leur ardente coloration.


La mélancolie donne un sens à nos territoires hostiles à l'existence.


Inanité de mon émancipation, j'oublie toujours que je me suis fixé dans les anomalies du verbe, dans ses manques, et qu'il m'est impossible de traduire toutes ses érosions.


Le désespoir, c'est le centre de toute vie.


Toute oeuvre invente un nouveau monde qui se régénère en elle.


Toutes les exigences de mon corps se fondent en dehors de la parole; je me tais et je suis, mon salut est dans ce tassement.


Il y a tant de terreur en moi que je ne sais plus où projeter ce qui me dépasse, et consent à tonifier mon coeur pour des accords ou des élans.


Dans la discrétion des solitudes, le silence apparaît comme la pointe empoisonnée des orgueils, le pic des vanités.

Notre indéniable fonds de décomposition éthère ce suicidé perpétuel que nous sommes, et qui ne s'altère que dans ses liquoreuses vapeurs.


Crier est de l'ordre de l'hémorragie d'un corps dissocié, où le sang atteste qu'on est toujours trop loin de tout, en adhérant en n'importe quoi de l'existence.


Mes replis atteignent à l'agonie quand mon instinct tire vers le néant ses verticalités, virtualités d'un autre moi.

Tout m'échappe, comme si pétrifié dans un corps d'où n'émerge que sa propre connaissance, il me fallait une immense déception pour épaissir jusqu'à mon sang.


Dans cette contenance, celle où ma vie patauge, parfois j’atteins au sublime de la noyade, c'est là que respirer me réveille à toutes les fadaises du submergé.


Qu'ai-je goûté qui ne fut pas une illusion m'ayant racheté du sens de la vie ?


L'homme concorde à ses mouvances, son néant est toujours devant lui, et de peur de s'y rompre, il y réfléchit comme une définition.


A l'origine de ma vanité, la lecture des mystiques, et une piqûre de Dieu.


Je vomis sur tous ces héros qui ont les suffisances de nos proximités.


Ce que je fais ici, nul doute que je ne le referai par ailleurs, alors autant le faire et m'y perdre.


Le désastre d'être est un état de cette matière où Dieu s'est arrêté, pour contempler le désastre de l'Etre.


Est effroyable tout ce qui est lié à la sexualité, et puis est regardé avec les yeux du désir ou celui du chagrin.


Convaincus que nulle par ailleurs qu'en eux, tant de systèmes se soient éteints, les hommes ont sans cesse cherché dans cet univers où chaque son évoque un élément de leur pensée, à se soustraire de celle-ci, pour d'autres révélations.


Au paroxysme de mes élucubrations, le ciel et le terre sont des enfers de reproches, des enfers de prétextes et de fainéantises.


L' homme, sans l'avoir demandé, est cette grandeur qui m'écoeure, comme si j'avais eu à en distinguer d'autres.


Plus je sombre, moins je me rassemble; je cherche dans la forme spontanée de l'existence, où est cette part de moi qui ne s'est déliée, ni trompée.


Dans cette agonie où je m'applique à voir en chaque douleur, tous les gestes que j'ai déplacés malgré moi, aurais-je encore assez d'attention à porter ailleurs qu'en moi-même pour y résister.?


C'est encore dans le suicide que l'amour m'apparaît comme le seul sentiment avouable qui aurait pu aboutir en tous lieux, voire sur l'objet même de mes déficiences.


Et si l'Eternité s'était emballée dans notre sang.

Combien j'ai versé de larmes,en ai gaspillé, que Dieu aurait pu recueillir dans ses ciboires.


Tout se qui se veut objet de ma perception me déroule dans de l'insomnie.


Le monde peut évoluer sans l'homme ,ce n'est pas d'un soupir ou d'un souffle qu'est née l'existence,ce n'est pas par eux qu'il s'éteindra.


Nous nous agiterons jusqu'à notre dernière goutte de sang,c'est cela qui est regrettable.


Toutes les philosophies sont infréquentables,on y découvre toujours nos fatuités d'être,et plus on les aborde,plus elles perdurent.


Tous ces apartés où j'ai été vulgaire,parce que seul,c'est peut être de la que m'est venue la maladie de l'ordurier .


Tous les dispositifs que la matière met en place,pour éviter ses propres paradoxes,ne valent pas une supercherie d'homme pris dans ses assises et ses constructions .


La maladie c'est de l'évidence à l'état brut,et plus nous allons à l'agonie,plus ces évidences nous épargnent de les déguiser .


Mes ancrages dans la vitalité font état de ce que je suis,un mélanges de borborygmes et de sang,le reste sert à toutes mes décharges.


J'aurais été un paresseux du temps,un primate de la larme,c'est cette nostalgie qui me vaut tous mes écoeurements.


Tout ce qui prête à la pensée affleure une forme de musique,entre l'altérité d'un parfum et celui d'un symbole.


Rien ne se résume mieux au coeur que le culte de l'amour,quand il ne s'est pas encore tourné vers les relents de nos pouffiasseries ou vers les reposoirs .


A chaque jour mon lot d'inconsolations,entre le vertige de vouloir disparaître et celui de n'avoir pas été .


Ne m'étant protégé de rien,ni contre personne,toutes les blessures qui m'ont été dispensées,sont aujourd'hui les failles de mes espaces sans leurre.


Tant tout se fixe dans le temps,que le plus petit des forfaits est de l'ordre d'un mouvement inapproprié,aussi sombre que la levée des organes de perdition.


Ma misanthropie est mesurable à mes résurrections,plus je m'éloigne des hommes,plus je respire,et plus je respire,plus je me perds en lucidités.


Dire que tout nous oblige aux apparences ne nous éclaircit pas,je doute chaque jour de voir des illuminés ne pas en vouloir au monde.


Peut être notre nature nous oblige t-elle à avoir des idées qui défigurent nos géologies jusqu'à notre quaternaire.?