Au jour le jour 480

Rien qui ne m’éprouvent d’avantage que tous ses ratés qui ont pris l’initiative d’être.

Dans la disgrâce, enflammé pourtant, que de crimes à commettre afin que toutes les tragédies se fondent dans la mienne.

La réalité ne me fait pas sincère, encore moins bavard, je passe par l’astuce pour aller jusqu’au bout…

L’ennui nous conduit vers le sang, vers cette angoisse d’où jaillissent nos anémies ou nos extases, en fait vers des meurtres tombés à l’intérieur.

On meurt de trop vouloir s’étendre dans cette incompatibilité d’humeurs devenue une expérience.

Lorsque ma déveine porte les traces d’une initiale démesure, vanité et opprobre m’apparaissent comme les faces d’une identique langueur, où j’aimerais tordre le cou de tous ceux qui ont mesuré mes déceptions.

L’idiotie du pathos se diffuse dans, et par tout ce qui est objectivé, et ne supporte pas la verticalité de toutes nos réprobations.
Toute musique rend persistant mon désir de vouloir mourir intoxiqué.

Tous les actes me semblent être des démesures, celles d’un cerveau qui cherche à évoluer impunément.

C’est aux endroits où s’est répété l’ennui que nous revenons toujours, pour prier ou vomir, selon qu’on soit enclin au salut ou à l’ivrognerie.

Je manque d’ardeur, mes incuriosités sont des ailleurs où l’aise est une réserve, et le déclin une forme de savoir qui m’érode et me ronge.

On ne saurait être que ce que l’on est, c’est en cela que consiste la sagesse, et si l’on fait un détour, il ne faut revenir qu’à soi.

Toutes les apparences ont ceci de remarquable, qu’elles ne se font face qu’à nos intersections de solitude et de superficialité.

Ne commettre que de l’irréparable, comme naître.

Il m’a été donné de participer à la vie, et combien je cherche à me faire pardonner cette déficience.

La souffrance, si elle était de l’ordre d’une initiative ne tenterait que les fous ou les saints.

Rien n’est plus déchirant que de se sentir superflu, cette lucidité devrait pour le moins nous effleurer, fut ce pour n’en garder que la trace du souvenir.

Le cœur est le seul endroit où tout peut se pétrifier et se putréfier, sans que nous fassions l’effort de comprendre ce qu’il adviendra de ce tout.

Ma conscience est une exaspération de prières.

Dans la désolation nous regardons la mort comme un droit à la dernière et véritable somnolence.

La musique est un prétexte d’absolu, et plus nous nous en approchons, plus elle s’éloigne de nos limites à la reconnaître comme habitée par une âme, qui tour à tour résiste à nos désastres et à son propre déni.

Une nette application à crever, oui ,mais proprement.



L’idiot pense proprement, c’est lorsqu’il commente sa pensée qu’il nous met en appétit d’une lèpre qui le compromettra.

Il y a une  sorte d’ironie qui consiste à ne rien réaliser, mais à témoigner du contraire en parlant, cette ironie s’appelle la fatuité.


Nous voilà nés, déjà à la dérive pour rejoindre ces autres sur qui nous cracherons.

Prémisse des fainéants, la parole leur apparaît à la fin de leur carrière comme la certitude et la récompense d’avoir été des braves de métiers.

Dans cet univers d’apathiques, j’abats tant de travail pour exister qu’il me semble que je suis un portefaix débile qui étouffe dans l’homme et hors de lui.


Ne vous avisez pas d’être dans le coup, vous éprouverez ces tensions exaspérantes qui vous mettront dans la position d’un christ ensanglanté.

Je m’endors avec la copie de mes défaites antérieures que j’ai pointées avec le stylet des déceptions.

Le mot m’apparaît comme un excrément en puissance que nous avons détourné du dégoût de hurler   de peur de marcher sur les traces de la bête.

Certains paradent dans l’emprunt qu’ils font de l’effort des autres, tragédiens obsédés par les troubles qu’ils réfléchissent, ils passent leur vie à vouloir triompher des tourments qu’ils se sont infligés.

Nous sommes prédisposés à la névrose, sans celle-ci nous errerions dans le monde pour nos épuiser dans le snobisme de ne pas en avoir.

Les idées qui nous viennent sans motif sont prédisposées au sommeil, les autres nous propulsent dans les actes.

On ne devient pas, on est, d’où notre obsession du masque et du manque.

Je suis un haineux instantané, après j’entre dans la sublime idiotie du compliment.

J’accomplis des forfaits, des sabotages, je mets du zèle à tout embrouiller, je pipe les dés, organise du chaos à ma mesure, je me persuade d’entretenir une haine à mon égard.

Cette espèce de reptile, de volatile qui a rogné ses ailes, de singe qui s’exercent à la pensée, le voilà, l’homme, contagieux à force de s’imposer comme modèle.

Je n’ai aucune vitalité, ma chair et mes os s’épuisent, je reste pourtant discret, voilà une nouvelle stérilité.

La fatigue m’a affadi, je tombe en dedans de moi, rien d’intact à l’intérieur qui vaut la peine qui qu’on l’extirpe, qu’on l’exhibe comme un crime originel.

Rien ne peut peser sur ma mélancolie si ce n’est ce soupçon de bile et d’anxiété qui se mélangent à mon sang.

Je perçois le danger de toute manifestation verticale, des actes et des paroles ;j’exècre autant le silence qui est la formule extrême des superstitions et des dogmes qui nous assujettissent.

Nul doute que dans mes méditations, aucun éloge ne m’est venu pour l’homme, j’aime en rester là.

Présomptueux dans le soliloque ou le dialogue, l’homme rend ainsi superflue l’humanité dont la bête s’est tirée pour n’avoir pas à lui répondre.

Toute idée reste une disposition du cerveau, et à plus forte raison de sa substance, de la fiente quoi, dont la profusion modifie nos salubrités originelles.

Il arrive parfois que l’on se considère, jugement insalubre, que je m’attache aussitôt à sabrer de peur d’avoir un jour à servir quelqu’un d’autre que moi.

Je titre ,je construis des mots qui s’élèvent en force au-dessus de ces titres, je reste pourtant loin de ce soupçon d’émettre.

J’ai la conviction que l’homme a été conçu pour entraîner le monde dans sa perte, par ses vastes et hautaines misères.

Tout acte est une prédisposition d’erreurs que l’homme entretient comme pour finir allongé, sans qu’il ait commis l’exercice de vivre vide.

Epistolier que la conviction de louer a rendu artificiel jusque dans l’impératif, j’attends parfois qu’une autre forme d’écriture me donne à raisonner en dehors de ses compléments.

Je n’ai ni le goût de la note ni celui de la pause, mon être peut s’en passer, je participe à l’existence dans cette incuriosité malsaine de celui qui cherche à ne rien trouver.

La vanité corrompt toute connaissance, même celle qui nous met dans les dispositions d’être.

Vidé de nombre de mes substances, vacant, seules restent les grossières erreurs de ces renoncements et la sanie de leurs origines.

D’avoir trop fréquenté le bonheur ou quelque chose qui lui est semblable, nous nous sentons malaisés et dans le doute de celui-ci, voire dans le doute tout court.

C’est aux endroits où s’est répété l’ennui que nous revenons toujours, pour prier ou vomir, selon qu’on soit enclin au salut ou à l’ivrognerie.

Je manque d’ardeur, mes incuriosités sont des ailleurs où l’aise est une réserve, et le déclin une forme de savoir qui m’érode et me ronge.

On ne saurait être que ce que l’on est, c’est en cela que consiste la sagesse, et si l’on fait un détour, il ne faut revenir qu’à soi.
Toutes les apparences ont ceci de remarquable, qu’elles ne se font face qu’à nos intersections de solitude et de superficialité.

Mon besoin de silence et de désespoir, est la réminiscence d’un temps ancien où je ne pensais pas à la dépense.

Dans ces demi sommeils où j’ai déversé tant de larmes pour de fétides divinités ,Dieu s’est parfois interposé pour me donner à réfléchir sur les déliquescences de la chair et du ciel.

Je suis en paresse de Dieu, je me contente du peu d’esprit que j’ai sous la main, dans l’intention d’un autre devenir, d’un autre service.

Nos maux, tour à tour, nous lassent ou nous élèvent, je cherche un promontoire pour jauger le peu de profondeur de cette croyance surannée.


Dans ce grand foutoir que la littérature corrige ou assassine, la déveine d’être, m’apparaît comme le seul cauchemar à thèmes.

Faute d’avoir quelque belle humeur qui nous tienne éveillés, hagards ou en péril, nous nous étourdissons avec le mot qui ne veut se prêter à aucune construction.

Obsédé par ce moi vulgaire et incohérent, et ne rien vouloir commettre.



Nous allons de mal en malgré, comme des itinérants imbéciles que l’on atteint plus, si ce n’est quand ils respirent.


Je suis un déçu spontané, s’il m’arrive à réfléchir sur ces déceptions, me voilà aviser d’autant d’existence molle et inutile.


Toutes mes stupeurs, mes craintes, mes hantises, viennent de cet autre qui est contenu tout entier en moi et que j’abandonnerais s’il me faisait moins mal.


La vie se gâche, s’essouffle dans les métamorphoses et les prodiges qu’elle corrompt sitôt qu’elle les comprend.


Le processus de toute imagination ne saurait dégénérer en névrose s’il n’a pas connu le miracle du vague et de la nonchalance.


La calomnie de vivre passe par ce partisianisme de la matière, de ce corps que l’on bafoue pour qu’il serve à nier l’univers qui le tient pour portefaix de sa propre grandeur.


Je me dérobe à la tragédie de vivre mollement en faisant de mes os et de ma chair une affaire au caractère funèbre.
Au plus profond de nous se planque le rire amer de nos origines.


L’ennui nous fournit autant de fadaises que l’éternité, l’ennui, c’est l’état larvaire du temps où on ne compte plus.


Promontoire de mes idées, de mes idéologies, la chaise reste pour moi une forme d’indisposition qui m’envoie sur les trottoirs.

Je suis trop plein d’un moi ordurier qui est la dernière et véritable substance qui me particularise.

Au spectacle de cet esclavage empressé où l’image a affaissé et rabaissé l’homme, qu’y a-t-il de plus sot, de plus exact aussi, de plus accablant, et que je n’ai regardé comme la consolation de mes inaccessibles saluts ?

Toutes les dimensions du paraître s’accommodent mal de la restriction.

A mesure que je m’enfonce dans la vie, toutes les affaires que j’ai voulues réduire à la modestie, donnent sur une mauvaise part de lucre ou de butin mal acquis.

C’est précisément ce qui est précis qui m’emmerde, et ce qui ne l’est pas m’emmerde davantage.

Coupable de m’insinuer dans l’existence, et de m’y vautrer comme une hyène sur une charogne infecte et amorphe.

M a verve s’est établie sur des sophismes inemployés, de douteuses litotes, et des regrets sans substance.

Quand l’homme s’abaisse à ses pires essentiels, convulsion ou révélation, j’illustre sa chute avec un supplément de verve et d’ironie.

Dans cette continuité d’être, où mes convulsions sont des enfers fournis, mes impudeurs éclatent entre la note et le mot ;je tente alors d’adoucir mes maux avec d’autres châtiments plus élevés, entre le célibat, la prudence, le jeûne, la solitude et l’ennui.

Le cœur est une boucherie où nos arrières pensées incarnent le primitif de ces bêtes abattues à la masse, et qui bruissent, suintent, et meurent par nos lois obligées.

Que faut-il considérer, et qui ne soit pas stérile, sinon tout ce qui se substitue à la vie et par ses lois oblige aux formes méprisables des nouveaux absolus ?

Entre la frénésie et l’essoufflement, nos vies n’auront été justifiées que par du geste, et les rehauts de ces paroles qui mènent au culte ou aux neuroleptiques.

Je me suis poursuivi toute ma vie, me voilà prostré devant un tombeau vertical comme au devant d’un vide cérébral et vertical.

Ayant attenté à mes jours, j’ignore encore pourquoi des jours se sont glissés en moi pour attester d’un mal plus significatif encore.

Une marche triomphale vers les tombeaux d’Orfée et de Pan.

Si je suis encore en moi, je me retrouverais.

Toutes les terreurs muettes se convertissent en appels sitôt que Dieu en fait cas ou détend su sentiment.
Peut être que la mélancolie est cette part de ténèbres qui lutte contre le sang jusqu’à l’impudeur ou l’anémie.

La haine est une des noirceurs de l’esprit, que le corps excédé projette, éjecte, pour n’avoir pas à pâlir de ces mêmes identités qui font chacun de nos enfers.
J’ignore encore si la conscience peut porter jusqu’à l’orgasme, et si oui, de quoi ?

Dans cette part isolée de nous-mêmes où tout est expliqué , la tristesse n’ a pas le monde pour objet, mais bel et bien ces réduits et réductions de notre esprit où tout s’éteint ,où tout se brise.

Mon but est de m’accorder à tout et à tous, sans y adjoindre la gluance des anémones.

Toutes mes ivrogneries ne m’ont pas tué, j’y avais pourtant le désir d’en finir, de me clore sur mes infamies et mes horreurs, rien n’advint, la soulographie est un des degrés de cette nostalgie où tous les hommes sont raccordés au même cru, à la même dimension de vouloir crever.

Je me suis trompé sur les hommes, je les ai pris pour des chiens, ce ne sont que des porcs…

Quand je sors pour communiquer, communier, avec le talent des ratés, pris dans les rets du désespoir, j’alimente mon corps des excuses que je ne ferai qu’à Dieu.

Avoir le dégoût quotidien de soi même, voilà un motif nécessaire pour durer, malgré le peu de carrière des autres.

Il faudrait redresser toutes les courbes de peur qu’elles ne deviennent des cercles vicieux.

Les anges  ne se sont subordonnés à Dieu que pour mieux s’asservir avec le diable par feintise.

Je me laisse aller aux fêlures, aux cassures ,aux ruptures de toutes espèces, je suis une roulure atténuée par tout ce qui ne peut ni se transmettre, ni me tourmenter ,sans que j’en ai fait la demande.

J’ai autant d’écarts que de questions en moi, il convient que je les garde pour un temps où l’esprit plus il sera présent, plus il sera secret.

Rien n’arrêtera l’homme dans sa frénésie à mettre des nombres dans toute chose.

Les bornes sont contre la nature, comme si la nature avait besoin d’une chaîne d’arpenteur, de doubles décimètres, de points de repères pour se signaler par ses perfections.

Je ne méprise pas assez les hommes pour être de ceux qui lui creuseront une fosse.

Toutes les tombes sont infectées parce que Dieu y a laissé trop de vers et trop de fleurs.

Le premier qui tousse se fait appeler médecin.

A cette dame qui m'écrit ceci, je réponds que la vie est corruption, que comprendre n'est pas d'un sang rouge, que les poètes ne sont pas plus maudits que l'humanité toute entière, que fuir est parfois raisonnable parce que nous sommes en possession de celle ci, que l’incohérence est de l'ordre même de la nature qui ne perd ni ne vainc, mais cherche son gain de vie, que je ne suis ni méprisant, ni irrespectueux, mais que par mes voies boiteuses j'use souvent de faux chemins,fasse qu'il en soit toujours ainsi, c'est comme ceci qu'on revient avec un certificat de l'existence


Je ne sais qui vous êtes ni ce vous cherchez ou pas. Vous êtes changeant, fuyant, incohérent. Je ne vous comprends pas.
Vous ne me comprenez pas.
Mais vous avez un grand mépris pour qui ne correspond pas à vos codes de vie et c'est vraiment regrettable... effectivement signifier à une femme qu'elle n'a pas l'heur de vous plaire pour revenir vers elle une semaine plus tard, pas par intérêt pour elle mais pour vous apaiser vaguement vous, ou jouer les poètes maudits, c'était plus que blessant.

Gangrené par les modèles, les pauses, les séances ,les affiches, voici l’homme qui pourtant recourt encore et encore à de la proclamation.

Souscrire pour du verbe jusqu’à en supporter les abîmes, les vitalités et les culs de basse fosse.

Se peut-il que n’ayant plus de véritables souffrances, l’homme devenu une métaphore d’un mal plus ancien et gourd, cherche dans ses pharmacopées à se cacher d’une nouvelle perplexité dont il ignore jusqu’au sens ?

Je ne peux plus rien affirmer qui ne soit passé par mon sang, et l’astuce guerrière que mes ancêtres maîtrisaient comme une correction, comme une conviction.

Mes rancunes sont des variations de bonheurs biologiques ,et je ne m’en déchargerai que pour d’autres déballages aussi insanes que mes résignations.

Penser haut est un mélange de cruauté, et de maîtrise de cette cruauté même, qui fait que si nos vigilances défaillent, nous admettons que parler tient de la méprise.

J’ai prospecté dans la douleur comme un chercheur sans accomplissement, et n’y ai trouvé que de molles voluptés, de fausses ferveurs, me voilà dans le malaise de quelqu’un qui tâtonne.

C’est l’entreprise de créer qui est séduisante, créer reste l’accomplissement d’une sourde vengeance, indescriptible aussi, lorsque nos objets d’équilibre prennent place entre les hommes et Dieu.