Au jour le jour 479

Gangrené par les modèles, les pauses, les séances ,les affiches, voici l’homme qui pourtant recourt encore et encore à de la proclamation.

Souscrire pour du verbe jusqu’à en supporter les abîmes, les vitalités et les culs de basse fosse.

Se peut-il que n’ayant plus de véritables souffrances, l’homme devenu une métaphore d’un mal plus ancien et gourd, cherche dans ses pharmacopées à se cacher d’une nouvelle perplexité dont il ignore jusqu’au sens ?

Je ne peux plus rien affirmer qui ne soit passé par mon sang, et l’astuce guerrière que mes ancêtres maîtrisaient comme une correction, comme une conviction.

Mes rancunes sont des variations de bonheurs biologiques ,et je ne m’en déchargerai que pour d’autres déballages aussi insanes que mes résignations.

Penser haut est un mélange de cruauté, et de maîtrise de cette cruauté même, qui fait que si nos vigilances défaillent, nous admettons que parler tient de la méprise.

J’ai prospecté dans la douleur comme un chercheur sans accomplissement, et n’y ai trouvé que de molles voluptés, de fausses ferveurs, me voilà dans le malaise de quelqu’un qui tâtonne.

C’est l’entreprise de créer qui est séduisante, créer reste l’accomplissement d’une sourde vengeance, indescriptible aussi, lorsque nos objets d’équilibre prennent place entre les hommes et Dieu.

J’aurais sacrifier à l’absence une vie entière de silences et d’aveuglements, cet art de ne m’accommoder qu’à des illusions, celles d’une perfection sans bruits, ni heurts, je la vois aujourd’hui comme un escompte, une rancune d’initié.

Je me retrouve et me découvre parfois à mes antipodes et n’en laisse rien voir de saillant.

Toutes les premières poignées de mains sont affadies par le sentiment.

Faute d’issue dans ce désert accompli qu’est le langage, j’ai cherché une dispense et l’ai paraphée.

L’homme en  quête de la plus absolue des satisfactions s’est tourné vers le néant du féminin et n’y a trouvé que l’autre versant funeste des plus sales parts de lui-même.

Aux efforts successifs que je fais pour des accords avec l’homme, j’adjoins des élans, rien n’y fait je m’altère aussitôt dans la réelle terreur du jugement.

Les esprits indigents sentent l’idéal, l’alcool et les aphrodisiaques.
De tous les efforts que je fais pour m’écarter, m’isoler des femmes, je retiens le plus simple et le plus sot, la jalousie.

Mille milliards de façons de mourir ne valent pas un uppercut de Dieu.

Que la lumière soit, et la lumière fut déversée sur nos humiliations.

Apaisé quand je me jette dans les répétitions d’un néant consenti, je m’aperçois que la terre n’est pas tant vertigineuse si je ne lui donnais les sensations de mes propres tournis.

La musique est le seul endroit où se minimisent nos sombres réalités, où se déversent nos altérations, où s’anéantissent les divines et fétides divinités de notre sang, et nous y entrons comme nous entrons dans un être de chair pour y figurer en adulte gâté.

La vie est un dispersement de Dieu, de substance et d’esprit, l’homme s’y est introduit dans la grâce, il en sortira dans la torpeur d’y avoir gâché toutes ses spiritualités.

Je ne me défendrai pas d’avoir été taché, percera encore la certitude d’une éruption, je serai alors ployant sous les fardeaux, et  m’en tiendrai là.

Affecté par mon sang, affecté par toutes les corrections qu’il exige.

Une  vie brisée, il sera si aisée de la placer dans un cercueil.

Une chose est sure, nous n’avons rien prouvé  de plus.


Il y a toujours en moi le désir secret d’en finir, ma conscience s’est construite sur cette idée, cette cruelle vérité, entre l’auréole et l’infamie.


L’humilité guérit des adorations et du fifrelin qu’on se place en bouche pour attester qu’on a un avantage sur les rats, sur les corps qui ne peuvent plus délibérer.


Chaque fois que je veux faire mon important, je fais mon importun.


La musique peut porter notre désenchantement jusqu’au vulgaire, ou l’élever dans la sonorité des univers où roulent nos besoins d’aimer.


Le poids du monde, c’est le poids de nos mensonges.


La nature use du vocabulaire comme un cœur embarrassé par la primauté de son sang, et de la sève qui bave.


Ma paresse ne procède pas d’une faiblesse, mais de cette rigueur abondante, que je passe mon temps à éponger, tant elle ne se console pas d’être considérée comme l’automne du corps.


La mort est si perfectionnée qu’elle peut corriger tous nos angles aigus et nos étroitesses.


L’amour peut s’accommoder de tous les objets qui le portent, l’univers tout entier y tiendrait, fut dans les instants les plus extrêmes, seulement voilà, que la liturgie des larmes, du crépuscule, par le parfum ou quelque réduction en altèrent la volupté, et dans tout ceci, le monde ne peut y entrer sans amertume.

Faute d’issue dans ce désert accompli qu’est le langage, j’ai cherché une dispense et l’ai paraphée.

L’homme en  quête de la plus absolue des satisfactions s’est tourné vers le néant du féminin et n’y a trouvé que l’autre versant funeste des plus sales parts de lui-même.

Aux efforts successifs que je fais pour des accords avec l’homme, j’adjoins des élans, rien n’y fait je m’altère aussitôt dans la réelle terreur du jugement.

Les esprits indigents sentent l’idéal, l’alcool et les aphrodisiaques.

De tous les efforts que je fais pour m’écarter, m’isoler des femmes, je retiens le plus simple et le plus sot, la jalousie.

Mille milliards de façons de mourir ne valent pas un uppercut de Dieu.

Que la lumière soit, et la lumière fut déversée sur nos humiliations.

Apaisé quand je me jette dans les répétitions d’un néant consenti, je m’aperçois que la terre n’est pas tant vertigineuse si je ne lui donnais les sensations de mes propres tournis.

La musique est le seul endroit où se minimisent nos sombres réalités, où se déversent nos altérations, où s’anéantissent les divines et fétides divinités de notre sang, et nous y entrons comme nous entrons dans un être de chair pour y figurer en adulte gâté.

La vie est un dispersement de Dieu, de substance et d’esprit, l’homme s’y est introduit dans la grâce, il en sortira dans la torpeur d’y avoir gâché toutes ses spiritualités.

Je ne me défendrai pas d’avoir été taché, percera encore la certitude d’une éruption, je serai alors ployant sous les fardeaux, et e m’en tiendrai là.

Affecté par mon sang, affecté par toutes les corrections qu’il exige.

J’ai tant palpé de la solitude que celle-ci m’est apparue comme l’excellence la plus tragique d’un lieu où l’on ne peut se grandir que par la prédominance de la grandeur des autres.

La connaissance est une supplique de ce cosmos qui consiste à enfumer nos cœurs et balbutie à nos âmes les incohérences d’un univers tout entier.


Ce qui m’oppresse, c’est l’apaisement qui vient après la grandeur d’un amour qui n’a su s’arrêter que parce qu’il a été englouti dans la fierté de se taire, tel celui qui n’a pas su marquer la halte, ni y monter la garde.

La profondeur de ma tristesse, je m’y déverse jusqu’à sublimer ce monde qui m’a donné le goût de la douleur et de l’habitude à la grandir, pour pouvoir en parler comme un infini de séduction, comme à une femme qui en fera un hymne à l’amour que je lui portais.

Dans cette obscurité où s’englue mon esprit qui n’attendait d’autre plaie que celle de vivre à la juste place, voilà que de la pourriture me vient dans la bouche, et j’en vomis.

Saisi de plein fouet par une conscience abrupte de souvenirs qui ne sont pas vertueux, mon élan pour l’existence est celui d’un aveugle qui marche sur des braises, pour faire la démonstration que le feu ne pourra l’anéantir que par le haut.

Au commencement est un désir bestial exacerbé par nos glandes et nos démangeaisons, puis vient du mysticisme qui nous conduit à la lucidité ou aux larmes.

Il faudrait que toutes les sensations qui font coller au monde, ne m’animent plus que d’un paroxysme de bête qu’on traque, dans la distance qui va d’un vivre à un mourir, sans passer par le regret.

M’exalter dans l’ivresse ne m’a valu aucun accord avec les hommes, sinon des moments d’abattement où la vie même m’apparaissait comme une putain qui aurait voulu me faire payer le prix fort.

Je n’ai d’élégantes souffrances que lorsque je regarde une femme dans l’exercice de ce devenir où elle sera une divinité qui me bercera au rythme d’une musique qui fait frissonner l’âme et s’ouvrir le cœur.

Nous ne pouvons rien apprendre de ce que nous exhumons de nos putridités, si ce n’est que l’espace et le temps en sont tant imprégnés qu’ils deviennent des présences acres et fétides.


Tous les vides sont verticaux, un vide horizontal contient la mort de cette pensée qui a prôné un rapt ou un ravissement.


A l’ombre de soi même on est toujours dans la tristesse ou le catégorique.

La vérité est une vulgaire insignifiance, qui se console dans l’homme en lui donnant un ordre ou une mission à effectuer.

Le monde s’est entraîné au désir, pour garder sa place au plus près de ses matérialités.

Face au détachement, il faut que la lumière vienne s’accomplir en musique ou en psaume.


S’accorder à son plus sale reflet, et crever dans les obscurs recoins où l’on s’est le plus détaché de soi pour être un homme qui n’est que dans sa position d’être.

Ce que je perds en enthousiasme, je le gagne en neurasthénie, mon équilibre est à ce prix.

J’ai de stériles impulsions qui m’écartent de l’homme, mais jamais d’y penser avec la plus extrême et sincère des inimitiés.


Vivons vite, vivons bien, vivons peu !

Je déclare que mon actualité est dans la négation de toutes les passions déraisonnables qui n’ont aucun argument de poids à me proposer, pour que je puisse en disposer ostensiblement.

Que me vienne un bonheur brutal comme le caractère des vieux cartouches, et que je sache en disposer comme un astucieux lapidaire.

Je renoncerais bien à être profond, si en surface il y avait quelque chose d’enivrant à saisir, dont je pourrais user jusqu’à l’épuisement.

Est accessoire tout ce qui nous tient lieu de premier choix, dès le second, je durcis mes positions sur la curiosité.

Je pense parfois à l’existence comme à la forme la plus sensible d’un désir, d’un plaisir que je n’ai jamais su apprécier, ni partager.

Tant nous nous leurrons, tant nous ouvrons la porte à d’autres leurres, qui sont les dimensions exactes de notre poison de vivre.


L’envers du décor est toujours la direction que nous prenons, pour voir ce qu’il y aura à exploiter de l’autre côté du pire.


N’oublions jamais que toute notre connaissance a le charme artificiel des éclats de ces lucidités qui ne nous appartiennent pas.


Ce que j’ai consenti de plus beau, je l’ai consenti dans le chuchotement.


Les secrets sont si sonores, que glissés à l’oreille des uns, ils en deviennent des geignardises dans celles des autres.


Cataclysme de la solitude, elle nous gonfle comme des outres que l’on couchera sur des tables, et dont se gargariseront ceux qui iront dégobiller dans les caniveaux.


Devant l’être aimé, je me retrouve toujours passif et désespéré.


La mort est toujours au bout de cette attente qui inspire le silence et la dignité.


J’aurais aimé que l’écriture soit le point exact de mon arrêt sur le néant, la qualité indéfendable de mon défaut d’être.


L’amour est la trajectoire qui va d’un devenir extatique, à cet autre où nous entrons dans une basse lumière avec les yeux humides.

Privilège de la tristesse, elle nous permet de céder au dur désir de la vie, au point de ne plus vouloir être qu’une étincelle qui s’éteindra parmi les chiens.

Je falsifie tous les univers pour n’avoir pas à trouver de lieux où me planquer.


Tout ce qui est, est usé d’être.


De naissance j’ai été immédiat, et n’ai rien pu contempler qui n’ait été incurable de ses soudaines commisérations.


Il est des jours où l’existence est compréhension, ces jours là il me semble qu’incoupable, je pourrais faire le plus ignoble des actes et poser mon front sur un caveau, sans qu’aucune convulsion ne me secoue ni ne m’abaisse.

Nulle part ailleurs que dans la maladie le chemin vers Dieu n’est grevé de paradoxes et d’audaces.


Dévoreur de larmes, il me semble qu’un Saturne plus intime que mes dérélictions, rend instinctifs mes penchants pour l’horreur tout en s’y annelant.


Embarrassé par la primauté et le perfection des mots, je cherche dans mes silences à interrompre ma participation à leur ascendance, et les sous multiplie pour d’indéfendables théories.


Épuisé et sans asile, mes errements me mènent malgré tout dans la désinvolture.


Dans mes fièvres, ma transparence prend la forme d’une détermination, condition essentielle pour être dans l’actualité du dire, dans la fanfaronnade d’un dynamisme organique.


Premier degré de la monotonie, un phénoménal mouvement de retrait, un ancrage dans les proximités des solitudes diaphanes.


La nature en quête d’un sens à ses occupations a mis l’homme dans ses temporalités et s’est contrainte à en accepter tous les inconforts.


Tout pèse, intérieur et extérieur, et plus je tremble, plus je touche à l’expérience de ce portefaix que l’excès de viatiques empêche de dérouler son pas.


J’aurais consacré une partie de mon existence aux inerties épuisantes, que ma vitalité mettait à l’abri de tous les regards.
On localise mieux les hommes dans la douleur.