Au jour le jour 474

Ma fainéantise comble ma suffisance, toutes deux s’affranchissent du poids qui me forçait à y penser.

La maladie est une des dimensions tragiques du savoir, lequel, celui qui nous met dans la torpeur d’être, et rien d’autre.

Toutes les nuits supportent mon tourment, comme une femme alanguie et qui pardonne ;le jour quant à lui est un trop plein de cette vie qui m’exaspère jusqu’aux hémorragies de souvenirs et de remords.

Au dessus des pensées qui suggèrent le vide, du néant, toute chose diffuse qui sent l’excès ou la naphtaline, puis la pâleur de tous ces sentiments qui nous ont conduit à douter, à douter et à redouter.

Nos naissances sont des contaminations, mieux eût valu ne pas naître ;bref, n’être point, nous ne serions aujourd’hui que de l’azur en cloques, un mélodieux chaos, un vague altéré par tous les jugements que nous auraient portés ceux qui sont.

J’erre grave et superficiel dans une vie où ne fermentent que du confort ou de l’assassinat.

Tout ce qui est à distance des hommes est à distance de Dieu, et par là même inconsolable d’avoir été crée, inconsolable d’être et de devenir.

Je cherche dans l’homme ce à quoi il aurait renoncé s’il n’avait été que cette chair et ce sang qui participent à ses vertiges et à ses prosaïsmes.

Chaque jour qui me vient, se profile en moi un suicide que je repousse faute d’y penser avec de la profondeur.

Je range mes soudaines vitalités parmi de similaires paresses, qui toutes deux me donnent l’apparence d’un être obnubilé par ses primautés et ses façons de gaspilleur qui ne sait où vivre et comment.

Ce qui est constance en moi est l’idée d’un mort porté en terre un matin brumeux, dans un cercueil ceint d’aubépines et de pleurs, parmi toutes les pouffiasses atteintes de cécité.

Lorsqu’on déplace sa vie de langueurs en ennuis, tout ici bas meurt dans le prosaïsme des matières destinées à ne pas être prises en mains. Que chercher parmi les hommes qu’on n’ait pas trouvé, si ce n’est cette insanité, mirage des notes et des mots.

Ma paresse ,j’y goûte à chaque fois qu’elle retombe, et que je dois vaquer verticalement parmi les hommes, parmi leurs éboulements.

La matière de mes ressentiments est une trace physique, écarts et écartèlements dans un demi sommeil, sous des pierres répandues comme après une lapidation.

Je me suis enténébré dans de sombres secrets comme en une femme, dans du veuvage, de la nostalgie, de la musique, après, après je me suis endormi dans d’ignobles manières.

Tout ce qui vient de moi et va vers les présences est voilé d’une discrète douleur, inscrite dans la matière même du plus infimes de mes atomes.

J’ignore jusqu’où je me suis borné.

Tel est porté vers les évidences comme vers une femme qui s’est déchirée dans l’amour, et n’a pas réalisé que l’amour est une évidence corrompue.

Ma tristesse est consécutive à tout ce que j’ai falsifié, et à ces résistances qui ne m’ont pas permis de gravir l’écrasante hauteur des hommes.

Il y a quelque obscénité dans la solitude, celle de se voir tel que nous sommes, faibles, veules ,et si directement pauvres.

Je ne me consolerai jamais d’avoir été utile, et de m’être ramifié dans cette vaine salubrité.

L’amour est fièvre, et nous l’atteignons autant dans la générosité que dans la pitié, tous deux vains sentiments, arrangés comme des sentiers lumineux pour notre salut..

Je ne sais que vivre dans l’inquiétude, celle de tout perdre, et tous les instants me sont comme autant de triomphes sur ceux qui se prolongent, sur ceux qui durent.

Tout est conçu pour disparaître.

Mon détachement fait suite à mes vacillations, celles qui me sont venues quand je me voulais dense, sans me rapprocher de quelque lumière que ce soit.

Ecrire est une forme d’emblée d’un suicide sans passer par la maladie des mots morts nés.


Je n’ai aucun goût pour la saloperie et je le regrette.


Le bonheur de trahir, peut-il répondre en mieux à celui de s’user dans la réplique ?


Ayant rompu tous les ponts, y compris celui qui mène à la désespérance, mais n’ayant pas expulsé l’homme hors de moi, alors à quoi bon ce ratage ?


Improductif mais cérébral, aux antipodes de tous eux qui s’expulsent par de la glose et de l’idée, mais alors à quoi bon vivre, fut ce dans un corps de larve promis à la science?


La moralité est de l’ordre du vernis, le cirage une fois que le froid le craquèle disparaît, voyez alors combien nous nous inscrivons dans l’ignominie ou la rage.


Etre un fugitif qui ne soit pas paralysé dans une patrie, par une terre, et ma vie durant errer, jusqu’à être mâtiné par le monde et ses occurrences.


Prévoir, c’est se modérer.


Chaque fois que j’use du mot « Famille »,l’envie d’en finir avec le monde.


Etre n’empêche pas de renoncer au devenir.


Pour aller à l’essentiel il faut n’être à la portée de personne, leur survivre, et user de son propre avis comme pour une épitaphe.


Provocateur, c' est- à -dire créant autour de moi des dissolutions qui me ramènent sur des mutineries à mon encontre.


Le rien est toujours dans l’autre.


La chimie même des mots est de l’ordre de l’urée, du déchet, de l’ordure, et si nous en usons tant, c’est parce qu’à défaut d’en être affectés, notre équilibre passe par nos propos et non par notre silence.

Dégringolade de l’esprit, voici que le mot s’arrange autant pour nous enquiquiner que pour nous divertir.

La fatigue nous pousse jusqu’à la science des dommages, jusqu’aux phénomènes d’inertie, après, après il reste l’idée du suicide ou de la vie, selon qu’on s’y soit assermenté ou mis à sa marge.

A chaque fois que je veille j’oublie de réduire les faits de mon existence à des nécessités sans emploi, c’est ainsi qu’elles m’apparaissent comme des hymnes écrits pour finir aussitôt en autodafé.

Ecrire, c’est aller jusqu’au plus profond de sa chair, jusqu’aux os, c’est frôler les stratégies de vivre sans s’écarter de celles de crever.

Les banalités sont nos décharges privées, tout y serait superficiel, s’il n’y avait parfois, issues de nos profondeurs la salacité, la putridité de nos glandes, et que l’on sacralise.


comme un borné mais qui a du sens, pour indiquer ce qu’il faut incommettre.

Ne m’élever que jusqu’à moi, mais sans le recours de l’écœurement.

N’être tenté par rien d’autre que par un idéal reposoir, bref, un tombeau.

Tous nos mouvements ne devraient être que des gestes d’adieu.

Les livres qu’on referme sans les avoir lus,se donnent une destinée.

J’aurais tout raté et ceci jusqu’à mes misères.


Dormir nous épargne de distinguer.  


Parole :tout à l’égout de soi quand le tout reste en suspens dans la suspicion.

J’élève au rang de préjudice toutes les idées qui se retournent contre moi, sans que je les ai émises.

Commencer sa journée avec du cœur, la clore avec du sang sur les mains.

Lire c’est faire des concessions à cet écrivaillon planqué en nous, et qui s’endort funèbrement dans le bruissement des pages inconsenties.

Du lieu commun au truisme, la cochonnerie des mots érigée en pensée qu’on cravache.

La stupidité a de l’esprit, du style, elle s’accompagne toujours de « l’à peu près » et le sérieux du « si j’ose dire ».

Nous viennent parfois des excuses qui nous offensent plus qu’elles ne réhabilitent l’idée de ces mêmes excuses.

Je vis vérolé de sens, c’est ma force et mon désarroi, ermite j’aurais eu comme fardeau la fiction de mes manières de déchu.

L’immédiat a cette perversité de l’instant présent et incorrigible, de la vacuité de l’avenir.

Les ambitions me répugnent, seules celles de crever honorablement ont mes attraits, les autres sont des primautés irréparables qui font des distances entre les hommes et moi.

Sorti du moi je m’endors comme en une longue promenade, et dans de l’ approximation.

S’éparpiller aux dépens de ce que nous serions devenus, si nous y avions réfléchi avant d’être.

 Vivre, c’est de la punition d’être.

J’ai un faible pour Dieu ,Dieu s’affaiblit en moi.

C’est la fiente des phénomènes de la parole qui hélas m’alimente, dans un monde de muets, je me serais déjà tué de ne pas en souffrir.

Tous les jours, altéré par ce mieux imprenable, je cherche dans l’existence un lieu pour y abuser de maintes beautés mortes, que je porte encore en moi par dérision et forfanterie.

Au-delà de cette mélancolie que je fréquente depuis que je suis sorti de l’enfance, il y a la crainte d’être un adulte qui se fatigue de ce qu’il étreint ou enserre.

Quoique j’ai exagéré, l’amour, l’épuisement, l’ennui, la langueur, j’ai toujours gardé sur eux les avantages d’une gratuité sans nom, et que je sais distribuer voire donner.

L’amour me met dans la position d’un besogneux de la caresse, que la nature oblige aux sudations autant que dans une dévastation, affection suprême de ceux qui se prosternent devant des idoles sans aspérités.

Dans mes soliloques je m’entretiens avec toutes les ironies d’un devenir sans prospection, avec celles que j’élevais pour des vétilles, puis pour des crimes sans commanditaire.

Tout devient Dieu sitôt qu’on l’approche avec des larmes.

Toutes les souffrances sont insalubres.

Du détachement, rien que du détachement ,du détachement et l’ancienne banalité d’un désespoir sans commandes.

J’aurais tour raté jusqu’à cet intérêt que je vouais à l’existence quand j’étais inculte.

Dans mon univers de peurs et de néants, mes interrogations sont sans perspective, et mes réponses sans lucidité.
Au crépuscule de cet être que je regarde crever, et qui prie..

Brouillard matinal, café, le temps est dans cette emprise que les boulevards tournent en vulgarité, c’est ainsi que ma tristesse se charge de déceptions.

Plus je consens à la vérité, plus je me vois en épave réflexive, que la conscience rend à l’immanence d’un devenir sans fraîcheur et sans amour.

J’ai été séduit par des filles sans connaissance qui ses sont penchées sur la mienne pour n’y voir que les infectes traces d’un trublion aspiré par ses grotesques raffinements.

Ma fainéantise comble ma suffisance, toutes deux s’affranchissent du poids qui me forçait à y penser.

La maladie est une des dimensions tragiques du savoir, lequel, celui qui nous met dans la torpeur d’être, et rien d’autre.

Toutes les nuits supportent mon tourment, comme une femme alanguie et qui pardonne ;le jour quant à lui est un trop plein de cette vie qui m’exaspère jusqu’aux hémorragies de souvenirs et de remords.

Au dessus des pensées qui suggèrent le vide, du néant, toute chose diffuse qui sent l’excès ou la naphtaline, puis la pâleur de tous ces sentiments qui nous ont conduit à douter, à douter et à redouter.

Nos naissances sont des contaminations, mieux eût valu ne pas naître ;bref, n’être point, nous ne serions aujourd’hui que de l’azur en cloques, un mélodieux chaos, un vague altéré par tous les jugements que nous auraient portés ceux qui sont.

Je vis vérolé de sens, c’est ma force et mon désarroi, ermite j’aurais eu comme fardeau la fiction de mes manières de déchu.

L’immédiat a cette perversité de l’instant présent et incorrigible, de la vacuité de l’avenir.

Les ambitions me répugnent, seules celles de crever honorablement ont mes attraits, les autres sont des primautés irréparables qui font des distances entre les hommes et moi.

Sorti du moi je m’endors comme en une longue promenade, et dans de l’ approximation.

S’éparpiller aux dépens de ce que nous serions devenus, si nous y avions réfléchi avant d’être.

 Vivre, c’est de la punition d’être.

J’ai un faible pour Dieu ,Dieu s’affaiblit en moi.

C’est la fiente des phénomènes de la parole qui hélas m’alimente, dans un monde de muets, je me serais déjà tué de ne pas en souffrir.

Tous les jours, altéré par ce mieux imprenable, je cherche dans l’existence un lieu pour y abuser de maintes beautés mortes, que je porte encore en moi par dérision et forfanterie.

Au-delà de cette mélancolie que je fréquente depuis que je suis sorti de l’enfance, il y a la crainte d’être un adulte qui se fatigue de ce qu’il étreint ou enserre.

Quoique j’ai exagéré, l’amour, l’épuisement, l’ennui, la langueur, j’ai toujours gardé sur eux les avantages d’une gratuité sans nom, et que je sais distribuer voire donner.

L’amour me met dans la position d’un besogneux de la caresse, que la nature oblige aux sudations autant que dans une dévastation, affection suprême de ceux qui se prosternent devant des idoles sans aspérités.

Quand je sors pour communiquer, communier, avec le talent des ratés, pris dans les rets du désespoir, j’alimente mon corps des excuses que je ne ferai qu’à Dieu.


Avoir le dégoût quotidien de soi même, voilà un motif nécessaire pour durer, malgré le peu de carrière des autres.

Il faudrait redresser toutes les courbes de peur qu’elles ne deviennent des cercles vicieux.

Les anges  ne se sont subordonnés à Dieu que pour mieux s’asservir avec le diable par feintise.

Je me laisse aller aux fêlures, aux cassures ,aux ruptures de toutes espèces, je suis une roulure atténuée par tout ce qui ne peut ni se transmettre, ni me tourmenter ,sans que j’en ai fait la demande.

J’ai autant d’écarts que de questions en moi, il convient que je les garde pour un temps où l’esprit plus il sera présent, plus il sera secret.

Rien n’arrêtera l’homme dans sa frénésie à mettre des nombres dans toute chose.

Les bornes sont contre la nature, comme si la nature avait besoin d’une chaîne d’arpenteur, de doubles décimètres, de points de repères pour se signaler par ses perfections.

Je ne méprise pas assez les hommes pour être de ceux qui lui creuseront une fosse.

Toutes les tombes sont infectées parce que Dieu y a laissé trop de vers et trop de fleurs.

Le premier qui tousse se fait appeler médecin.

Rien n’est plus déchirant que de se sentir superflu, cette lucidité devrait pour le moins nous effleurer, fut ce pour n’en garder que la trace du souvenir.

Le cœur est le seul endroit où tout peut se pétrifier et se putréfier, sans que nous fassions l’effort de comprendre ce qu’il adviendra de ce tout.
Ma conscience est une exaspération de prières.

Dans la désolation nous regardons la mort comme un droit à la dernière et véritable somnolence.

La musique est un prétexte d’absolu, et plus nous nous en approchons, plus elle s’éloigne de nos limites à la reconnaître comme habitée par une âme, qui tour à tour résiste à nos désastres et à son propre déni.

Une nette application à crever, oui ,mais proprement.

Le printemps comme l’été m’amènent à de funèbres spleens, et jusqu’à ma façon de me vêtir, j’y ai le goût de la substitution.

Je suis un antique de l’imploration, quelqu’un qui agite des carillons et désespère de la modernité des orgues.

Si tu veux éprouver quelqu’un, flatte le !

Coexister et cohabiter, états de mon impuissance à vouloir être deux.

Dans ces réduits où ma médiocrité a pris les proportions de quelque férocité à l’égard des hommes, mes commentaires restent la dernière instance qui soit normale.

La plupart de mes pensées, fussent-elles à mes antipodes ont échappé à de l’existant.

Quelle belle idée que de ne fréquenter que soi !.

Quelque soit le temps, ma conscience en appelle aux ruptures, et le ciel réfractaire me réserve malgré tout des entrées pour mes vulgaires prosaïsmes.

Tous les objets précis auxquels j’ai adjoint mes idées,se sont un jour métamorphosées pour n’être pas en contact avec mes ostentations.

Fantaisie de la création, mon moi besogneux transporte l’image de ses discernements jusque dans mes sommeils.

Trop souvent obligé aux inconséquences.

Je pourrais me passer de tous ceux qui m’ont détraqué, j’en ai la certitude ;je travaille à m’en approcher pour mieux pratiquer la folie ou quelque sainteté qui lui ressemblerait.


Il me suffit de croire que toute folie prélude à des suicides directs ou indirects, pour aussitôt m’y diriger en me dévaluant


Rendre service c’est se vicier au point que tout acte dont le bénéfice devrait nous revenir paraît insalubre.


Toutes les certitudes nous empêchent de voir clair.


Être, c’est céder à la tentation de vouloir être et de le rester.


Tous les degrés de la perfection sont des degrés d’incertitude.


Toutes nos histoires s’expliquent par nos débordements et la lie qu’elles fécondent.


Faute d’excès à mon goût, je me répète que l’existence est un manque d’astuce, et j’y renonce pour me réveiller dans l’extase ou le scepticisme.


Vivre est de l’ordre de l’acharnement.


Le dégoût de nous-mêmes est un moyen de se soucier des autres et de leurs dégoûts.


Vie :trop plein de la matière, dégueulis des origines, épanchement de Dieu.


Le silence incline à la lice.


Secondaire, essentiellement secondaire, je puise dans mon néolithisme ce qui un jour me révélera.