Au jour le jour 467


Mon désir est de me soutenir, c’est à dire de ne pas sombrer en moi, ou sous moi
.
Tout ce qui tient de la collection suscite en moi quelque nausée, que je m’empresse aussitôt de collectionner.

Qualifier la vie, autant dire donner quelque opinion nauséeuse.

Quoique j’émette, quoique je sorte de moi, m’apparaît aussitôt comme autopsiable, c'est-à-dire sanieux.

Plus je vieillis, plus je veille, moins je ferme les yeux sur toutes mes putréfactions.

Aux affres de la parole, je confronte ceux de rêver éveillé, tout ce qui est de l’ordre du dérèglement, d’une occlusion, puis je m’endors pour ne pas mener à terme mes idées d’homme en marche.

Incompatible avec l’homme, je ne justifie cette occurrence qu’en me révélant triste et amer, mais ma tristesse et mon amertume ne sont elles pas celle d’un homme qui est pourri de détachement ?

De tout ce que j’ai saisi je n’ai retenu que le côté glandulaire,c'est-à-dire l’humeur,je n’ai pas accédé à la justesse des idées voulant m’en débarrasser pour n’être pas,mais mon cerveau a des secousses,et me voilà parcouru d’euphémismes..

Mes rivaux sont dans le « Néanmoins »

Entre nonchalance et dilettantisme, mon corps a survécu, pourtant épuisé par mon manque de passion je cherche aujourd’hui à m’éprouver dans autre chose que de l’équilibre.

Toute douleur doit tenir d’un réel bousillage, sinon à quoi bon se rafistoler sans cesse, et aller à nouveau dans des réussites superflues de la nature d’un dieu ou d’un maître ?

Les évidences devraient se situer au début et non à la fin !

L’exemple se passe de tous les mariages et ménages.

Que peuvent nous apprendre les hommes qui ne soit ni brutal, ni artificiel, sinon que toutes leurs vulgarités nous rappellent à nos humiliations?

J’ai besoin d’appartenir à un temps frappé, happé par la sainteté, et si cela m’arrivait, j’irais me répandre en prières parmi les moribonds.

La tristesse, il faut s’y préparer comme à une communion, après, il nous faut clamer haut les signes extérieurs de sa richesse.

M’étant préparé à tous les préjugés, je suis resté dans leurs profondeurs comme un forcené du faux sens, un imbécile atmosphérique, qui respire mal, qui ahane, qui ne rit plus.

Dans le grenier de l’histoire qui est aussi le nôtre, il y a des troupeaux de bêtes en cercle et qui vont à l’abattoir, sans meugler, sans cris, en silence…

L’amour est une faillite de la liberté, la limite extrême de notre véritable nature néolithique, le reste va aux dépotoirs ou aux latrines.

A chaque fois que j’ai cru que Dieu s’ombrageait de mes propos à son encontre, j’ai fait le dessin d’un être entré dans le monde et qui aurait fait son autoportrait.

Être nécessite qu’on se diminue, un point c’est tout.

Malades de ces heures vacillantes où les échos de nos enfances sourdent comme des bourdons, nous aimerions jeter notre regard par dessus le ciel et y noyer nos tristesses sans nom.

Plus la réalité est limpide, plus elle a quelque chose que nous croyons pouvoir saisir, ceci nous rend trivial, irrespectueux et sot.

Je refuse ma conscience lorsqu'elle n'est pas immédiate, et lorsqu'elle l'est , je m'en débine.

La pire des offenses que l'on pourrait me faire, c'est de me dire que je me suis rapproché de l'homme, pour y voir mon double approprié.

Vu la longueur des procédures ,des grés du temps et de ses excès, je comprends pourquoi j'ai aimé vieillir; pour connaître comment on oublie sa jeunesse en y glissant tel un ver dans ses putrides muqueuses.

A nos limites, des ombres fugitives qui témoignent que nous n'avons rien pu escalader si ce n'est un talus boueux, un Hymalaya de petites et vaines souffrances.

Sauter dans le vide comme dans une disparition, et voir les heures qui vacillent dans les afflux d'un sang devenu noir.
Nous oublions trop vite que la vie est tirée d'un néant que seul Dieu a pu endurer, a pu contenir.

L'âme est-elle le miroir de toutes nos larmes, fussent-elles amères, où celui de ce temps où s'est élevée de la lumière, pour que nous puissions la contempler?

La nuit descend en moi comme une plainte , se plaque contre mes murs fissurés, s'y cramponne pour monter jusqu'au faîte et disjoindre toutes les pierres de l'édifice que je suis, et toutes mes fondations s'écroulent dans la plus vaste des obscurités.

Exilé par nos propres familles et toutes leurs parentés, devenus ignobles sans les avoir offensés, nous voilà dans une conscience accablée par le poids des fautes qu'elles ont commises, et qui nous sont si extérieures, si étrangères.

Que peuvent nous apprendre les hommes qui ne soit ni brutal, ni artificiel, sinon que toutes leurs vulgarités nous rappellent à nos humiliations?

J’ai besoin d’appartenir à un temps frappé, happé par la sainteté, et si cela m’arrivait, j’irais me répandre en prières parmi les moribonds.

La tristesse, il faut s’y préparer comme à une communion, après, il nous faut clamer haut les signes extérieurs de sa richesse.

M’étant préparé à tous les préjugés, je suis resté dans leurs profondeurs comme un forcené du faux sens, un imbécile atmosphérique, qui respire mal, qui ahane, qui ne rit plus.

Dans le grenier de l’histoire qui est aussi le nôtre, il y a des troupeaux de bêtes en cercle et qui vont à l’abattoir, sans meugler, sans cris, en silence…

Crever sur le négatif de mon existence, mon corps étranglé par les alvéoles de toutes mes conservations.

L’amour n’est pas une proximité, et tous les efforts faits pour y parvenir prouvent combien il y a de place et de distance entre une fleur qui va germer et la terre crasseuse qui la porte.

En vain je me serai incarné dans la douleur, exposition violente de toutes les hostilités à mon égard, mon seul défraiement et mon seul luxe dans cette pitié physique fut que les hommes furent contre moi,et moi contre leur flanc.

Aux équateurs du sang, mon marasme d’être tourne à la dépravation d’une présence borgne sous toutes les latitudes.

La lucidité est un arrêt de l’esprit sur l’esprit, brutalité qu’on éprouve en s’appliquant à mourir proprement.

Dans ces vides où je corromps toute forme de pensée doctrinale, méthode ou révélation,je limite mes espaces et mes dispositions d’une étoile de basane à une autre de stuc.

Être soi même, c’est toujours être de trop ou pas assez…

C’est l’esprit qu’on devrait pourvoir en oxygène, afin qu’il résiste aux dialogues terrifiants des muscles et du sang.

J’ai un penchant pour les tours de pisé,Babels de ressentiments,hommages à des esprits refroidis par nos propensions à voir émaner de chaque corps une déité infâme penchée sur nos putrides existences.

Dans la solitude, ma religiosité gagne en attendrissement, et je vois Dieu comme une volupté sérieuse, consciente de nos consciences.

La vérité est stérile en immatérialités et engendre des présences qui ont le poids organiquement, mais pas dans le provisoire de ces mythologies où nous avons placé nos vies dans le sens des élucubrations.

Au degré zéro de mon regard sur les hommes, une ligne d’horizon, formule d’un suicide réitéré des milliers de fois,observé de la hune avec l’élégance d’une vigie et d’un pirate désespérés par toutes les verticalités.

Parfois la solitude atteint jusqu’à mon sang et s’y décompose en hommage à la vie et en intégralité.

Nulle douleur ne m’a autant éprouvé que celle du savoir, quand il exigeait de falsifier des preuves et leurs ambiguïtés.

Dans la logique des réparations, solution ou pathos exagéré, le mot peut autant être un toilettage qu’un attendrissement, tous deux dégrevés des voluptés maladives.

Rien qui ne puisse contenir le mot « Dieu » positivement, sans être aussitôt indisposé par nos endormissements.

Croire m’est devenu un sursaut, un surgissement funèbres, tant ma chair et mon esprit sont dans l’esthétique d’une pourriture qui s’obstine.

Dans ces instants tout en rondeurs retenues, enfermement ou solitude, mon cœur est aux côtés d’un religieux contaminé par la substance même d’un monde qui se meurt de solitude et d’excès de cette même solitude.

Dans le dur désir d’être et de ne résider qu’en soi, la somme de nos inconforts vaut la somme de nos connaissances.

Dans les curées de l’existence, que d’hallalis, que de haros, comme autant de cris jetés vers la mort, vers l’exil ou la maladie.

La fatigue est élévation, elle accorde aux hommes cette grâce suspecte qu’ils ont lorsqu’ils vont prier ou s’éteindre.

Mon ennui est organique, c’est aussi une forme de pureté qui ne supporte pas les anomalies des charmes vulgaires, les automatismes du sentiment de tous ceux qui ne s’égarent que dans des rêveries suggérées par des plus maladroits qu’eux.

Mon but est d’errer, d’errer mollement et pleinement, projeté dans un lointain où tous les lieux seraient synonymes de bail, de perpétuité, sous location d’une existence vouée aux marches lentes.

Crier c’est enter dans la lucidité d’un dieu sous vitalisé qui projette le poids de sa neurasthénie jusque sous nos crachats nos pinceaux, et nos plumes.

Je bute sur et contre l’existence, à la manière d'un objet encombrant qui s’écroule sous le poids du baiser de Judas, ce repriseur de commissures.

Celui qui n'a jamais pensé à la mort connaît-il le goût de l'absolution.

Toutes les souffrances paraissent infinies quand elles pas été soupesées à la lumière des mendicités, des prières et des ordonnances.

Vivre serait un devoir que j'aurais des zéros pointés en marge, porteurs de tous les cercles, de toutes les voûtes dans et sous lesquelles ma foi aurait ourlé ma fatigue de devenir.

Ma peur des hommes n’est excessive que lorsque je leur prête du sentiment ou de la morve.

Je vomis des espoirs, projection d'un présent insupportable, le monde a beau ne pas être entaché d'ironie, je vomis quand même, et c'est ma vie toute entière qui ‘irise dans la lie du caniveau.

La mélancolie est le souvenir de ce son extérieur qui dégouttait sur le brasier de notre condition d'hommes malveillants.

La maladie exige des bienséances, sentiment d’extériorité qui témoigne de nos expositions infernales quant à notre santé, elle n’est qu’une occultation insuffisante du contrôle la vie.

Mes déceptions ont été mes thérapies, plus j’ai regardé l'homme, plus le caractère étroit imbibé dans la solution d'un cynisme imaginé, m’a été jeté au visage.

L'amour et le cancer ont les mêmes incidences.

Mes profondeur sont sans étai, et dans ce jardin où les potences sont fleuries, un larron bienveillant me soutient ou m'étrangle.

Le monde porte sa culpabilité comme un emblème, et sur les caducées ou les enseignes, nous levons notre regard, pleins de cette conscience vaine, pleine de cette maladie d’être.

Dans ces cours secondaires, indulgence et humilité, où j’ai mêlé ma vie et mes mensonges, je n’ai rien connu de digne à dépenser, sans passer par la séduction, l’anémie ou l’excuse.

Je suis un Job en vacances,exaspéré par ses expositions,par sa vigueur et ses manœuvres,par tous les ratés d’une existence passée à assiéger le savoir,la connaissance et ne trôner que sur du fumier,foudroyé par ses propres résistances.

Dans des intérieurs tristes et funèbres, pleins de méditations amères, la place des hommes est sur un strapontin.

Dans mes nuits blanches, je suis cet ennuyé épileptique, qui plonge dans un semblant d’être entré dans le brouillard pour y agrémenter sa vie par d’ignobles suggestions.

Le sommeil est un ersatz de la mort, le succédané d’un temps éruptif qui a pris les formes d’une éternité de transfusion.

Tous ces systèmes aussi impertinents que logiques, que peuvent-ils redresser qui n’ait eu à se pencher sur la face d’un monde monstrueux affecté par les systèmes ?

Le sentiment est matière, feuilleté des derniers instants d’un monde en dissolution, agité comme un mouchoir pour parer les édifices du mourir.

Dans l’acharnement de vivre, il y a tant d’hostilité contre moi-même que je ne sais plus me languir proprement.

Dans l’hostilité que j’ai dirigé contre moi-même, il y a tant d’acharnement que je ne sais plus m’alanguir improprement.

Mon existence tient de la météologie, du néolithisme et du masochisme, liés à la déliquescence de toutes mes sécheresses.

Une excessive misère pour un suicide relatif, et dire que je n’en suis pas dupe, et dire qu’ils sont mes impuissances examinées de près.

Incompatible avec la parole, incompatible avec tout ce qui s’y noue, autant passer de l’autre côté.

Au-delà du doute, la justification même de ce doute, mais rien n’est expliqué.

A ceux qui méprisent la parole vont mes assentiments, mais combien est conventionnelle cette façon, mais à qui la laisserai je en héritage ?

De tout ce que j’ai éprouvé, je retiens que je n’en ai pas percé le secret , et que je me suis endormi dans de l’incertitude.

Je me suis essoufflé dans les écritures et les peintures oiseuses, rien que de plus cruel que de se savoir vain, et qui peut conduire aux insoumissions, voire à de la religion.

Peut on croire en quelque chose d’essentiel et qui n’ait pas été souillé ?

Le minimum ne me sied pas, je ne me commets qu’avec du superlatif, c’est ainsi que j’exerce ma vie, c’est ainsi que j’en sortirai.

On ne devrait vivre qu’avec et par le mensonge, ainsi nous nous rangerions du scrupule, cette gangrène qui fait son marché avec nos convictions.

Combien j’aime me savoir en vie pour m’en désespérer efficacement, rien qu’en y songeant !

Il n’est pas question que je fasse quelque éloge, d’ailleurs n’ai-je jamais admiré ?

Né trop tard, je n’aurais était qu’un sous bénéficiaire, qu’un petit méritant peu prolixe, qu’un type qui exagère tout avec ses relents d’ignorance.

Rire, quel privilège, j’aimerais tant ne pas m’en indigner, mais voilà je ris seul, et je n’ai pas le visage de Triboulet.

Toujours me laisse un arrière goût de sanie en bouche, comme si cette éternité passait par la chienlit avec ses emblées et ses emblèmes.

L’essentiel tient en quelques mots, tout est de trop.

Mon désir est de me soutenir, c’est à dire de ne pas sombrer en moi, ou sous moi
.
Tout ce qui tient de la collection suscite en moi quelque nausée, que je m’empresse aussitôt de collectionner.

Qualifier la vie, autant dire donner quelque opinion nauséeuse.

Quoique j’émette, quoique je sorte de moi, m’apparaît aussitôt comme autopsiable, c'est-à-dire sanieux.

Plus je vieillis, plus je veille, moins je ferme les yeux sur toutes mes putréfactions.

Aux affres de la parole, je confronte ceux de rêver éveillé, tout ce qui est de l’ordre du dérèglement, d’une occlusion, puis je m’endors pour ne pas mener à terme mes idées d’homme en marche.

Incompatible avec l’homme, je ne justifie cette occurrence qu’en me révélant triste et amer, mais ma tristesse et mon amertume ne sont elles pas celle d’un homme qui est pourri de détachement ?

De tout ce que j’ai saisi je n’ai retenu que le côté glandulaire,c'est-à-dire l’humeur,je n’ai pas accédé à la justesse des idées voulant m’en débarrasser pour n’être pas,mais mon cerveau a des secousses,et me voilà parcouru d’euphémismes..

Mes rivaux sont dans le « Néanmoins »

Entre nonchalance et dilettantisme, mon corps a survécu, pourtant épuisé par mon manque de passion je cherche aujourd’hui à m’éprouver dans autre chose que de l’équilibre.

Toute douleur doit tenir d’un réel bousillage, sinon à quoi bon se rafistoler sans cesse, et aller à nouveau dans des réussites superflues de la nature d’un dieu ou d’un maître ?

Les évidences devraient se situer au début et non à la fin !

L’exemple se passe de tous les mariages et ménages.

Que peuvent nous apprendre les hommes qui ne soit ni brutal, ni artificiel, sinon que toutes leurs vulgarités nous rappellent à nos humiliations?

J’ai besoin d’appartenir à un temps frappé, happé par la sainteté, et si cela m’arrivait, j’irais me répandre en prières parmi les moribonds.

La tristesse, il faut s’y préparer comme à une communion, après, il nous faut clamer haut les signes extérieurs de sa richesse.

M’étant préparé à tous les préjugés, je suis resté dans leurs profondeurs comme un forcené du faux sens, un imbécile atmosphérique, qui respire mal, qui ahane, qui ne rit plus.

Dans le grenier de l’histoire qui est aussi le nôtre, il y a des troupeaux de bêtes en cercle et qui vont à l’abattoir, sans meugler, sans cris, en silence…

L’amour est une faillite de la liberté, la limite extrême de notre véritable nature néolithique, le reste va aux dépotoirs ou aux latrines.

A chaque fois que j’ai cru que Dieu s’ombrageait de mes propos à son encontre, j’ai fait le dessin d’un être entré dans le monde et qui aurait fait son autoportrait.

Être nécessite qu’on se diminue, un point c’est tout.

Malades de ces heures vacillantes où les échos de nos enfances sourdent comme des bourdons, nous aimerions jeter notre regard par dessus le ciel et y noyer nos tristesses sans nom.

Plus la réalité est limpide, plus elle a quelque chose que nous croyons pouvoir saisir, ceci nous rend trivial, irrespectueux et sot.

Je refuse ma conscience lorsqu'elle n'est pas immédiate, et lorsqu'elle l'est , je m'en débine.

La pire des offenses que l'on pourrait me faire, c'est de me dire que je me suis rapproché de l'homme, pour y voir mon double approprié.

Vu la longueur des procédures ,des grés du temps et de ses excès, je comprends pourquoi j'ai aimé vieillir; pour connaître comment on oublie sa jeunesse en y glissant tel un ver dans ses putrides muqueuses.

A nos limites, des ombres fugitives qui témoignent que nous n'avons rien pu escalader si ce n'est un talus boueux, un Hymalaya de petites et vaines souffrances.

Sauter dans le vide comme dans une disparition, et voir les heures qui vacillent dans les afflux d'un sang devenu noir.
Nous oublions trop vite que la vie est tirée d'un néant que seul Dieu a pu endurer, a pu contenir.

L'âme est-elle le miroir de toutes nos larmes, fussent-elles amères, où celui de ce temps où s'est élevée de la lumière, pour que nous puissions la contempler?

La nuit descend en moi comme une plainte , se plaque contre mes murs fissurés, s'y cramponne pour monter jusqu'au faîte et disjoindre toutes les pierres de l'édifice que je suis, et toutes mes fondations s'écroulent dans la plus vaste des obscurités.

Exilé par nos propres familles et toutes leurs parentés, devenus ignobles sans les avoir offensés, nous voilà dans une conscience accablée par le poids des fautes qu'elles ont commises, et qui nous sont si extérieures, si étrangères.

Que peuvent nous apprendre les hommes qui ne soit ni brutal, ni artificiel, sinon que toutes leurs vulgarités nous rappellent à nos humiliations?

J’ai besoin d’appartenir à un temps frappé, happé par la sainteté, et si cela m’arrivait, j’irais me répandre en prières parmi les moribonds.

La tristesse, il faut s’y préparer comme à une communion, après, il nous faut clamer haut les signes extérieurs de sa richesse.

M’étant préparé à tous les préjugés, je suis resté dans leurs profondeurs comme un forcené du faux sens, un imbécile atmosphérique, qui respire mal, qui ahane, qui ne rit plus.

Dans le grenier de l’histoire qui est aussi le nôtre, il y a des troupeaux de bêtes en cercle et qui vont à l’abattoir, sans meugler, sans cris, en silence…

Crever sur le négatif de mon existence, mon corps étranglé par les alvéoles de toutes mes conservations.

L’amour n’est pas une proximité, et tous les efforts faits pour y parvenir prouvent combien il y a de place et de distance entre une fleur qui va germer et la terre crasseuse qui la porte.

En vain je me serai incarné dans la douleur, exposition violente de toutes les hostilités à mon égard, mon seul défraiement et mon seul luxe dans cette pitié physique fut que les hommes furent contre moi,et moi contre leur flanc.

Aux équateurs du sang, mon marasme d’être tourne à la dépravation d’une présence borgne sous toutes les latitudes.

La lucidité est un arrêt de l’esprit sur l’esprit, brutalité qu’on éprouve en s’appliquant à mourir proprement.

Dans ces vides où je corromps toute forme de pensée doctrinale, méthode ou révélation,je limite mes espaces et mes dispositions d’une étoile de basane à une autre de stuc.

Être soi même, c’est toujours être de trop ou pas assez…

C’est l’esprit qu’on devrait pourvoir en oxygène, afin qu’il résiste aux dialogues terrifiants des muscles et du sang.

J’ai un penchant pour les tours de pisé,Babels de ressentiments,hommages à des esprits refroidis par nos propensions à voir émaner de chaque corps une déité infâme penchée sur nos putrides existences.

Dans la solitude, ma religiosité gagne en attendrissement, et je vois Dieu comme une volupté sérieuse, consciente de nos consciences.

La vérité est stérile en immatérialités et engendre des présences qui ont le poids organiquement, mais pas dans le provisoire de ces mythologies où nous avons placé nos vies dans le sens des élucubrations.

Au degré zéro de mon regard sur les hommes, une ligne d’horizon, formule d’un suicide réitéré des milliers de fois,observé de la hune avec l’élégance d’une vigie et d’un pirate désespérés par toutes les verticalités.

Parfois la solitude atteint jusqu’à mon sang et s’y décompose en hommage à la vie et en intégralité.

Nulle douleur ne m’a autant éprouvé que celle du savoir, quand il exigeait de falsifier des preuves et leurs ambiguïtés.

Dans la logique des réparations, solution ou pathos exagéré, le mot peut autant être un toilettage qu’un attendrissement, tous deux dégrevés des voluptés maladives.

Rien qui ne puisse contenir le mot « Dieu » positivement, sans être aussitôt indisposé par nos endormissements.

Croire m’est devenu un sursaut, un surgissement funèbres, tant ma chair et mon esprit sont dans l’esthétique d’une pourriture qui s’obstine.

Dans ces instants tout en rondeurs retenues, enfermement ou solitude, mon cœur est aux côtés d’un religieux contaminé par la substance même d’un monde qui se meurt de solitude et d’excès de cette même solitude.

Dans le dur désir d’être et de ne résider qu’en soi, la somme de nos inconforts vaut la somme de nos connaissances.

Dans les curées de l’existence, que d’hallalis, que de haros, comme autant de cris jetés vers la mort, vers l’exil ou la maladie.

La fatigue est élévation, elle accorde aux hommes cette grâce suspecte qu’ils ont lorsqu’ils vont prier ou s’éteindre.

Mon ennui est organique, c’est aussi une forme de pureté qui ne supporte pas les anomalies des charmes vulgaires, les automatismes du sentiment de tous ceux qui ne s’égarent que dans des rêveries suggérées par des plus maladroits qu’eux.

Mon but est d’errer, d’errer mollement et pleinement, projeté dans un lointain où tous les lieux seraient synonymes de bail, de perpétuité, sous location d’une existence vouée aux marches lentes.

Crier c’est enter dans la lucidité d’un dieu sous vitalisé qui projette le poids de sa neurasthénie jusque sous nos crachats nos pinceaux, et nos plumes.

Je bute sur et contre l’existence, à la manière d'un objet encombrant qui s’écroule sous le poids du baiser de Judas, ce repriseur de commissures.

Celui qui n'a jamais pensé à la mort connaît-il le goût de l'absolution.

Toutes les souffrances paraissent infinies quand elles pas été soupesées à la lumière des mendicités, des prières et des ordonnances.

Vivre serait un devoir que j'aurais des zéros pointés en marge, porteurs de tous les cercles, de toutes les voûtes dans et sous lesquelles ma foi aurait ourlé ma fatigue de devenir.

Ma peur des hommes n’est excessive que lorsque je leur prête du sentiment ou de la morve.

Je vomis des espoirs, projection d'un présent insupportable, le monde a beau ne pas être entaché d'ironie, je vomis quand même, et c'est ma vie toute entière qui ‘irise dans la lie du caniveau.

La mélancolie est le souvenir de ce son extérieur qui dégouttait sur le brasier de notre condition d'hommes malveillants.

La maladie exige des bienséances, sentiment d’extériorité qui témoigne de nos expositions infernales quant à notre santé, elle n’est qu’une occultation insuffisante du contrôle la vie.

Mes déceptions ont été mes thérapies, plus j’ai regardé l'homme, plus le caractère étroit imbibé dans la solution d'un cynisme imaginé, m’a été jeté au visage.

L'amour et le cancer ont les mêmes incidences.

Mes profondeur sont sans étai, et dans ce jardin où les potences sont fleuries, un larron bienveillant me soutient ou m'étrangle.

Le monde porte sa culpabilité comme un emblème, et sur les caducées ou les enseignes, nous levons notre regard, pleins de cette conscience vaine, pleine de cette maladie d’être.

Dans ces cours secondaires, indulgence et humilité, où j’ai mêlé ma vie et mes mensonges, je n’ai rien connu de digne à dépenser, sans passer par la séduction, l’anémie ou l’excuse.

Je suis un Job en vacances,exaspéré par ses expositions,par sa vigueur et ses manœuvres,par tous les ratés d’une existence passée à assiéger le savoir,la connaissance et ne trôner que sur du fumier,foudroyé par ses propres résistances.

Dans des intérieurs tristes et funèbres, pleins de méditations amères, la place des hommes est sur un strapontin.

Dans mes nuits blanches, je suis cet ennuyé épileptique, qui plonge dans un semblant d’être entré dans le brouillard pour y agrémenter sa vie par d’ignobles suggestions.

Le sommeil est un ersatz de la mort, le succédané d’un temps éruptif qui a pris les formes d’une éternité de transfusion.

Tous ces systèmes aussi impertinents que logiques, que peuvent-ils redresser qui n’ait eu à se pencher sur la face d’un monde monstrueux affecté par les systèmes ?

Le sentiment est matière, feuilleté des derniers instants d’un monde en dissolution, agité comme un mouchoir pour parer les édifices du mourir.

Dans l’acharnement de vivre, il y a tant d’hostilité contre moi-même que je ne sais plus me languir proprement.

Dans l’hostilité que j’ai dirigé contre moi-même, il y a tant d’acharnement que je ne sais plus m’alanguir improprement.

Mon existence tient de la météologie, du néolithisme et du masochisme, liés à la déliquescence de toutes mes sécheresses.

Une excessive misère pour un suicide relatif, et dire que je n’en suis pas dupe, et dire qu’ils sont mes impuissances examinées de près.

Incompatible avec la parole, incompatible avec tout ce qui s’y noue, autant passer de l’autre côté.

Au-delà du doute, la justification même de ce doute, mais rien n’est expliqué.

A ceux qui méprisent la parole vont mes assentiments, mais combien est conventionnelle cette façon, mais à qui la laisserai je en héritage ?

De tout ce que j’ai éprouvé, je retiens que je n’en ai pas percé le secret , et que je me suis endormi dans de l’incertitude.

Je me suis essoufflé dans les écritures et les peintures oiseuses, rien que de plus cruel que de se savoir vain, et qui peut conduire aux insoumissions, voire à de la religion.

Peut on croire en quelque chose d’essentiel et qui n’ait pas été souillé ?

Le minimum ne me sied pas, je ne me commets qu’avec du superlatif, c’est ainsi que j’exerce ma vie, c’est ainsi que j’en sortirai.

On ne devrait vivre qu’avec et par le mensonge, ainsi nous nous rangerions du scrupule, cette gangrène qui fait son marché avec nos convictions.

Combien j’aime me savoir en vie pour m’en désespérer efficacement, rien qu’en y songeant !

Il n’est pas question que je fasse quelque éloge, d’ailleurs n’ai-je jamais admiré ?

Né trop tard, je n’aurais était qu’un sous bénéficiaire, qu’un petit méritant peu prolixe, qu’un type qui exagère tout avec ses relents d’ignorance.

Rire, quel privilège, j’aimerais tant ne pas m’en indigner, mais voilà je ris seul, et je n’ai pas le visage de Triboulet.

Toujours me laisse un arrière goût de sanie en bouche, comme si cette éternité passait par la chienlit avec ses emblées et ses emblèmes.

L’essentiel tient en quelques mots, tout est de trop.

Mon désir est de me soutenir, c’est à dire de ne pas sombrer en moi, ou sous moi
.
Tout ce qui tient de la collection suscite en moi quelque nausée, que je m’empresse aussitôt de collectionner.

Qualifier la vie, autant dire donner quelque opinion nauséeuse.

Quoique j’émette, quoique je sorte de moi, m’apparaît aussitôt comme autopsiable, c'est-à-dire sanieux.

Plus je vieillis, plus je veille, moins je ferme les yeux sur toutes mes putréfactions.

Aux affres de la parole, je confronte ceux de rêver éveillé, tout ce qui est de l’ordre du dérèglement, d’une occlusion, puis je m’endors pour ne pas mener à terme mes idées d’homme en marche.

Incompatible avec l’homme, je ne justifie cette occurrence qu’en me révélant triste et amer, mais ma tristesse et mon amertume ne sont elles pas celle d’un homme qui est pourri de détachement ?

De tout ce que j’ai saisi je n’ai retenu que le côté glandulaire,c'est-à-dire l’humeur,je n’ai pas accédé à la justesse des idées voulant m’en débarrasser pour n’être pas,mais mon cerveau a des secousses,et me voilà parcouru d’euphémismes..

Mes rivaux sont dans le « Néanmoins »

Entre nonchalance et dilettantisme, mon corps a survécu, pourtant épuisé par mon manque de passion je cherche aujourd’hui à m’éprouver dans autre chose que de l’équilibre.

Toute douleur doit tenir d’un réel bousillage, sinon à quoi bon se rafistoler sans cesse, et aller à nouveau dans des réussites superflues de la nature d’un dieu ou d’un maître ?

Les évidences devraient se situer au début et non à la fin !

L’exemple se passe de tous les mariages et ménages.

Que peuvent nous apprendre les hommes qui ne soit ni brutal, ni artificiel, sinon que toutes leurs vulgarités nous rappellent à nos humiliations?

J’ai besoin d’appartenir à un temps frappé, happé par la sainteté, et si cela m’arrivait, j’irais me répandre en prières parmi les moribonds.

La tristesse, il faut s’y préparer comme à une communion, après, il nous faut clamer haut les signes extérieurs de sa richesse.

M’étant préparé à tous les préjugés, je suis resté dans leurs profondeurs comme un forcené du faux sens, un imbécile atmosphérique, qui respire mal, qui ahane, qui ne rit plus.

Dans le grenier de l’histoire qui est aussi le nôtre, il y a des troupeaux de bêtes en cercle et qui vont à l’abattoir, sans meugler, sans cris, en silence…

L’amour est une faillite de la liberté, la limite extrême de notre véritable nature néolithique, le reste va aux dépotoirs ou aux latrines.

A chaque fois que j’ai cru que Dieu s’ombrageait de mes propos à son encontre, j’ai fait le dessin d’un être entré dans le monde et qui aurait fait son autoportrait.

Être nécessite qu’on se diminue, un point c’est tout.

Malades de ces heures vacillantes où les échos de nos enfances sourdent comme des bourdons, nous aimerions jeter notre regard par dessus le ciel et y noyer nos tristesses sans nom.

Plus la réalité est limpide, plus elle a quelque chose que nous croyons pouvoir saisir, ceci nous rend trivial, irrespectueux et sot.

Je refuse ma conscience lorsqu'elle n'est pas immédiate, et lorsqu'elle l'est , je m'en débine.

La pire des offenses que l'on pourrait me faire, c'est de me dire que je me suis rapproché de l'homme, pour y voir mon double approprié.

Vu la longueur des procédures ,des grés du temps et de ses excès, je comprends pourquoi j'ai aimé vieillir; pour connaître comment on oublie sa jeunesse en y glissant tel un ver dans ses putrides muqueuses.

A nos limites, des ombres fugitives qui témoignent que nous n'avons rien pu escalader si ce n'est un talus boueux, un Hymalaya de petites et vaines souffrances.

Sauter dans le vide comme dans une disparition, et voir les heures qui vacillent dans les afflux d'un sang devenu noir.
Nous oublions trop vite que la vie est tirée d'un néant que seul Dieu a pu endurer, a pu contenir.

L'âme est-elle le miroir de toutes nos larmes, fussent-elles amères, où celui de ce temps où s'est élevée de la lumière, pour que nous puissions la contempler?

La nuit descend en moi comme une plainte , se plaque contre mes murs fissurés, s'y cramponne pour monter jusqu'au faîte et disjoindre toutes les pierres de l'édifice que je suis, et toutes mes fondations s'écroulent dans la plus vaste des obscurités.

Exilé par nos propres familles et toutes leurs parentés, devenus ignobles sans les avoir offensés, nous voilà dans une conscience accablée par le poids des fautes qu'elles ont commises, et qui nous sont si extérieures, si étrangères.

Que peuvent nous apprendre les hommes qui ne soit ni brutal, ni artificiel, sinon que toutes leurs vulgarités nous rappellent à nos humiliations?

J’ai besoin d’appartenir à un temps frappé, happé par la sainteté, et si cela m’arrivait, j’irais me répandre en prières parmi les moribonds.

La tristesse, il faut s’y préparer comme à une communion, après, il nous faut clamer haut les signes extérieurs de sa richesse.

M’étant préparé à tous les préjugés, je suis resté dans leurs profondeurs comme un forcené du faux sens, un imbécile atmosphérique, qui respire mal, qui ahane, qui ne rit plus.

Dans le grenier de l’histoire qui est aussi le nôtre, il y a des troupeaux de bêtes en cercle et qui vont à l’abattoir, sans meugler, sans cris, en silence…


J’appartiens à un univers vulgaire, où tout ce qui est profond est resté aussi droit que les angles de nos os d’ascète et de pornographe.

Dans le délice des couleurs, par delà la nostalgie qu’elles déploient et élèvent, il y a la preuve de tant de tentation par le regard et l’image, et celles de l’excès de nos pâleurs.

J’ai le sentiment d’avoir été vieux autant dans l’ennui que dans la fatigue,imprégné de cette substance qui fait douter de tout,suprême vanité d’un être entré dans un âge d’inféodation pour des verticalités de moribond.

Qu’ai-je voulu prolonger qui n’ai été au-delà de mes sexualités, de ces écoulements glaireux, biologie d’un corps dont la nature est de ne rien prolonger ?

Le temps est la convention d’une horizontalité et d’une verticalité contraintes à se maintenir et à s’épuiser dans l’espace.

Le malheur est de l’ordre de la noblesse tant il nous met dans la posture d’un vieillard assermenté, languissant dans le brouillage des idées qui l’éloignent de Dieu.

La mort élève son propre centre vers tous ceux qui se sont mis en branle.

L’amour flotte sur nos existences comme un ange évanescent attiré par la lumière et la rampe.

Tout ce que j’ai conçu a grondé dans mon corps à la manière d’une bête écorchée et finissante, pétrifiée de lumière et de sang.

Parfois je gravis des Hymalayas de tristesse sur lesquels pèsent les baisers de toutes les femmes qui ne m’ont pas pardonné d’avoir été triste.

Mes accords avec les hommes se sont faits dans le positif de mes plus dégueulasses confessions, entretenues comme des abus ou des échappatoires.

Tout ce qui devient et advient a été sali de solitude, et de la nostalgie d’une souffrance verrouillée dans un astre funèbre.

Que sais je et qui n’ait subi des éternités de dégoût sans passer par les nourritures et pourritures du corps et de l’esprit ?

Contaminé par l’ennui, j’oscille entre la tristesse et la nostalgie d’un temps où j’étais contaminé par un âge obligé au faire.

Dans la vérité, les ratés de la connaissance se répètent comme des insolvabilités, comme d’invariables soubresauts, tromperies où toutes les existences divaguent à la manière d’un cotre sur un fleuve de soupçons.

Je vois bien, perdant tous les avantages et manquant toutes les bonnes occasions, que mon corps s’obstine dans l’ostentation des possibles avérés.

Il est des nuits efficaces, instants glorieux où nous nous voyons comme des inaccomplis,et qui en témoignent ; or dans l’immobilité de ce vague et de  ce temps,nous revenons au premier degré de l’être,infection et neurasthénie,ombre crépue sous un ciel de désolation.

Vivre, c’est consentir à affronter ses propres insuffisances, comme un singe affecté par la démesure de ses gestes, et le peu d’esprit dont on l’a affligé.

Dans la douleur, tout est fatigue, et les pleurs même sont du niveau sonore d’une sous vitalité qui témoigne qu’on est trop près ou trop loin de l’ineffable besoin de douleur.

Toutes les circonstances qui m’ont épuisé étaient empruntes de cette expression vulgaire qu’ont les faunes libérés de leur sexe dans le jardin fleuri des tentations.

Vivre est un salmigondis de barbarie et d’extrémisme, de passion et d’aveuglement, tous mélanges d’hostilité et de renoncement.

Toutes les nuits où je n’ai pas regardé vers le ciel, pour y louer un dieu curieux du savoir des hommes, se sont éteintes dans la confusion de mon sang et de mes origines.

Être porté jusqu’à l’extase sur le chariot fou d’un voleur de feu…

Nous sommes tous des paquets d’âmes étranglées par les nœuds de nos sales histoires.

Au plus fort de ma guérison, la vie m’est apparue comme un immense reposoir, entre un berceau et un caveau, entre un célibat et un cagibi.

L’idée du suicide n’est pas l’idée de s’éteindre,mais une idée d’exécution capitale,c’est ainsi que j’ai vécu,enveloppé par et dans ces confirmations,écrasé par l’oint d’un chrême qui aurait pu me donner l’illusion d’un rachat par la prière.

Les gens de parole vont, les aigris restent.

Tous ces instants hémorragiques, s’ils savaient combien d’eux j’ai tiré de dégoût et de vitalité !

Les hommes ont été contaminés par la vie, cette absence de la matière, cette absence et cette funeste fugue.

Je regarde par delà l’horizon des hommes et j’y vois leur endroit.

Que n’ai-je oublié tous mes déchirements pour être davantage détaché de vos sales éternités ?

Ma soif de mourir est allée au-delà de ma soif d’éternité,sans excès,avec les abcès dus aux maladies d’exister,et dans ces espaces où j’ai surmené Dieu,j’ai mis tous mes paradis et paradoxes au pied de la croix.

La vie est une instance vile de la matière,le témoin verbeux d’une intelligence muette qui se planque dans une âme détournée,retirée dans la connaissance,la splendeur écœurante de ce que nous n’atteindrons pas, ou la sainteté.

Les élégies de notre conscience sont l’expiation de nos ténèbres,  l’hémorragie de nos matérialités.

Dans mes ivresses je suis prêt à pardonner à tous ceux que je n’ai pas compris, et se sont pétrifiés dans les avantages d’une parole qui ne leur était dupe que le temps d’une conscience secondaire.


Dans mes insomnies quand le sommeil m’apparaît comme une sacristie qui n’est vouée à aucun culte, je me dis que j’aurais dû épargner à ma descendance d’en arriver là où je suis.

Désastre que d’être venu monde et de méditer sur ce désastre.

Repenti,  et c’est en cela que je me distingue des repentants, je dois à mes ancêtres de ne pas m’être gâché en des rendez vous où je n’aurais été que sur mes gardes, et non à leurs enseignements.

Vivre dans tant de crépuscules intérieurs, et ne pouvoir s’en échapper que pour finir que sur une grève criblée de pluie et de vent.

Mourir a le goût d’un vivre affecté par toutes les purulences des vaines désolations.

J’ai tant pratiqué l’idée du suicide, que je ne sais plus vers quelle forme de douleur me tourner, pour échapper à l’enfer des extinctions sans charme.

Sincérité et vitalité, deux des saisons dont j’ai effacé toutes les nuances pour m’épuiser dans la rancœur des généralités que supporte l’amour.

La souffrance est notre propre hostilité, contre quoi, je l’ignore, mais je sais qu’elle fourvoie jusqu’à cet individu désuet qui fouille dans les latrines de son âme pour y trouver la trace d’un ange qui ne dégobillera sur rien.

Parce que nous sommes,tout nous est contradictoire,et le poison de nos existences est versé jusque dans nos crépuscules,ces sales instants où Dieu nous a abandonné pour des taches de subalterne.

Quand tout est calme, le calme m’apparaît comme la combinaison d’une nostalgie et d’une méprise.

Par l’ennui, mes sensations d’absence se sont transformées en résignation, et tout ce que prévoyais a gagné en neurasthénie.

Dans les paysages libérés de mon enfance, la patine du temps témoigne de la barbarie de cette civilisation où nulle autre.

grammaire que celle du grincement n’est comprise ,et qui nous agite pour les relents nauséabonds de toutes les pouffiasses que nous n’avons pas nommé comme telles.

Rien ne peut plus me plaire qui n’a été altéré par mes regrets.