Au jour le jour 463

Frondeur d’éternité, l’homme reste cloué au sol, happé par de la religion ou de la nervosité.

Ma cure, c’est mon cerveau, et je m’y trimballe à la manière d’un singe exténué, peu enclin à se fier aux spécialistes de la couillonnade.

Dans les matins pluvieux, la vie me semble indélogeable de ses déserts de sens et d’eau stagnante.

Ma position est exemplaire, ne rien vouloir commettre, ne rien vouloir comme être.

L’espoir est toxique, il se débine, puisque nous ne nous y accoutumons pas, quant à moi, je mise sur l’immédiat succès de cette voie qui me pousse dans les bistros et sur les strapontins.

Je ne me pardonne pas de tant me déployer pour des grâces suspectes, que les filles entretenues mettent sur le compte de leurs gesticulations.

Toutes les glorioles que j’ai pu tirer de mes philanthropies m’ont donné l’abject sens des turpitudes de l’esprit et du cœur.

Je voudrais que n’ayant plus d’effort à faire, mon corps entier se convertisse en contorsions musicales, en prismes à prières.

Dans cette tradition de vivre, quelque réaction que j’ai, elle va toujours à la tristesse, à la croix, en passant par l’imposture des stations où je me suis encanaillé.

A l’odeur de l’homme on connaît ses dépravations, et cette façon qu’il a de se tourner vers le temps pour optimiser ses satiétés.

Combien j’aimerais que mon corps tout entier sente l’encens ou la naphtaline.

J’ai borné tout ce qui me poussait à l’assise, à la halte ;j’attends aux pieds d’un calvaire qu’on m’emploie pour la férocité de mes soupirs, pour acheminer du bordel dans la rigueur des salons.

Est élu celui qui dans une époque sans excuse la pratique, pour évoquer autant l’ébriété que la larme, autant la prière que la musique.

J’ai été trop pressé d’entrer dans la vie pour m’y dépêcher aux raisons et aux concepts.

M’étant adonné aux règles et immodérément, je n’ai connu  de fainéantise que dans les neuroleptiques.

Affligé dès ma naissance du virus de l’ordre, j’ai beau eu être tenté par de l’égarement, je n’ai jamais rien pu concevoir d’autre que de l’apathie, du réfléchi ou de la pause.

Sachant que tout se perd, je n’ai gardé qu’un semblant de lucidité pour cet allant qui va de la tentative à la fatalité, pour des moments institués comme des régences.

Devenir gentiment rudimentaire, par l’abstinence et la dérogation.

J’ai chiqué toutes mes résolutions pour m’échouer parmi les hommes, sans déborder et sans emploi.

J’aime et je le camoufle, cette parité m’est tenue pour une astuce dont j’use, ne voulant pas être compté au nombre des menteurs assermentés.

Je resquille dans l’impudeur de toutes ces réalités, et le paye des années plus tard dans les funérailles de l’affect…

Parfois mes anémies sont de la couleur du temps, jaunâtres grisâtres, glaireuses, comme toutes ces amours insanes qui m’ont mis dans leur incuriosité.

La mélancolie m’a montré où je pouvais rencontrer Dieu, des latrines à la table d’hôtes.

Ma nervosité est un attentat de temps, plus je m’en accommode et moins je me sens responsable de tous mes débordements.

Dans mes inconforts tout est devenu banal, entre la prière et le jeûne, et la vie même une affaire de méfaits et de philosophie.

Une des formes de l’expérience est de considérer que l’on peut s’excuser de n’importe quoi et n’en rien ressentir.

Dieu m’est un témoin obligé.

Déceptif de nature, en quoi ai-je eu à m’en réjouir, qui ne m’ait aussitôt mis sur la trace d’un sicaire, qui n’aurait pour obligation que de déroger à sa propre suffisance ?

Je ne m’explique pas mes inefficacités, sinon par le fait que je n’ai été soucieux que d’engendrer des tragédies, celles qui me dévient et me délient de l’homme.

Je me refuse à regarder le monde comme incapable de se mesurer à ses propres médiocrités.


Dans mes silences je me penche sur ce qu’aurait été ma vie si j’avais été plus discret encore, dans une autre vacuité, j’en suis certain ,aussi détestable que mes tribulations.

Ma tristesse a corrigé jusqu’à la plus petite saveur de mes propres insanités.

Ma conscience d'être inguéri vaut autant qu'une exaltation devant un autel ou devant le tableau d'un narcisse éprouvé par sa propre image.

L’inertie m’arrive nue dans une macération d’orifices vermoulus ,putrides, par où s’est défilée, s’est extraite ma nudité

J’ai voulu que rien ne m’évanouisse de ce qui valut la peine que je m’en embarrasse, or le temps s’est arrogé le droit de m’en desservir, et de modifier jusqu’à mes dépotoirs d’envies.

La douleur est de l’ordre d’un orgue assourdissant en contact direct avec la conscience.

Dans l’amour les glandes se rompent de toutes parts, pour laisser transpirer jusqu’à la vacuité de nos organes, la suprématie du chaos.

Qu’est la profondeur de l’amour, sinon du temps, un laps de temps qui ne survivra pas au lavabo ?

Dans les liturgies de l’amour, la fornication est une imprononçable évidence, et l’impérialisme des glandes est une voie que nous n’osons pas avouer, tant elle est obstruée de caducs sentiments.

J’ai trop souvent été dans l’implaisir de l’amour, et c’est ce souvent qui m’amène à dire que c’est une pouffiasserie érigée en systèmes de faux sentiments.


Mon cher Joseph,
 
Nous rentrons dans cette période de Noël...accompagnés de cette "obscure clarté", comme des milliards d'individus sur cette terre.
Nous ferons un sapin mais ce dont nous avons besoin plus que tout c'est de nous retrouver. Septembre, octobre, novembre, décembre sont des mois en BRRR et je déteste la bousculade qu'ils nous imposent. Noël, autant qu'il se peut est l'aboutissement de cette course et au fond de nos esprits nous voyons déjà pointer le printemps avec les premières perce-neige. Pour moi, Noël c'est les perce neiges attendues au givre des fenêtres.
 
En fait c'est un temps que je n'aime guère. D'abord parce que je déteste la bousculade et aussi parce que cette vision du monde badigeonné de chocolat et de sucre glace me fout la nausée. Ramené à l'échelle de la famille c'est une jolie chose que Noël...mais dans la rue, ah la rue...là c'est la grande intoxication et la liquéfaction de tout ce qui peut avoir une quelconque valeur. Ce joyeux mélange de misère et de dorures, c'est tout simplement infect, pire qu'une poularde aux marrons vomie un lendemain de réveillon.
 
Même si chez Fauchon le moral se vend à la demi-livre...sa qualité n'est pas des meilleures. Celle qui est "home made" vaut le coût. Je te souhaite d'en accrocher une jolie tranche à la branche d'un petit sapin.
 
En fait la lumière de Noël m'inspire quelque chose comme ça:
 
Mes souvenirs s’enfument
Je ne retiens rien de la lumière
Rien d’autre que la brûlure
Du regard qui s’expose
 
Et le souvenir vague d’avoir vécu.
 
Passons donc outre et attendons ensemble les perce neige ...

Daniiel

Qu’ai-je voulu prolonger qui n’ai été au-delà de mes sexualités, de ces écoulements glaireux, biologie d’un corps dont la nature est de ne rien prolonger ?

Le temps est la convention d’une horizontalité et d’une verticalité contraintes à se maintenir et à s’épuiser dans l’espace.

Le malheur est de l’ordre de la noblesse tant il nous met dans la posture d’un vieillard assermenté, languissant dans le brouillage des idées qui l’éloignent de Dieu.

La mort élève son propre centre vers tous ceux qui se sont mis en branle.

L’amour flotte sur nos existences comme un ange évanescent attiré par la lumière et la rampe.

Tout ce que j’ai conçu a grondé dans mon corps à la manière d’une bête écorchée et finissante, pétrifiée de lumière et de sang.

Parfois je gravis des Hymalayas de tristesse sur lesquels pèsent les baisers de toutes les femmes qui ne m’ont pas pardonné d’avoir été triste.

Mes accords avec les hommes se sont faits dans le positif de mes plus dégueulasses confessions, entretenues comme des abus ou des échappatoires.

Tout ce qui devient et advient a été sali de solitude, et de la nostalgie d’une souffrance verrouillée dans un astre funèbre.

Que sais je et qui n’ait subi des éternités de dégoût sans passer par les nourritures et pourritures du corps et de l’esprit ?

Contaminé par l’ennui, j’oscille entre la tristesse et la nostalgie.

jknezevic
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Ma conscience d'être inguéri vaut autant qu'une exaltation devant un autel ou devant le tableau d'un narcisse éprouvé par sa propre image.

L’inertie m’arrive nue dans une macération d’orifices vermoulus ,putrides, par où s’est défilée, s’est extraite ma nudité

J’ai voulu que rien ne m’évanouisse de ce qui valut la peine que je m’en embarrasse, or le temps s’est arrogé le droit de m’en desservir, et de modifier jusqu’à mes dépotoirs d’envies.

La douleur est de l’ordre d’un orgue assourdissant en contact direct avec la conscience.

Dans l’amour les glandes se rompent de toutes parts, pour laisser transpirer jusqu’à la vacuité de nos organes, la suprématie du chaos.

Qu’est la profondeur de l’amour, sinon du temps, un laps de temps qui ne survivra pas au lavabo ?

Dans les liturgies de l’amour, la fornication est une imprononçable évidence, et l’impérialisme des glandes est une voie que nous n’osons pas avouer, tant elle est obstruée de caducs sentiments.

J’ai trop souvent été dans l’implaisir de l’amour, et c’est ce souvent qui m’amène à dire que c’est une pouffiasserie érigée en systèmes de faux sentiments.

Parfois mes anémies sont de la couleur du temps, jaunâtres grisâtres, glaireuses, comme toutes ces amours insanes qui m’ont mis dans leur incuriosité.

La mélancolie m’a montré où je pouvais rencontrer Dieu, des latrines à la table d’hôtes.

Ma nervosité est un attentat de temps, plus je m’en accommode et moins je me sens responsable de tous mes débordements.

Dans mes inconforts tout est devenu banal, entre la prière et le jeûne, et la vie même une affaire de méfaits et de philosophie.

Une des formes de l’expérience est de considérer que l’on peut s’excuser de n’importe quoi et n’en rien ressentir.

Dieu m’est un témoin obligé.

Déceptif de nature, en quoi ai-je eu à m’en réjouir, qui ne m’ait aussitôt mis sur la trace d’un sicaire, qui n’aurait pour obligation que de déroger à sa propre suffisance ?

Je ne m’explique pas mes inefficacités, sinon par le fait que je n’ai été soucieux que d’engendrer des tragédies, celles qui me dévient et me délient de l’homme.

Je me refuse à regarder le monde comme incapable de se mesurer à ses propres médiocrités.

Dans mes silences je me penche sur ce qu’aurait été ma vie si j’avais été plus discret encore, dans une autre vacuité, j’en suis certain ,aussi détestable que mes tribulations.

Ma tristesse a corrigé jusqu’à la plus petite saveur de mes propres insanités.

Frondeur d’éternité, l’homme reste cloué au sol, happé par de la religion ou de la nervosité.
Ma cure, c’est mon cerveau, et je m’y trimballe à la manière d’un singe exténué, peu enclin à se fier aux spécialistes de la couillonnade.

Dans les matins pluvieux, la vie me semble indélogeable de ses déserts de sens et d’eau stagnante.

Ma position est exemplaire, ne rien vouloir commettre, ne rien vouloir comme être.

L’espoir est toxique, il se débine, puisque nous ne nous y accoutumons pas, quant à moi, je mise sur l’immédiat succès de cette voie qui me pousse dans les bistros et sur les strapontins.

Je ne me pardonne pas de tant me déployer pour des grâces suspectes, que les filles entretenues mettent sur le compte de leurs gesticulations.

Toutes les glorioles que j’ai pu tirer de mes philanthropies m’ont donné l’abject sens des turpitudes de l’esprit et du cœur.

Je voudrais que n’ayant plus d’effort à faire, mon corps entier se convertisse en contorsions musicales, en prismes à prières.

Dans cette tradition de vivre, quelque réaction que j’ai, elle va toujours à la tristesse, à la croix, en passant par l’imposture des stations où je me suis encanaillé.

A l’odeur de l’homme on connaît ses dépravations, et cette façon qu’il a de se tourner vers le temps pour optimiser ses satiétés.

Être seul, c'est s'éteindre seul, et tout entier que nous soyons il n'est rien de cette entité qui ne puisse se soustraire à la vitalité de cet événement.

Combien j'ai voulu rendre pitoyable mon corps pour transposer ma santé sur tout ce qui lui tient lieu de symbole.

Mon pas agrémente toutes les marches funèbres de ces êtres singuliers qui ne s'en sont pas désolés.

Est-il des raisons d'être, que l'impalpable tristesse se réserve de servir sans passer par tous les aveuglements et tous les mépris ?

Jusqu'à mes rêves j'appartiens à un temps où j'ai soustrait ma connaissance de l'âpreté du dire et des commentaires qui s'y rapportent.

L'essentiel de l'existence est constitué par les couleurs que l'affect matérialise sous la forme de nos prolongations ou de nos retraites.

Ma souffrance alimente ma rage d'être , et s'efface dans le vague à l'âme d'une douceur sans visage et sans nom.

Dieu rend impossible mon amour du trop plein et du trop vide A bien la regarder la solitude doit à la musique ses plus hauts degrés, et à l'écriture sa vertigineuse santé ,extases douillettes des glandeurs qui s'en accommodent.

Je porte à mon égard une indifférence née de l'inaccompli, et une déférence qui m'ouvre les yeux sur les toutes premières échéances d'être ou de n'être pas.

Dans mes excès d'alcool tout ce qui est terrestre vacille dans l'insupportable mouvement qui compose mes envies d'être irrationnel et contre le sens même de l'existence.

La lucidité est une horreur qui se manifeste loin des prémonitions et loin des présomptions, en nous offrant le visage d'une femme adultère penchée sur le corps d'un mourant égaré dans de vagues suspicions.

Maître de mes souffrances, il m’insupporterait de savoir que mes anciennes douleurs m'auront conduit de la volupté à l'expiation.

Je m'agite dans le but de ne concéder de mon corps  que cette expression qui confine à la neurasthénie, voire aux infirmités de la parole.

Les louanges que j'adresse parfois à mes aïeux se font tant dans mes infortunes, qu'ils en gardent la forme d'un gémissement excrémentiel, d'une sale nostalgie irrévélatrice ,et sans poids.

Toute la journée j’ausculte mes propres démons, qui ne me recenserons que lorsque je m'allongerai et serai sur  le bord ou l’à pic les plus abrupts.

Mes  livres de chevet se coagulent du sang  de celles qui  se sont pressées près de moi, et qui et qui se sont débinées de peur que je ne survive à leurs apparences.

L'exactitude vient du fond de nos organes, pompant nos extrêmes  qualités, compensant ainsi cette variété de l'appréciation, de la juste volonté de faire juste.

Dans cette science de la déconvenue qu'est ma place parmi les hommes, mon existence n'est à l'abri que dans mes procédés de délimitation.

J'ai goûté à la solitude d'une façon si subite, qu'elle m'est apparue comme une consolation qui monte dans l'espace pour y toucher à l'instantanéité des astres  ..

Dans toutes mes approximations, ma faiblesse tient d'une immensité aléatoire où je m'épuise en des journées dans lesquelles je n'ai pas été jugé adroitement.

Tant d'heures dans un extrême ponant sentimental pour oublier, mais oublier quoi !

Est-il possible que toute douleur se nourrisse des jaillissements d'une conscience meurtrie et invalide, qui cherche dans la maturité à se prévaloir de ses anciennes soustractions?

Si je m'approche de Dieu, ce n'est que pour mieux m'éloigner des hommes, le reste ne sert qu'à mes entretiens.

Je me suis contraint à me soustraire de tout pour des cours inférieurs et en étiage.

On est toujours dans l'instant, cet instant qui ajoute à l'existence les pratiques de la désenvie, et la prédomination de nos insuccès.