Au jour le jour 454

Au cœur de la mêlée, la semence qui est dans la poche des premiers parnassiens a les mêmes propriétés que Monique avec ses rondeurs, ses petites moues, ses petits trous, qu’un  rêveur remplit de victuailles, de diverses friandises gélatineuses, cet éphémère mineur a des mains d’étranger, vit en groupe, se contient de tout élancement au bord des routes où les arbres sont voûtés comme de vieux moines senestres qui ne prient plus  au milieu des baliveaux fantastiques, sa sueur, son sang se mélangent, et c’est une liqueur nouvelle qui vient au jour pour abreuver des souillons,  des demoiselles italiennes qui ont épousé des arbitres, qui outre atlantique corrigent des fautes de tirs sur des terrains de chasse, où deux équipes de morveux parvenus s’ affrontent, ce qui donne au schème mondial la forme d’une grosse glande baveuse qui se déverse dans la mer vers laquelle se dirigent des coureurs corinthiens pleins d’énergie et de drame qu’ils ne dévoilent pas, tout ceci parce qu’ils n’ont pas les émoluments qui correspondent à leurs dérapages, c’est la condition d’une autre époque que de quémander, celle aussi qui se fondait en deux binômes distincts, entre la chimie et l’improbable soleil, juste sous l’endroit où les filles ne sont pas à vendre tant elles sont accablées de chaleur …


Jamais je n’oublierai la forme de cette femme qui mit ses meubles dans la lumière des lampes tristes, avec un talent et une précisions inégalés, d’une consultation avec la mort elle garde en mémoire le son qu’elle rendit aux cloches sylvestres, faites de plomb et d’airain, son qui chaque samedi dans les villages claquait comme un drapeau au vent, c’est ce que prenait en compte un abbé souabe qui raisonnait sur tout,  en particulier sur une jeune fille faisant le ménage avant de se suicider dans un naos, m’apparaît comme déraisonnable cet acte inquiétant, aussi parce que les hommes qui sont à l’aile gauche pourraient en faire tout autant une fois la maladie arrivée, à la frontière, le droit fut en retard sur la bonne heure de se signaler par ses déclinaisons, n’oublions pas que c’est un gourmand plein de pouvoir qui rend au roi franc des objets qu’il aurait voulu garder avant de monter sur scène pour des extravagances, et de les lancer à la face d’un ange grec qui n’est pas venu sur le plateau pour s’approprier des récompenses sans numérotation, moi-même qui décida un jour de l’arrêt des contacts, je n’ai connu personne qui aurait aimé emménager dans ces lieux pour y jouer du pipeau ou du fifrelin…

Cher  Daniel bonjour,

J'ai été sous le "Charme" de tes derniers mots,ils sont tant réfléchis qu'il me semble que tu es un tireur couché qui ne va pas rater sa cible, et que moi je suis debout avec un colt  en main et que je doive atteindre une cible à cent mètres avec ma vue biaisée, je vis en décalage depuis le début des d'un certain âge, me couche à cinq heures du matin pour me réveiller à midi et repiquer du nez sur le coup de dix sept heures, le festival est clos, la ville s'est vidée de toute une population de passage,j'ai dû te le dire, je repars  à B, le cette fois ci c'est la bonne,je continue ma gageure, mes pages d'écriture, il me semble que je le ferai jusqu'au dernier souffle, comme tu me l'a permis je mets sur le site notre correspondance en effaçant les prénoms,j'ai parfois le sentiment que je parle ou écris dans la peau d'un autre.
Je t'embrasse, en souhaitant ne pas t'embarrasser.
Bises à tous. :


Merci Joseph pour l'honneur que tu fais à ma prose, en la publiant à côté de la tienne.
 
J'aime l'idée de m'envoyer en l'air sur internet.
 
Forts en mots et mondialement connus, sur la toile nous battrons tous deux de l'aile, comme deux vieux papillons, un peu couillons (c'est pour la rime).
 
Un vieux recueil de contes bouddhiques, le Divyavadana, nous aidera à vivre cet envol tardif sans excès d'orgueil ...et avec les points de suspension qui vont bien : "Ce que nous avons fait ne sera pas perdu à tout jamais. Tout mûrit à temps et devient fruit à son heure."
 
 
Alors,
rêveurs fous,
bannis tous deux
au crépuscule qui s'étiole,
nous tracerons ensemble,
pour preuve d'éternité,
artisans d'un soir,
ce fragile dessein qui nous lie.
 
Une fois encore nous ferons sonner la vie
à pleins poumons.
Nous lui donnerons corps et sens,
à belles dents.
 
Une fois encore nos mots
en fusion goûteront à tout.
 
Puis, spectres aimables, pendus à nos souvenirs,
nous laisserons alors la place à d'autres,
sans regrets
et sûrs d'avoir vécu.
 
 
Je t'embrasse,
Daniel
 
 
 


Mon vieux Joseph,
 
On peut s'appeler "vieux" maintenant que nous avons tous deux l'âge qui nous titille comme un printemps à l'envers...
On peut s'appeler "vieux" , nous qui avons encore, planqué au creux des chaussettes, les grains de sable de nos amours anciennes.
On peut s'appeler "vieux" parce que... même pas peur de tout ce temps qui passe et nous blanchit d'effroi.
 
Je t'écris du fond de mon bureau et au mur, je viens de réaliser qu'il y a une montre sans aiguilles, quel beau symbole, juste le cadran que parfois caresse un courant d'air. Une montre sans aiguilles c'est comme un globe sans méridien. On ne perd pas son chemin. On glisse sur la rose des vents et soudain , devenu très très vieux, on ne sait déjà plus à quel sein se vouer.
 
Je t'aime parce que tu vieillis comme moi et que toi aussi tu fais le fier, sans savoir que faire avec cette larme au coin de l'oeil.
 
Putain je me laisse aller !
 
Bises de nous vers toi.

 
 
Cher Daniel,
 

Deux semaines sans toi,je n'y prends pas goût, et oui la distance est bel est bien d'un faux accord, j'ai passé dix jours à F.

avec mon amoureuse, ai fêté mes  X ans avec elle, suis de retour dans ma maison où m'attendent le jardin, la vigne,les araignées qu'il faut déloger, il est possible que je parte pour la C. en octobre, un oncle que je ne connais pas demande à me voir avant que la vieillesse ou la maladie ne l'emportent, voilà les dernières bonnes nouvelles, bises et tendresse vers tous.

Joseph


 
 
 Salut l'Ami,
 
J'ai mis un disque sirop sirop "Tony Benett" (I left my heart in San Francisco)...et je commence à t'écrire. Finalement je crois que j'aurais du mettre un peu d'eau dans mon sirop...c'est vraiment très sucré.
Mais j'ai besoin de sucre, comme dans la cuisine chinoise, il faut compenser les sucs acides qui me coulent dans les veines. Alors je risque le diabète et lorsque comme ce soir j'ai une crise je m'en mets de temps en temps plein la lampe, plein la bouche du chocolat ou des fraises tagada...là ce soir c'est Tony Benett.
C'est pas sérieux Joseph de te parler avec cette musique mais c'est aussi pour fêter à ma manière la belle nouvelle de ta retraite dorée. Je suis très heureux de ce dénouement.Bravo.

 Pour le reste, avec cette musique(je te recommande) tout paraît plus rose, Tagada...et il y a sur tout des petits points de suspension qui se posent, grains de beauté joliment tombés là où mon quoditien a besoin de cacher ses plaies et ses déchirures. J'ai trouvé "le pansement musical".
 
 Entre deux morceaux, je te le dis, c'est la merde au travail, la grosse, l'autre jour, devant la somme de choses qui m'agressaient je suis resté prostré devant mon écran comme devant un pavé. Je ne lui connaissais plus aucune profondeur. Je ne savais plus ce qu'il contenait ni où étaient mes dossiers. je suis rentré chez moi comme un soldat en permission et j'ai pris une demi-journée de congés...dérisoire...et dangereux. Depuis, je pense à courir d'urgence à la médecine du travail ou à demander une rupture conventionnelle ou à lui foutre mon poing sur la gueule. Je vais voir.
 Pour oublier, j'ai poussé Tony plus fort, "Candy Kisses"...encore une histoire de sucre. La musique me travaille le creux des reins. Je vais voir K,pour lui demander si elle veut pas danser un peu avec moi...
 Je t'enlace et t'embrasse,
 
 Daniel