Aujour le jour 418

Daniel bonjour,

Dans le hâtif, le couillu j'ai écrit ceci à même l'ordi, suis certainement hors sujet,suis rentré tard hier soir, ce matin le jardin a eu besoin de moi, c'est fou cette vitesse à croître, et nous inversement, je te lis toujours avec une tendresse particulière,j'ai le sentiment que nous aurions aimé en commettre davantage, oui mais quoi....

Je vous embrasse affectueusement

Joseph

C'est toujours le même qui est Dieu et Dieu c'était mon père avec sa hauteur de taille et sa suffisance j'entends par là ses impropriétés et son inaptitude à me parler à me considérer il a fait de moi le jouet de ses envies au tourniquet de mon enfance et de mon adolescence il y a peu de temps j'ai eu le cran de poser mes couilles sur la table un matin où nous prenions notre Nescafé en commun c'est mon côté on verra la suite et ça a valsé ça a valdingué dans sa cervelle de patriarche quoi toi qui as passé ta vie à te saouler à claquer ton pognon aux jeux et avec les putes tu oses me parler sur ce ton je me demande de qui tu tiens de toi cher père as tu oublié toutes les nuits où j'attendais ton retour quand tu rentrais à minuit tout empochtronné as tu oublié que par deux fois je me suis agrippé à ton falzar alors que tu avais déjà mis le pied gauche sur le billot pour te pendre et je hurlais ma peur de te perdre je te criais de rester avec moi je sais que tu n'as pas oublié ceci il t'arrive de vouloir t’épouiller te dépouiller de ces breloques de souvenir à la sauve qui peut mais ils sont là et ils te bouffent ils sont aussi restés dans la violente naïveté du môme que je suis demeuré alors toi Dieu le père maintenant que tu n'es plus à mes renaissances je t'appelle malgré tout par delà cette distance où tu te mets pour te demander des nouvelles de ton cœur qui ne m'est plus mitoyen la brouille que tu as avec moi tu l'as créée de toutes pièces comme tu t'attelais à tous les travaux dans cette vaste demeure où tu n'entres plus parce que tu es dans une saison provocatrice vacillant dans cet octogénisme dont tu ne veux pas et qui est aussi le carnage de ta chair et de me voir ainsi impur taiseux ivre tendre ravagé encore debout te fais crever de par là où tu n'as jamais pensé que ça viendrait...

Salut mon vieux (mais nous ne sommes pas vieux)

Qu'aurions nous pu commettre?... Quel larcin inavouable dont se souviendraient encore les enfants de nos enfants ? Quel forfait sollicitant d'obscurs préparatifs ? ...Du chapardage nous aurions pu glisser imprudemment vers d'autres dérives...Des étonnements de jeunesse aux extases assouvies de nos âges murs, nous aurions pu avancer.

Pourquoi rien de tout ça ?

Parce que j'ai tout jeune forgé mes certitudes le longs de fleuves que rien ne troublait....alors que tes eaux étaient déjà si profondes, moi je regardais à l'église les statues alanguies le long de fastidieux chemins de croix.

Alors que tes horizons déchiraient déjà la voûte et que les noirceurs des adultes marquaient ton front d'enfant...moi je marchais les yeux fermés sur des terres familières.

Alors que de subtiles caches me promettaient des cieux cléments et pour être bien sûr de ne rien perdre du vrai monde que je ne voyais pas... j'apprenais par coeur derrière quelque paravent la gamme des sentiments pas très clairs...

Ainsi à la recherche de quelque lumière inédite, j'apprenais à sacrifier le temps présent. A force de fermer les yeux sur tout, j'ai fini par ne même plus me voir moi-même.... Seulement se lovaient et s'étiraient dans ma tête des espoirs en projection, comme autant de trophées sur la gamme des possibles. Le papier peint de mon enfance cachait bien les murs...

Et pourtant, parce que les fils de nos parcours respectifs sont comme des pelotes emmêlées dans le grand désordre du monde...nos chemins ont fini par se croiser.

Toi aujourd'hui tu nourris ton souffle à une déchirure si profonde , comme si la vie t'avais accroché à des mamelles de braise.

Moi je n'en finit pas de creuser la même trace, cette ornière où déjà petit j'allais alimenter mes rêves d'évasion, nourri de la certitude que le ciel et l'azur sont quelque part en bas, à l'envers de ce monde.

Ce qui nous réunit et en fait notre larcin à nous c'est que toi comme moi nous repassons inlassablement le doigt sur la même plaie dont rien ne sort...parce que tout y est en gestation. Toujours.

Voilà cher Joseph pourquoi nous écrivons avec tant de plaisir et voilà pourquoi nous nous retrouvons dans l'écriture comme ces pelotes emmêlées. Parce que nous travaillons la même plaie. Là se fait notre rencontre, bien plus que dans la parole. Parce que l'écriture nous nourrit et que la parole nous vide....

D'ailleurs, as - tu remarqué que nos silences nous semblaient plus précieux que nos paroles ? Ce n'est pas de la timidité, c'est de l'économie prudente... de l'instinct de survie. Voilà pourquoi nous ne sommes pas vieux...parce que nous nous survivons à nous-mêmes.

Je te laisse me donner le mot qui devra générer chez moi une réflexion. J'ai aimé ton texte sur Dieu le Père.

Je ne pense pas venir le week-end prochain. Je regarde pour caler ça durant les grandes vacances.

Je t'embrasse affectueusement,

Daniel


Ce sont à des soupapes incendiaires que s'éteignent les plaisirs, bactéries particulières à ce grand épineux qui vient de l'ambassade du ciel, mais est ce un cas unique, que ce laboureur entrant dans la mémoire des ventes de ses ares,de sa loi et de sa foi, entre la forêt ,cette régate habillée de défi ,et sa correspondance au héros assourdissant auquel il s'est asservi, alors après, qu'advient-il et pour passer de la personne à la personne en soi même établie ; au pouvoir de mon essentiel rendu de cœur, j'entends fractionner les arts, je m'en régale déjà en me suçant les doigts , ceux aussi d'une qui est à l'écorce ce que je suis au fût,et l'autre est à mon sens est dans mon terrestre monde, et c'est une imbécillité.

Je dis les petites usuelles toutes en vrilles que je voudrais sur les talus, j'ai de bonnes nouvelles sous mes yeux comme un chien cassé et rompu, et mon amant me reproche de pas l'aimer, sinon de temps en temps, en doutant et trois mouvements, et surtout dans les saisons propres , quel dommage pour les cimetières marins qui sont légers dans l'obscurité, pauvre Valéry en capacité de travail, dans le sens du rachat inculqué, il n'est pas mort, hélas les pour consignes.

Telle enseigne l 'amer de la rue et nous revient avec ses moments de source, elle va dans la docilité des vagues muettes et plates du monde qui n'est pas le mien et que je connaîtrai jamais, me dit d'écouter les bandes de l’eau en se penchant sur les rochers, là où l'écume essuie les cabillauds jaunes avec leur soie blanche, sans panoptique ,elle reste féconde de ces petites propriétés, accroissant les invisibles présences passées, le bon usage n'est plus ordonné, et même si les grands pas vont visiter là où tous les mœurs à la fois font foi et prière, je crains le souffle des réseaux féodaux, mon âme est un paysage qui ne bougera pas, l'hiver est rouge comme une porte.

Annule les données du ciel et ce jour tu trouveras les faits à commettre avec un ami, et reprenant chacun vos documents anciens vous pourrez accompagner d'autres dans le célibat, cette gaieté absolue, un appui aux communs les plus proches, avec un nouveau corps et tous les chers produits, et ce Nord mal équilibré,au retour des hommes ne sera pas à sa naturelle saison, je joue l'offrande mêlée avec l'invisible fréquence de voir comme le tout comme une représentation, un négoce, un désir, et le tampon ne m'attaque plus, comme si je retenais la hausse à la hauteur des moisissures, quelle effervescence, le grand bruit de la terre à ton nom adressé.

Et comme je parlais dans les feuillages à demi entraîné pour les enseignements ,j'ai été été mal accueilli comme un chien en sa misère, à mes sens en guise de réponse légitime de bourrage , des revers serrés me furent tel qu'un moignon de vieillard au moment où huit violons violoncelles et guitares s 'agitaient ainsi des adolescentes alanguies et de vie réglée sans crainte de monter aux créneaux barbelés ,déplaisante inactivation de mon adolescence, et moi de regarder dans l'épaisseur du soir qui tombe dans le bruit des armes blanches claires comme des tromperies, en les pensant dans le silence qui inonde la vie ,vous aviez omis de me parler de déchirure.

À la suite des mains qui se posent sur ma tête, voilà déjà les accidents de parcours, la surface sur laquelle que tout le monde dévie, les labyrinthes, les lampes qui y sont abandonnées sans avoir trouvé la nuit, le lexique des arbres est dans les vivants, les bornes de chaux décisionnelle et tardive aussi .Auprès de mes idées larges et stables ,savez-vous qui vint de lui ou de l'autre, personne, et je ne m'en défendais pas. L'autre côté de la régularité des sillages contient de gisements d'or, je croyais que mon avis était tel un arrière, une course contre la montre, une régate sur un océan aux misérables murailles d'embruns redoutables, avec pour seul signe, un hochement de vaguelettes. Pourtant il fallut connaître les pourcentages de la vue et de la vie pour revenir sur ses pas, qu'une femme appelle un homme, l'interpelle de son beau sourire, de sa gourmandise macérée pour se mettre à leur portée, il faut afin qu'elle nomme l'existence par le nom de son père et de ma mère.


Sous le revers des femmes, je n'avais pas de chaleur, c'était comme un froissement rigide , au sens près et grotesque . J'ai été dans une attente comme on note sur un calendrier l'espoir de la bonne liaison; pour m'endormir sur la poitrine d'une dame énigmatique, j'aurais fait une rengaine, une scie, une antienne dans une langue pour aller rêver... La maison était claire, assurée par le jour au bon moment .Alors le penchant pour les honnêtes gens me vint, et qui glissaient sur la table dans la pensée de la vie, dans le reposant reposoir d'écume et de miel des petites éternités à domicile, et c'est ainsi qu'ont ont été faits les ménages et les belles demeures, comme un bouleau bien taillé et battu en rosace. C'est aussi dans ce miroir rafraîchi de n'avoir que d'anciens visages que je posais le mien tout en rondeurs, celui de mon aimée était plus chromatique avec des rosés,et des beiges, ça commençait par une friandise que je voyais dans ses yeux ,par le détour de moi et je n'avais plus peur de céder aux pleurs.

En présence d'un prince borgne sorti d'un toril avec du sel dans la bouche ,toutes les saisons établies à la présomption du public sont des anomalies, une amnésie dans la vallée des morts,là où les épis blonds sont une gerbe qu'on boira le visible à l'invisible face, ce qui aidera le dès premier jour à nous tenir debout, ça équilibrerait le fléau des balances, les signes qui sont des bandes de couleurs affichées comme des essais, de celui qui s'endort ou de celle qui s'endort tout autant, suspendus à des ponants fous,c'est là qu' on se verra plus lourd, je vais en moi même questionner ce défilé.

Je retrouverai un fragile amour dans son estaminet d'argent, reposant sa carcasse pour la contenir jusqu'à la mort, dans son petit jardin qui s'accommode de manuscrits feuillus ; ce palimpseste en italiques , ces écritures liées et mises dans toute sa pudeur. Je crois que moi-même à ses conseils, tant qu'ils ne me débordent pas sur mes terrasses poignantes,je ne me méprenais pas ,encore récemment, et pour cause de réadmission dans sa villa qui a de la graine vivace, elle me plaçait dans une cage en bois pour un départ, où je devrais compter compter les moments où se mêlaient les hommes et les bêtes,il advint de moi, d' innommables mouvements,et à l'automne , cet animal invertébré ,j'étais entre la rupture et le barrage sentimental qui tournait toutes les têtes, et à regarder l'homme dans ses incendies, je me dis que c'est la nuit qui rend tout invisible, du moins de mes étapes.

Rudimentaires, élémentaires ,minérales sont les saisons, et les lettres immédiates sont ouvertes dans l'absorption du temps à les dire, l'homme qui va de le par le monde s'ouvre à une nouvelle invitation, celle de participer, tailler le dans jour avec des avis et des débats, ce tapis de fleurs, la musique d'être traduit l'étranglement de toutes les premières personnes mal nommées, les secondes à présent sont dans le bouillon , moi je me suis mis dans une enfance élaborée, à passages. Voilà pourquoi, dans le rapprochement, l'abandon forcé de de tous les miens, mes partenaires,mes amis, famille, puent l'émoi brutal du sentiment, moi je m' attaque à leur tintamarre, comment sont-ils eux ,d'une brutale altérité,avec de la peur aussi, en grisaille qui se dit d'elle-même dans une langue romane. À la brider dans la posture d'un visagiste supérieur, tout emmitouflé de ses scories de cramoisi,je vois mes feuillets venir à ta porte après la défaite des volets qui claquaient au jour signalé , à procéder ainsi, je ne te séduirai pas, mais de dire déraisonnablement, ça commencerait soit bien, soit mal entre nous.

Pensez les croisées de la quatrième dimension, avec la robustesse d'un Catalan du cerveau, c'est se donner en spectacle lorsque les broyeurs sont des assassins asservis, acteurs et gauchers à la fois,dans mon cabinet je fais la collecte des photographie anciennes, c'est de l'existence essentielle ,belle, connue, et à la fin du mois j'en ai mes propres idées , vous, je vous voyais comme un pâtre qui s'arrête aux fontaines parce qu'il s'inquiète de ses animaux galeux aux importances d'un dé à coudre, comme je suis dans l'écoute de la colchique , du coquelicot, du chanvre qui se crispent sur le sol terreux, je vais sur la piste des Indiens qui sont atteints à la tête, incrédules, sans avancée ; là j'y croise un prêtre envenimé par trente ans de vue sur le fonds du matériel baptismal,avec une hystérique variable lorsqu'on lui parle de la mathématique , c'est ainsi qu'il devient désireux d'infini , moi j'aurais voulu enfiler des larmes pour ses lendemains.
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