Qu jour le jour 407

C'est une route que j’ai prise très tôt un âge où pour diverses raisons on se  voit en résident secondaire, honteux d’arriver d'ailleurs, puis on oublie, mais mal, cette route, c’est celle du foudre,de la flore,des herbes qui rendent fou,  entreprise insensée d’où il n'y a pas de retour, nabot appliqué à regarder les traces laissées, chiffrables, lisibles, il est trop tard,j’y suis,je m’y suis mis,cette route c’est l’ivresse, c’est un petit suicide familier, frontalier qui est là, c’est l’employé le plus propice à faire me oublier ce que je suis,ce que je commets sans vouloir commettre quoi que ce soit, elle m’aide à m'échapper, à redoubler d’écrits pour une chance à venir, c'est du moins ce que je crois, je l’appelle pour faire de l'enfournement, cette route, c'est l'alcool, on passe de l’état  liquide à l'état liquide, rien d'autre, bref on pleure avant et après boire, c’est tutorial,tutoriel,c’est une danseuse qui se met nue devant moi ,une tutrice quoi, on y tient pour communier et communiquer en nous, et puis on s'emploie à être instinctif, inexact, social, enfantin, et sa ça sent déjà la mort.


Construire sur d’autres aires

Une chute de clarté

Un univers d’ombres

Visible par toi seule

Toute délivrée de moi

Le café la tendresse l’espoir

Vierges se voulant

Quand se sentir entier

Dans ta veille

Ta présence

Ne sont plus

Que des  mutineries

Dans les encombres

Petit jardin clos

Refrain mêlé à mes dits

À mes infinis et infimes continents

D’obscurs lieux

Être nu à ta caresse

Me vaut encore

C’est  oublier l'homme que je suis

Malentendu.

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Dans le tremblant soleil

De  nos morts assistés

De nos mots sans histoire

Nous taisons

Le lendemain

L’inquiétude la fragilité

D’avoir  voulu

Être nos propres monstres

Nos propres maîtres

Aucune des inventions

Ne va  à cette terre

N’est pas libre de séjour

À ce que nous avons détruit

Comme des bêtes dressées

Et dans  le blé

Qui croît et décroît

Il reste à ma vue

Mon essentiel

Ce que je sais de toi

Je pleure mes armes et ma fertilité

Ma fragilité

L’enfant que tu portais

Et que j'étais

Dans l’incessante flânerie

D’un homme sorti de l'ombre.

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Rien que je ne veuille encore

Que l’espoir à mes lèvres

Et au réveil garder 

Un peu de cette fièvre

Qui est ton ventre humide

Qui glisse sous les arbres

De nos contrées acides

D’avoir gercé le marbre

Au timbre organisé

Comme un sombre tintamarre

Où la terre toute entière

S’est imbibée de noir

D’une suave saveur

Et qui n’est pas de deuil

Mais d’une couleur ancienne

Qui parle des antans

Où les musiques sages

Distillaient dans le vent

Les parcelles d’harmonie

Des courants essentiels

Quand l’air était aux dires

Des amours obligées

Comme on va dans un corps

Aux chères pensées de verre

Que nul ne brisera 

En d’autres caractères

Sinon au nom porté

A tes possessions bleues

Quand tu t’es enivrée

De cette brune poussière

Qui va d’un cœur immense 

A mes lèvres indociles.

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Les inutiles répétitions entourées de précieux fils ne sont pas des plaintes et plantes décoratives, ne vont plus aux prières efficaces, c’est déterminent certes, mais pas implacable, surtout lorsqu’on cherche à atteindre la parfaite oreille, celle qui va jusqu’aux étangs qui servent d’entre deux, et qui prennent un aspect blafard qu’on déplace vers le marteau, du coté du réservoir à grains où l’on peut entreposer ce qui nous rend fécond aux éthiques, cette version en miniature qu’on déplace minutieusement en divers endroits, notamment ceux qui sont propres à la moquerie, ceci n’a rien d’un enfermement, la bêtise a beau s’y enfoncer, elle ne restera sur place que le temps d’un effet d’annonce, pour le reste il suffit qu’on remplisse sagement nos papiers d’identité.

Le mauvais entrain et la longueur des mois ont un caractère ancien, aucun rayon pour un beau dessein, je suis plombé par de mauvaises dispositions, juste un cordon pour une hygiène d’où je compte tirer parti pour entrer dans la vague humaine qui va jusqu’au plus haut point du ciel, métal malléable comme ces arbres hargneux tendus sous la mitraille, mon expérience est doublée d’un pion qui fait du sur place, ce qui ne me rend pas svelte, je suis tel un emballage sous pression, auteur de ragots et de papotages qui vont jusqu’aux stèles et vasques mortuaires, ma musique est une absence de gêne, une ivrognerie de plus, cette nuit je vais lire un missel en commencent à la page quatre vingt trois.

Au stade de la santé absente

Le grand bonheur est sous la cendre

La pluie offerte n'est plus de soif

Plus en avoir d’avantages

Les visages inconnus

Expulsés contre le ciel

Montent aux cuvettes de l'enfance

Avec leur croûte de sel

La poussière limpide

Des pas d'amoureux

De nos pattes d'animaux

Se terrent contre les cailloux

Aux angles vifs

Et nos visages

Ne chantent plus dans les tavernes

Chacun s’est clos

Délimité

Dans la somme des sommes

Et la droite semaine

Est un axe mal orienté

Derrière le pisteur que j'ai été

Vont des enfants

Aux empreintes plus vastes que les miennes.



Comme s'il fallait  que je sois toujours tiède, j'ai une architecture qui ne va pas aux jardins du ciel, je ne marche pas au modèle, les faits extérieurs me sont des archéologies, d'autres facteurs interviennent qui m'éloignent des hommes, ils ne me font pas rire, ils mentent, passent par des ratières et n'y sont pas obstrués, moi oui, tout ce que j'ai intégré en curiosité m'est venu des femmes, elles sont toujours dans mes rez-de-chaussée, je n'ai pas à monter dans les étages, elles n'ont pas cherché de la hauteur, la caméra, l'objectif, elles n'étaient pas d'un bloc noir et concentrique, je m'en suis approché comment on le fait pour voir un tableau avec au centre un visage et une famille autour, et de plus il est prouvé qu'elles ont de belles phrases, qu’elles les ont dites, qu'elles les diront encore.


Dans une tribune libre , je suis toujours  sans appel entendu, il faut que j'en finisse avec cette dérive, elle est tout en organique,en matériel d’inaccalmie, à mon insu, c’est une gestionnaire qui fait profit de moi, en me devançant sous forme d’enfance,qui gère mes dépenses, mon air, mon alcool, mes pilules, mes femmes, mon ciel d'effrayant, dans ma vie ça s’est toujours passé comme ça,   ça  a toujours été comme ça dans tous les âges, dans mon corps qui était là que je le veuille ou non, voilà pourquoi j’ai décidé de la démolir physiquement et socialement, pour être debout,  progresser, régresser, ou faire le mort, je vais donc vers le milieu ou l'extérieur du monde, j'avance, je suis dans le retrait, je m'efface,je fais marche arrière, et j'en passe, puis c’est la nuit, claire, transparente et je n'y dors pas, j'y ai mes passe-droits.