Au jour le jour 406
Rien qui ne vienne de loin
Sans l’ardente bonté
D’une aux cheveux offerts
A des mains orageuses
Car maintenu en vie
Dans la forme du vent
De l’orage du sable
De tous les ouragans
Il donne son visage
Pour des crachats de nuit
Dans le temps de prêcher
Contre le morne ennui
Tout s’assèche à ses yeux
La lampe mal informée
Les saisons dans la honte
L’écriture détournée
La femme aux linges humides
Aux lignes clairsemées
Sans écho et sans fard
Qui au miroir de l’âge
Regarde sa peau grise
Comme un dernier outrage
Comme une trahison
Qu’elle n’aura pas admise…
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Creux en folie des hommes
Je conduis mon pas lourd
Dans les traînées noircies
Des gangrènes de poudre
Et j’y vois l’incroyable
Grâce de tous les signes
Y venir s’y tremper
Comme en des interlignes
Comme couvert d’un honneur
Qui n’aurait pas de nom
Mais un esprit vivace
Pour d’autres déraisons
Et croire dans un amour
En devient insincère
Pour des ballets forcés
Aux obliques lumières
Qui monteraient d’un puits
Où des larmes ont coulé
C’est alors que d’une eau
En substrats colorés
J’abreuve un corps sali
Par mille déraisons
Loin des charges précises
Loin des mornes horizons
Pour qu’il avance encore
Étourdi de sentences
Se livrer à l’amante
En une nouvelle danse…
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Voici dans son élan
Juillet avec ses pôles
Ses filles imbibées
Les traverses brûlantes
A qui ne peut durer
Voici d’honnêtes femmes
Symptômes d’ébriété
Revenues des voyages
Où l’on s’est absenté
Des foudres des veuvages
Des chambres arrangées
Voici les chers moments
Dans la blanche lumière
Qui vont du souvenir
Jusqu’à l’ardent mensonge
D’une vie non établie.
D’obscure nécessité
La beauté qu’on abreuve
Aux sources du juron
Du mot plaie éternelle
Tu es mon mouvement
Mon cortège la foule
Des morts mis à ton compte
Chère victime singulière
Terre de ravage et d’eau
Encombrée d’absences
Mais tant tu mets ton large
Tant tu reviens défaite
A mes condamnations
Et je ne sais si rire
Et pleurer à la fois
Me mettra au ban du monde
Appelé à la sueur et au sang
Comme un homme humilié
Par le trop peu de foi
Déposé à ta porte
Comme un nouveau courroux.
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Au stade de la santé absente
Le grand bonheur est sous la cendre
La pluie offerte n'est plus de soif
Plus en avoir d’avantages
Les visages inconnus
Expulsés contre le ciel
Montent aux cuvettes de l'enfance
Avec leur croûte de sel
La poussière limpide
Des pas d'amoureux
De nos pattes d'animaux
Se terrent contre les cailloux
Aux angles vifs
Et nos visages
Ne chantent plus dans les tavernes
Chacun s’est clos
Délimité
Dans la somme des sommes
Et la droite semaine
Est un axe mal orienté
Derrière le pisteur que j'ai été
Vont des enfants
Aux empreintes plus vastes que les miennes.
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Comme s'il fallait que je sois toujours tiède, j'ai une architecture qui ne va pas aux jardins du ciel, je ne marche pas au modèle, les faits extérieurs me sont des archéologies, d'autres facteurs interviennent qui m'éloignent des hommes, ils ne me font pas rire, ils mentent, passent par des ratières et n'y sont pas obstrués, moi oui, tout ce que j'ai intégré en curiosité m'est venu des femmes, elles sont toujours dans mes rez-de-chaussée, je n'ai pas à monter dans les étages, elles n'ont pas cherché de la hauteur, la caméra, l'objectif, elles n'étaient pas d'un bloc noir et concentrique, je m'en suis approché comment on le fait pour voir un tableau avec au centre un visage et une famille autour, et de plus il est prouvé qu'elles ont de belles phrases, qu’elles les ont dites, qu'elles les diront encore.
Dans une tribune libre , je suis toujours sans appel entendu, il faut que j'en finisse avec cette dérive, elle est tout en organique,en matériel d’inacalmie, à mon insu, c’est une gestionnaire qui fait profit de moi, en me devançant sous forme d’enfance,qui gère mes dépenses, mon air, mon alcool, mes pilules, mes femmes, mon ciel d'effrayant, dans ma vie ça s’est toujours passé comme ça, ça a toujours été comme ça dans tous les âges, dans mon corps qui était là que je le veuille ou non, voilà pourquoi j’ai décidé de la démolir physiquement et socialement, pour être debout, progresser, régresser, ou faire le mort, je vais donc vers le milieu ou l'extérieur du monde, j'avance, je suis dans le retrait, je m'efface,je fais marche arrière, et j'en passe, puis c’est la nuit, claire, transparente et je n'y dors pas, j'y ai mes passe-droits.
C'est une route que j’ai prise très tôt un âge où pour diverses raisons on se voit en résident secondaire, honteux d’arriver d'ailleurs, puis on oublie, mais mal, cette route, c’est celle du foudre,de la flore,des herbes qui rendent fou, entreprise insensée d’où il n'y a pas de retour, nabot appliqué à regarder les traces laissées, chiffrables, lisibles, il est trop tard,j’y suis,je m’y suis mis,cette route c’est l’ivresse, c’est un petit suicide familier, frontalier qui est là, c’est l’employé le plus propice à faire me oublier ce que je suis,ce que je commets sans vouloir commettre quoi que ce soit, elle m’aide à m'échapper, à redoubler d’écrits pour une chance à venir, c'est du moins ce que je crois, je l’appelle pour faire de l'enfournement, cette route, c'est l'alcool, on passe de l’état liquide à l'état liquide, rien d'autre, bref on pleure avant et après boire, c’est tutorial,tutoriel,c’est une danseuse qui se met nue devant moi ,une tutrice quoi, on y tient pour communier et communiquer en nous, et puis on s'emploie à être instinctif, inexact, social, enfantin, et sa ça sent déjà la mort.
Temps gris de tant d'inattentions, certains s'émeut, le jour est un vieillard aux multiples feintes rapaces et pour d’autres une aubépine grossière, jour d’août, lavé de vaines multiplications, brûlé de savoir, mal protégé, je vais dans la pluie, j’attends une attendue, une lenteur à décupler, il trombe, seuls les oiseaux emperlés sont à la surface du monde, et nous, nous n'y pouvons rien.
Bouches unies emmêlées
Aux altitudes extrêmes
Voilà un nouveau souffle
Une nouvelle oraison
J’ai beau parler
D’un ancien pays
Aux vastes coupoles
Aux joues gourmandes et rondes
Personne ne me répond plus
Alors d'objets retrouvés
Je me contente
De les nommer à nouveau
De les déplacer
Vers des instances nues
Mes aubes s'allument
D’astres muets et morts
Le lointain est toujours proche
Il est de toi
Qui me renseigne sur l'éclipse
Avec son poids de lumière.
Ce que je considère, je le considère toujours comme un mal acquis, après cette considération j’ai honte et deviens impudique.
Sourds aux théâtres de nos chairs qui font plus de bruit que les paroles crayeuses prises au cœur des pierres, nous avançons vers les manufactures du sentiment en nous mouvant comme des lombrics gras de leurs austères latitudes, la raison dans nos paroles est une maîtresse sans ordre, méprisante, arrogante, médisante, animée d’un faux naturel ;nous entendons venir d’autres bouches que ce qui est de l’ordre de la sentence, à chacun de dire autrement ce qu’il y a de dangereux à être immobile, inattendu, un dégoût grossier va à nos anciennes droitures, et si nous avons décidé de nous taire, il nous vient une terrible respiration faite de trop de retenues, de trop de drames, de trop de sursis, nous voilà honteux, gras, retors comme si nous avions bu notre propre sang.
Les points de vue que nous sommes ont des esprits repoussants, et notre corps fait des efforts de rhétorique obscène pour nous conduire dans le mot, la phrase qui n’a pu la faculté de stopper l’avenir est une vieille maîtresse acariâtre de trop se pourvoir impunément de ce que nous fûmes; entre le monde et son pétrissage nous vient une effrayante jeunesse faite de fausses et infectes jouissances avec d’irrespectueuses manières, j’en veux pour preuve que cet amas d’objets désuets et sans âme, accumulés, sont des ordonnancements mal figurés qui ne correspondent à aucune œuvre sincère, pas plus qu’il ne va à l’éveil de nos sens. N’est plus primordiale que la façon dont nous allons bien vivre notre mort, sans l’effort d’être, sans l’effort d’y penser, sans ami qui viendra comprendre et nous soumettre son dernier vin de cène, cela seul est encore à définir comme l’étant d’une nouvelle rigueur, celle d’un hiver mal entravé de l’âme, qu’il faut considérer ainsi le ferment de nos facultés à ne décider quiconque à venir s’agenouiller sur notre froide dépouille, je ne pousserai pas plus loin cette analyse.
Lorsqu’on fait aussi bien que celle qui se dévoile sur les pavés, on peut flotter au vent,ou se retrouver dans un train de banlieue qui va jusqu'aux vallées envahies par la mer, si la licence ne nous rend pas délicat, nos gestes deviennent d'immenses grèves où ne se suspend pas l’hostilité, nous badinons alors avec des virtuoses qui passent au crible chaque mot pour en faire des chutes en altitude, ce qui ne leur vaut d'ailleurs aucun tourment, et leurs occupations professionnelles ne s'en ressentent pas, il passe à travers leurs jalousies une lumière tout en surface qu'on peut accorder à un roman-photo ou à une balance Roberval, tous deux font le poids de nos libertés, calibrées comme un revolver et avec lequel on ne tire pas.
Je penche plus d’un côté que de l’autre, et si je monte aux arbres c’est pour y mettre un filtre qui transmettra mes coordonnées à des tireurs d'élites qui font la grimace devant les voiles triangulaires du levant, ils ont en main des masses de métal à base de carrés saillants et des chaussures plus élégantes qu'une croyance erronée, leur activité sur le terrain consiste à lambiner pour ne pas faire l'erreur de travailler, ça tient de la réussite et de la fainéantise, c'est aussi une façon d'éducation reçue de leurs ancêtres qui subissaient la vengeance d'un dieu impressionnant qui procédait inconséquemment,tout comme moi, autant dire que nos deux personnages ont une mâchoire de fer prolongée pour bouffer de la rouille.
Dans le culte passionné du corps enrichi d'éléments de décoration, la première personne qui s’y présente met sa tête dans un baquet poussé à un haut degré d'humidité, ce qui peut prêter aux railleries et conduire à de petites maladies, comme la connaissance de l'eau,ou à celle de la bouche qui ne comprend pas mieux qu'une autre, celui qui reste en place a des projets aux entournures et sur les règles prescrites d’un visiteur médical, il lit des actes notariés, c'est la folie de l'enchantement ou pour l'euphorie simple qu’il le fait, ou alors pour les deux à la fois, il faut s'exclamer haut et fort que du soulagement peut venir si on fait des économies d'énergie avec les parties basses de nos tripes.
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