Au jour le jour 400

D’odeurs assassines levées pour la seule survivance d’un éros de naphtaline manquant de saveur sentant le sexe étroit des ébats abrupts voici mon esprit dérive d’un homme que tous les objets ont devancé par leurs chagrineries d’automne et de pluie passager désireux de ne céder sa place qu’à un mort solide je vais dans la nuit me planquer de mes pauvretés ma conscience en appelle à vos bras primordiaux à votre bouche elle ne va pas à ces filles sans douleur disposées à remarquer la mienne pour une promesse d’aube d’espace dans les salines temps de torts de torpeurs de dérisions de fumisteries chenapan qui tient trop compte de ses broches volées dans les maisons de maître je n’ai plus l’idée de l’amour qu’ai-je encore à ménager qui ne tiendrait de la déveine de la dérive du ressentiment si ce n’est ma charge d’homme avec sa volonté ses accords et ses réticences…

En dehors de ces apparats torture que la réalité place aux points les plus noueux de l’existence qu’existe-t-il si ce n’est de la belle inespérance de la sottise à vouloir aimer là où aimer est à sa juste place celle qu’il faut intégrer à son instinct aux beaux instants qui ne vont pas dans la mortification je suis devenu sommaire esclave d’une douleur inconsentie armée de glaives d’injures et de rancunes le glaive pour frapper où ça trimballe du sens l’injure pour ouvrir à sa folie la porte des maisons charmantes la rancune pour croire qu’on est resté un enfant inconvenant dans mes écarts où toute chose est entachée d’un devenir ordurier sale mes nerfs pèsent mon sang tout autant aucun traitement qui ne m’aille le silence seul n’est pas une ruine médicamentée outrancièrement voici ici mes sœurs d’éternité les anciennes amours prises dans les délices de la chair et de l’émoi l’amitié coupable qui est devenue sèche nulle valeur ne me va plus je n’atteins plus à quoi que ce soit d’essentiel mon arrogance fait se débiner ceux que j’aime j’ai trop péché contre tout et tous je vais dormir avant une dernière auscultation renégat que je suis et qui relève des concrétions les plus acides les plus âcres…

Et puis j’ai fait intervenir Dieu dans mes prières, vous savez celui qui est autant dans la valise que dans le voyage, dans un grand reposoir, vaste foutoir du ciel, dans chaque objet, chaque mot, chaque étreinte,  me suis tourné vers lui, quelle imbécillité puisqu’il est partout, nul besoin de bouger quoi que ce soit, je l’ai vu boudiné de poussière et de lumière, de mauvaise entregent, l’entretien fut bref, insulte à ma face devenue plus radieuse, enfin un hors de course, une autre fois encore alors que j’étais dans une église à vouloir piquer du cierge, je me vis petit et mal protégé, élevé par des morts dans le miracle d’être en vie et qui l’ignoraient, c’était donc ça que de vivre, assister à son existence du début à la fin, n’en rien présager, tout oublier ou s’en souvenir, dans les minutes qui suivirent j’étais accolé au bar, je voulais sentir ma carcasse s’ébranler, c’est ce qui advint, j’étais en renaissance.


Je le dis une fois encore, votre froide douceur comme une affaire qui ne sera pas conclue me mettait de bonnes partitions entre les mains, cette douceur venait de loin, peut être de vos dix ans quand senestre fut obligée à dextre, cela est douleur, elle revint dans un temps plus avancé et vous mit dans l’avantage de ceux qui vont grandir en de grands terroirs. Vous étiez dans la  certitude que je serai aussi de ce cru, vous cherchiez quelqu’un de raisonnable, ma raison fut toujours mal accompagnée, un peu de trouble à mes basques, un peu de nébulosité dans la cervelle, et puis tant de changements de température, cela ne vous alla plus, j’en suis resté là. J’ai souvenir d’avoir toujours eu des rendez vous avec la tristesse, c’est elle qui me seconde, une parité en somme, couple idéal, devenir un homme c’eût été pour moi de boiter, c’est devenir personne, quiconque, je vais porter plainte contre celui que je deviens…



Je me suis gonflé de votre amour, vous me nourrissiez, c’était votre gloriole, le monde était dans du froissement, nous fermions les yeux sur tant d’impudeurs et d’ignominies, ce que je voulais, c’était de rester à vos musiques savantes, à vos timbres, en fait, rien qu’à vous écouter, j’étais dans la certitude, certes parfois hésitante et chancelante, de notre durée, j’oubliais par trop fréquemment mon austérité, ma fatuité, mes substances perfectibles que je ne voulus jamais perfectionner. L’amour est science, est une région haute du cerveau qui se couvre d’étoles et d’étoiles dans les moments où il faut, lorsqu’on les oublie, les unes deviennent sales, les autres meurent de ne pas avoir été vues et acquiescées. Et puis il y eut toutes ces séances de semaine débutante lorsque je prenais le train, un peu en soutane noire, un peu en soute noire, je poursuis encore ce train avec une entorse au pied gauche jeté contre les butées de mon propre corps.

Le premier qui tombe entraîne l’autre dans sa chute, prince halluciné jeté dans un enfer une émeraude à son front, c’est ainsi que je me figurais, je me suis refusé à l’admettre, mais il s’agissait d’arriver à mon chevet dans une bonne constitution, j’ai beau eu le vouloir, je n’y parvins pas, mécontentement et déséquilibre m’y attendaient, on a beau faire le malin, serrer des mains, se mouvoir, avoir de la réussite plein les pattes, la folie est toujours au bout comme lorsqu’on emmène une bête à l’abattoir, ou lorsqu’on est égaré dans une foret et qu’il n’y a plus de sente à suivre, jusqu’où doit on alors repousser cet enfant endormi dans ses entrailles. Après il y a d’obscurs travaux à faire pour rallumer des mèches, combler des brèches, recoller les morceaux, la paresse mise triplement sur notre état larvaire, à raison d’ailleurs, parce que je suis resté dans mes assisses dans l’attente d’un jugement plus haut avec dans les mains des miettes à partager.


Le bruit que fait la vie est toujours devancé par un autre bruit, il ne faut pas confondre les deux, le premier est un rire, une humeur, un écran de cinéma, le second est moins effectif, moins perceptible, il vient de la prudence à dire, à parler, ceci procède d’une enfance comme on ne suppose qu’il n’en existe qu’une seule, la mienne avait déjà la moiteur du désespoir. C’est à l’intérieur de celle-ci que vous auriez dû fouiller, mettre l’épaisseur de la vôtre, votre visage de jeune fille m’aurait rendu  à plus de grâce, moins d’apparences, moins de fanfaronnades, mais vieillir n’est pas provisoire, on vieillit comme on a vécu, seul dans la cure est la crue des jours.



C’est une fille de manège et de carrefour qui se fend d’envoyer des lettres obscènes à ses favoris qui sont des mécaniques huilées comme des tiges de jonc ;quand passe au ciel un air d’orchestre des oies cousues d’habit d’or; elle attaque les coquins avec ses pas de danse et à grands coups de seau et d’usage; qui vont de la parole au rubis; elle leur fait le coup de la chienne rompue qui passe sous les fouets sans que son échine n’en retienne rien; puis solennelle; pas abattue; elle qui entend la musique comme une voix sacrée divine pleine d’anthracite et d’éclaircies  s’endort quand passe la fête douloureusement, petite dans les commentaires des inconstants...

Jamais je n’oublierai la forme de cette femme qui mit ses meubles dans la lumière des lampes tristes avec un talent et une précision inégalés, d’une consultation avec la mort elle garde en mémoire le son qu’elle rendit aux cloches sylvestres faites de plomb et d’airain, son qui chaque samedi dans les villages claquait comme un drapeau au vent, c’est ce que prenait en compte un abbé souabe qui raisonnait sur tout,  en particulier sur une jeune fille faisant le ménage avant de se suicider dans un naos ,m’apparaît comme déraisonnable cet acte inquiétant aussi parce que les hommes qui sont à l’aile gauche pourraient en faire tout autant une fois la maladie arrivée, à la frontière le droit fut en retard sur la bonne heure de se signaler par ses déclinaisons, n’oublions pas que c’est un gourmand plein de pouvoir qui rend au roi franc des objets qu’il aurait voulu garder avant de monter sur scène pour des extravagances et de les lancer à la face d’un ange grec qui n’est pas venu sur le plateau pour s’approprier des récompenses sans numérotation, moi-même qui décida un jour de l’arrêt des contacts, je n’ai connu personne qui aurait aimé emménager dans ces lieux pour y jouer du pipeau ou du fifrelin…

L’écriture qui vous est destinée n’a pas à manquer ni à se soustraire à mes refus  parce qu’elle s’applique à vous le dire  parce que vous ne voulez plus  ouvrir vos portes et fenêtres à un cœur convenable ce cœur qui  n’ hésiterait pas à accueillir un frelon dardé comme un paillasson pas moins d’ailleurs parce que pour l’exemple elle se muscle se tonifie pour rendre belle et individuelle l’ âme d’une lectrice qui se recompose dans mes veilles dans mes sommeils à vouloir dire que les mots voyagent avec l’étonnement brutal bête d’un animal intelligent tant il saurait lire mettre ses yeux entre les lignes je dis aussi que me vision de la vérité et du mensonge est la vision qu’a un borgne qui signerait un contrat avec un dieu malade ventripotent vulnérable pour le reste qui crie se teint de vous pour s’empêcher de devenir avec le temps un vieil enfant qui ne saurait plus mettre de l’eau dans ses mains dans un seau  je vous laisse à ces phrases verrouillées dont vous avez les clefs…



Par le sang qui coule dans nos veines nous pouvons prétendre être roi, esclave ou magicien, les femmes d'influence ont de longs hivers et s'occupent de leurs foyers, et les hommes qui meurent de faim et de soif sont sur les mers avec des mots d'adieu, l'imagination des enfants est un aveu de divorce,elle témoigne du mariage malheureux de leurs parents hostiles à la visibilité de leurs archéologies, la vie en communauté est d'une dimension qui ne va à personne, et chacun peut faire disparaître là où l'autre selon les pièges posés au bon endroit ou pas, aux passages des troupeaux les chasseurs sont précieux, et sur les tapisseries on peut voir le travail de la progression d’ une vie entière, le récit d'une représentation de mangeurs de dragons qui sont à la légende ce que la tisseuse est à la pensée du métier, c'est là aussi qu’on voit des amours malheureuses s’olfactiser au son des corps que les dieux font bruire dans les forêts de brumes et de songes.

Dans l’église avec ses canons liturgiques, ses canaux toutes en saintes images peints sur les arcs et les ogives bouillonnantes d’ocre et de violet, elle apparaît. D’autres l’ont attendue pour la regarder renaître, tant elle est le témoin muet de tout un siècle de vertiges et de détresses, confirmée dans sa robe de communiante pour une procession sans fin, plus précieuse que tous les ornements. Si sa forme avait quelque chose à voir avec mes liturgies, je serais resté parmi les hommes pour l’observer ,l’écouter ,l’entendre de sa voix spectrale prononcer des évangiles inventées, mais voilà, j’ai appris qu’elle ne se déchaussait ,ni ne se dévêtait dans aucun lieu, et cela ne me sied pas , aussi je reste avec ma colonne droite et abrupte à mouvoir le grand cercle de mes paupières loin de ses aréoles, et je sais quand alentour l’incendie gagnera sur la nef et nos déambulations, je n’irai pas à sa rescousse, c’est là ma sagesse, et ma vie entière s’arrêtera à ce moment, prise entre l’or rougeoyant du brasier et celui de mes funestes prières…



La misérable, la purulente, la vaniteuse a encore des joyaux qui rendent convulsifs ceux qui s’en approchent. Dans ces jours de septembre où ma compagnie n’est plus appréciable que pour mes renoncements à disparaître de sa vue, elle sollicite des baisers à des insuffisants respirateurs qui ont de la bouillie en bouche, mes manières sont pour elle des étranglements, des collets, des rets d’où elle veut se soustraire pour aller à l’enseignement de la corde et du garrot, soit, mais qu’elle sache qu’en mes profondeurs muettes, j’ai encore des mutineries, des arbalètes, des saintetés pareilles à ses misérabilismes, alors qu’elle reste dans ses positions outrancières, dans ses tourbillonnantes grandiloquences, ses facondes de ramier déplumé, moi je garde ma rudesse et mes alois pour n’être pas le portefaix de ses lassitudes et tel un christ las , furieux, je ne prierai aucun père de me mettre hors du péril des hommes, c’est là mon seul artifice…

C’est par les mots , en eux, sous leur domination que je vous écris ,que je me mets dans le  plaisir à vous les faire parvenir. Tempétueux , tendre ou méconnaissable mon vocabulaire m’ordonne de trembler ,de me taire, d’émécher mes cheveux afin que vous reteniez que si je mentais ,je mentais vrai..Aux antiques accidents de ma singularité ,j’ai adjoint l’excessive impuissance de vouloir faire deux choses à la fois, et mes époumonements,  cette époque de ma fausse liberté, me sont devenus une vieille fille glabre qui a des attitudes de vierge qui ne se signe plus, impure tant de se gausser de mes inepties.

J’observe l’incriante

Douleur de relever

Ma vie en sombrières

En hivers reportés

Goulots d’étranglements

De noces infécondes

Où des noms parallèles 

Evoquent un lointain monde

Qui repousse le jour

Comme on bat une porte

Pour entrer en demeure

Au giron qui vit naître

L’enfant cet incertain

Qui ne saurait mentir

Que devant un tableau

Un second repentir

Toile dressée devant

Un chevalet que sert

Un maître ébouriffé

Recouvert de poncifs

Et vouloir disparaître

Est comme une offensive

Quelque chose de douteux

D’honnête et de divin

Mais restera ce corps

Contraint à l’épouvante

De rester absolu 

Debout et inconstant

Enchâssé en amour

Putrides et déloyaux… 

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Et vous aux grandes frondes

Au temps passé aux foudres

Vos brumeuses lueurs 

Vous ont-elles méconduit

Vers le sel et le sang

Avec des cris de faim

Comme pour une autre lutte

Ou un autre destin

Gonflée d’amères rites

Ancestraux et turpides

Comme un souffle qui meurt

Aux mouvements passés

En impossibles quêtes

En soi même ressassées

Je sais ce temps perdu

A l’encontre de soi

Qui n’est pas résolu

Est reste dans l’effroi

Comme on rentre au vestiaire

Plein de larme de sueur

Que le terrain conquis

Ne fut qu’un cimetière

J’attire encore ici

Tout altéré de vous

Ma soif de vous connaître

Et d’abjurer mes sens

D’une liberté moquée

D’une joie trop saugrenue

Et que j’aurais posées

Entre vos mains violettes

Où coule le vin de messe

Et celui d’autres treilles

Quand vous étiez encore

Un ange rituel…

Je le dis une fois encore, votre froide douceur comme une affaire qui ne sera pas conclue me mettait de bonnes partitions entre les mains, cette douceur venait de loin, peut être de vos dix ans quand senestre fut obligée à dextre, cela est douleur, elle revint dans un temps plus avancé et vous mit dans l’avantage de ceux qui vont grandir en de grands terroirs. Vous étiez dans la  certitude que je serai aussi de ce cru, vous cherchiez quelqu’un de raisonnable, ma raison fut toujours mal accompagnée, un peu de trouble à mes basques, un peu de nébulosité dans la cervelle, et puis tant de changements de température, cela ne vous alla plus, j’en suis resté là. J’ai souvenir d’avoir toujours eu des rendez vous avec la tristesse, c’est elle qui me seconde, une parité en somme, couple idéal, devenir un homme c’eût été pour moi de boiter, c’est devenir personne, quiconque, je vais porter plainte contre celui que je deviens…

Je me suis gonflé de votre amour, vous me nourrissiez, c’était votre gloriole, le monde était dans du froissement, nous fermions les yeux sur tant d’impudeurs et d’ignominies, ce que je voulais, c’était de rester à vos musiques savantes, à vos timbres, en fait, rien qu’à vous écouter, j’étais dans la certitude, certes parfois hésitante et chancelante, de notre durée, j’oubliais par trop fréquemment mon austérité, ma fatuité, mes substances perfectibles que je ne voulus jamais perfectionner. L’amour est science, est une région haute du cerveau qui se couvre d’étoles et d’étoiles dans les moments où il faut, lorsqu’on les oublie, les unes deviennent sales, les autres meurent de ne pas avoir été vues et acquiescées. Et puis il y eut toutes ces séances de semaine débutante lorsque je prenais le train, un peu en soutane noire, un peu en soute noire, je poursuis encore ce train avec une entorse au pied gauche jeté contre les butées de mon propre corps.