Au jour le jour 394
Il allait pleuvoir, j'ai enfilé mon pardessus pour sortir, elle me parla alors d'une anecdote qui est la suivante, un postier du Lot détournait le courrier destiné au pape, on le dit fou, agressif, irritable, il était en fait incapable de converser avec Dieu,on l’envoya en exil, son déséquilibre prenant fin, il réintégra un service social, la pluie cessa ; à l'hôpital, l'opératrice chargée de diversifier les idées téléphona au médecin-chef dont elle était amoureuse, quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre l'admission d'un homme d'une vingtaine d'années, blond,malingre,le regard torve, les joues creuses, de taille moyenne, qui disait avoir été tenté de mettre fin à ses jours en avalant deux cent lames de rasoir, agité dans son sommeil on en déduisit qu'il fallait l’interner dans un hôpital psychiatrique. Il y mourut à vingt sept ans, les médecins disent d'un manque de savoir-vivre.
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Nul autre homme que moi ,général ivrogne ne s'est révélé contre la chimère, d'autres ont été informés en cadre de ses immensités, là où il y a des enterrements, des atermoiements, des caprices ont lieu, l’ intéressante chèvre est chaque jour identique avec des positions de prince éveillé, de géant aux contemplations de génitif, c'est là aussi que je serai précis dans la gangrène, et la gamme des impuissances formelles, et dans la lumière immaculée défierai la force d'attendre, me sont devenues impitoyables la déveine et le doute sur le toit de mon âme.
Les héroïsme avérés, maladies d'aveugles ,qu’ils fassent-vaciller les lentes inerties en une naïveté de penser, comme des chances devenues trop grandes, que je le veuille ou non je reste un combattant émoussé de guérir, le salut est dans l'idée de la noirceur, aussi déplacée ,elle nourrit de solides cruautés dont il est d'ailleurs question dans des livres méconnus, que moi seul sait comprendre dans cette quête trop lourde qui est à porter sur les quais, là où des hommes d’ intelligence étaient arrachés à l'affront, et dans les campagnes qui pleurent à rendre la ville pleutre, voilà que je m'installe, voilà que je me transforme, et toutes les tromperies des hommes vont à la littérature.
Si besoin est d’ imaginer que je rêve d'une racine, que les tomettes sont des ratios connus, j’ irai comme un dormant sur un lit d'épines, je ferai ce match à quatre, et aussi bien ce temps saumâtre de la raison ,que celui où l’on s’agenouille comme un animal vénéneux, sera un temps sans louvoiement, les homme ne s'en iront que s’ils le désirent, le veulent , nous ne sommes que des hanteurs sans indication de tous les morts, aux desseins affables, pleins d’amertume et blessés par la main des hommes tendus, mais que les insectes privés de lumière roulent dans les clous, hébétés par leurs mandibules et le velours de leur pacte, et nul autre que moi ne sortira du tunnel organisé par la misère.
Je m'entends calfeutrer dans mon livret sacrificiel les sous-multiples et les passions sidérales, d’une région retenue pour ses exemples d'expiation et d'exaspération ,et je les contiens comme des caractères, des appels, des échos, qui ne franchiront aucune montagne, par la terre je n'attends pas grand-chose ,ce grand chose aura besoin d'avoir la fierté, l’'allure folle d'une rédemption, c'est une aveugle qui n'est toujours rien au soupçon secret, et éveillé par la connaissance ,je serai là sur le pas de toutes les décadences, ces vulgarités, ces propositions indécentes qui ne valaient pas la peine de vivre, cela ne peut servir qu'à moi-même de m’ enticher de ce que je ne suis pas devenu.
Ma seule famille c'est moi, moi avec mon stock d'illusions, des romances,de chansons, d’ indisciplines, lorsque je suis assuré d’assommer en premier lieu ma lucidité,j'entrevois l'enfer qu'on appelle le savoir et je maudis son sujet, c'est-à-dire moi-même, je vais dans le repentir, je m'échoue, je me contrains au moindre soupçon, je deviens tempétueux, intempestif, limité, incertain, je dirige ma mémoire vers des yeux ,vers des lieux privilégiés ou seule mon immobilité ne fera fuir personne, c'est cela aussi ma nécessité.
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