A u jour le jour 382

Je vis
Pour traverser les fleuves
Le basalte
Le nom que tu portes
Où affluent les influences
Je vis
Pour l’odeur du pain
Le creux l’ocre
Des veuves sans visage
Rossées par des mineurs
Que le puits a rendu fous
Sourds lents
Qui les ruina
Corrompus jusqu’aux abcès
Je vis
Pour l’ivrognerie
Les yeux crevés des hommes
Où brûle encore l’étoile
Je vis
Pour le chienlit
Des lieux anciens
Où je vivais
Pour ce souvenir
Jeté comme un cri
Qui me fait dire « Toi ».

Tous ces cadavres terreux
Avec un couteau dans la bouche
Comme des taureaux exsangues
Jetés dans le torils
Ils distraient les plaideurs
Les bouffeurs de pierres
En ce jour où se closent
Les paupières
De toutes les émiéttées
Où se soulagent les servantes
Où se creusent des lézardes
Avec leurs taffetas
Leurs broderies de stries
Vois comme la lumière affleure
Sur les objets sans contour
Les crevasses que nul ne fouille
Vois vivre ce qui est fidèle
Aux faits
A la cendre
A l’écume qui bleuit la bouche
Qui t’alite
Plus lourde que l’inquiétude
Après des angélus.

S’excite l’exquise énamourée
Au sexe épais de l’Adonis
Xérès en bouche
Paresse en xyste
Pour un vertige élaboré
Saxo qui flambe
Comme en exil
L’Alix y frôle
Les robes de l’ex
Et du latex
A l’entrejambe
Pour de l’intox
Ou un film X
Lèvres gonflées
Comme un tampax
Elle va elle vient
Elle tangue un max
Dans la clameur
D’un ciné Rex
Comme un sillon
Dans un juke- box.

En matière de cadets , de cabestans  et de cabanes qui tiendront  des décennies , se dirigent les moires ,qui dans les labyrinthes rouges à hauteur de son dormiront à mêle le seul cru, sur des paillasses rêches  à côté de certains dont la vie est pleine  d’un Œdipe  virtuel, l’une  des façons de s’accommoder du temps  consiste à se caler à l’hier, de dire merde à l’univers  entier, comme l’une qui savait qu’on a fait des  pétitions  contre les rats de laboratoire ou de la  ville, j’ai  construit pour elle des propos offensants, je passe toujours  par le tableau noir que rejette tout enfant injurieux  du sens de la vie, celle qui est dans mon ancien bien à ce jour, j’ai envie de lui dire d’aller se faire foutre partout  ailleurs où je ne serai pas, et bien que je lui parle différentes langues, elle les comprendra toutes.


Dans la grande possibilité de la nudité, les rituels  sont remarquables  et sont faits par des femmes qui  ont des mains de perdrix, et l’homme atténué cherche toujours à devenir un requin, qui n’a pas le dos  à plier des discussions dites contre lui, et dans son regard, il a du balkanisme de ces matières organisées comme des neurones, bien sûr  qu’il n’a  pas eu le bonheur de ces prédécesseur qui martelèrent de leurs pas les éclaircies  dans les futaies, avec dans leurs mains des carabines aussi longues que des sarbacanes, rien ne chante plus dans le plumage des fougères, si ce n’est que cette époque blafarde  et calfeutrée comme des mandarines  qui pourrissent  sous le ceinturon, que je retrouve  dans la coutellerie de mes aïeux qui aiguisaient des tisons,  des machettes pour  aller à la pêche comme le font toutes les ouailles.

Toujours acceptant
Les parades et les jeux
La commode inertie
De l’image
Où campent
Les signes les mots
Toujours donnant
Sans faire de bruit
Des façons d’endormi
Des façons d’éveillé
Aux arbres aux angles à la méduse
J’évite
D’être trop lâche
Trop demeuré
Pour inventer
Une autre comédie
D’autres transfuges
Et pourtant éloigné
Et si près des hommes
Je leur consacre
De nouveaux espaces.

L’intention du lecteur est de rester dans la lumière, dans son costume aussi, debout, couché assis. L’intention du lecteur est de tout percevoir, de tout voir, jusqu’au sceau. Que ses yeux soient imparfaits, qu’il se dégage de ses errements, l’intention du lecteur est de ne rien renouveler, d’aplanir, de distinguer, jamais d’élever. Outre les outrances, les outrages, les retard et les creux où s’embourbent les systèmes, le lecteur reste dans l’intention de prédire. Voilà pourquoi les mots, les verbes, les verbes, les mots, sont toujours nombreux, sont toujours nouveaux.

Temps de fièvres
De banalités
Temps en éparpillements
En renoncements
Quelque coup que l’on fasse
Il revient toujours
A un autre
Bien entendu l’amour
Détendu rouge
Plane parfumé
S’est chargé de nous nourrir
Tout rappelle
Cette femme ses culbutes
Le foudroiement l’éther le sel
L’aventure brûlante
Aux pattes de secours
Alors que nos désirs
Nous agenouillent
Nous nous voulons rampants
Gras veules
Désuets impardonnables
Tout ce sang sous la jupe
Qui y goûterait
Si ce n’est toi
Pur y mêler ta joie
D’ivrogne et de sicaire.