Au jour le jour 375

Un jour sera là où vous serez présente, cela vient par la lenteur et sous le ciel noir ou dans la récente demande à laquelle on ne peut répondre qu’avec notre monde  possible, je veux oublier mes pages, les vôtres, affaibli par les échardes pleines de nos aux revoirs, c’est important de vous tenir tiède  contre les carreaux et dans la classe des objets sans sommeil où vous n’apparaîtrez plus comme une ancêtre acariâtre, je vous regarderai comme un enfant qui se singularise par ses crises, dans cette fragilité de l’instant où j’aurais mille visages, je compte de tout genre le temps qui vous rend imprenable dans le désordre de mes écritures qui  monteront vers vous et vous  satisferont, puis vous partirez, moi je serai autre les jours qui se feront un autre.


On y est toujours  pour quelque chose lorsque dans  l’espace d’une lettre, on laisse advenir une éclaircie aussi haute que la nuit, et les peines sont d’un papier datant de  la  conciergerie de l’amour mat ; on a bouffé du partir, les mots d’hier ont la présence des pierres ramassées et qui se sonnèrent entre les constructions passagères , je ne parle pas de ces fossiles  sur une étagère et qui s’épuisent dans la poussière,  mathématique des moments creux, des pas de porte, et qui sera, puis  disparaîtra, elle est comparable à toutes les amours qui notons-le ,ne sont qu’un phénomène,  dans lequel on s’égare par mégarde, je vous estime Madame, j’entends concrètement votre lointain…


Dans le grand mariage
des torpides tornades
va le scaphandrier
et ses papiers d’ argent
qui ont des ongles tièdes
et la gorge feutrée
j’y ai vu se noyer
des maisons toutes entières
emportées au froid courant
du sang vitreux qui tombe
des catacombes
et de notre jeunesse
je n’ai secouru
aucun humain de race
si ce n’est en renchérissant de moi
et de mon enfance
en ondes indécentes
allez venez vous qui m’êtes
prendre à  ma bouche
du fiel et du miel…


Les jours t’attendent  silencieux , et chantent au cou  des vaches les clarines ruisselantes, on  entend dans  la clairière les derniers craquements de ces bêtes mâtinées par l’inquiétude , moi qui ne suis ni vainqueur, ni vaincu, je chasse toute légèreté en allant dormir chez cet autre qui tue mon être, je n’en attendais pas autant,  je lui  parle de mon premier commerce suivi, je garde ta garde  pour le moment, avec ton  préfet de chien  tu aurais pu me déchirer la tête ; j’aurais réalisé mon pourboire donné pour l’ivresse même, qui est une grande colère, un grand silence, une béatitude j’accroche au grand jeu de l’attente , l’attente du déchirement..

J’accroche au grand bruit qui court sous le préau, l’attente de ma petite fille, je la prendrai nommée comme telle ; sa tête  contre ma poitrine, comme je le faisais avec sa mère, la jucherai sur l’ échelle des bistros, frappée de ses grands rires, ses clairs yeux ouverts sur ceux qui mentent, qui pleurent, qui trichent et crochent,  je la surprendrai à m’aimer, autrement que toutes ces femmes au-dedans de moi-même, je  me reconnaitrai en elle, vive l’éthique qu’elle aura de mon côté, avec des noms qui l’ endormiront rien qu’en les lisant, comme ceux qui m'ont jeté dans le lit des filles insubmersibles, sans qu’elles sachent que j’avais une émeraude  au front, je vais m’essayer dans l'artisan que je serai pour elle, allez viens, adviens, fais-moi vivre…

Avec mon spatz
je vais schpritzer
dans ta schneck
de schlaîme
ma manouche
ma chouka titele
ça a un côté spountz
mais ça s'ra guth
jusqu'au fond
de ta quetsche
cette friandise
que je vais sucer
qui va au mistral
de nos bouches
et à tes lèvres les plus basses
je poserai mon schnitz
qui est entre mes dents
ça fera des schplatz
des schplitz et des schploutz
toi tu seras sur le dos
sur les flancs et sur le ventre
puis viendra du sentiment
lequel je l'ignore
celui d'avec des mots
bien de chez nous...