Au jour le jour 365

Je finirais bien
par faire suer
saigner les gouttières
le mystère
des maladies sardoniques
avec leur artillerie
dans le couturier
à longueur de jambes
pourtant concrètes
de celle qui s’enflamment
au premier dégoût des mots
ceux qui ont la forme
d’une houppelande
je vais voir
ma sœur qui joue
de la trompette
elle n’est pas restée
en famille
mais dans des mois qui tremblent
en rallongeant les tables
elle aura la trouille
de chaque convive
qui ne  viendra pas.


Celui qui entre
dans le ventre de la baleine
il en ressort chevelu
mais sans cervelle
elle est restée
dans les entrailles de la bête
parfois le sel la cingle
alors elle revient
entre les fanons
c’est là que j’interviens
avec mes mains volontaires
la saisis pour en faire
des cigares
propres comme d’anciennes langues
voilà que ma nouvelle patrie
est dans le tabac la fumée
j’en ressors parfois
avec la voiture d’un pote
qui fait du faux
un peu partout
septembre est loin
je  manque d’effectif
de vous aussi…

Contre  le payement
d’un copieux repas
on m’a décoré
pour la course aux orages
d’une croix rousse
faite en terre andalouse
là on l’on s’habille avec goût
en zone maritime
mon particulier de particule
n’a plus la particularité
d’être un sujet pour développer
celui qui tombe
comme en pli unique
comme la coqueluche
comme une suave musique
de quintes répétées
j’entends l’automne
l’infirmité qui brame
en expulsion de partout
l’une  vient de mon orientation
malhabile insensée
je prends un pruneau
dans la poitrine.


Fais le pied de grue
et trouve une entente
qui ne t’attachera pas
du moins à un Panthéon
et la parenthèse
l’hippopotame
qui s’écrivent allègrement
lorsqu’on sait le faire
deviennent
des serpents lunaires
de cent mètres de long
qui se cramponnent
à nos sucs intestinaux
nous sommes tous
bouffés bouffis de l’intérieur
par les  montres aux bouches molles
qui se condensent avec le temps
et les coupes des  balustrades
je mange une mandarine
avec les raisins de la colère
je suis un revenant
qui s’en tape et qui n’en revient pas.

On voit des tortues luths
des chapeaux des haches
des canaux des cierges
dans les nuages
rarement des rats
qui se lient  aux glaïeuls
et qui manient la hache
montent sur les tortues
mettent des chapeaux sur la tête
vont dormir  dans les caveaux
quelle belle contagion
que celle qui va par ici
tout le long de mes nerfs
et qui se dirige
vers l’homme que je suis
et qui a déjà trop frissonné
d’avoir confondu
le phosphore et la phosphate
on a assez de sanguinaires
de par tous les chemins
allez hop je vais prendre le train.


La maladie des ladres
ne touche pas
l’ antilope coureuse de fonds
ni le porc épic qui vend
des distillateurs
de porte en porte
il en est de même
pour le lumignon
né d’une agave
et d’une guenon
qui sont en cage
et que nos regards
désemparent
avec nos yeux de taupe
demain ne sera pas
il viendra à un jour nouveau
et j’y serai honnête ou sot
voire les deux à la fois
je ne suis pas de ceux
qui creusent leur tombe
avant l’aube.


Le code de la de peine
est vil de beauté
et l’arc périodique
actionne mes contrées
j’entre dans la décence
d’apprendre à devenir
j’ai du silence en reste
entre toutes mes parties
le proche avenir
n’est ni un crapaud
accaparé par le cardinal
ni une tendresse entre les céréales
alignées au client attentif
ma maison  est légale
j’y ai des communes mesures
à la haute espérance
je ne n’aurais jamais dû venir
dans le peau mate
d’un vampire qui s’endort
dans sa petitesse…