Au jour le jour 349

Les torsions du ciel
sont les tornades de l’avenir
et la chaloupe étourdissante
de la mer
est de notre appartenance
la jalousie touchante
fait place l’ellipse
cette étape ravie
à la banque des ans
je tire la harangue des embruns
vers l’élégance de la terre
avec au  profil des menaces
moi qui n’ai d’opinion
comme des homme sans tête
ou des soupapes de papavérine
lesquelles contiennent
les multiplies  gouttes nues
je suis quelqu’un d’un regard
qui connaît la névrose
en l’aidant à la dérive
que de beaux souvenirs
j’ai connu bien des hommes
avec de propres paroles
innombrables et fausses
il ne se passent pas de jours
où j’aille dans
la fosse d’orchestre
dans un paradis
une parade
le popularité des êtres
reste  misérable
à un dixième près
et  proche de la tête de pont.

Sentiment cérébral argenté à toute face du canon tiré comme des naïades voûtées, je te veux délictueuse, délicieuse, avec tes actions comptées  à travers tes extraits nautiques, celui qui chante , il  chante fort, il a pris un tramway pour la  course aux étoiles, c’est important et inutile puisqu’il n’ y aura pas de prologue, dans ces immenses nuits, moi qui les complétais avec avidité, je ne comprends plus l’échange, son petit projet, et jamais aucun  causeur disparu n’a traité avec votre tiède  chimie, les trains déraillent, les cycles ne sont plus dans les années brillantes, et chacun sait de lui ses îles désertées, dormir est une quittance dans des suites.

On veut fermer un   cœur, on crève une raison , et l’héroïque maladie qui brûle la tapisserie de nos  intérieurs se réclame du cardinal de nos idées, de nos unités, la propriété est une adoption d’heures, on  les élève de progrès ; et les appels qui appartiennent aux vertus publiques  sont de liqueur indépendante, je suis pris d’un bonheur qui schlingue  plus que de la mélancolie, les opportunités sont de  mauvaises veilles, j’apprends les circonstances atténuées, pas publiques, les mêmes que les vôtres , mais vous le savez-vous ?

Les ailerons de ma poitrine, il ne faut pas y prendre garde, c’est une identité avec des dents saillantes ,deux cloches avec de puissants crocs, qui ne s’accommodent pas de vos livraisons, il en est de même pour cette demande en mariage, elle se distingue par le dire d’un  cas alimenté par des cas,  toutefois la vérité de pilules universelles fait un  ventre rond , ceci est prouvé,  et ce qui est rectiligne se situe entre la règle et  le compas, et les capitaines d’équipage le savent, j’assiste avec  mes yeux grands ouverts à une sciatalgie d’objets, surtout ne pas compter, prier , grave et  sérieux, puis prendre un cocktail de produits en  attendant la mort, comme on traque  le premier animal sorti du terrier.

Nous touchons chaque jour à notre squelette, c’est une mort à venir,  cela nous le savons, il résistera le mieux à la bière, je dis qu’il nous faut des seringues pour  le ramollir et laisser la chair intacte, c’est bien plus beau que la texture de notre ossature, et certains la regardent comme un élément de santé primaire, et  les médecins qui jouent au diabolo avec notre cœur et nos tripes le savent, c’est pourquoi ils en connaissent les détours et les itinéraires, je veux bien mes chers amis laisser un goût amer à  la bouche de chacun,  et le premier baiser sera celui de cet iscariote qui alla aux putes, sans l’avouer à quiconque, pas vu, pas pris, que fit-il  de ses derniers  deniers, il les enterra sous l’arbre aux latrines, je ne vous en dis pas plus, le reste vient d’un désert.

A ma dextre l’expression d’un tourment gonflé de ganglions, à ma senestre des seconds avec des présents en place, le  présent est parfois plein de gaieté bondissante , on pourrait y voir des verres se lever et voler des tournesols comme des parapluies béants, mais c’est carême, et le vin n’est pas au geste merveilleux, notre  prison est détestable de sales chansons édictées pour vivre par petits épisodes, les paroles viennent  d’un vague lointain où l’on peut rencontrer Dieu, des navigants, des produits chimiques, des bestioles aux rires carrés,  il y a même certains jours, où le jour est à son contre point, une courte course contre  notre cours comparable à une entrée d’usine, alors on méprise le monde, et moi je suis pour, tout comme je suis pour des minutes, des heures  d’enivrement, et de chevauchées assis sur  une chaise à bascule, le premier qui me cherchera il aura aussi soif que moi…

Comme je n’ai tué personne , je suis sans avenir et non dans un courant de type patriotique, et s’il fait beau sur les toits, il le fait tout autant au grenier où la vapeur se mercurise dans des instantanés protéiformes,  plus en dessous encore sous les étages,  aucun prophète ne s’attable parmi les céramiques comme des chapelets horticoles et qui sentent les anciennes connaissances, c’est un lieu ordinaire qui va à trop de  regards, c’est-à-dire binaire, plus les  années passent , plus les objets s’opacifient, on a beau les oindre, les frotter, les polir,  ici on prend  l’impact d’un prisonnier, avec un chiffon sec ou humide,  mais rien n’y fait, la  santé fait défaut  à chacun même  avec diverses essences, que personne ne bouge, nous avons tous des rhumatismes .


Mon Dieu faites que je ne pète pas plus haut que mon cul, que mon  colibri ait dix mètres d’envergure, que du vin vieillisse bien à l’heure de mon gosier, que j’ai  des épices dans chaque main, et qu’à chaque main j’ai dix doigts pour les saisir, et Dieu exerça mon souhait, le plus compliqué c’est de le faire comprendre aux autres.

Il est difficile de n’être pas mélancolique avec le  temps qu’il fait, le ciel est bas, les nuages sont bas, les maisons sont basses, ma vue est basse, à tout voir au ras du sol, on marche courbé, on a besoin d’une canne, putain d’années et de vieilleries.

Lorsque je ne pense à rien, le rien vient m’enquiquiner en me posant des questions sur lui-même, et comme je n’y connais rien à ce rien, il me quitte pour aller enquiquiner quelqu’un d’autre…

Les queues des cerises me font penser à des queues de pommes, mais en plus long, les queues de pommes me font penser à des queues de poires, mais en plus fin, les queues de poires me font pense à des queues de grenadines, les grenadines n’ont pas de queue, ah bon, alors je ne pense pas, ou mal…

Un petit tremblement de terre bien coopératif  vint à ma rencontre, et si je fendais, les murs, les prisons, les ponts, les arbres, les pylônes, dit-il, c’est comme tu le veux, lui répondis-je, et il le fit,  tout juste quelques fêlures et lézardes de pas grand-chose furent ça et là, un bon à rien que ce petit tremblement…

J’entreprends de peindre un tableau de grand format ; mais je n’ai pas suffisamment de couleur, la nuit venue, je le mets au verger, le  lendemain il était roux comme un écureuil.

Le cou de la girafe est long, le cou du cygne est long, le coup de pied au cul peut l’être, mais ça dépend de la distance à laquelle il est donné…

J’aime bien le mot « Vague », justement parce qu’il l’est, d’ailleurs tout est vague, les âmes, les terrains, les approches, la parole, le vague même est vague, n’est-ce pas ,et tout ça c’est vague, non !

Je mets au panier trois de mes pensées funestes, la première l’est parce qu’elle touche à la fumisterie, la seconde parce qu’elle touche au fumier, la troisième parce qu’elle touche au   ramonage que je n’ai pas fait, en fait mon panier est une cheminée, j’y ai mis le feu, la maison a brulé, j’ai emmené la fumée, et je m’y suis planqué de vous.

Le mouvement concave et convexe des choses, je n’y comprends rien, le mouvement de la pendule je n’y comprends rien, le neuf octobre, je n’ comprends rien, le mouvement des marées, je n’y comprends rien, je vais prendre une décision, resté assis dans un   fauteuil et attendre que l’on m’explique tout ceci…

Devant une femme nue je suis tremblant, devant une belle toile, je suis tremblant, devant mon père, je suis tremblant, c’est comme même ça, même  dans la  santé, je suis tremblant, j’ai dû en faire des conneries pour trembler comme ça.

Le jour de mes dix ans je suis devenu  invisible, et cela jusqu’à ma quarantaine où l’on me mit en elle, voilà pourquoi vous ne pouvez pas me voir…

J'ai appris que c'est le vent qui donne sa forme à l'arbre et à la fleur, toi, tu me donnes forme humaine, ma relâche est dans tes bras, ton corps m'irise et m'irradie, je ne suis plus chancelant, tu te suspends à mon cou, et c'est une célébration de sens, c'est comme une petite éternité qui m'étreint, tu as le visage de mon bonheur d'aujourd'hui et de celui à venir,  celui que j'ai eu dès le premier soir, mais que je rends muet parce que j'ai toujours été un taiseux,  le silence est un de mes lieux favoris, dans les jours, les mois qui vont suivre aux jours et aux mois, je vais aller aux mots pour toi, les mots ne sont pas que des lettres unies, jointes, c'est un rappel à l'enfance, à quelque chose qui est de l'ordre de la déité, à quelque chose de plus essentiel que la lecture même, qu'ils soient sur les lèvres ou sur les livres, les mots sont des flocons bleus, rouges, gris, noirs qui nous ramènent à la lumière pour y aimer, aimer c'est aussi rendre de la beauté là où elle doit être, en fait un peu en tout et partout, c'est pour cela que les hommes, les scribouillards de mon espèce écrivent, chacun recueille des miettes, des lambeaux d'instants pour les donner à voir, pour des compositions qui iront au regard et au cœur quand on les garde ouverts, moi ,je te vois, je te fixe, je te regarde comme on regarde une flamme, un tableau, l'abstraction d'une toile où l'on devine un visage aimé, et celui qui est mien aujourd'hui, je te le dois, j'ai lu ta lettre, j'en suis ému, tu te donnes et t'offres à moi dans ce qu'il y a de plus cruel et de plus intime de ton passé, je ferai tout pour que ton sang soit parallèle au mien, c'est de là que vient la vie, c'est de là que naissent les vraies émotions, le sang est le plus merveilleux des véhicules, j'aimerais que dans l'oubli tu poses ton passé, assez de blessures, de douleurs, d'angoisses, que sais-je encore, rions ensemble, soyons ensemble, baisons ensemble, que le noir ne nous récuse plus mais qu'il nous acclame, et lorsque nous y sommes plongés que ce soit pour nous toucher, j'aime te toucher, t'attoucher, c'est comme un bourdonnement d'insectes là où tu sais, un grelot, du tiède qui vire au chaud sur ma peau, je te parle amoureusement parce que je veux te restituer un bel univers, je veux que tu sois riche de nous et pauvre de cet hier où tu as souffert, mes maux sont loin, j'ai pardonné, ils sont lointains, plus lointains que les étoiles ou les sélénites, tu sais ceux qui sont dans la lune, tu me mets dans la vie…