Au jour le jour 348

Les victimes de l’amour
sont au nombre  de mes notes
et je mets à profit
des axiomes au pain germé
l’interception de la douleur
est « aie » ou « ouille »
ce soir je suis
réceptif au bilan
du nombre de mes négations
je vais les remplacer
par des salutations
le Christ puise dans la Meuse
il corrige la montée des eaux
il est temps de l’héberger
des engins de sport
empruntent les sentiers ardents
comme personne n’est parfait
le subjonctif se fait la malle
la malle est de papier d’Inde
il s’évapore dans le brouillard
mon censeur a de la fièvre
sa température monte
moi on m’a écroué.

Les pensées extérieures font des bêtises sous le ciel qui est un faux couvercle, le ton monte sur les créneaux, plus on gravit les crêts, plus les pensées s’éloignent  de la terre et se rapprochent de Dieu, Dieu n’est pas prudent, est purulent, il se taillade les veines avec un canif, il s’aperçoit que ses pensées sont  les mêmes que les nôtres, les hommes sont tous déroutés, voilà pourquoi il ne leur adresse pas la parole.

Le châtiment,  il  a toujours une  taille de trop, prenez en un petit, il n’est rien au regard de la faute commise, prenez en un grand et il l’est trop, le juste milieu c’est de faire  pousser un  rocher à chacun vers le sommet d’une colline,  ou de remplir un tonneau troué, mais ça, ça est déjà avéré comme une variété de jeux qui vont à l’infini, et l’infini c’est aujourd’hui.

Mon Eros est sous une cloche d’airain avec du trèfle dans les narines, un taureau fonce sur mon abri, il vibre tant et tant que le trèfle tombe au sol, il aurait mieux fallu qu’il se mette du trèfle dans les oreilles

J’ai trouvé le mot « Parchemin »  en revenant de l’école, il était là dans l’herbe humide, y dormait, il sentait la muscade, la canonnade, la cassonade, et des siècles morts commis dans les livres, une fois le mot mastiqué, chiqué, il n’en reste qu’un, ce fut le mot «  Tralala ».

J’ai beau parcourir un espace qui va d’un espace à un autre, c’est toujours  un espace que j’occupe le  temps de passer par ces espaces, je pense alors aller  dans l’espace du ciel, ça s’appellera alors la mort.

Ne me prenez pas de haut, d’abord que je ne le suis pas, et puis j’ai des éperviers et des pétards en poche,  dans ma poche revolver un revolver, à la bouche de la salive, des injures en slave, et une fois que tout cela pètera, ça fera un grand badaboum, souvenez-vous en…

La stratégie des oignons et des femmes est de nous faire pleurer, de nous mettre le nez dans la farine, de tirer la couverture à elles, de voir de l’azur sur les fraises des bois alors que ce ne sont que des bonbons roses, de couper la queue des cerises pour que nous n’en fassions pas des boucles d’oreilles, ah oui tout ça vaut pour les femmes, et les oignons me direz -vous, et bien elles les épluchent  sous l’eau froide, l’homme restera un gros con…

L’origami est une arme primitive
qui me les brise
les Chinois font de belles compositions
de beaux découpages
de belles décorures
dans le  papier
inrafistolable
je préférerais tout réduire
en poudre
et en faire du Nescafé
que je servirai à mon père
amateur de grains rétrogrades
tous les matins
je lui fais un salut
et un baiser à l’antique
ça lui rappelle mes dix ans
quand j’étais blond châtain
ou quelque chose comme ça
et puis en terme de mots
de souvenirs
vous en savez quelque chose
je n’ai donc rien à vous apprendre…


Le chiendent a mauvais  genre parce qu’il tient de l’incisive et du dogue, vous voyez ce que je veux dire, si vous ne le voyez pas, peu me chaut,  moi je sais qu’il a mauvais genre et j’en reste là.

On ne sait jamais qui saluer en premier , un général ou sa femme, un amiral ou sa femme, un président ou sa femme, un chien ou sa chienne, le peigne ou ses dents, bref, c’est chose compliquée, moi je m’en bats les burnes  de tout ce beau monde, d’ailleurs je ne le  fréquente pas, mon beau monde à moi il est dans les   yeux de ma bien-aimée.

Une marmite qui milite pour cuire pour s’afficher, ça fait  trop long fichier, un, le mauvais côté des choses quoi ,moi rien ne presse ,je vais lire un Astérix.

Bang bang bang  fait un cœur étroit qui saigne,  bing –bing-bing  fait un cœur gros qui saigne, mélangez les deux  et vous obtiendrez le pétaradement  d’une kalachnikov qui s’amourache d’un colt, quant au bruit que ça fera dans votre  poitrine ,je vous laisse l’envisager , c’est une  pensée positive, moi j’ai  des murailles à franchir, et je n’ai pas les muscles appropriés, les ongles coupés courts, mes paupières sont cousues pour ne pas les voir si proches, et  je n’ai plus de présence, plus personne entre chez moi, et c’est bien ainsi, il me faut une cervelle bien propre et bien douillette où vous viendrez dormir.

Nous sommes  souvent lors des nuits blanches dans les parages de l’enfer, à trop s’y  rapprocher, on s’y brûlerait, alors on se tient à la bonne distance, dans cette putain de  tiédeur dans laquelle on a marché des années durant, et cette tiédeur on y a déversé une autre tiédeur, celle de sa vie, et que vaut une vie tiède, nada, queue Dale, on a tout balayé autour de soi, le gel qui nous célébrait, le soleil trop violent au creux de nos mains, les chaudes présences comme autant d’erreurs sentimentales, la partie essentielle de notre sommeil par où venait la douceur des rêves, je la tiens pour responsable cette tiédeur de ce que je suis devenu, un homme qui cogne contre une porte de liège, et ça aussi c’est tiède, dans une autre vie je me réclamerai de tout autre chose.