Au jour le jour 340





           


Je n’entends rien  à la faculté de me taire pour vous, et comme je vous l’avais promis voici cette écriture qui vous est donnée, vous le savez mes mots me viennent brutalement, je n’y apporterai aucune correction, ça fait trop de bruit,  et de déchirement, et j’en ai assez sur les bandes magnétiques que je passe en boucle, j’aurais avec vous voulu aller à ce concert d’idées, à de belles musiques, à d’équivoques jeux, vous écoutez me dire quelque chose, puis autre chose, j’aurais été attentif à ce que vous avez de substantiel, votre passé entre autres, vous ne m’en avez pas donné le temps, ce temps qui rajoute à chacun de mes jours  ce qui ne sera pas de nous, ce temps qui est le  pire des intermédiaires, c’est le fameux conjoint de cette distance qui gâche et gâte l’emblée que j’ai connue avec vous, je vous entends  que vous vouliez m’apprivoiser, que vous ne vous échappiez pas de moi, qu’ il vous fallait de l’accommodement, certes, aujourd’hui je n’y vois qu’un infini qui finit, qui se clôt sur mes trop fortes émotions, un peu comme lorsqu’on respire un bouquet de fleurs et l’arôme en est nauséeux, je ne joue pas à vous faire glisser par-dessus mon âme, vous  me frôlez dans cette constance où je vous retiens, et où vous m’avez fait perdre la partie avant que je m’y engage, je suis un lauréat qui n’est pas monté  sur la plus haute marche, mon personnage est dans un monde  patent où l’attente est une nouaison d’entrailles, j’ai beau eu multiplier mes gestes à vous envelopper, vous ne les reteniez pas, ça me dissolvait jusqu’au sexe,  m’écrasait tel un poids lourd abat un poids plume sur le ring, moi les cordes je les connais, elles font que vous rebondissez et vous chopez un nouvel uppercut à la face ou un coup bas dans le foie ; c’est là que la vie est, c’est là qu’elle s’installe, dans un putain de toril ou dans une cage réduite où l’ordre va toujours à celui qui est le plus haut  ,et la plus haute c’était vous.



La vie est salissure et  salissante quand elle s’alimente  aux  textures du passé,  oubliez  le vôtre, ne l’oubliez pas , vous pas serez dans le raffinement de la souffrance confortable et sécurisante parce qu’elle vous met de belles images dans le  regard, mais ces images sont des images mortes, et la mort est le dispositif le plus approprié pour nous mener à mal, je le sais pour l’avoir vécu et traversé, le pire il est  toujours du côté du souvenir, de ce qu’on ne veut pas oublier, cultiver comme de l’ivraie et non de l’ivresse, moi mon  ivresse elle m’a mené  à la respiration de l’être, de tous les êtres,  dans le grincement et le subtil confort des mots qu’on ne prononce qu’à moitié tant la bouche est d’une pâte molle, mais que d’autres retiennent parce qu’elle vient de notre meilleur côté. Je me recharge de vous chaque jour davantage et pourtant je disparais à votre vie, à votre vue, tel est le lot des hommes, être dans la dégénérescence de la ligne droite, de celle qui nous émut, j’ai pour  principe d’émerger d’où j’ai  coulé,  j’émergerai de vous et je remettrai ma palette au noir, cette couleur qui rétrécit tout, les présences, les absences, le néant même, et rétrécir  c’est savoir que l’on est né petit et que petit son crèvera, ma petitesse c’était votre grandeur.

L’indicible paix qui entra en moi ce premier soir je la ressens encore après quelques verres de vin, j’aime la belle ivresse qui vous entretient, et non celle qui vous discrédite,  j’ai un caillou  dans la chaussure droite, il me ramène aux marches que nous fîmes, là où vous  caressiez un fier   cheval lunaire qui cherchait  le feu dans vos mains, et l’herbe que vous lui tendiez était tendre, pourquoi ne vous êtes pas  tendue davantage pour moi ; je suis dans le fatras intérieur d’être éliminé par vous, vous allez à quelqu’un d’autre, si vous ne l’avez déjà fait, que peut ma mièvre émotion de  sensitif contre un corps de premier assaut, et qui ne défaillira pas de votre désir, je ne veux pas me remettre dans le silence de vous, j’ai les yeux ouverts sur le monde, le nez à la brise, la bouche au vin doux ou amer selon les circonstances, je ruisselle encore de nos beaux ébats ; vous aviez le corps à mes réponses et mes réponses venaient par mon sexe et mes émotions, si vous saviez combien j’ai eu du courant dans le bas du corps , et combien il est important pour un homme qui n’a connu de tels élans dans un long temps, voilà que je vous retiens, j’aimerais que vous me déteniez encore, j’entends par là être dans vos notes et dans vos mesures.

Vous parliez de ma prolixité, c’est  une façon de trouver la paix et les bonnes réponses là où elles sont, autant dans une équation que  dans un verre de Layon, prononcez le comme il vous  chaut, si mes compositions prosaïques sont des dépositions alignées comme autant de stèles, c’est  parce que l’histoire est une  longue suite de morts placés côte à côte, et des morts qui respirent encore, nous en portons tous en nous, et qui nous empêchent d’autres capitales, ce soir je vous le dis, je suis  à visage découvert comme l’ai  toujours été avec vous, c’est de l’ordre de la catastrophe, je suis une machine à compatir, je devrais commencer pour moi.

L’heure tourne, l’heure a toujours été une tournante dans un pré carré, tournante ou tourmente sont du même ordre sur  les lèvres concentrées à dire le champ de la dignité, celui dont j’ai voulu vous faire part; ce n’est pour sortant de l’école que l’un que l’on a appris à lire ou à écrire, c’est dans l’étude de l’autre, dans sa réserve, ses épanchements, sa façon de respirer, d’être debout, et je l’ai été pour vous, plus j’avance dans l’écriture, et plus je suis sincère, ne m’en tenez pas rigueur, ce cahier est écrit d’un seul trait, le changement de ton, de feutre, est une façon visible de vous tromper, je me réserve le droit de m’enguirlander, n’en faites rien, il est dix-huit heures et des poussières, vous êtes à Paris, j’ai commencé à vouloir vous surprendre vers seize heure environ, je suis sur la route d’un  petit appétit, viendra le dormir ou je m’endormirai avec vous, ma candidate préférée, et qui s’enrichit à d’autres dépens, oui j’aurais pu cette nuit  me serrer contre vous, mais je n’ai pas oublié que vous vouliez du pointillé, que vouliez-vous battre contre vos anciens démons, apprenez  que les démons sont éternels, ça va de votre  antiquité à votre neutralité, je suis indigne d’être dans celles-ci…


Comme il n’est pas aisé de me lire ,je  remettrai ceci sur le site que vous connaissez, vous avec un traitement plus familier, mes veines s’inondent de la couleur de  de ces différents feutres et dans le même temps de vous, je vais dans ce que je sais de moi, d’insondable, à vous qui ne l’êtes pas, le rouge est de l’ordre de la maladie, de l’épanchement, les champignons n’ont pas de ces coulées, les animaux , les hommes les fleurs ont leur triomphe dans la mort et dans le cramoisi, je ne suis ni crochu ni trochu, j’écris pour vous séduire, c’est un peu comme une voix qui voudrait avoir sept octaves et monter aux échelles de soie qui n’est pas  dans la monotonie, j’apprends que depuis la conquête spatiale douze hommes ont marché sur la lune, saviez-vous que nos mains ont des monts insondables tant elles  sont dans de l’indéterminé , un peu comme chaque œil a un iris d’une physique toute autre,  sachez que je vais multiplier  les jours sans vous, je n’ai pas inventé la machine à  patience et à l’attente, je ne veux pas me défigurer à vous espérer, j’ai encore du patrimoine  qui est le porte-parole  de mes envies et de mes désirs pour vous.
 
 Je vous relis une fois encore, vous  vouliez aller, venir et revenir à ma soif de beauté et non de désastre, mon accord vous fut donné, quelques jours tard je n’étais plus qu’une parenthèse, ce mot est un rapiècement , j’entends par là qu’il n’ pas eu  à être cité, car je n’étais pas rudimentaire de vous, mais en en un trop plein, comme lorsqu’on grimpe sur un podium   pour  le premier prix, à vous surprendre dans vos mots, vous prononcez celui d’histoire qui me sied, celui d’aventure n’est pas à mon goût, des aventures D.je n’en manque pas et n’en  manquerai pas , ces petits mariages et  arrangements nuptiaux d’un jour, d’une nuit ne sont plus dans mon intérêt, c’est vous que je voulais enjoindre d’être à mes côtés dans la blancheur de mes minuits, l’utilité d’exister, la capacité  à n’être plus perdu dans les excès, la colère ou la disgrâce, vous  rajoutiez  être heureuse de vous tourner vers moi, c’est un peu une façon de colimaçon de tournoyer , de tournicoter autour d’ un être sans aller au but qui est le sien, ma façon d’être d’homme de direction, droit dans l’appareillage de l’être et non de l’accoutrement fit que de la peur vous vint, qu’elle vous mit en tête une musique triste, quelque peu funèbre, pas dans le sourire d’une embellie, vous vous  trompâtes, je ne suis pas grinçant, mes gonds sont huilés, mes chants ne sont pas funestes, j’ai de la prosodie et de la psalmodie pour vous, c’est bien en franchissant le seuil de ma porte qu’ il vous vint l’envie de vous mettre,  de vous serrer contre moi, que nul regret ne vous   vienne de ce moment-là,  il fut de cette munificence qu’ont les ciboires lorsqu’on y boit  y le vin qui vient du désir à le recueillir, fait curieux, plus  je vous écris, plus les stylos s’assèchent, et moi inversement, ma  proximité vous fut salutaire un court moment, pourquoi en serait-il autrement à ce jour, je suis un homme debout, mon passé n’a pas altéré  mes jugements, les jugements font du potin, et le potin finit dans de faux entendements.
Ce cahier entre brouillards d’automne et soleil sur la Vienne voilà qu’il vous parvient, vous avez du mal à me lire, je n’ai pas souffert de vous écrire, ma bloquerie elle est  contre votre corps, vos seins au juste titre, votre ventre, votre sexe adroit et grave qui n’est plus le mien, c’est toute ma méridionalité qui m’échappe, un peu comme ces cigales qui s’imposent dans les pins puis crèvent  devant la fourmi sourcilleuse, j’ai chanté votre anniversaire à la manière de ces deux insectes, l’un se frottant les ailes  les unes  contre les autres, le second faisant de ses victuailles  des délices pour l’hiver , le mien est déjà là, dans votre absence, dans ces notes sombres  qui sont des paquets d’ombres  inlavables  fut ce à la javel, je me voilais par moments pour ne pas vous apeurer de mes abattements, dans mes atterrements, vous le deviniez, les hommes de chair ont de la  ténèbre dans les muscles, cette ténèbre elle peut être splendide  quand elle  dans la bandaison, terrible dans la mollesse, je bandais pour vous, c’était comme une lettre écrite à toute heure de la journée et que vous lisiez à mes côtés à vive voix,  je m’écoute vous écrire, vous jaillissez de moi comme un soleil va réchauffer les écolières sous le préau, continuez, ne me privez pas de la liberté d’être dans votre chaleur fut elle lointaine.
Je ne veux pas être votre demi-pensionnaire, becqueter une fois par jour ne me suffit pas, je préfère  cette abstinence qui est  de l’ordre de l’oubli et qui petitement, doucement, à petits pas de renard, de levraut, de menthe  nous mène dans un noir domaine où le roi attend un nouveau trône, le temps de crever les murs de son ergastule, je ne me perds pas dans la voix et les mots qui vous parviendront, pas plus qu’ils ne me paraissent folie de vous les faire parvenir, ma raison est toujours en cale sèche, mais elle a le visage d’un homme qui regarde  droit devant lui , sans ciller, ce soir il est une verte lumière qui filtre par les volets, j’y vois votre visage qui se compose comme une paix à  ma naïveté d’enfant qui est assis sur les escaliers et qui attend que sa mère rentre de la ville où elle s’est rendue pour quérir des chaussures à talons hauts et une jupe coupée  court pour séduire un amant, j’étais cet enfant, c’est moi qui étais sur ces marches, c’est moi qu’elle oubliait, et tant j’étais docile, tant elle s’ éloignait pour me donner à voir  le monde comme un immense foutoir ogival qui va du visage au sexe, sans savoir donner au môme  que je fus le bel amour embusqué qu’elle avait pour les hommes de chemise blanc vêtus. 
 
Ma première hallucination a été  de me voir vieux, tous ignorent cette diablerie qui vient aux yeux lorsqu’on a dix ans, c’est tel un miroir brisé où apparaît visage déraisonnable de l’âge qui n’a pas su traverser les saisons, j’ai été saisi par cette image et j’y ai fondé autant de miettes que  de ravages de moi jusqu’en arriver à croire que ma soixantaine serait comme quitter un pays rêvé, et c’est ce qui est devenu aujourd’hui, est tombé la paravent de mon enfance, de mon adolescence, me voilà loin de vous ,j’ai beau continuer  à vous entendre, à vous attendre, je suis à la piquette, au mauvais vin, ma treille est cramée, les spatz ont grappillé le raisin et vous une part de ma raison, ne dites pas cela quelque chose à voir avec la fatalité, est fatal ce qui vient en dernier et je veux encore être dans votre parcours, vous me disiez accorde-moi de me donner de tes nouvelles, ce n’est pas de l’accord que je vous donne, c’est mon âme de vagabond, de gitan, ceux qui ont des paroles et les tiennent et ont le salut loin du purgatoire , je veux encore venir à vous par les mots, sortir de ma noirceur idéale pour vous dresser devant moi comme une korê dont la lettre utilisée vaut triple sur le damier où l’ordonnance des mots et des idées est de parité.
 
 
 
Il est dit qu’à chaque sonnerie du réveil ou d’une horloge un ange passe, savez-vous ce que sont les anges, ce sont des horticulteurs, et des viticulteurs qui prennent aux branches,  aux fleurs et aux treilles les parfums les plus doux, c’est cela que j’aurais voulu vous offrir dans le bouquet des jours, des futaies, des bois, des monts et des plaines, des bras, j’ai calqué de vous chaque photo qui sont sur le site où nous correspondions, je les mets à ma vue chaque soir, c’est une nouvelle remarque et puissance  dont je me sens doté et aussitôt raccourci, cette gerbe  de vous c’est comme un opéra menteur, incontestable et plat ; je vais surveiller mes abeilles.

Vous parliez de ma prolixité, c’est une  cette façon de trouver la paix et les bonnes réponses là où elles sont, et elles sont en tous lieux, autant dans une équation que dans un verre de Layon, prononcer le  comme il vous chaut, si mes courtes compositions  prosaïques pour sont des dépositions alignées comme autant de stèles, c’est parce que l’histoire est une longue suite de morts  placés côte à côte, et des morts qui respirent encore nous  en portons tous en  nous, et qui nous empêchent d’autres capitales, ce soir je vous le dis, je suis  à visage découvert comme l’ai toujours été envers vous, c’est de l’ordre de la catastrophe, je suis une machine à compatir, je devrais commencer pour moi.

Comme il n’est pas aisé de me lire, je  remettrai ceci sur le site que vous connaissez, vous le lirez un traitement plus familier, mes veines s’inondent  de la couleur de ces différents feutres et dans le même temps de vous, je vais dans ce que je sais de moi d’insondable, à vous qui ne l’êtes pas,  le rouge est de l’ordre de la maladie, de l’épanchement, les champignons n’ont pas de ces coulées, les animaux et les hommes les fleurs ont leur triomphe dans la mort et dans le cramoisi, je ne suis ni crochu, ni trochu, , j’écris pour vous séduire, c’est un peu comme une voix qui voudrait avoir set octaves et montée aux échelles de sa foi dans le monde, j’apprends que douze homme depuis la conquête spatiale ont mis le pied sur la lune, saviez-vous que nos mains ont des monts insondables un peu comme chaque iris est d’une autre physique, sachez que je ne veux pas multiplier  les jours sans vous je n’ai pas breveté la machine à la patience, et à l’attente, je ne veux pas  me défigurer à vous espérer, j’ai encore le  patrimoine qui est le porte-parole  mes envies et de mes désirs qui vont vers vous.

Je n’ai rien innové de ce qui éprouve un homme pour la femme aimée, mes réponses ne me distingueront en  rien dans le vouloir de ma qualification de vous, je ne vous poserai aucune question, je n’aurais de ce fait pas  de  réponse, j’aime le rouge de la gastronomie du mystère, du corps et des beaux repas, chiche que nous en fassions un ensemble, je ne sais pas si je suis à votre ban, si tel n’est pas le cas , relevez moi et conduisez-moi vers vous.
 
Avec toutes les larmes du monde je n’aurais pu remplir ma vie du bonheur que je te dois, je me suis suspendu à tes stridences et grincements d’hier, comme je te l’ai répété je n’étais pas à la hauteur ,ceci est une métaphore, je sais que je suis dans la raison raisonnable, il faut que tu lises ce cahier dans un faux envers, je ne me donne pas spectacle, tu me plais, tu m’as plu, je t’écris pour m’empêcher de te dépérir, je suis dans un vêtement propre, j’ai encore des bonnes nouvelles de ce monde et qui pourtant n’est pas le mien, je t’aime, c’est une note que j’ai à payer …
 
Au plus près et au plus loin de toi je me suis enfermé dans l’idée que je ne rencontrerai plus jamais quelqu’un de ta présence, je vais t’appeler dans les minutes qui suivent, avec les mots pâteux à ma bouche tardive, que tu me comprennes ou non, peu me  chaut, tu étais mon geyser et ma source, l’anode et la cathode, Mandelieu et La Napoule, le travail que j’aurais voulu faire, manœuvre, manœuvre c’est aimer avec ses mains et la connaissance du toucher, celle des autres également, et à un moment j’ai cru bien te toucher, ce fut bon, j’aurais aimé que tu me le dises, les feutres sont à leur  fins, comme moi, c’est un exercice d’amour et autant intellectuel  que je te fais, ne t’en fout pas, je m’en…
 
Je m’inflige un zéro pointé sur la marge de ta reconnaissance, je n’ai pas de nid au soleil, aucun photographe n’est venu mettre son œilleton en mon jardin et sur moi-même en labeur, je danse dans le désordre de t’avoir connu, toi avec tes titres, ta noblesse, et moi avec ma roture, je t’ai fait une belle chambre où tu ne dormiras pas, le cahier est à son terme, dans dix minutes tu auras du mal à me lire, il est vrai que je t’aime et te maudis à la fois, je vais gravir les escaliers en retenant la rampe, les perce neige sont déjà au potager, les nuits sont froides, je suis froid, froid de ton absence, j’appuie comme un forcené sur le feutre, mon  visage est un paysage mal choisi.

Si chacun de nous allait chercher l’enfant dont il ne s’est pas départi  dans ses  météorologies, aurait-il été de l’ordre d’une stabilité sans dépression, la mienne date de cinquante ans, quinze années de psychanalyse n’ont rien ôté de mes après-midi croupis, de mes nuits froides,  de ces massifs d’où je dégringolais, ma Normandie était à l’ est, et l’est à l’ouest, l’orage du feutre m’oblige à l’appui et à t’ appuyer, tu es mon cyclone, froid, chaud, tiède, tiède et chaud, froid glacial, ma voilure est au bon vent, mon ivresse avance, je suis dans un ras-le-bol et à tribord, avec quelle couleur vais-je en finir avec toi, toi tu le sais, moi non…

Les nouvelles sont d’une ancienneté qui monte aux échelles du désespoir, je vais sous un soleil froid, j’ai envie de t’appeler,  qui se cache derrière toi, derrière cette douceur et sévérité à mon égard, je ne suis qu’une flaque d’eau sur une autre flaque, et qui va à l’étang par des étiers saumâtres, mon ciel est à la moue, morose,  noué, je suis passé à la slivovitz, cet alcool que mon père a ramené de Croatie, je deviens plus frontal, plus abrupt, plus autre quelqu’un, j’ai envie de fumer un petit joint, de m’endormir, je suis triste, mon père est monté rejoindre sa couche, je n’ai pas de connexion Internet, tu ne m’écriras pas, tu ne  m’enverras un SMS, je t’ai mal connue,  je suis seul, je ne crois à aucun prodige.

Mon utilisation des mots est plus que décidade, j’ai une charte avec leur contrôle, une accréditation, et si j’écris, c’est pour te séduire non pour te réduire, je te l’ai dit, tu ne  seras pas une amie, je m’en remets à d’autres pour ce genre de rapport, tu m’occupes et m’accapares, certes, je serais fou, pur, impur, maladroit  de toi,  chaque jour apporte déjà  une note plus dégueulasse que le précédent et je les connais ces jours, je sais que la fin du cahier est proche, tout comme mon verre est vide, je m’en remets à toi ,  je suis un petit mec assis sur la margelle d’un puits, et qui se dit chiche pas chiche, la jument est verte, l’herbe bleue, les chats sont gris, restent tous les  épisodes des femmes dignes ou indignes, cela est de l’ordre d’une série télévisée.

Ton corps je pourrais   en parler comme d’un phénomène qu’on lirait dans un marc de café, c’est de l’informalité que je me représente, ce n’est qu’un avenir qui n’aura pas lieu puisque je ne suis pas dans ton  intérêt, j’ai fait le pari de t’écrire en quatre heures avec ma grande gueule, mon appareillage, de tout  mon intérêt pour toi, je sais que je ne relève pas de ton désir d’homme, je ferai avec, je ne veux pas être de ce paquet d’ombres que tu traîneras avec toi, chaque chose à sa place et moi à la mienne, ton espace ,ton  temps ne sont pas dans les miens, je l’ai compris, je ne suis pas en tête de gondole, je suis un  tournesol tourné vers du terrestre.

Le plus bas de mon bas a été dans mes mots et la parole que j’ai toujours tenue même tombée à terre, et l’enfant assis même s’il me revient en  mémoire dans ce petit mètre carré de solitude , je sais qu’un jour il aurait marché vers l’amour, vous m’obsédez par votre voix et la propriété qu’elle a à me ratatiner au bout du fil, moi qui ait tant de retenue au téléphone, D.  j’ai conscience  que l’alcool m’abouche et m’inonde, qu’il me communique de toi le plus épais et épars de ta vie, je t’associe à mon monde le moins grotesque, celui que nul ne connaît, celui de mes rêveries, je n’ai aucun argument pour te  retenir, je viens au tutoiement, nous avons   baisé, et j’aime ta vie et ton corps.

Votre tendresse elle est là au bas d’une seule  lettre parafée,  ça a un côté maternel, comme lorsque sans vouloir heurter  quelqu’un on lui envoie une imprécision en plein centre pour qu’il ait la trouille de ce qui sera après, ma contribution au risque  de vous garder a été immense, je n’ai pas su placer les remparts et les parapets là où il fallait, je n’ai pas de solution pour aller plus loin avec vous loin sinon la certitude de votre ancien  amour, vos anciennes cicatrices et blessures ne me font pas  peur, je me  prononce pour une vendange,  je tiens à vous comme un écolier serre son sac chargé contre son dos qui chaloupe, le mildiou a atteint mon raisin, je n’y lis plus l’étiquette, je ne me suis jamais plié, je plie pour vous…

Le rythme de mon  écriture n’est pas encore à son extrême pauvreté, je me suis tant chargé de vous qu’il faut que je vous éloigne puisque c’est ce que vous voulez, je suis une taxe de trop, j’ai un soir pris la bonne route qui me menait à vous, dans les jours qui suivirent je prenais la même qui m’écartait de vos titres, saisons et raisons,  j’ai mis le pied dans une flaque d’eau comme un enfant, ça fait des éclaboussures, les éclaboussures sont de la boue, la boue est collante, on peut en faire des stèles et des statues, toutes deux évoquent ou évoqueront une mort à venir, j’apprends que la taxe sur les carburants va augmenter,   je pense à cet amour que j’éprouve pour vous, est-il un additif, un supplétif, un suggestif, une maladie ?

Les feutres s’épuisent comme en en assauts répétés   ,je veux du feu, des cheminées de fée, , Prague, Bruges, les bars d’Irlande,  pisser contre les comptoirs, je le ferai parce qu’il en est ainsi, le désire ,ma chair et mon appétence vont vers vous, je suis fixe dans ma mobilité, je besoin de votre secours, de votre amour, or il n’en est rien pour vous, restez donc à votre niveau de vie, j’en resterai au mien, certes oui, je suis un  homme approximatif comme l’est le monde, avec chaque existence, je ne veux plus me distribuer, ma solution c’est vous ou la solitude, les putes ou la branlette, j’abats des mots qui vous heurteront, non je n’y crois pas vous connaissez la vie et la vie vous connaît..

Certain dit,  j’aimerais que tu m’aimes pour ce que je suis, moi je vous dis que j’aurais voulu que vous m’aimiez dans la répète, pour ce que je parais ou laisse apparaître, comme vous je suis dans la récidive de multiples amours, rien ne nous a exempté de ne pas y être, c’était beau, bien,  même tangible, je ne suis pas armé  contre ce que vous m’infligez,  vous me faites mal, je ne veux pas changer de ton de vivre pour vous, j’ai  été dans la concorde, celle d’un homme tout en  intérieur, mais serré, sérieux, je suis un gisant de pierre à la crayeuse  contemplation de vos sens, je n’ai nulle honte, j’ai toujours aimé les chants.

Je m’amuse de mon intimidité  à votre égard et tiens à vous dire que vous manquiez de tact lorsque vous alliez sur ce site  encontre devant moi, Valparaiso est un éternel intrus à mon chevet, vous ai-je une seule fois parlé de celles qui furent dans mon lit, sur mon sexe, non, voyez-vous D. les hommes comme les nations meurent d’ imperceptibles impolitesses, ceci n’est pas de moi, mais je l’ai retenu comme une justice qui est à ma hauteur, je vais dans les confidences puisque j’avance dans les verres, je sais mon âge terrible, je ne suis  pas encore sur une voie de garage, les trois quarts de mon corps et de mon esprit fonctionnent, je suis la même personne que vous avez vue, la  suis  encore à  votre regard ?
 
Le rouge  traverse le papier, il résiste, ce n’est pas un sang bleu nuageux qui disparaitra aux  premiers spasmes  du vent, je connais, j’ai connu des marchands de de bonheur, d’une heure,  d’un jour, dites-moi que vous  n’êtes pas de ceux-là et je vous  croirais, j’ose prendre le feutre et la parole parce que je sais que vous me savez, si certains mots vous échappent vous  en connaissez la teneur, demain de  bonne heure j’irai acheter quelques stylos,  curieux pour quelqu’un qui s’apprête à la strophe qu’il n’ait pas de quoi écrire clairement, j’avance dans la soulographie, et ne veux pas vous nettoyer de moi, cela  n’a jamais été dans mes activités, je préfère chuter à vos pieds que de malseoir, mon instabilité vous est due, l’éternel est  pourtant toujours devant moi.

J’ai toujours su que le bonjour à  la tristesse, vous voyez de quoi je parle, était un bonjour qui mène aux cartes, au  casino, et je n’ai pas de révolver,  j’ai fait la vaisselle à la main, sans gant, tout comme j’ai désherbé  le jardin, pris les orties à même les paumes,  vous êtes ortilleuse, piquante, salée, sucrée, un côté embrun, un autre de dune et de plage que je ne voudrais pas partager, nos initiales se suivent, les signes sont maladroits et n’ont pas de col blanc , le médecin qui m’a soigné pendant quinze ans me parle de son Espagne natale,  moi de la Croatie, plus que de mes états seconds où j’étais bloqué en paroles,  en gestes en tout, envers le monde quoi.
 
Il reste seize pages dans ce cahier, je bredouillerai   dans les minutes à venir, serai nuageux, maladroit,  vous comprendrez je le sais mon délitement ; pourquoi parce  je vous le dois, dois-je  vous remercier ou  faire le contraire, j’ai soif de vous et du dormir pour toujours tant ma peine de vous est le  pire des calculs en double dans mes reins,  en  témoignent mes mots  d’ivrogne, pas honteux, je voyage en mémoire avec vous, vous colle, vous courtoye,  vous courtise,  vous cours après, je sais ici au millimètre près ce que j’écris,  je me mets dans la danse autour de vous, ce ne sont que des mots inutiles pour moi, besogneux, je saigne bien et mal selon les circonstances, ce soir le circonstanciel  c’est vous…
 
 
L’unique remède contre la vie c’est de crever, ou  alors d’être dès notre naissance sans père, mère, frère, sœur, ce sont des trous du cul de partisans qui veulent qu’on soit à leur image et qui nous rendent pitoyables, aucun médecin  ni psychanalyste ne s’y trompe, on naît ce qu’on est, sale et seul, pas d’autre recours que celui d’avoir le même nom, la même typologie et  topologie que celle de ses des ancêtres et  géniteurs, pourquoi pas n’être mort-né dès mon entrée dans le monde, j’aurais   peut-être été autre ,pire, mieux, à couvert sous un  nuage statique et bleu en permanence dans une guitoune  obligée, j’ai votre pulsation de ma tête,  mon sang, j’ai bu un litre de mauvais vin, je ne suis pas encore  dans l’infernalité de l’inféconde parole; je tiens à vous…

Le monde n’a jamais été à ma mesure, savez-vous pourquoi, parce qu’il y a l’homme et qu’il n’est pas une solution au problème de la vie, les plantes, les protozoaires, les animaux devraient suffire à lui donner une noble face, et nous crétins dénaturés qu’en avons-nous fait, un dépotoir, c’est un peu comme un amour qui a bouffé toutes ses madeleines et qui se barre, et Proust reste  sur un banc public, il a perdu ses clés, j’ai été ce Proust là il y a quelques temps, c’était un soir d’automne,  je me suis vu  plus distingué que jamais, savez-vous pourquoi, parce que je n’ai demandé d’aide à personne, je suis un type transi d’orgueil, la vie m’a déterminé ainsi, ce soir je veux coller mon visage contre le vôtre, je ne suis pas absent de ma vérité, de  la vôtre peut-être, et je m’en fous.

Le feutre violet  a rendu l’âme, j’ai toujours su que l’âme était le conducteur des plus belles  choses, des plus beaux de  nos actes, combien vous et moi en avons-nous commis, je me résigne à ne pas faire de compte, je n’y  arriverai pas , je me soustrairai de moi , ça c’est déjà fait, alors pas besoin d’ expliquer le patrimoine qui est en moi et  qui n’ a rien d’enviable. J’ai posé une pendule sur la cheminée du salon, le temps est physique,le temps de la vie et après, qu’est –il pour ceux qui restent sinon une nouvelle distance , vous parliez  d’aliénation pour un homme, je sais la folie d’aimer, je connais celle de haïr, question, puisque  l’alcool  m’y pousse, et que je n’ai nulle honte, elle m’est rarement venue, on se vouvoie, on baise, on se tutoie, avez-vous  quelque idée à ce sujet ?
 
Plus j’avance dans  l’ivresse, plus j’ai le sentiment de vous avoir perdue, j’ai éprouvé cette épreuve dès le premier regard, et pourtant j’ai répondu  à ce que je croyais d’éternité à vous retenir, je ne voulais pas d’une croisière, pas plus que d’un chemin  de la croix, un mélange des deux peut être, j’ai envie de  vous appeler, je n’en ferai rien, je me mets au défi de finir toutes ces feuilles avant vingt heures, ce n’est pas une claque  j’ai pris dans la gueule de votre part, c’est de l’ordre d’un forfait illimité,  vous voyez ce que je veux  dire, il n’existe pas d’oubli que l’oubli ne veuille, je ne suis pas poreux, pas calcaire, je suis d’une une pierre stellaire qui retient, et  je vous retiens, retenez le…
 
Le silence a cela de commode, il est inadmissible parce qu’il ne donne pas d’autre choix que de l’admettre, il est buccal comme les muqueuses, aphasique comme une allergie,  primitif comme un  vomitif, et bien qu’il ait l’odeur de la vocifération, nous n’avons d’autre choix que de l’adapter, l’adopter, comme un enfant, un chien sans collier et qui vient se frotter à votre jambe, j’ai connu cela nombre de fois aux remparts de mes désenvies, et pourtant j’ai entendu cette musique sensible du hasard qui m’a sommé de veiller sur ces oubliés, aujourd’hui je suis dans le vôtre, il est dix-neuf heures, le feutre s’ébroue, vais  chercher un stylo…
 
Loin d’être prolifique, voilà ce que j’ai également retenu de vous, en rien je ne vous ai demandé de l’être, sinon dans quelques gestes que vous aviez sélectionnés dans des moments qui n’étaient pas les miens, trois nuits après avoir dormi à vos  côtés , j’ai failli partir dans le noir absolu, celui de savoir que je n’étais  pas de votre rencontre, simplement un tampon, et cet autre dans la géographie de trop de noir, je me serai perdu  en route,  j’ai dormi sur le canapé comme vous le fîtes la  nuit précédente dans une chambre qui n’était pas la vôtre, cela me fut affront, j’ai affronté et me suis tu de peur de vous offenser, vous qui m’étiez la plus belle offrande, vous me disiez vouloir prendre ma main pour nous emmener vers demain, je vous la tends, qu’attendez-vous ?
 
Ce n’est peut-être que fioritures de mon esprit qui vous parviennent, sachez que je n’aurai aucune rancœur, ni rancune, mais je ne suis pas une  abstraction, j’existe et j’existais pour vous dans vos encombrements, ceux qui vous flambèrent et que vous oubliâtes un instant ,point de séjour en ce moment qui ne me ramène à vous, oublieux de ce que nous fûmes il y  quelque semaines,  jamais, autant crever dans les secondes qui suivent, j’ai peint ce matin, le temps n’était, pas au jardin, dans les trempes et les traits que je pose sur la toile il y a vos couleurs vives, celle de votre voix entre autres , je vais à cette bataille inexpliquée et inexplicable de ne pas vous perdre, mais vous n’êtes nullement mienne, ceci m’est désarroi….
           
   


J’ai toujours mis mes affaires courantes en boule de façon  romanesque et romancée, comme un  religieux orthodoxe se défroque et fait tomber une rare essence sur l’autel que saluent d’un Ave avait des soldats romains prometteurs de complicité envers les simples élues, dehors on entend des rumeurs et des exclamations, de l’extravagance dans la grande famille des verbeux, ces souffreteux qui conduisent les bêtes à cornes aux abattoirs ; ceci est une remarque d’importance, elle montre  que l’information vient toujours à la bouche d’un rabat- joie qui entre dans la rage, la crise et la paranoïa, qui sont devenus des sujets philosophiques comme autant d’éclosion du verbe « Cesser », moi je vais casser ma pipe à la nuit fondée et me mettre dans le sexe d’une muse qui s’atermoie probablement par la douleur du partir.
Dans l’immédiateté affaires courantes à distance de la mauvaise fièvre, ces petites particules de santé épuisantes,  je médite sur ma  médiocrité, élevant de surcroît des bastonnades en riant, comme ces voix portées trop haut et qui éveille un dieu somnolent,  il faut attendre que cette opprobre quasi édulcorée qui vient par l’inertie des poussières m’adresse à vos souvenirs, et ceux qui les ont vérifiés dans la bonne température feront qu’ils iront à  la quarantaine avec leurs tempes grises et ceci sous l’influence  d’une qui serait partie sans laisser d’adresse…