Au jour le jour 335

L’ample connaissance primipare
elle se fait
avec le lait
des magies blanches
la neige de poudre bleue
qui met des chaussettes
aux lapins de garenne
et la confiance
avec ses vêtements radicaux
est le contrepoint des militaires
qui se rassemblent
qui ressemblent
à Louis-Philippe
avec sa tête de zouave à deux balles
moi je m’aperçois
que je me suis éventré
avec l’arrivée énorme
d’un rire trop violet
et mes viscères roses
sont des animaux pâles et vierges.


La main gelée du réconfort
n’est pas intense à la cueillette
là où l’on reconnaît
dans une olivette
le visage de la vierge
qui suivra à la nage
le sage au crocodile
à la maturité d’un singe
qui ne travaille pas
pour aller à la nullité
de ceux qui triment en paroles
les vieux remontent
les escaliers des hospices
où des infirmières
ont du retard
dans leurs règles
ce sont les albatros
du ciel laborieux
qui nourrissent les nuages en mieux
et moi je les regarde
comme des dieux vautrés
sous le grand parasol
de l’éternelle paresse.


Dans chaque saison brutale
les canettes sortent du nid
les canapés brûlent
les biroutes  du ciel
sont des animaux inférieurs
par leurs  anomalies
et les hommes
qui pissent dans des mouchoirs
ou sur un pavillon
font un  carton
celui qui ne  le fait pas
marche sur la tête
on vérifie son ADN
on s’aperçoit
que c’est un onagre de feutre
qui a mis la pagaille
dans les écuries d’Augias
c’est là que la cherté
est d’être en mauvais an de grâce
qu’on se rend compte
que notre père ne l’est pas
que la chair est piquante
elle part en demie lune
vers les Dioscures
qui ont signé
la convention de Vienne
et ne s’en souviennent pas…

Le confiance adhésive
née dans la silice est au mieux
parmi la dépendance du fer terreux
c’est un labyrinthe autrement compliqué
que celui du ciel
où les échelles
montent vers Dieu
comme des haricots
sous tension
moi qui ait
si souvent
pété lus haut que mon  cul
je n’ai jamais aimé
aucune Madelon
qui montrait ses nichons
à la soldatesque
et lorsque je reviens chez moi
avec des albums et des allures de con
d’un qui n’a pas pris son ticket
j’ai l’air d’un représentant
qui aboutit à la Maison-Blanche
qui y vit avec
ses caméléons ses seiches et ses organes
et les fait téter
les vaches folles de ce siècle
de poudre et de canon…

Demain
à vingt heures cinquante cinq
j’aurais cinquante piges
je pleurerai je me soulerai
jusqu’aux narines
je ne serai pas dégourdi
je dégobillerai
sur les souliers de paille
d’une fille légère
que j’aurais payé
pour se pendre à mon cou
je n’atteindrai pas à la lune
ni à  sa chatte ni  à ses sections
je  serai progressif
je me tiens bien
quand je suis en survoltage
avec de  d’alcool plein les yeux
je ne travaille pas
dans un service de sécurité
je dis merde au fonctionnaire
F de X
qui boit du quinquina
en serrant les fesses
et qui un jour aura
un coup de massue
sur son crâne de connard chauve…


Le pionceur né laid
croisé sur le trottoir
je l’aurais mandalé
sans la présence
de mon enfant
viendra un jour
où tu seras marron
ma main basse sur une cravache
ira à ta face de rat
avec une cravate et un champignon
et lorsque je la porterai
à ton visage de chien en  interstices
je ne sortirai pas  de ma rage
tu te souviendras
suceur d’orties et d’orteils
que tu m’as fait fermer mes yeux nus
avec tes arrangements
d’avec  la grosse catin
qui partageait ton job de merde
et qui te ridiculisait
sans que tu le saches
elle qui aurait sucé un chien
pour gravir un échelon
avec son mètre cube d’imbécillités et d’inepties
toi aussi je ne t’oublie pas…


La casse auto
est une femelle marécageuse
elle m’a fait chier
cinq  années durant
devant la porte du danger
provocatrice convocatrice
qui fermait  sa gueule
devant les syndicats
je le note ici
salope rieuse du premier regard
qui se faisait mater le derche
moi je te ferai danser
la carmagnole et la napolitaine
tu seras de verre et de sang
je te foulerai de mes pieds fourchus
je me plaquerai contre
tes reins raides
avec mes genoux cagneux
à ton image
et je te  pèterai le cul
faute de t’avoir
péter la gueule
à bon entendeuse….

Il y a tant de choses vraies
dans la maison du mariage
que les réveils sont doux
le pourcentage des retours
n’est pas plus maigrelet
qu’un vampire sans aile
et la dernière tendance
c’est d’avoir une copine
qui mange du chocolat
sans nos arrangements
moi mon bien-être
il n’est pas digestif
il est entre les mains
de cette femme
qui nage
deux bornes par jour
et qui m’entend
dans la distance de mon sang
qui lui est parallèle
comme cinq coutumes anciennes
et que j’ai oubliées
dans une main je tiens la sienne
et de l’autre
je veux la conquérir
comme lorsqu’on a
des fétus de paille
entre les doigts
et qu’il faut
tirer le plus court
pour aller au gain…


Chien à  face de rat
ce faiseur d’étincelles
me passe le bonjour
pourtant
je ne lui ai pas
enseigné le charleston
sur un bateau qui coule
ma chère voisine
est sourde comme une pousse
ses parents sont du signe
du pied droit
et de la cuisine du sentiment
un jour ou l’autre
je les abattrai
avec mon clic clac
parce qu’ils ne négocient pas
que leur prunier
fait de l’ombre à mes juments
et si je ris jaune
instantanément
c’est parce que j’ai des fuites médicales
comme un ambassadeur.


Les faits sont là
la lune est rousse
Henri IV
élevait des grenouilles
faisait porter le chapeau
à sa marmaille
je vais au bureau
où travaillent quatre catins
qui  votent à droite
dans l’aise de leur malséance
elles ont des propriétés avec une piscine
on les encouragera
les décorera
pour trente ans
de loyaux services
elles me picotaient les yeux
piquaient mes journaux
acquises par les enfants du golfe
même par les chiens sans collier
en laissant crever
le même que moi sur le trottoir d’en face
et qu’elles voyaient
un jour elles casqueront
de par je ne sais pas qui
de les voir se porter dans la
belle ouvrage du cœur véreux
m’est un dégoût de plus
et moi je rirai à leur face
de mortes en sursis…


Je n’ai pas tué Leslie
ni François
je le jure
envers la patrie et contre
mes matinées sont maladroites
j’en ris sans poudre aux yeux
comme si j’étais en cécité
je vais souvent voir mon enfant
qui passe une partie de sa vie
à la fourrière
et sous les becs de gaz
avec son paquetage
elle est là
déjà pointée dans les aubes
de ses improblables journées
je la chéris comme un père chérit
sa propre charité sa probité
elle me représente
en femme
c’est bon pour  mon cœur
c’est la margelle de mon puits
de celui où je n’irai pas
à la descente
il lui arrive que parfois
mon arbre généalogique
frappe à sa porte
il a des informations
sur notre connaissance mutuelle
sur sa naissance
qui fut belle belle
et douce.


J’écris pour DO
que jamais
je ne resterai
dans le tourisme de  l’amour
triangle quadrilatère
simple trombone ou post it
dans l’idée d’un soixanthuitard
que je la porterai
sans aucune interjection ni injonction
elle aura beau enquêter
sur  mes sales ratures et natures
sur mes frasques
mes larcins mes migraines
mes manigances
elle n’y trouvera
qu’un homme ordinaire
pas falsifié
qui boit  du café
fume des  herbes douces
quand il est dans la douceur
de la maladie de la vie
s’il est aimé
il aimera tout autant
et  qu’à chaque grain de poussière
qu’elle enlèvera de mon cerveau
il naîtra une fleur et un oiseau
l’oiseau butinera la fleur
la fleur ira à  mon tombeau.