Au jour le jour 333

J’emploierai chaque jour les lettres de ton nom, endormie à mes doigts, tendue en mâture, tu deviens aujourd’hui ma plus belle signature, ta nature m’est plus vive que le son de la diane, et dans la déférence d’un corps qui te retient, je t’écris comme un enfant a de ma cire aux doigts, tu restes intacte comme au premier toucher, et l’ombre mâle qui devenait mon poids diurne et nocturne m’est plus légère que tous ces beaux chagrins, quand les paupières closes me faisaient voir l’odeur plus délicate qu’une terre qui se brise ou qu’on broie…

Rien ne saurait mieux me convaincre de l’existence que le tintamarre que font les toubibs autour de moi, ceux que l’ivresse a placé, disposé en rang étroit, qui ont les yeux d’un public d’hémiones de canassons maigrelets et que la bêtise a rendu besogneux, borgnes, parfois ils gardent becs et ongles pour me fouiller dans la cervelle et en extraire des exhalaisons aux odeurs de bougies éteintes ,restent encore ça et là les aiguilleurs hagards, pernicieux qui veulent me refiler des potions ,des herbes qui schlinguent les foins après l’orage ,avec leurs aimables intentions, leurs commerces centripètes ,j’ai beau eu crier dans leur cabinet que le son du canon donne aux filles des airs de mariées suspendues à leurs scrupules, qu’elles boivent aux noces un vin mauvais qui va mieux aux souteneurs, rien n’y fait aucun ne tint compte de mes propos ,je marche sur le marbre des galeries dépeintes à la chaux vive pour aller voir la mer et ses rubans d’éternité…

Mon chien de malheur est propre, délicat, imputrescible, tout comme le sont mes manières d’apesanteur, cela ne suffit pourtant pas à ce que l’on me considère ou me stupéfie, en d’autres circonstances, celles où l’on me regardait tel un mauvais entendeur qui salue, sonne ,raisonne ,je n’ai cure de pas grand-chose et recherche dans la science l’après des origines, cette levure suspecte qui fait les dogmes et les sentences, mon malheur avec son pelage roux ,sa toux buissonneuse, clandestine ,avait bonne réputation ,aujourd’hui j’avise une saloperie de malheur, plus pesante, vieille d’au moins quarante piges ,méfiante tel un Empédocle sur le chemin du salut, de me porter à vue, de me voussoyer, de me tenir tête ,de me déséquilibrer ,de me tirer à elle avec une douceur mâle et infinie ,afin que je me soumette au sommeil et à toutes ses nervures…

Les charges héroïques
tremblent dans les journaux
l’insulte va aux anges
otages des passages
les lendemains ont  la forme d’un bec
la tête de l’idiot
est semblable à l’autre qui rit
les corps suivent
des arbres à limonade
qui sont les nœuds
du premier kiosque
où l’on vend des magazines
à deux balles
dans ma vie
j’aperçois de ma prison
un albatros supplicié
je pense au matelot
au chef de gare
à l’évangile selon saint trou du cul
et tout est monotone
autrement ça va bien merci.



L’outil des premiers mois
est blessé par de faux soins
pour une branche
un tapis apporté
dans un accès de rage
sur la mesure datant
des insipides siècles
et les vaches vachardes
sont consultées
parce que  les hommes
impotents  sont difficiles dans le monde
comme un enfant mort-né…


Un regain d’amitié
signe une cabine intime
l’anonymat suit le nombre quinze
j’émets dans le manque
la conclusion
mon épaule droite
est pleine de regrets mal établis
et tous ces mirages
sont des traînées
qui traînent qui traînent qui traînent
sur les trottoirs.


Il est des poisons
d’ouverture
qui vous endorment
et nous obligent
à nous compter
le son reconnu est une
caisse puissante
je hais le mois de mai
les espaces de métier
ce qui me touche
vient de ma droite ligne
c’est dans dix minutes
matérielles et immatérielles
que je crèverai
parce qu’elles vont à
ces dames qui ont des mains.

L’indigo est pour les matins
pour payer les gens qui se piquent
les atteignent
sans passer par  l’opéra
le retour d’accordéon
on avale
le pont des navires
attaché à des onagres de paille
à des coprophages qui nous
rendent à la reconnaissance
de notre dette
et toutes les pages
entre l’entrée et la sortie
font que les œnologues
empoignent les socialistes
d’une anomalie
de dictée
ça ne peut plus durer
sans que l’on le sache
que les machines sont
des souliers à cocktails
sont comme  les portes closes
nous voulons pilonner
des têtards et des tortues
et pour le reste
on en a rien à foutre…


Le grand récit pour une plage
qui n’est pas limitée
va en deçà de ça à
l’aveuglement et l’événement
de  toutes nos peurs
toi tu es à la tête
de tous les cordonniers
qui ont des godillots
pour le  transport.


Statut sans inquiétude
les petits terrains
qui s’alignent tiennent
sur un seul pied à ligne
c’est une politique
matérielle
d’édentés exilés et de xénarthres
orientalisés de même
la correction d’un pâtissier
est de vérifier
si l’on  doit  aligner le sens du compte
ou de l’héroïne
il n’eût manqué
en Uruguay qu’un insigne sens
on appelle ça de la gibelotte
de la discipline de la gélatine
une pour le bêta l’autre pour
la vessie à support de musique
première en un accident du ciel
au sens de l’accordéon
dans la square
plein de requins.


Un homme de lettres
à limite de la confession
a des particules élémentaires
il a des secrets à déciller
la ligne du rhizome d’alcool
la fin n’est pas à partager à deux
je le sais de face de la façon suivante
il y a un mois
je ne supportais plus la musique
du métro parisien
je suis parti à Bourges
à Prague et abrupt
je me suis lié d’amitié
avec du n’importe quoi et du n’importe qui
ma réservation
m’a étalé dans
de nombreuses chambres
j’ai dormi dans le natif espace
qui va du coup de cœur
au coup de zob
j’avais des parties électriques
plein le corps
je suis
je me suis mis à contre-courant
et je pleurais.