Au jour le jour 317

 

Ne pratiquant plus l’homme, je cherche à me surpasser dans la compagnie d’un dérèglement de sens et de songe, dans de la halte et du mensonge.


Rien de vertueux qui ne m’ai fait rire, sinon la douleur, la douleur et ses complications.


Vivre nécessite de l’aussitôt et de l’apprêt.


Pour un grand boum avec des dommages et des colatéralités.


Comprimé comme peut l’être une matière qui absorberait mon présent, je me vois nu jusqu’à mes lies, jusqu’à mes réalités obséquieuses.


Me voici avec une peur ineffable, incontrôlable, profonde,et ne sais plus vers qui me tourner pour du présent ou de l’entretien.
Je suis une anomalie qui vacille, engagé dans une horreur virtuelle que je ne sais plus nommer sans défaillir.


Je ne coïncide plus qu’avec le mot « Mort « »et le mot «  Foutre ».


Il ne s’agit plus d’un inévitable naufrage que cet aujourd’hui, mais d’une innommable saloperie érigée en système de survie, d’où je ne sortirai qu’avec de la morve,de la rancune et l’idée d’un forfait.


J’ai le net sentiment d’être un damné qui aurait risqué sa vie pour une pouffiasse, et qui ne sait plus ou dormir, ou prier, ou vomir.


Je ne me figure plus mon existence en dehors d’une damnation, et plus je regarde devant moi, plus une peur me contraint de me soustraire de tout et de tous,sans atteindre à quelque fois,sans attendre de m’enfoncer dans la lie et la tourbe.

Avec l’amour m’est venue l’idée d’une poignante spiritualité, entre la communion et le partage, à l’horizontale la vie n’a pas les tournures que l’esprit, lui ,aurait voulu imposer avant les épanchements.

Tout tourne autour de l’horreur séquentielle et factuelle de deux corps embourbés dans la léthargie du sentiment.

Dans la confusion des austérités de mon monde, j’atteins parfois à la double cécité du démesuré et du moribond, quand j’entre en invulnérable sursitaire dans la perfection de la solitude.

Siècle de vanité, d’insipides préceptes, course à l’anxiété, aux débauches de cet esprit acoquiné aux dominances, je rêve d’un spectacle où je serais en compagnie des fous et des ménades, et que ma grossièreté ferait rire et enfler.

Vénérien par l’esprit, vénéneux par le geste, je doute que l’amour qu’on puisse me porter soit autre chose qu’une affaire de glandes.

Plus de littérature sans abstractions, abstractions de l’homme évidemment, que l’hypothèse d’un livre sans lui condamne à l’irréparable.

C’est en tyran que je me conduirais si biologiquement quelque force m’était donnée, quelque force et quelque atrophie.

Le vertige de toute faiblesse suscite un plus haut malaise qui atteste de la puanteur du mot, du dégoût que j’ai pour son dynamisme.

J’ai été un insatisfait morbide, ma vie s’est écoulée sans cette puissance que l’hygiène du corps et de la pensée fait aspirer à tous les commandements.

Mes excès, tous mes excès m’ont mené aux déficiences de la parole, à la bestialité des propos que je n’aurais pas tenus si j’avais été assouvi.

M’arrêter entre l’hérétisme et la décadence, y fonder une patrie, une patrie en ébriété.

J’ai soif de massacres, ce siècle ne m’apporte que la lie des couronnements, je cherche un chaos pour mes derniers jours, un chaos assidu pour réduire l’homme à des hypothèses.

La vie m’a poussé aux indécences, à n’orchestrer que des incompatibilités, aurais-je pitié de moi que je ne pourrais rien entreprendre sans quelque terreur liée aux glandes.

J’ai évolué dans une apathie où m’ont rejoint Dieu et la littérature.

L’ennui m’a mené aux fadaises de l’introspection, l’oisiveté aux fadaises liée au concept même des délices de l’incuriosité.

Toute durée est chargée de ces variations purulentes qui agrémentent notre vie, et nous situe à mi chemin entre l’anémie et l’appétence.

J’ai cherché à m’affranchir de toute idéologie, Dieu par ses solutions m’a nourri d’un dilettantisme à ma mesure, je ne réfléchis plus à cet univers qui m’a voué à sa défense.

Il faudrait réinventer cet esprit qui usait du poignard et du mensonge à des fins thérapeutiques.

On ne peut s’élever jusqu’à nos anciennes saintetés sans considérer que dieu, est un méthodiste distrait, qui est aux antipodes d’un auréoleur.

Voilà des mois que je me soupçonne de vouloir périr honorablement.

Destin :nid tiède de la prétention de durer.

L’homme ce piètre animal anobli pour ses crimes...

Evoluer, oui mais vers quoi ?

Interrompre ses rêves, et s’ennuyer de soi.

Au dessus du scrupule, la peur des «ébriétés du verbe, que le sens rend généalogiques.

Exister en dehors de toute rage, sans éprouver notre propre esprit, témoigne de notre mesure pour de tout petits néants intérieurs, tout autant que pour leurs exagérations.

Etre aux antipodes de l’humanisme, et se conduire comme quelqu’un qui l’exagère.

Je m’use à ne pas m’éveiller.

Notre essentiel réside tout entier dans nos propres déconsidérations et négations.

Au delà de nos dramaturgies, nos errements vers cette impunité d'exister en le sachant puis en l'oubliant.--

On ironise, on se mutile en fait de ces réveils qui patentent notre profession d'éffronté.

Que jamais je ne m’incite à bien vivre !

Je n’ai rien saboté je m’endors en dehors de tous les complots, sans souffler sur les mèches, sans agrémenter la poudre.

Je m’exploite, je persiste à me résigner, à me saigner ;point de gémissements, pas davantage de cris ou de larmes, c’est cela aussi une façon de mes malaises, c’est cela mon arrangement.

Je ne me suis pas encore mis au monde, je cours après une grossesse syncopée ,l’hypothèse du nœud, nombril oblige ,me voit prostré, clos, je passe mon temps à broder des épitaphes sur des linges qui sont en fait des suaires.

Etre lucide, c’est se taire, ce goût pour le silence ne peut être abject que s’il est garé du côté de la philanthropie.

L’excellence curieusement craint le hasard...

Avoir été happé par l’existence ,et vivre au ralenti !

Après la prolixité, l’échec de cette prolixité, qui par définition triomphe de l’intarissable soubresaut d’être.

Etre en constance dans la déception, s’en disjoindre pour entrer dans une autre déception, moins inaltérable.