Au jour le jour 313

 

 

Je crois
au grand jeu du hasard
à la nomenclature
du sentiment
Olga et pis de vache
Le thym monte à mes narines
je n’ai abusé de rien
les herbes dévolues
aux demoiselles enceintes
me font revoir Marie-Jo
ses parapluies
d’actrice
du temps où j’avais vingt  ans
où je la  sautais
comme on touche perdrix
écaillée
prise en parole
et elle me disait
que jamais on l’avait baisée
comme ça
merci pour le bel âge…


La racine carrée est violette
la cubique violacée
les deux ont de jolis poils pubiens
elles vont dans les maisons
aux rampes inégales
célébrer la roture
et le matin
les messieurs
qui viennent de la capitale
comme des vampires
vont à la saison du gaz
ici je vois l’image
d’une pirate de mots croisés
d’une malade en miroir
au cours hybride
avec un amant ricain
farouche fantoche
affublée du demi-sœur
aussi stupide
que son chien
qui ne se coucherait
jamais à l’appel de l’étoile
ni dans une belle étole…


Voici qu’elles reviennent
dans les galops
à la lumière de la luzerne
et cette autre
qui n’est pas
faite pour la parole
avec sa baleine sèche
pauvresse
caresse du framboisier
du premier amant
tout  autant
faiseuse de tort
de faux sentiments
chienne aux conséquences de bridge
face de diligente grossière
avec tes artilleries
à genoux devant celui
qui psalmodie
qu’il aimerait que tu crèves
moi je monterai au ciel
et je te chierai
à la gueule.

Atteinte dans l’âge du mentir
sorcières au  shopping
comme ces papillons
qui n’ont jamais connu l’ozone
du dard ébranlé
vous y reviendrez
avec vos chaussons évidés
sans paroles sans nid
moi je rirai
de nos ressemblances
sensuellement
je bayerai aux corneilles
devant vos yeux morts
j’irais pisse sur vos patchworks
avec mon ballon captif
étant arraché à la terre
toi l’ogresse sans ceinture
à la piscine chauffée en hiver
tu voteras gauche
comme toujours
pour le faux mentir.


Voici trois chiennes  aveugles
la première est
tapée d’heures
enfant du forfait
de faux cheminements
de durées de quenouille
et de maux cruciaux
la seconde rousseaute
gros cul et grossière
impropre à domicile
mariée un gendarme
rabrouée et repoussée par
la littérature
pourrissante de radinerie
si familière à d’autres
qui la méconnaissent
la troisième
une pauvresse de vingt piges
gonflée par les précédentes
qui a la veine  stérile
qui  danserait
à leur façon
moi je dis que vous êtes indigentes
et puis allez vous faire foutre.

Cette autre connasse
avec son vagin bien élevé
comme le dit Serge
qui s’y connaît en guenon
la voilà qui me croise
sur le son trottoir
élite à l’âge ingrat
fait dans la naphtaline 
du sentiment qui schlingue
il en a toujours été ainsi
elle lit  les magazines de preview
son horoscope
y croit dur comme les cons
par là aujourd’hui où
je suis passé
la loterie s’est arrêtée
je ne la connaissais pas
je vais me mettre en chantier
puis le château du soir
du scélérat et du rat
sera mon lieu favori
comme celui
de cet écrivain du nord
que je regretterai
de ne pas avoir lu
je lui réponds qu’il y a pire au monde.


Et cette autre qui meurt de temps de sortilèges
Sait-elle  que les enfers sont du même stratagème
Que cet enfant qui dort dans l’immense cortège
De la pluie et  du vent venu à ses manèges
Moi qui ne suis en rien ni devin ni lampion
J’ai gardé dans mes mains une autre solution
Séraphin singulier d’une absence mal atteint
Et qui cherche débile des autres lendemains
Or me voici ailleurs troublé comme en  moi-même
Étant presque à la fin de tous les théorèmes
Et cette main qui m’inonde et qui bat le grésil
Part vers d’autres remparts comme un terrible poulpe
Hommes de peu de foi tout de foi mal nantis
Combien je vous honnis et combien je vous aime
Identique à celui qui se meut en blasphèmes
Et prie le même Dieu aux mêmes anathèmes
Et qui soul après boire appelle une étrangère
Pour lui dire ses amours autrement mensongères.

Les voilà abattues les belles  ordurières
Celles qui se sont chargées d’un charroi maladroit
Et de les percevoir s’établir à l’arrière
On croirait voir des nonnes vouées au célibat
Les pires des serpentines  vont à d’autres ébats
Infidèles même au sens de nos âmes premières
Pour aller s’étrangler en de sombres combats
Où se tordent les femmes qui vont à l’adultère
Les voici ces salaces atteintes du crachat
Elles serpentent et s’immiscent puis aussitôt s’enchaînent
Au rachat incertain  qui est au célibat
Et leurs actes qui mentent comme mentent les sirènes
À lune entrouverte double ficelle déçue
Et portent à leurs lèvres le chibre délicieux
De l’homme dans le salut est telle une infamie
Et qui n’aura de grâce que dans la desenvie….

Nos tristesses engendrent des scléroses qui nous rendent contagieux d'un sommeil qui n'est pas à notre mesure.

Une de mes paniques serait d'aller à reculons, sans y adjoindre la pensée d'une défaite.

Dans cette mélancolie qui gagne en avenir, j’ai parfois des élans de philanthropie, que je démesure jusqu'à d'insanes regrets.

Passer un chiffon sur l'Histoire, et dépoussiérer jusqu'aux gibets.

L'art nous prédispose à des dégoûts réussis.


Je réponds à la poésie par des épidémies d'injures, qui la convainque de troquer le mot pour du vandalisme.

Je fais dans le dilettantisme, le jeûne et la prière, avec la préciosité de quelqu'un qui peut s'évanouir autant dans une église que dans une sacristie,voirse un bistro.

Rien que je ne me sois permis de cynique et qui ne m'ait conduit dans de la compassion.

Tout est vicié dès lors qu'il s'évapore dans des proportions que nous ne supportons que lorsque nous sommes ivres. Aimer, c’est donner suite à ce virus d’exister.

Les mémoires déficientes sont les plus convenables.

N’avoir le recours à la parole qu’après les méditations, ou les accès de folie, le reste n’est qu’une usurpation, un nouvel échec.

Mission :fait imbécile pour se donner une raison d’être.

J’use pourtant de cette indécence là, qui rend molles les convenances.

Survivre à la manie, au tic d’exister.

Rien ne dure de ce que nous voulons voués à la durée, dure ce qui nous conduit à la stérilité, et que le ressort du dire n’a pu nommer que par des idioties ou des absurdités.


Le folklore du bavardage nous fait perdre le bon usage de la prière, qui ne témoigne plus de nos perfections ,pas plus que de nos intérêts pour cette même prière.


Ce n’est pas tant le faire qui nous rend vaniteux, avec l’humeur d’un qui ne s’ennuie pas, ce sont les déboires liés à ce même faire, lorsqu’il n’ pas été exécuté avec le sérieux fixé à la réussite ou à l’échec.


Je n’ai pas cherché à paraître, je dors dans l’impression d’un qui a redouté d’être de peur qu’on ne lui interdise l’action.


Est sérieux tout ce qui est douleur, le sérieux passe par l’inapparence, c’est l’épreuve du sang et de la sueur qui se traduit par le mot, héritier d’une sensation qui s’est contorsionnée pour donner une idée juste du savoir et de l’être.


Le moment choisi, voulu, c’est le moment qui fait le moins mal.


A vingt ans, je choisissais de me consacrer au doute et à ses charges, je préfère aujourd’hui me proclamer d’une fatigue tout aussi inquiétante.


J’avance pour vérifier le pas.


Mes passions sont sans apothéoses.


Je rêve d’un amour obligé.


M’investir me paraît de l’ordre de l’égoïsme, je préfère m’effacer de tout et en tout, pour me garder du mode supérieur du faire qui pousse à la vie qualifiée comme telle.


Les évidences m’ont mené à la rébellion, j’ai cherché à n’en pas être la victime, je réside tout entier dans cette amputation.


J’ai appris à ne rien garder ni gagner, je dors dans la pire des inclusions.


Le propre de l’indécence c’est d’étaler sa vigueur, une indécence plate, en demie mesure s’appelle « Rôle ».


L’utopie infecte et délicieuse d’un régime sans professeurs.


Séduit par les tentations, toutes les tentations, pour un non, un seul, je me suis épuiser dans le rêve d’en retenir .


Cet incroyable incident qui nous fait, et que nous cessons de distinguer, sitôt qu’entrés dans la parole, nous restons inentendus.


La toute puissance de cette ambition d’être et de le savoir, sitôt que j’y réfléchis, fait place au pourquoi, au pourquoi si suspect à tous les pourquoi.


Il ne suffit pas de développer une idée, je cherche à ce qu’elle ne souffre pas de mes hésitations, de mes foutus discernements.


Lire, se donner à la conscience de l’auteur, et finir sur le canapé comme un cadavre sans importance.


Tout bien considéré, je ne considère pas grand-chose qui vaille la peine de me donner plus de désagrément que d’être tout court.


Ne plus réfléchir jusqu’à comprendre pourquoi on ne veut plus réfléchir.


Vivre c’est discerner, discerner c’est déjà mourir.


Si l’on pouvait crever sans devenir fou, généreux, ingénieux, quel progrès ;soudain limiter ses forces à être, rien qu’à être. Tout schlingue l’autrui.


La mort c’est notre côté le plus sain, le reste n’est qu’un biais organisé en existence, en vie comique.


Tout ce que j’ai cru faire de beau ne m’a mené à aucun bout, je cherche à converger vers ce point, où toute honte, où tout délit procurent quelque véritable effet de vie, effet de dégoût.


Après le remords se réorganiser pour quelque horrible cliché sur ce même remords.


Montrer, démontrer confèrent cet air d’imbécile qui pense, et qui s’abstient d’agir.