Au jour le jour 292

Souvent ce qui provoque une vive émotion est l’indication d’une œuvre musicale qui se transmue en spectacle d’indigestes langueurs toutes en ondes sonores qu’on ne peut saisir qu’avec de grasses mains, c’est la bénédiction du plateau comme disent certains serveurs qui portent un numéro dans le dos pour une course à l’échec et vous montrent un menu où sont indiquées des entrées orientales, des armes de propagande, et des noms de fusils imprononçables qui servent à faire monter plus haut que les minarets le son d’une mort annoncée ,on a beau s’abriter dans les combles et les caves, dire que ce n’est que le chant d’un oiseau qu’on entend à son enfant enserré dans ses bras, avoir un point de vue sur un dehors lointain , moins funeste que celui là, rien n’y fait, les bêtes irréligieuses sont là, elles travaillent à l’arrachement de la vie, et c’est à nouveau le spectacle de la honte qui nous fait fermer les yeux, nous taire, en parler, nous taire, nous sommes , nous avons toujours été veules, lâches, de beaux salauds en somme…

Les marchands de manteau de pluie et de chasse ont des sujets mineurs à débattre en présence d’énergumènes désenchantés qui sont dans de confortables certitudes, des points de vue directs sur la limitation des durées de vie, et se fendent d’être des équilibristes épris de bons vins, disent qu’ils ne furent pas les derniers de la classe, et qu’à l’appel d’un mourant , le visage de ce dernier s’éclaircissait à leur vue, soit, j’ai vu des parents d’élèves venus à la séduction de professeurs glabres de façon à ce que leur progéniture monte d’un degré sans passer par les anicroches des dérapages et rattrapages , indiscipline oblige, certains s’abrégeaient de déraison, d’autres plus solides qu’un tétraèdre devenaient aussi violets que des agents de sécurité, j’ai attendu d'être dans la hâte d’écrire ceci pour me rappeler d’un talk show que fit un homme de scène sans montrer son visage, spectacle qui fut des plus déplaisants, et je me demande encore si ce n’était pas mon frère aîné qui s’était cagoulé pour faire croire qu’il était né sans visage…