Pas su, pas oublié, nom d’un chien que ça fait du bien, que ça schlingue le souvenir, et puis ce grand chancelier qui a un rictus à sa face de « j’me la taperais  bien », il ressemble à un chauffeur de maître assis sur la banquette arrière et qui sent l’urine, il a des bobos d’adulte, presque la gangrène, c’est un prince d échu, halluciné, il a cramé toute sa météo du dedans sur l’indice du bel homme fort qu’il fut, à sa manière de se tendre, de me regarder, je sais qu’il ne m’oubliera pas, il a du mal à me digérer , moi petit grammairien du dimanche qui joue encore dans la cour des petits, qui va voir le médecin pour son âme infectée, qui voudrait rester au chaud dans une vaporeuse adolescence, dans ses petits souliers vernis aux philosophies des boudins et des boudoirs, qu’on me donne tort ou raison, je m’en branle, je reste avec moi en société restreinte, dans les troubles et les émois des pilules anxiogènes, et puis la grande transformation, le grand trouble, je préfère en rester là…

Du bistro entendu…

Je suis tout le temps entrain de dire aie, aie, aie, pour la soupe trop froide, le café brulant, mon chieur de mec qui fout ses cendres partout, pour une chinoiserie de deuxième division, ma maison mal meublée, mon mal de dos, là mon type, il a vu les deux buts, il a gueulé, un machin de ouf, de mâle quoi, ça me laisse perplexe ces trucs, j’y pige rien, toujours le cul sur le canapé à caneter de la kro, t’appelle ça une vie toi, moi je profite de choses simples, cent vingt balles par mois pour me rhabiller, acheter un binz aux mômes, parfois faut suivre, surtout que les caisses, c’est long, mais bon faut vite réagir, sinon ça peut trainer deux trois mois, après faut jouer avec les complémentaires, des fois elles veulent rien savoir, alors t’es à sec, nada, dans la merde, faut aller au plus vite, comme lorsque je suis partie en cure à Aix avec Etienne, via Hospitalor, si tu savais tous les trous du cul qui y bossent, avec un peu de bol tu peux faire le tour de France avec ton arthrose, faut juste y aller au culot, de la chilade ;une fois j’avais ma chef qui me faisait chier, j’étais à quatre pattes à briquer les dalles, elle a râlé en schpountz, j’ai rien dit, mais après ça a changé, j’ai commencé à ouvrir ma gueule, c’était quand je me tapais le sale boulot à Thonon, et dès sept heures du matin ,des fois jusqu’à vingt heures, tu te rends compte, mais quand t’as pas le choix, je suis toujours mère et les gosses ça bouffent, ça veut des cours particuliers, des machins d’électronique, faut suivre, la semaine dernière j’ai remis le nez dans les comptes, du rouge, presque plus bas que le moins du RSA, j’ai frisé la dépression, mon frère adoptif m’a aidé, il est pas si mal, pas le mauvais gars, y’a jamais eu de problème entre nous, même quand il bossait pas, il me refilait du pognon, ça venait un peu de la fourgue, mais je m’en tapais, un bifton c’est un bifton, le pognon il a pas d’odeur, surtout entre mes mains, après, je sais plus quand, il a été à l’ARS, tu vois le truc où on touche pas une tune, juste de quoi pieuter, il était avec cette rousse de Claudine, j’ai jamais pu la piffer avec ses airs de pute, elle tortillait du popotin, se la pétait quoi, des fois même elle aguichait des minots, pourtant elle a des heures de vol celle là, quand elle me regardait je savais qu’elle savait, jm’en branlais, je lui aurais bien craché dessus à cette salope de chienne, style Lassie, bien fidèle par devant, mais pleine de strabisme par derrière, tu vois ce que je veux dire, des fois ,elle disait qu’elle chialait pour rien, et si on allaient se taper une pizza…

Rosselle le Grande,je pose mon cul en restriction précaire dans un bar à putes, une rousseaude,la cinquantaine me zieute, elle est à table avec deux binoclards prostatiques qui la chibreraient bien, tout comme moi, elle ne l’ignore pas vu l’insistance que je mets à la mater, à trente balais je lui aurais bouffé la schneck, mais là bourré comme une tirelire de gredin, incapable de me mouvoir en mieux, impossible de l’amygdaliser avec ma langue, c’est dire mon état, je bois une bière infecte qui surnage jusqu’à mon palais, je vais aller leur vomir entre les pattes, cette autre me fait signe, j’ai pas envie de tirer, de sortir mon bisounours, demain peut être, mais là je suis schlass de chez schlass, donc j’aurais pas ta chatte et toi pas mon spatz, je sais pas si c’est comme ça chez tous eux qui boivent, mais éméché je sens le goudron, le dérapage, je schlingue, je suis un de ces connards fourbus qui ne tient debout qu’appuyé contre ce qu’il a de volonté à le faire, j’entends celui là dire qu’il est de garde, il a des clefs à son ceinturon, un maton, un éduc de du CAT de pas loin, et qui se la pète, il rajoute qu’il lui faut dix sonneries pour le réveiller, la discussion vire à l’aigre, tripotages obligent, moi c’est pas pareil, ivre je suis de côté, hors de moi à mettre les yeux un peu partout, à ne pas intervenir, j’ai pensé à cet autre gros con qui avait du bol d’habiter en face et qui irait se pieuter dans une heure, bien au chaud….c’est là que j’ai décidé d’aller boustifailler et faillir au reto du coin, franchement on peut pas faire mieux à pinces  dans ce corps là, j’entre en chancelade, le gérant me connaît, l’habitude ça a du bon, je prends la table qui a toujours été mienne, après je reste là à faire le minimum de gestes, le gentil, bien calé, levant le verre de ma senestre, l’autre est ankylosée par je ne sais trop quoi, depuis que je picole j’ai le sentiment de presque aimer le monde, tout ceci dans une nauséeuse tristesse, je pense être une âme mal née, dans un siècle qui n’est pas le mien, chez moi, ça a toujours été pareil, en contrepied, jamais du bon côté, alors je vais comme en pèlerinage dans les lieux chers, en processionnaire, seul avec mes terribles doubles, dans des endroits qui sentent l’encens et la pisse, les chaudasseries de l’existence, après je rentre à pince ou un taxi, selon que je doive marcher ou ramper , dormir dans la maison de ma mère sur un canapé de rocou, avec mille durillons, il fait cinq degrés, je vais aller dégobiller…