Au jour le jour - 270 (1977)
Dimanche à chier,le lourd couvercle de la terre et de mes rancœurs ne me tiennent plus serré contre le ventre de cette femme qui filtrait les rais à sa manière,dans une clairière,avec ou sous l'écorce des bouleaux pâles comme des surveillants de noyade,blanche comme lorsque l'herbe gèle loin du rebord des fleuves,je me souviens de mes déceptions sinueuses et méandriques,et reste tel une bête embourbée sur une rive de sil et de chaux,la tête ceinte d'échos assourdissants et qui viennent d'elle,les étoiles dans les champs d'éoliennes n'ont plus d'espace à leur vive vie,et leurs bras alternatifs crèvent de rotors que nous n'étudierons plus,je chois et me déchois dans un corps et un pays qui ne sont plus les miens,où je n'ai plus personne à fêter,je lève mes yeux vers de plus hauts degrés,lorsque le soleil encombrant m'encombre de monstrueuses éclipses qui me montrent les traces de tout ce que j'ai d'inculte et de paradoxal...
Aux corpsde la vie entrevue
les orages dans le repos
sont des semences en suées
les hymnes dans le jour
se perdent comme les sources
à leur commencement
et le commencement
est une pierre sûre
une grappe de couleurs
aux tiges les plus hautes
qui clôt son nom
sous l'asphalte et la neige
l'aube
où chaque objet que l'on touche
est bue aux lèvres des abandons
l'obscur travai
ldans le contexte du vieil âge
est bien plus qu'un travail
c'est un moratoire
la mort quoi.
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L'épave
le visiteur nocturne
l'aveugle et son urne
pour de désuètes oboles
sont en tapisseries
ur un mur glissant de salpêtre
vaisseaux de vie stries parallèles
rien personne
en prière
tout est reporté
vers de fausses déférences
des théories abrutissantes
des échanges sans qualité
qui n'amènent plus les hommes
dans les églises
comme ces enfants de chœur
qui à dix piges
attendent un message du ciel
de la nuit avec ses éteignoirs
à trente nous sommes devenus
irresponsables
plus rien à défendre à donner
ni à l'aveugle
ni au jour même de nos naissances
nos ailes sont sans la glu
nous manquons de nuages
nous manquons de repos...
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Steppe plaine savane
j'écris en capitales
vos herbes vos odeurs
vos bêtes voûtées
vos obsidiennes
vos saintes barbaries
là où craquent et se morcellent les insectes
émailleurs de temps et de lavabos
ici ou là
les fougères se courbent
des couches de terre sont piégeuses
et chaque homme qui y passe
y voit une épreuve
un examen
autant diurne que nocturne
y a t-il une autre issue à la vie
que de se jeter dans ce fleuve
qui nous recrachera
dans les bassesses et notices
de l'existence
que des filles liront
comme un tarot divinatoire...
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C'est sous la régence d'une jeune mère que m'est venu l'égarement,que j'ai employé ma force à gravir des escaliers de bois encaustiquées par une employée de maison bien plus étique qu'un corps qui s'élève dans l'éther,ma fortune était sa surveillance,mon désarroi,ses examens,par cent fois,quand l'heure tournait trop vite,louvoyait avec ses aiguilles et ses trompettes,jusqu'aux kiosques où les tubas se distinguaient,j'ai voulu rompre mes marches monotones,mais les strates que les bêtes avaient entaillé me retenaient,et bien que je leur doive ma déférence, je les maudis,ce qui m'échoit aujourd'hui est un sur place, dans un lieu où règne une jeune mère pleine d'égarements.
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