Au jour le jour - 240

Nous sourions de nos violentes saisons jusqu’à revoir nos actions perdues, et nos fils ouverts aux promesses vont avec des femmes qui les punissent de leur puérile éternité, ce qui nous est dû à beau fleurir dans les vergers violets, rien ne nous apaise plus, quant à ces émeraudes ceintes à nos fronts ce ne sont que des cailloux pour racler une tendresse sans vernis et sans fard, nos hontes et nos colères remontent dans nos aortes, nous sommes devenus graves, ici encore pour faire monter les jeunes pousses de la terre  jusqu’aux signaux du soleil il faut de l’audace ,des mains adroites, c’est pour cela que nous jetons au vent ce qui le pourrira davantage que si nous avions ri de nos saisons d’homme…


Dans ce pays brutal, trop de gammes de cris d’orfraies ,d’étreintes de bandonéon, de lignées aux blondes chevelures, et les garçons muets avec une tulipe contre le cœur écrasent un orvet sur la face des morts, hors de leur corset, comme ils sont dévastés, comme ils schlinguent tous ces hommes étroits de n’avoir plus de souvenirs de souverains, d’envies palpables  que les sens entretiendraient, trop de fanfarons, de jocrisses, vont, viennent ,et les filles leur deviennent des jouets aux saintes faces pour d’adipeuses factures ;trop de revers pour ce petit monde; trop d’objets sur leur base; trop de bottes d’ordres; de visières et pour ne point la nommer; trop de cette autre qui reste sous les éteignoirs…


C’est une fille de manège et de carrefour qui se fend d’envoyer des lettres obscènes à ses favoris qui sont des mécaniques huilées comme des tiges de jonc ;quand passe au ciel un air d’orchestre des oies cousues d’habit d’or; elle attaque les coquins avec ses pas de danse et à grands coups de seau et d’usage; qui vont de la parole au rubis; elle leur fait le coup de la chienne rompue qui passe sous les fouets sans que son échine n’en retienne rien; puis solennelle; pas abattue; elle qui entend la musique comme une voix sacrée divine pleine d’anthracite et d’éclaircies  s’endort quand passe la fête douloureusement, petite dans les commentaires des inconstants...

Jamais je n’oublierai la forme de cette femme qui mit ses meubles dans la lumière des lampes tristes avec un talent et une précision inégalés, d’une consultation avec la mort elle garde en mémoire le son qu’elle rendit aux cloches sylvestres faites de plomb et d’airain, son qui chaque samedi dans les villages claquait comme un drapeau au vent, c’est ce que prenait en compte un abbé souabe qui raisonnait sur tout,  en particulier sur une jeune fille faisant le ménage avant de se suicider dans un naos ,m’apparaît comme déraisonnable cet acte inquiétant aussi parce que les hommes qui sont à l’aile gauche pourraient en faire tout autant une fois la maladie arrivée, à la frontière le droit fut en retard sur la bonne heure de se signaler par ses déclinaisons, n’oublions pas que c’est un gourmand plein de pouvoir qui rend au roi franc des objets qu’il aurait voulu garder avant de monter sur scène pour des extravagances et de les lancer à la face d’un ange grec qui n’est pas venu sur le plateau pour s’approprier des récompenses sans numérotation, moi-même qui décida un jour de l’arrêt des contacts, je n’ai connu personne qui aurait aimé emménager dans ces lieux pour y jouer du pipeau ou du fifrelin…

Bien ordonné est celui qui connaît la provenance des hommes qui ont entamé d’artificiels travaux après les incidents, les accidents de l’eau, qui pénétra autant les armures gazeuses que la rouille et l’ennui, les comptes qui sont infréquentables déterminent des moments de silence, de licence,  laissent les marins porteurs de chemises courtes à leurs reports de textes et de lois dans les nasses filamenteuses  grasses, quand arrive le nombre des mêmes et des pareils ,aucune promesse de droiture ne doit être exagérée, ne peut être liée à la pauvreté, les compliments qui sont des prétextes à géométrie variable sont trop légion dans les chambres où l’on cercle les chiffres cousus d’or sous la menace des grandes lignes de faîte, des conciliabules qui rappellent que les prévaricateurs, les prédicateurs, ne sont qu’au septième rang des démons ,et qu’ils ont des bouches d’infâmes collecteurs de sens, quant aux anciennes représentations ,elles se retrouvent le ventre ouvert ,et on peut lire dans leurs entrailles l’anarchie d’un âge sur les planches dans une liturgie faite d’offrandes et de pleurs, puis tout recommence dans les dommages et déménagements..


Les analystes qui finissent dans les caniveaux ont jadis travaillé au creux des années charnières ,se sont connectés à des obus, leurs tatouages bicaméraux montrent qu’ils ont fait peu cas de leur quotidien, même s’ils furent intimes d’un diagramme et d’un diaphragme peints sur une tourelle magnétique où des salamandres intimes , interdites ,circonspectes, mettent en examen la salaison du mortier qui servira à édifier un château pour un roi borgne ,devant les médecins aux mains et à l’esprit sale, il convient de bien nettoyer ses impunités afin qu’elles se révèlent en plein jour comme des nobles meurtrissures, ces patentés de l’âme ont d’ailleurs la faculté de se déplacer jusqu’à des femmes dont l’emploi était de les descendre ,quant à la canonnière du concours elle était matelassée pas un son sorti  des cales,c'est alors qu'apparurent une actrice et un acteur avec les poings crispés les, mâchoires comprimées ,c’est ici aussi que Vénus fut mise à l’amende, le lendemain on titrait dans les journaux que les vierges avaient corrompu le ministre des fines  nuances, celles qu’il ramenait des ses voyages sur la lune ,lui aussi voulut imposer un nombre de décibels si bas aux groupes musicaux qu’il se mit à dos toutes les confessions des patries sentimentales réparties comme suit…


Le nouveau prévenu descend du coche embourbé dans un chemin mal éclairé ,il fond dans la campagne vers Honda Hoyas ville, à portée des missiles d’Issouba, tyran agité qui vit dans une place forte cernée de murs imprenables, malgré cela c’est un homme qui ne contrevient pas à tous ses sentiments,  se montre tel qu’il est, c'est-à-dire un énorme mollusque qui en sa qualité de tombeur mérite la moitié de son âge, ses digitales d’ailleurs prouvent qu’il peut marcher du côté des scélérats et des larcineurs sans laisser quelque trace que ce soit, le combinard descendu du carrosse avait dit on élevé des étoiles couvertes d’or pour les dérouler sur des tapis d’astrakan, qu’un commandeur émérite faisait venir d’un pays neutre, quand ce même décida de faire feu sur la forêt pour en faire des fétus ,les derniers mots de cette épave témoignèrent qu’il voulut reculer les canaux pour les détourner vers un parc qui lui appartenait, et où des familles se rencontraient parlant un allemand guttural ,rude, rauque où l’on entendait parfois les accents de cet évadé qui se pendit aux lèvres d’une roturière, puis à la branche de l’arbre le plus vieux de cet enclos empli de fleurs mauves et toutes orientées vers le sommeil…


Ma vie ressemble à un lopin de terre grand comme un obus, dangereux comme la gale , têtu comme un sobriquet  ,dans ma pauvreté, je pense que si je m’étais vêtu de moins de haillons, j’aurais eu la Silésie comme patrie, vous me voyez avec une tête d’épingle, des oreilles de chou ,un  tronc de céleri ,des jambes en arquebuse ,de quel effroi aurais je été le portefaix si je n’avais eu tant de légèretés ,mon épouvante aujourd’hui est d’être à bout dans un pieu aux draps troués ,d’être cerné de souvenirs amers, d’être berné et non bercé ,élevé pour d’autres rafales, tout ça pour une bourrique d’un demi quintal qui s’en prend à mon accent, qui me creuse,  m’évide ,de quel outil dois je m’appareiller pour respirer, pour passer de ma petite taille à celle d’un revanchard qui en veut à la bouche d’une lingère qui se gratouille les aisselles…