Au jour le jour 238


Régie d'incendie, où pour réveiller les images, ports élémentaires, il faut ce qui reste de  leur originelle cruauté ,cette épée nue comme une valeur de velours, j’augure d’un chevalier  noir couvert de paix qui s'arrêtera aux stations d’aveugles, il épinglera  entre les sciences et la naphtaline son idée de la mort et sa secrète équité, beauté illusoire qui annonce une fin  de solitaire .Dans le degré du feu, de l'amour,  le champ de bataille apparaît avec son frêle charroi, ce cher scorpion mélancolique, et de la fenêtre, un envol  de lettres semble être contre mon jugement qui se déplacera vers toutes toutes les places  où sont des rochers rouges.

Dans ses éternités douteuses de deux visages borgnes ,elle est au désespoir comme ont été les chevaux et le cocher, destinés à rouiller sur la banquise, elle  doit son zèle à ses rondeurs à l'image que des insensés  voulaient ,plutôt que de la posséder dans ses stations, dans ses joies et ses malheurs épargnés à l'herbe, cette tâcheronne ne  doit pas penser à la poursuite, elle qui  a bouleversé dans le désordre l’art de voler pour dormir dans les golfes  audacieux où  lumière infatigable n’est pas 'écrasée par  l’amour, ni par le poids de nos pères ,morts de n’avoir su leurs obscures géométries.

C’est  une qui se pose à la fin, tout à la fin, à cette fin si infime qu’il m’est impossible de la brosser, de la froisser, d’en faire le linge humide d’une morte, d’ailleurs tout en elle est confondu dans le souvenir d’une culbute, d’une renverse et d’un renvoi quand le courrier des sens n’allait pas à ses antennes rabougries, quand elle voulait atteindre au gel ou à l’enclume. Bien sur que toutes les formes que prend l’eau y était pour quelque chose, et de nombreuses fois, à quelques centimètres de mes plaques, elle devenait folle en me voyant passer avec cette façon qu’ont les enfiévrés, à la hâte, sans saluer quiconque, et tel un capricorne sorti du bois vermoulu, elle voulait fouiller dans mon cerveau, je ne lui aurais donné que du sucre, du lait et du miel pour qu’elle reste à des distances, mais rien d’autre ne lui convenait que de me griller la cervelle, avec son taux d’humidité et de phosphorescence.
 
C’est une petite prostituée syntaxique, métallique, semi quintallique, elle lève après mes tendances, sa bouche à d’immondes stances sans destinataire, des verres aussi qu’elle renverse sur le sofa. Quand elle se poudre, les pôles de sa virginité violette sont les contrepoints d’une face métissée qu’elle rend amère par des déglutitions de mots et d’opprobres qui sont aux talons d’autres plus sots que moi ; dans ses noblesses qu’elle aurait voulues moins molles, se déroulent ses liquoreuses inerties telles des carpettes de feutrine humide, et tous les objets affadis par sa brutalité ont été gagné dans des loteries où se sont fourbus des verrotiers au postérieur de fesse- mathieu. Dans nos combats singuliers, pathétiques, néolithiques et grivois, je lui ai demandé de ne jamais prononcer mon  nom, parce qu’à l’entendre il se pourrait que je devienne une bête informe qui roulerait sur elle des sanglots et des cris.
 

 
C’est une consoleuse sans aucun recours ni résistance, sa santé est incertaine et tous les soldats qui trempèrent dans sa solitude ne furent pas plus enrichis qu’un vin de paille, ou plus enraidis qu’un rameau sous l’aile d’un bizet, voilà pourquoi elle les remit à leur vie de traverse. Quand je l’attends, je me vois si extérieur et si extrême, que d’un coté à l’autre de moi même je n’entrevois qu’une palme dévorée de silence qui va à la bouche d’un oiseau corrompu par des abandons, j’ai beau eu vouloir dormir dans sa pension infestée de rats et de campanules, dans un lit blanc, serré contre mon inquiétude, elle n’y vit que le peu d’assurance qu’ont tous les êtres qui font des provisions pour des lendemains sans antienne, voilà qui ne me fit pas grandir, et c’est de parcourir le monde des songes incultivables qui me révéla combien ses champs étaient d’ivresse et d‘ivraie, et que je n’y sèmerais que du doute et de la mauvaise rédemption…
 
Mes exigences sont des tourbillons de propreté où toutes les fêtes doivent se clore par une partie de campagne. A chaque fois que j’y pense, je me sens imprégné, d’une odeur de soufre, et tout ce que je rabats a la purulence d’un gibier après la curée. Il est certain que j’ai vu au front des filles nubiles la trace des bénédictions, des cercles posés par une autre bouche que la mienne, cela m’a toujours ramené à ce feu intérieur, quand l’enfance était dans les bois et que nous rougeoyions à deux mains dévorantes qui nous caressaient le ventre. Je ne veux plus célébrer que ces instances, cette belle misère de nos douze ans, employée à des bienséances de fougère et de bête accomplie, sans plastronner ni vouloir mettre un œillet à mes détritus, ceux que mon corps renouvelle à chaque fois que je dis à une aînée qu’il faudra qu’elle m’attende et m’attendrisse.

Ben voyons, voyons ces existences crayeuses sous les cartons jaunis par la pluie, la mort froide, volontaire ,et tous ces hères jetés dans l’infernale distribution des habits poussiéreux, bénéficiaires d’un univers qui n’est plus le leur, les voici dans l’affreuse humanité ,dans un monde qui n’est plus à la portée même de leurs chiens pierreux comme des météores immoraux, si pleins de cette commanderie aux sabots des survivants ,ici on meurt dans la rue et sous les ponts, bravo à notre race ,celle qui les étranglerait avec son propre cordon jeté sur leurs abominables cous ,celui qui abdique de l’abandon plein le bide ,et cet autre de l’abomination dans les godasses, vois comme ils te voient ,de méconnaissance renouvelé ,qu’a-t-il de plus laid dans ses mains sinon un quignon de ciel troué de toutes parts au milieu de son paletot, aux chancelleries du cœur, qui de nous leur a bâti des confidences ,donné ses plaquettes, à mon jugement vient que nous sommes en mal d’imagination ,plein d’anecdotes sales ,de saletés anecdotiques, frères humains qui autour d’eux survivez avec vos maladresses, vos ladreries, vos trahisons ,vos parts molles de vous-même devenues objets de votre propre culte ,que faites vous de ces regards qui vont aux vôtres et que vous ne voyez plus ?


Toujours pressé contre moi-même ,jusqu'à en crever, je prends à contresens des rues sans faire-part ,qui vont basculer dans l'hiver avec des cerceaux sur la tête, bien que je m'emmerde avec des intentions, vous m'emmerdez aussi, je ne vais pas fort, je réveillonne et me réveille seul, je ne suis allé à la messe de minuit qu'une seule fois avec une femme morte trois jours plus tard, après qu'elle eut tapissé notre chambre ,ça c'est de la répétition, je m’ accuse de ne pas vouloir mettre une robe de magistrat pour siéger dans cette cour où personne ne rit ,si ce n'est un domestique lancé à toute allure contre un faux témoin, le même qui jeta la pierre à Paul, le soir où un homme mit le pied sur la lune ,je juge encore criminel que l'on puisse me juger, aussi dès le début de chaque soirée je m'accorde un faux sourire, je fais le singe  jusqu'à l'intérieur de moi ,puis je me dis que je viens de Montauban et que j'y retournerai pour vaquer à d'autres présences.

J'ai découvert l'autrement

Du débat du début de la vie

Je me suis retourné

Pour ne pas jouir

J’ai traversé les jours

En haillons authentiques

Avec un pas d'animal

Avec une tempête

Dans mes poumons

Entre mes jambes

J’ai mal joué

Du miracle de l'espoir

Je n'ai pas compté sur les doigts

Je n'ai pas compté sur les hommes

Je n'ai pas compté sur ma famille

Je  me suis essuyé les mains et les yeux

Avec un mouchoir glacial

J’ai éteint toutes les lampes

Jusqu’au soleil intérieur

Dans le mouvement lubrique

De mes organes

Et que je cache.


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Je suis venu

J’ai vu

Les bains terreux du sommeil

De la plante

Je me suis caché

Dans les poches à poussière

J’ai pissé contre les chênes

Du haut des créneaux

J’ai fait le mort

Dans ma course vers Dieu

J’ai aiguisé le bec des oiseaux rapaces

Rendu les aurores microbiennes

Bu de l'absinthe

Dans des verres ciselés

J’ai vu des naître des incendies

Serrés contre ma poitrine

Des images favorites

Se détendre contre mon licol

J’ai fait le tour du monde

Avec un moignon de ceinture

À mon froc insalubre

J’ai fuit mon cerveau

Et j'en suis resté là.

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Le temps tombe sur nos passages

Comme une indécise  composition

Les rêves sont des océans d’encre

Des apprêtages d’aux revoirs

Des souvenirs endommagés

Un couple traversier

La vie est une cuvette

De bouquets d’ombres ardentes

L’amour se juge à nos regards malséants

Pourvoyeurs de drames et de lames

Un phénomène d'apparat

Qui nous conduit aux plaintes ébauchées

Elles nous font poser le front

Contre des calculs et des omoplates

Elles créent nos diurnes sueurs

Nos frères et nos sœurs

Se sont évadés

Pour des randonnées célestes

La nuit sort par nos narines

Elle  nous ramène

Vers  le vagin primitif

D’une femme aux pieds d'enfant mort.

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Bouffeur de lichens

Aux heures ensoleillées

L’ours aux moustaches de verre

Disparaît dans un chapeau

Comme une nonne

Dans une cordelette

Celui qui te demande

Si le cœur t'en dit

Est en cure

C’est un abbé

Avec une angine de poitrine

La messe à venir

Sera bleue

Comme une nuit ventrale

Et on fera un banquet

À la barbe des démons

Qui souhaitent

Nous rendre l'existence

Saisissante  lubrique

Tout ça finira

Dans un hôpital

Où les nécrophages

Mettront 

Dans le trou du cul du monde

Un immense lupanar.