Au jour le jour 182
S’ouvrent aux atlas tièdes
Les cercles froids de l'homme
Vers où nous partons tous
Comme panthère à la proie
Et divisés de nombres
Nous allons à l'ivresse
De mal aimer le bien
Ruineux de nos sommeils
De nos roulis amers
Et dans nos mains saumâtres
Nous posons des paillasses
Où remuent des vipères
Nos entreprises
Ne sont pas de nouveaux jours
Où entrent les ombres
Avec leurs linges sales
Faits de vomissures
Qui sont à nos louanges
L’unique lien qu’il nous reste
Seul celui qui regarde
La cité mourante
Est à la bonne place.
Au poids fier
Au poids du combat
Exister avec ses démons
Crever d'inflation
Aux horizontales
Les nourritures sont froides
Et froid l’être rompu
Aux travaux de se scinder
De ses égarements
Les amours de chiottes
Aux lits aux lèvres dépréciés
On les jette comme un vieux vase
Aux fleurs surannées
L’égal n’est plus
Au rayonnement
Dans l’eau tiède des transparences
Ce qui brille brûle
Est aussitôt mourrant
Voici de la spontanéité
Étendue sur la paillasse
Comme un chien geint et pleure.
D'un nouveau sol gelé
Viennent les lièvres en plaine
Sur les chemins boueux
Errent dans les lisières
Et les hommes apparus
Bien avant leur naissance
Ont des coupures aux mains
Autant que de saisons
Ils vomissent des eaux
Acres et limoneuses
Comme d'autres dans le blé exsangue
Pissent leur sang
Chacun est un monstre
Dévorant ses enfants
Et jusqu'à l’immobilité
Seul avec une main serrée contre l'autre
Il ne vise rien ne tire rien
Il attend la nuit
Avec ses yeux jaunes et blancs.
Pouvant nous être croyants en nous accrochant aux raides parois dans l’intention de nous mettre en boule, démission, calme,ou les deux à la fois, et l'attachement à nos cécités est une nonchalance présentée au repos lorsque nous comparaissons devant notre propre corps comme pour justifier les services rendus, notre bassin d’épuisement est un mécanisme vécu et bien réel, et ceux qui nous conseillent mangent des fruits secs et sont dans des fois de groupes qui font dans le chant révolutionnaire, en situation de dépendance nous retardons votre rage, une métaphore de plus, et agrémentés de faux noms pour une seule personne, nous vivons ce qu'il nous reste de jours avec des fusils en bandoulière, puis nous blaguons de notre mort à venir, cette mort qui est déjà là.
Il y a des nuits plâtreuses comme de fausses gemellités qui nous emmènent vers des lieux provinciaux où n'arrivent jamais que des trains aux essieux croupis remplis de voyageurs qui se plaignent de maux de gorge,dans ces nuits traversées de vieux portaits,nous revoyons le visage de nos aimées rendues à nos grotesques fictions de les faire parler,à nos petites aquarelles peintes les jours de pluie, et les remarquables dessins de leur destinée sont à nos regards de saintes images,nous nous rappelons alors les étés et les bains de mer,les coffrets à bijoux,l'odeur de leur parfum,Paris plombé au mois de juin d'une chaleur tendre et moite,les matins de printemps quand les colleurs d'affiches s'affairaient avec leur glu et leur broosse à soie drue,et nous ne trouvons rien à redire de plus beau que ces moments,on s'arrange pour les garder,pour les entretenir,ce sont des souvenirs bien passés,bien pensés ,et dont nous avons besoin...
L'ordre velouté et volontaire aux bras des mariés tire ses boutons de nacre d'un étroit coquillage,et c'est l'ouverture d'un pan entier du monde qui se fait dans un recoin de leurs cerveaux,les remises en question sont des réductions listées sur des feuilles de commande qu'on tend à des noceurs ivres,toujours circoncrits dans leur enfance avec des lassos pris aux lacets de leurs godillots,en présence de ce qui blanchit lentement va l'admiration des naissances qui se sont faites dans un parc où des amoureux marchent sur la pointe des pieds en rasant de chenus platanes,une voix leur dit de corallines niaiseries,soit de parler,soit de se taire,alors ils suivent les allées bordées de vieux hêtres,comme deux muets,et qui les conduisent vers une demeure où grelottent d'antiques statues avec les bras ouverts et les yeux morts.
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