Au jour le jour 183

Où meurent l’obscur travail les saisons violentes la vie les fenêtres ouvertes pour le passage de la pluie dans les absurdes répétitions du vent et de la surdité sont des musiques où l’on sent du mariage et des enterrements ici nul ne vient s’encombrer de nos mémoires ce que nous tenons dans nos mains s’est rompu à la triste chair des files qui se sont retirées dans d’autres nuits d’autres soupentes d’autres vestiaires le temps est une blanche calamité je bois l’amer vin des messes convenues m’endors tel un moribond dans des draps qui ont pris la forme d’un corps que j’eusse aimé je veux rêver d’une autre voix d’une autre vie qui ne me réveillera pas sur le gravier d’un cimetière…

Et nos enfants endormis dans le temps des hommes sont caressés par des filles écumeuses figures d’albâtre et de proue les nuits sont d’une monotonie de plaine l’air est un bord tranchant portant  il faut encore croire que les ponts sont bordés de ces plaintes d’esplanades et de boulevards avec leurs chants de mariage et d’éternité nos mains paresseuses ne vont plus à la lumière dirigée des phares pour y mettre les coques dans la lumière crue tremblante aucune livraison n’est plus insincère que celle qui est donnée à d’autres prévenances qui sont restées sur la berge pour tambouriner sur la peau des chaloupes nous nous gantons comme des voleurs nous couvrir nous vaudra t-il un chagrin une semonce un crachin un crachat ou faudra t-il que l’eau gèle pour que nous puissions rejoindre ces filles qui marchent dans le jour neigeux..

Attendre que la nuit à toutes vos latitudes toujours violentes de musiques incertaines s'accomplisse de pauvre parenté et l'écart la trace les hauteurs divisibles dans l'étiage des fleuves ensevelis n'ont d'avance que sur l'outrage pas un pont qui ne soit jeté sur l'homme et la femme attendue tant on y verrait des gestes incongrus dans d'autres saisons où les éternités sont des pentes décisives que Sisyphe abolit dans d'ignobles efforts d'autres que nous parviendrons à ne pas trouver le sommeil et tous les choix  qui vont du gravier à la pierre seront commis dans des officines qui sentent la naphtaline.

Vous serez ma faute mon silence le pacte de l'âme et  de l'esprit je sais les semaines auront beau déjà de n'être plus dans vos remodelages mais votre idée nage dans le jour et la nuit qui croissent et baissent de similitudes insidieusement nos intimités se réduiront au contact des aiguilles qui persistent à élever des filles et des hommes rompus à l'exercice d'être debout ce que je distingue c'est ce qui vous mène à ma réflexion est le choix que de tirer mon envie dans une union fixe sur les scènes aux riches ornementations je me lève je me lave je prends ma tête entre les mains j'ai cinquante ans d'amours de crimes et délits je commence à m’en soustraire.

Tant d'anges débraillés et déculottés qui font cercle autour de nous les mains tendues pour des sourires sans espérance.

L'apparente fierté qu'on tire de ce moment où l'on s’est cru plus fort n’est en réalité qu'un ego qui danse parmi les ombres.