Au jour le jour 180



O visage bienveillant
De la femme si proche
Tu es mon cher arroi
Est mon astre limpide
Comme en monceaux de roches
Et tendres déicides
Et tu restes dans l’assise
De tous mes devenirs
Contre mes rêves froids
Et mes chères nostalgies
A me dire tes moissons
Tes ajours substantiels
Ajourés de moi même
En un autre essentiel
Ces mots qui vont venir
Comme des fruits moins amers
Nous serons renversés
Sur la table guerrière
Sur l’étal frontalier
De nos corps à distance
En ces vastes contrées
Où nos corps maladroits
Se retiennent de dire
Et l’avers et l’endroit
Toi si ténue tenace
Tu sais me retenir
Contre ton sein gerbé
De tendres démentis
En odeur de jasmin
D’ambre et de céphalées
Quand je pleurais acerbe
Des anciennes blessures
Advenues en cieux mornes
Comme une couverture
Où je divaguais ivre
De ne pouvoir tenir
Dans ma gauche et ma dextre
Que de faux repentirs
Que tu n’as pas jugés
Autrement qu’au regard
De cet arrangement
Qui vaut nos chers départs…



Comme la vie à la pierre
Touche au fond de nous même
La ruine est le silence
Vermeil de nos nuits
Chacun poursuit vaincu
Un nuage à la mer
Qui a son origine
Aux dianes éclatantes
Pâture est mon pays
Et pâture est ma vie
Exil est ma naissance
A cet arbre qui tombe
Qui n’est pas défini
En orbes et en ramées
Comme dans d’autres pays
Et toute cette peine bue
Auprès de ceux qui rêvent
D’un parent idéal
D’un ami de piété
N’auront commis que d’être
Entre le crime indigne
Et sa belle élégance
Que de rester en veille
Pour voir dans les distances
L’éclair et l’étincelle
D’un mort né sous la cendre…


On ne fait plus l’effort
De tremper à la feuille
Sa fatigue d’être né
Comme un linge en linceul
Et cette bête fiévreuse
Qu’on pourrait emporter
Dans sa vaste demeure
N’est plus même distinguée
Au mourir d’être blanche
Elle se consume et tord
Ses infects boyaux
En de noirs soubresauts
De la couleur des lices
Et de celles des arènes
Quand l’homme s’est empressé
D’y adjoindre sa peine
Avec ses lourds témoins
Antiennes sur un écran
Où sont les prismes morts
D’un corps adolescent
Contre les palissades
Point de vie qui pétille
Comme un soleil masqué
Qui manquerait de vie
Et tout l’or froid des orgues
A nos grandes figures
N’est plus qu’un motet triste
Venu de la ramure
Où des oiseaux crépus
Jettent dans le feuillage
Nos gloires plus anciennes
Que tous les anciens âges..