Au jour le jour 132

Temps gris de tant d'inattentions, certains s'émeut, le jour est un vieillard aux multiples feintes rapaces et pour d’autres  une aubépine grossière, jour d’août, lavé  de vaines multiplications, brûlé de savoir, mal protégé, je vais dans la pluie, j’attends une attendue, une lenteur à décupler, il trombe, seuls les oiseaux emperlés sont à la surface du monde, et nous, nous n'y pouvons rien.

Bouches unies emmêlées

Aux altitudes extrêmes

Voilà un nouveau souffle

Une nouvelle oraison

J’ai beau parler

D’un ancien pays

Aux vastes coupoles

Aux joues gourmandes et rondes

Personne ne me répond plus

Alors d'objets retrouvés

Je me contente

De les nommer à nouveau

De les déplacer

Vers des instances nues

Mes aubes s'allument

D’astres muets et morts

Le lointain est toujours proche

Il est de toi

Qui me renseigne sur l'éclipse

Avec son poids de lumière.

Pour faire des images de mon côté

Je n'use pas d'un télescope

Mes yeux suffisent

Comme suffirait l'amour

Cet ancêtre

Ce récit cette mythologie

Dans un ventre  étroit

Quelqu’un marche dans le ciel

C’est un lama bleu

Comme un fleuve naissant

Je tourne comme une corde

Autour d'un axe central

Ma vie m’encercle

Elle est autour de moi

Dans le rapport intime

Du silence et de la diane

Les heures sont d'une nouvelle base

Toutes en altitudeUn réseau géant

D’antennes  me rapprochent

De quelqu'un qui m'observe.

L'anneau du fonds malheureux

Est elliptique

Il n'est pas au centre

Des invisibles planètes

Aux archives des images

C’est un corps lumineux

Sculpté d’étoiles

Confirmées

Candidats à la statistique

Et leur ordre de grandeur

Ne va pas à nos doigts

Qui pointent le ciel

Force est d'admettre

Que nos systèmes

Ceux que nous observons

Sont viables et vivants

Et l'homme qui les regarde

Qui  les scrute la nuit

Ne s'endort pas

L’œil à sa lunette.

Les marmites

Au ciel qui les vit naître

On y plonge un jour

Avec une cruauté

L’histoire récente

Nous poursuit

C’est un événement déchirant

Un déplacement consenti

Aux profondes crevasses

Nous recherchons toujours

Le cristal en altitude

Dans des cavités

Les repaires creusés

Dans les falaises  déminéralisées

Et notre chute

Nous les anges déchus

Est une valse blanche

Vers le limon

Vers la fissure

De nos vies mêmes.