Au jour le jour 127

Dix balles pour des bouquins de cul, moins de cul que  de conques,de cols, la texture même du thème est une mélasse, elle ,elle est  plus que jamais à des centimètres carrés de moi, dans le triomphe des particules d’ascenseurs, toi tu te prends pur une  espèce inaccessible, moi j’ai des spermatozoïdes avec des crans d'arrêt,j’ai du  pèze, un  franc pour rayer les bagnoles, la trentaine, et les quotidiens rentrants en  trompe goût, la fissure, l'ennui, la prière, les culs-de-sac, tout ce qui est en loyer modéré, le bitume de tes paradis latins, ta traçabilité ,tes éros centers proches des châteaux d’eau,je n’en veux plus, te donner de ma mémoire l'auteur des dieux, du fer et du crime,ça oui, je veux te travailler avec des larmes ,toi l'animal châtré, et te foutre mon pied où je pense..

Toute  une  vie où  j'aimerais trouver dix mille  cigarettes blondes afin de spiraler  mon ennui, et trouver une machine  à écrire pour  décrire tes odeurs, le temps de me de me questionner je t’envoie un domestique de bois, qui pourra de sa voix te rendre l'espoir, te faire cuire des œufs à la quinzaine et cela dix fois par jour, dans les après-midi électrifiés par les incendies, accroché au mur des écœurements quotidiens, foutrement j’écris ton nom, toi qui du pont crache ta rancœur individuelle, de bernard-l'hermite  pris dans les tromperies d’un poisson clown,pour me dégoûter du réel, chaudière  aux gènes allergisants qui sent le danger la mort, je t’envoie un ballon-sonde pour que tu te foutes dans las airs.

J'ai entassé des milliers d'écrits, de journaux, vertueux, imagés, sobres, ingénieux, injurieux, démunis, scandaleux, risibles, pimpants, de droite, de gauche, en me disant chaque jour que je les lirai demain, or il arrivait trop souvent que je n’y touchai point ,dans une société où s'accumulent les divergences, les déchets, les âneries, les religions, les bourgeoisies infâmes, les craintes, où sont des millions  d'éléments, d'événements, qui  diffèrent par l'aspect et par leur bruit, j’ai choisi la voie de mon propre  changement, je ne vois plus que des réformateurs hypocrites, imbéciles,  aux maintes altercations, aux processus divers, aux promesses et aux discours laiteux, superflus d’inconscience, et qui s'évaporent dans des amoncellements de faussetés hybrides,  que le monde même plus sot encore n’en voudrait pas, tant il va de l'ennui à l’incapacité du bouleversement et se contente de prophétiser, de régler, de réguler verbalement un univers ruineux et ruiné.

J'ai pour plus de corps joué au  preneur du toucher des vierges, le jour avec ses coupes de moi filé, je télégraphiais à  des oiseaux imaginaires, le monde suivait  les cours du soir aux enfers d'Hélène de Troie  qu’on disait folle dans les lieux-dits du crime, c'est là que j'égarais ma mémoire qui aujourd'hui  est une demeure fragile, drapée de ruses, de buses et de grands plans d’eau  avec des seins aux odeurs de lithos.

J'avais en gorge le seigle et le houblon pour tuer  mes colères, cent  fois l'herbe coupé comme pour me refuser le droit d’être le loup en période de fête, le sérieux, les angles morts c’était pas pour moi, et toutes les vierges  du village actrices aux brûlures indicibles aux mains de gemme  et de tourmaline étaient en ma mémoire où se profilaient le visage de leur conquête.

Ce soir je rentrerai tard, je ne suis pourtant pas en désespoir de voyages, je me suis entravé au fond d’une sourde ornière où vont les blondes dans la nuit plein les mains d’oranges amères, et des murs me soutiennent avec leurs veines violacées  qui sont au grand  regard du  petit secret de ta vie.

Au jour oblique  déchiré par les torchis,les torchades,les torcheries, on voit des toits mal définis avec des corsets d'encre, ici le crime a ses orages et étonne les voyageurs dont  les noms sont de boue et de cendre, aucun d’eux ne m’est parallèle, et il n'y a que les styles aux accent graves en  la circonstance qui attendent  la meilleure de mes flammes.

Ma seule famille c'est moi,  moi avec mon stock d'illusions, des romances,de chansons, d’ indisciplines, lorsque je suis assuré d’assommer en premier lieu  ma lucidité,j'entrevois l'enfer qu'on appelle le savoir et je maudis son sujet, c'est-à-dire moi-même, je vais dans le repentir, je m'échoue, je me contrains au moindre soupçon, je deviens tempétueux, intempestif, limité, incertain, je dirige ma mémoire vers des yeux ,vers des lieux privilégiés ou seule mon immobilité ne fera fuir personne, c'est cela aussi ma nécessité.

Il allait pleuvoir, j'ai enfilé mon pardessus pour sortir, elle me parla alors  d'une anecdote qui est la suivante, un postier du Lot détournait le courrier destiné au pape, on le dit fou, agressif, irritable, il était en fait incapable de converser avec Dieu,on l’envoya en  exil, son déséquilibre prenant fin, il réintégra un service social, la pluie cessa ; à l'hôpital, l'opératrice chargée de diversifier les idées téléphona au médecin-chef dont elle  était amoureuse, quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre l'admission d'un homme d'une vingtaine d'années, blond,malingre,le regard torve, les joues creuses, de taille moyenne, qui disait avoir été tenté de mettre fin à ses jours en avalant deux cent lames de rasoir, agité dans son sommeil on en déduisit qu'il fallait l’interner dans un hôpital psychiatrique. Il y mourut à vingt sept ans, les médecins disent d'un manque de savoir-vivre.