Au jour le jour 105

Aux pilastres des volontés, la protection s’ourle d'une chair flambée d'un blanc vitrail, la base est d'un cristal aux dimensions d'une bouche ouverte, et son centre voit se consumer  une forêt dense de pétunias qui n'iront pas aux alambics, dans cet oratoire céleste les belles grillent des shiitakes qui poussent en  altitude dans les montagnes de Chine, à la rosace distraitement peinte d’un bleu roi,  s'adjoignent le lierre et le mycélium qui s'y développent comme des hannetons dorés en forme de col de cygne, le climat leur est favorable,certains ont  fait des recherches sur la réputation de ces femmes qui ont  commis l'œuvre, ils n'y ont trouvé que de petites ressources comme l'énormité d'une pensée sans volupté, voire une famille d’ombellifères qui renaissait dans la cendre si elle ne s’était pas éteinte obliquement dans le sens d’un lit en portefeuille.

Il est des exemples paisibles de femmes qui ne s'attaquent pas à nos charpentes, elles fréquentent des écoles où les murs s’ érodent comme les liens qui unissent des forces parallèles, certaines ont découvert des pans entiers de nos histoires rien qu’en parlant de leur mère, et bien que fragiles, pacifiques, elles n'ont été nos marqueurs les plus nets, c'est dans leurs qualités et leurs cavités que nous poursuivons nos recherches, l'une d'elles consiste à bien les nommer dans leur processus intérieur, de la géologie en somme, c’est en nous séparant d’elles que nous apprenons qu'être vêtus ou nus, nous ne sommes que ses hommes sans ascension, preuve en est que nos présences sont douteuses, comme la tectonique qui sépare  les continents, à l'avenir tenons nous  de les importer dans nos vies, elles sont menaçantes et elles le savent.

Ils furent ces nains de bonne foi enlisés dans la tourbe, avec des soies de neige à leurs tempes  enfoncées, nul or ne les atteignit, nul bien ne leur valut, et c’est tels des veilleurs qu'ils entaillèrent un monde épandu  d'hydrogène et d'acide tout annelés de courroies, ils échappèrent aux trappes de la terre, certains s’ y enlisèrent, d'autres vécurent en complet veston jusqu'à soixante ans, ils  devinrent des analystes qui mesurèrent l'intensité des gaz sous toutes leurs formes, d'autres se destinaient à être des adultes avec un attirail de ramoneurs, nulle paresse ne les toucha, et les échantillons prélevés aux dômes des montagnes allaient au laboratoire pleins d’air chaud, quant à la circulation des données aquatiques, elle se fit à la limite du tolérable dans des tuyaux liquides qui ressemblent à nos intestins.

Mange la mandragore

Aux fissures de ton  fiel

Diligente l'éclair

Aux querelles éternelles

Mets des verges saillantes

Au bout de tes poignards

Fous la forme de ton coeur

Au fond d'un reposoir

Va dans les altitudes

Dénouer tes cheveux

Et vois combien le monde

Se coule dans le chaos

Sois dans l’inconvenance

Vêts toi  d’un autre corps

Exigeant funéraire

Qui demande l'aurore

Endors toi au magma

Des roches cristallines

Ne dis rien de beau

Pas même à la matière

ui compose de ta vie

Délimite un  poème.