Au jour le jour 93

L’amère nécessité des bêtes qu'on loue pour leurs lits et leurs fresques d'ébène est honnie de ma mémoire j'ai vu des familles monstrueuses toutes scellées d'or se ranger de leurs morts pour un émoi sans cri sans volte et sans apprêt j'ai entendu les présages des rats se porter en nuée de mots comme des notes  des impasses des clôtures j'ai appris les musiques sérieuses qui vont de la terre à nos saisons gourmandes celles qui sont sans mémoire sans charme sans réserve c'est pourquoi écroué dans un univers de prières et de psaumes je demande que me reviennent ces bêtes qu’on loue pour leur croyance leur nécessité à nous grandir d’elle et de nous mêmes.

Avec l'azur poreux l’orient et ses rousseurs de rhum où les siècles demeurent des tableaux sans titre et sans créance j'aviserai les hommes d'un passage parmi les dormeurs parmi les aigles  les pierres parmi les aubes et les faces inclinées sur les fleurs comme torche linge suaire dans la nuit avec le métal noir ou s’émacient tous les visages sans larme et sans contour ceux des eaux soufrées en trompe avec un affluent de cornette invisible dans cette ombre où je retiens le monde avec ses fronts d’ avortons et de renégats pris dans des rodomontades puis j’irai lourd de mes rêves obliques peser sur les éteignoirs.

Aux harpes marines quand la lande est un terrain de reliques de fœhns de soubresauts d'insectes se joint la cléricale ferronnerie des eaux comme une bordée de poudre et l'on entend dans les oyats les lieux des conquêtes où tressaille le poitrail des bêtes informes sur le lit des  coutumes des entrains là les grandes pourritures entrent dans les cumuls à bastion entre la femme fidèle et celles qui débouchent le cidre toutes ont des sillages ancillaires et l'on entend renchérir sur l'ivresse l’ivraie dans les parages accoutumés sur notre mesure celle du feu celle du haut rang pour ouvrir à l'amour des chants de bêtes prises dans les harpes marines.

Et comme il est des soirs sous la coupe du temps il est des années mortes dans la langue des hommes il est des manières de fronde et d’écho pour tous ceux à qui nos filles ont payé des voyages pour des saisons muettes il est aussi à ne pas la nommer la sentence des choses tues les pierres consumées sur les estrades les bonheurs mal vécus des prophètes irritants luisants comme des orvets il est des nuits borgnes sous les moulures violettes des nuages pour la prudence des retrouvailles pour mettre un genou à terre et ne point se relever pour la grande lessive de nos friperies ancestrales et comme il est d'étendre tout cela nous avons tous le visage d'une bête.

Dans la violence des fièvres qui nous retiennent de montrer il y a nos défaillances nos désertions tout l'attirail qui fait nos ruptures violentes et grande notre désolation ici nous retenons un anneau ardent sur nos phalanges de marbre la boucle de nos jours est mesurée la braise où nous logeons de fausses épousailles est une aïeule qui nous parle à qui nous répondons avec l'enchère  le bruit d'une fête foraine le sceptre fourchu de nos saisons mouchetées quand au ciel montait la vie avec ses couleurs antiques engendrées par des monstres glorieux dans la violence des fièvres qui nous retiennent encore de parler il y a la gloire de terre des aubes rugissantes.

Chiens de faïence d'un âge à se ranger parmi les hommes vous voici avec vos querelles blanches vos sommeils escarpés vous voici avec les mots de la roulure de la roture ceux des arsenaux avec ceux qui sont de chaux d'opprobre et de rouille jetés entre les  vivants vous voici dans vos usages dans la parole qui est partout un  excellent billet de noces au plus haut point du jour avec vos sites nourris vos rites noués de sévérité pour des conversations hautaines chiens de faïence d'albâtre vous voici dans une nouvelle gangrène l'égrisure démasque la recommandation de vos coutumes et dans les perfidies nuées où le sang et aux parages du vent  vos gueules vont aux  charrois des mensonges pour prendre sur le temps la couleur d'un autre rang.

Homme indigne avec tes maraudes obscènes avec tes mains brûlantes d'avoir cramé des chiens et toutes les gestes méprisables dans la confuse alliance des larmes et des stucs homme amer d'amertume de regrets d'escalade entreprise pour des étoiles muettes homme de peine aux lèvres élargies homme de mendicité de chair mémorable de grade de glande et de degré  homme au large de sa grâce fastidieuse  homme de grèves de  délits de méfaits homme immense dans les œuvres de la terre au front des hautes  tombes homme de sortilèges de charges à bout de bras de fastes d'un autre âge homme debout dans le mouvement même de celui qui les dénie.

J'avise aux aversions d'un dieu agité dans l'espace écumeur d'un singulier mal j'avise qu'il se montre avec ses dogmes  ses louanges ses palmes ses fragiles clartés ses stupeurs en îles mortes j’avise de l'avertir de notre goût pour le passage incertain de l’âge odieux du temps où nos sombres races sont chiquées par des chiens caniculaires j’avise de dire nos poches de saletés et de suspicions nos insultes comme autant de lices dans un toril nos vacarmes de pierres aux sciences inédites j’avise de précipiter Dieu là où il se trouve dans la traverse et la rocaille dans le voyage et la noce dans le blé où mûrissent les sons les sceaux apocryphes les billets ordinaires les vieilles veillées d'hier j’avise dans un miroir de la fulguration d'un être mort pour des chroniques sans sainteté.

Telle est la promesse extrême de ne rien perdre de ce monde aux multiples maturations du langage j'ai donné tes trames tes courriers et les premiers feu du jour l'ardente nécessité de te couvrir la promesse extrême ne rien commettre sur ces lignes qui s’excèdent aux hautes  rives qui passent avec ton pas multiplié avec tes mains pour avancer contre les deuils contre la cérémonie des ports élémentaires telle est la promesse extrême de disputer au jour ses farces fastidieuses ses chairs exténuées et dans les cahiers doctes pour que chaque chose vive dans le sillage où tu te portes il faut que rien ne meurt il faut que rien ne vive.

Dans les matinées avouées où les bâtiments agricoles usent d'ustensiles de cuisine pour amener des garçons d'écurie à des qualifications de lardons, on trouve parfois des aveugles qui répètent à l’envi ce qu'ils ne veulent plus, c'est-à-dire des accidents domestiques ou des accessoires dont il ne ferait pas bon usage, si certains se risquent à des droits comme la gaucherie ou le troisième degré, leur caractère aussitôt les met en position latérale et on les voit semer des graines alimentaires extraites du nitrate de potassium ou de la Spree, cette rivière parfumée comme une huître qui descend vers la mer avec une allure de physionomistes engagé par la presse orientale pour qu'il fasse le tracé d'une ancienne liaison restée en apesanteur dans l'œil d'un peintre réceptionniste.

Les petites pestes élémentaires rendent moins lourdes les mises en couches et dans le cycle des cols blancs on peut voir à la manière d'un petit trait  que le point  névralgique est un truc en plume né d'un été humide et d'un cracheur de feu. Si l'on refuse le visage de l'amincissement, le gypse ajoute le témoignage d’une parole de troisième ordre à nos sentiments qui varient selon qu'on soit allé vers une vieille fille ou vers une demeure, là où un  éveilleur de grains se rend dans les chambres de la reine des pommes, cette même qui a des tours  naturels et qui dans l'entre jeu peut se mouvoir d'un déterminant simple vers les  plus hautes des stratégies. Ajoutons ici que la couverture d'un ciel bas est un vieil homme déchiré dans le sens de la longueur et qui dort en feignant d'être dévoré par des astres.