Au jour le jour 84

Des débuts rassemblés comme  autant de gris tiennent en haleine le centre de ma nuit ,rompre une issue c’est voir tous les gouvernements se dégager d’un vague territoire dans un dur  négoce, moi égaré dans les tics tacs du temps, je suis un type qui va toujours dans le sens du tragique,  viser une tierce, est ce poursuivre une quinte fut elle de toux ,ou est  il est exact de dire que les indignes hommes, dans la grille de la quotidienne distraction sont  commodes. Au monde qui m’échoit et dont je  procède à l’abri, ne devenant que du dégagement, je vous dis toutes mes suspensions..

Quand je ne dors pas, j’ai  crainte de défiler dans une méritante révolution, qui va de l’agressivité à la digression , ce centre où sont des terres dont les  organes  confirment un autre climat, du continent  pénétré d'infini d’où je vous écris, je dis que c'est dans ces moments-là  que je suis fidèle à votre corps ,à vos crampons ,à vos  bagages ,de deux luttes en forme  de crainte ,je retiens la mienne ,elle est  de l'ordre d’un travail  au noir qui consiste à se dévêtir pour un déménagement ,et je lui recommande entre-temps une quarantaine de survies de comètes dépaysagées,  importées d’un pays où l’on ne se salue plus qu’en raucités.

Dégagé de rassembler, comme autant de régresser ,,je suis devenu le chantre de la nuit  où se déplaceront les sens d'une liasse et d’un laisser passer,  entrevoir c’est  tellement  se dégager  d’un corps à corps  qui gagne en  vague territoire, égaré dans les sons, le songe vide ,inspecté par ceux qui ont aujourd'hui  le tragique  pour vie, d’un lycée à un gynécée, je reviens  sur le raidissement de la quotité ,j’y préside pour me maintenir dans la distraction comme un mendiant qu'on  a laissé à sa laverie, totale  de désengagements.

Se tiendra peut –être l’estime  des lampes, offrant la  coupe du danger par ses pleurs ,s'il ne se soulève rien, j’irais vomir mes organismes et une série  de vérités à vos fenêtres, il viendra alors un pousse qui les portera  dans les endroits circoncis du monde ,où ne pourront  éructer que ceux et  celles-qui ne sont  déterminés à  aucun endroit, pour me cacher à vos connaissances, votre existence, je me maintiendrai  en tous lieux assez proches, de peur de vous perdre de vue ,assez lointain pourtant, comme une vigie qui tombera de son perchoir…

On puise  ce qui nous est étranger dans  la note, mais Thalie me soulignait hier encore que toucher du bonheur, de l’air ,c’était s'adresser  à la pieuvre des sensations sentimentales, maintenant au cours des jours ,gardant par moi-même les traités de mon esprit, je sais depuis le calme qui ne m'intéresse plus, que je la considère comme  une centriste, écrite au mieux de ses formes, même devant moi  et de mes envolées, qu'y  puis-je, elle ne verra rien de  plaisant, si ce n’est  un  désert de trop, distrait, m’essayant à de la fascination pour la hauteur ,je ne vois rien de plus infini ,en quantité nombreuse, que ceux qui la guettent , épiant, dépiautant l'ombre de sa proie.

Mon ennui est un puits, j’y laisse tomber mes travaux et tous mes reposoirs, la naphtaline de mes souvenirs, de mes sentiments, hier encore, écorché du bonheur de faire, je m'adressais à la pierre rugueuse, à mes sensations les plus hautes, maintenant que courbé je regarde en moi même, que j'ai trépané mon crâne et mon esprit, je cède aux nuits tout le calme qui ne m'intéresse plus, la considération aussi, le chant attitré et triste des grillons pris dans le fournil braiseux, ceux qui étaient éperdus d'herbes et de fenaisons, qu’y puis je, tout est devenu de glaise, mes chevaux me retiennent à la poussière, je suis devenu distrait et vacant, je n'ai plus qu'une vague fascination pour les hauteurs où les bêtes vont dans d'autres infirmités, je n'ai plus que d'infimes quantités de moi, à mettre entre l'ombre et la proie.

Tout est organe, la conscience, la brutalité et l'amertume de celles ci, le résultat de nos épouvantes, tout vous dis je, tout est organe piqué, strié, rebondi, strangulé, moi j'ai pris le parti de la légèreté ,qu'y a t-il que je n'ai vu sans substance ,en quoi je pourrai me fondre ,si ce n'est la légèreté, aussi j'en ai pris la charge, en chaque lieu où les mêmes déités que moi moisissent d'un double idéal et sans grâce, double approche d'un qui ne voit plus rien. Debout, je lance contre la vie des insolutions, des clés chargées d'ans ,trop lourdes, trop rouillées, l’innommable honte de ne pas me livrer au jour gras et burlesque, j’entends ça et là les roulements de la ténèbre hiémale, je me rassure étrangement de mes fausses assurances, mon corps entier est un organe, j’en viens à me demander s'il faudra que je me sangle comme on sangle un cheval rétif, pour ne pas aller à ma rencontre, me baffer et faire rompre tous mes organes..

Quand je ne dors pas, j'ai peur de dériver dans une virgule, mes rétentions alors l'agrémentent comme du sable poussé entre ciel et terre, ma tête qui est un organe de commisération ne considère plus la nuit comme une victuaille, celle que voudraient bouffer les margoulins du sentiment, les peigne cul de l'infini, les trous de balle de la pègre blanche. C’est dans ces moments là que je me fuis, que je fais mon infidèle à la lettre morte, que je déserte mon corps pour le mettre sur des crampons d'où il pourra voir la lune tomber dans les chiottes, dans les reposoirs à domicile, les ciboires et les ostensoirs qui vont à Dieu, une fois qu'on est bien ivre, mon travail consiste en un déménagement hors de moi, et je m'y emploie parfaitement, si parfaitement que je donne un coup de pied au cul de mon ancienne vie et me retrouve le lendemain sur un trottoir à me saluer et me dire que je suis comme Job sur son fumier atterré à de la tentation qui lui met de la bave aux commissures. Je tiens en haute estime l'hôte qui m'habite, l’emplissant jusqu'au bout du gosier ,de manger et de boire, s’il pleure, c’est ma poitrine qui se soulève, s’il vomit, je trouve la force d'aller jusqu'aux latrines, s’il rit, il me vient en bouche un souffle qui me réanime, parfois circonscrit dans trop peu de moi, mon hôte éructe, lâche du lest, c’est froid et humide, il en devient faible et indéterminé, je ne trouve aucun endroit où le planquer, mais comme il a si anciennement connaissance de toute mon existence, je le maintiens dans un recoin secret, proche de moi, et pour ne pas le perdre de vue, pour qu'il ne m'encombre pas davantage, je lui confie le poste d'une vigie...