Au jour le jour 82 bis
Vaste tranquillité
De ton visage
Comme une urne sacrée
D’où coulent les vins d’antan
Où pèsent les ascèses
Et les renoncements
L’ordre et l’harmonie
Des hommes dont le secret
Va aux sages mémoires
De ton sein antique
A tes jambes d’oraison
Le mot est un fruit mur
Au point des hautes fêtes
Moi qui tourne sans cesse
Aux ruisselants miroirs
Sa face et ses mystères
Sans donner mon nom
A d’autres que toi
Je dis obscurément
Qu’en mes obscurités
Tu es mon silence
Le plus éloigné et le plus cher
Et qui me soumet
A tes hautes marges.
Paraître sous le ciel
Dans nos sèches brûlures
Est acte de durer
En fausses félicités
Et nous hommes d’une sphère
Nous traînons dans le ciel
Nos funèbres incendies
Aux proportions d’opprobres
Et d’objets convoités
Dont la menace pèse
Comme un son masculin
Grave épais lourd
Notre place n’est plus fixe
Que sous les bas soleils
Quand tous les intérieurs
De nos âmes impatientes
Sont devenues
D’abjectes trouées d’air
Où la phrase et la note
Altèrent les visages
Dont la grandeur
A fustigé des siècles
Malodorants et gourds…
A l’épouse mortelle
Dont je cherche l’abord
Vont toutes mes parts de ciel
Comme autant des aurores
De plis plissés qui dorment
Dans les creux d’une lèvre
Vernie aux noirs roseaux
Où s’ouvre le poème
Avec ses langues mortes
Et ses diamants extrêmes
Porteurs d’eau accablante
Comme autant de diadèmes
La verte enfance qui dort
Sous celle qui reconnaît
Le son d’un songe béni
Et celui de la diane
Quand les soldats levés
Aux plus bas des matins
Saluent en leur esprit
Un drapeau bleu de sang
Quand la fraternité
Est une veine morte
Dessinée dans un puits
Une mine soufrée
Qui se délivrent d’or
Quand des mains épuisées
Surgit le mot divin
D’élever un lecteur…
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