Au jour le jour 77

 

La vie est une érosion, et rien d’autre. L’homme aux lèvres arides chante aux hauts lieux où sont figées les pierres, dans la loi des visages anciens épris de fuites violentes, chacun de leur songe est une antiquité, temps imprégné d’une traînée d’hydres acéphales, avec des plaintes de cuivre et de sirène. Dans l’histoire avec ses saintes corniches, les liens étroits entre les dieux et les hommes sont des tissus troués, qui n’ont plus les informations du sang et du feu, la prudence est une terre sèche où ne vont plus ces mêmes vers des Golgothas de brumes et de mensonges. Là où les porteuses de blé s’abjurent de ceinture cléricale, vivre est une faiblesse dont la dignité est un glaive porté vers le ciel, un fléau de drames et de sentences, et à chaque fois qu’une flèche épineuse les touche à la poitrine, il naît dans un jardin plein de nuées une fleur écarlate qui porte le nom d’un témoin mort de turpitude et d’aveuglement. Voilà qu’un vide plein d’une folie douteuse se dresse devant des filles menaçantes d’un obscur végétal, et vers le poitrail des hommes griffés à leur bas ventre elles pointes un arc d’une matière qui dore les épis et rend givreux les vitaux.




Je mords un sein de savon bleu
Bleu comme le ciel de mes naufrages
Grouillent tes dictatures
Aux hauts calculs que tu fomentes
Dans cette sainte frénésie
Nos corps avec leurs cartes
N’ont plus de sursis
Dire est aberration
Le silence tout autant
Mais nos arcs tendus
Aux flammes charbonnières
Sont des yeux héroïques
Aux doctes droitures
A nos inclinations
Vont nos regards
Et point d’accord jaloux
Pour nous désenlacer
Pour ne perdre de nous
Que ce sang informé
Aux frottis d’un cadran
Avec ses noirs grelots
Et qui distend le temps
Pour d’autres fantaisies.