Au jour le jour 66

 

Crayeuse en mes légendes
Avec tes draps en eau
Dans l’écorce tu nages
En de précieux présents
Et plus rien ne t’arrête
Pas même ces étiages
Quand tu n’es plus en pleurs
Ni dans un vain courage
Et j’entends à ta bouche
Attendue et savante
Aux crimes d’être fière
Et de le mesurer
S’avancer un îlot
Ou une terre entière
Contrefaite en échos
Que tu as manœuvrés
J’ouvre à cette amoureuse
Mes bras en éclaircie
Et donne à l’homme libre
La fleur et le fusil
La fleur pour l’artifice
D’un drapeau dans l’attente
D’être branlé au vent
Des anciennes coutumes
Le fusil pour tirer
Sur toutes ces palissades
Où tu as mis le nom
Des complètes impostures
Et qui venaient de moi
Contraint à régenter
Mes folles retenues
Mes folles avancées…


Par les signes qui viennent
En liasses et en corolles
Tu voudrais dire un nom
Qui n’est pas retenu
Et file d’une autre fièvre
A l’égal de l’infante
Dans les jardins du crime
Pleins de malentendus
Là tu retrouveras
La fleur qui s’élargit
Sur une poitrine ouverte
A d’autres infinis
Quand au vase où elle chut
Rien d’elle ne grandissait
Si ce n’est une odeur
D’une immense âcreté
Puis revenue encore
En odeurs capitales
Elle s’inscrit au tableau
D’un peintre sans ferveur
Qui de ses certitudes
Ne connaît que la neige
Et les herbes bleuies
De tous les sortilèges…


Or de dire effondré
Ce qu’il advint du bloc
Que nous sommes ensemble
Dans cette gorge aux pommettes
Rougeoyantes et brûlées
Par des milliers de cierges
Ceux des anges vêtus
Pour de froides campagnes
Où l’hiver établit
Ses campements  muets
Admissibles à la lampe
Qui ne s’éteindra pas
Aux folles tempétueuses
Tueries de ces hommes
Dont le reflet irrite
Et agace nos yeux
A nos bases nos sommets
Nos crêts majestueux
Quand de la tyrannie
Des corps qui se déjouent
Ne restent que les peurs
Aux tremblements de voir
Se délivrer du ciel
Pour un désir plus noir
Un autre bloc nommé
Ivres de clairvoyance
Et qui n’est pas de nous
Pas même de nos enfances…